1er mars 1960-1er mars 2018. Voilà 58 ans depuis que la monnaie guinéenne a vu le jour. À cette occasion, une cérémonie qui a eu pour cadre la banque centrale de la République de Guinée a réuni autour du Président de la République , le personnel du secteur bancaire du pays, et les partenaires techniques et financiers.
D’entrée, le gouverneur de la BCRG s’est dit heureux et fier des appuis que ne cesse d’apporter le Président Alpha Condé à l’endroit de son institution pour le bien être de tout le monde.
Poursuivant, M. Nabe affirme que « le nom du data center (qui facilite la disponibilité de l’information aux banques primaires) que le Président a visité à l’occasion de la pause de la première pierre du nouvel immeuble, est désormais donné à George Aimé Konate chef dudit projet décédé avant la fin des travaux de réalisation».
C’est un Président détendu qui s’est présenté à la BCRG. D’ailleurs, Alpha Condé a tenu un discours bref d’environ 5 minutes , riche en contenu pour parler des réformes qu’il a engagé depuis 2010 au sein de la Banque Centrale de la République de Guinée.
« Le 1er mars est une occasion pour les professionnels de la Banque et les autorités de porter des analyses et formuler des suggestions sur la politique monétaire du pays. Ce pour un temps donné. Après l’accord avec le fonds monétaire international (FMI) pour l’annulation des 2/3 de la dette de la Guinée(PPTE), il était demandé à la BCRG de réduire le taux d’inflation de 2 chiffres à un seul chiffre et l’institution est en bonne voie…»
«L’objectif que s’est fixé la Guinée est d’être dans une zone monétaire purement africaine», a conclu le Président Alpha Condé.
Le syndicaliste Aboubacar Soumah secrétaire général du syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée a été reçu par le professeur Alpha Condé lundi dernier au palais Sekhoutoureya.
A la suite de cette rencontre, une commission mixte a été mise en place pour engager des négociations permettant de sortir du pays de cette crise qui mine le système éducatif depuis le 12 février dernier.
Les négociations ont débuté hier au palais du peuple sous l’égide du médiateur de la République et des religieux.
Tard dans la nuit de mardi, le ministre conseiller à la présidence de la République Tibou Camara a fait le bilan de la journée:
«Nous avons discuté en tant que patriote parce que avant tout nous sommes tous guinéens..Nous mettons l’intérêt de la nation en avant. Les élèves qui sont entrain de chômer aujourd’hui sont nos enfants, ou nos petits frères. Donc nous sommes tous conscients. Mais il y a ce que nous voulons et il y a ce qui est faisable. Malgré toute la bonne volonté du gouvernement, dans toute négociation il y a des limites et ces limites résident dans les difficultés de trésorerie que l’État rencontre mais également des accords et des engagements que nous avons avec nos partenaires….», s’est défendu le président de la commission .
Poursuivant, Tibou Camara annonce avoir répondu favorable à la première revendication des syndicats qui concerne Aboubacar Soumah
« Le salaire d’abord, il faut le reconnaître c’est le droit de tout travailleur. Quand quelqu’un travaille, il a droit à un salaire à la fin du mois. Donc, il faut considérer que c’est déjà fait. La suspension du salaire de Aboubacar Soumah est levée», a t-il rassuré.
Pour Aboubacar Soumah , «la levée de la suspension résout un point mais pas tous les points de la revendication. Nous ne reculerons pas tant que les 30% d’augmentation de salaire ne sont pas effectifs sur le bulletin des enseignants. Donc, la grève reste maintenue.», a t- il fait savoir.
Il faut noter que les négociateurs ont fait venir Mohamed Lamine Doumbouya, ministre du Budget pour expliquer en détail les difficultés économiques auxquelles le pays serait confronté mais les syndicalistes restent droit dans les bottes et les négociations se poursuivent au palais du peuple.
Le syndicaliste Aboubacar Soumah et ses camarades ont été reçus mardi soir par le président de la République.
Professeur Alpha Condé a souhaité rencontrer le secrétaire général du Sleeg pour dit-il l’écouter afin de prendre des dispositions pour trouver une solution à cette grève des enseignants qui mine le secteur éducatif guinéen depuis le 12 février dernier .
Durant deux heures, Aboubacar Soumah a passé à peigne fin les difficultés que rencontrent les enseignants dans l’exercice de leur métier.
Le président Alpha Condé a dit qu’il ne disposait pas de la bonne information avant de réitérer son engagement de ne s’ingérer ni lui, ni le gouvernement dans les affaires syndicales:
« Je vous ai écouté depuis deux heures. Je comprends que je n’avais pas la bonne information . Tout ce que j’ai à vous dire c’est que je n’ai pas de parti pris, je n’ai pas à choisir de camp, je ne suis contre personne.»
Une commission présidée par le nouveau médiateur de la république Mohamed Saïd Fofana a été mis sur pied. Elle a pour mission de trouver une sortie de crise permettant la reprise des cours dans un bref délai.
Au sortir de cette rencontre, le syndicaliste Aboubacar Soumah s’est exprimé en ces termes:« une commission est mise en place. J’ai confiance à certains d’entre eux mais en attendant la grève reste maintenue jusqu’à la satisfaction de nos revendications ».
Cette rencontre de Sekhoutoureya vient confirmer Aboubacar Soumah jusque-là considéré comme « un dissident » par le gouvernement comme étant secrétaire général du bureau exécutif national du Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée(Sleeg).
Des négociations seront entamées à partir de ce mercredi par cette commission composée de Saïd Fofana, médiateur de la république, Tibou Camara, ministre conseiller à la présidence de la République et Cheick Taliby Sylla, ministre de l’énergie.
Tué le lundi 19 février dans la banlieue de Conakry, l’adjudant-chef N’Famara Cherif Yansané, de l’Escadron Mobile N°5 de Wanindara, rejoindra sa dernière demeure après la prière du vendredi 23 février au cimetière du quartier Sangoyah-mosquée.
Le président de la République s’est rendu ce jeudi à la maison mortuaire pour présenter ses condoléances les plus attristées à la famille du défunt.
Selon un courrier du haut commandant de la gendarmerie nationale, le général Ibrahima Baldé ; adressé au ministre à la présidence chargé de la défense nationale, Dr. Mohamed Diané, l’adjudant-chef N’Famara Cherif Yansané a perdu la vie des ‘’suites d’un homicide volontaire lors d’une mission de maintien de l’ordre Public au quartier Bomboly, Commune de Ratoma’’
Sa dépouille sera exposée dans la matinée du vendredi à la Place d’armes du Haut commandement de la gendarmerie nationale et direction de la justice militaire où des hommages lui seront rendus.
Sidya Touré, leader de l’UFR, a été reçu mercredi par le président Alpha Condé au palais Sékhoutouréya, rapporte Média Guinée.
Les deux hommes auraient évoqué les jeux d’alliance pour la conquête des mairies où le Rpg Arc-en-ciel part avec les faveurs des pronostics.
Ce rapprochement, s’il est acquis, mettrait sérieusement en difficulté l’UFDG de Cellou Dalein Diallo qui n’a que des alliés de seconds couteaux.
Alpha Condé et Sidya Touré, désormais deux plus anciens leaders politiques guinéens ont scellé un rapprochement depuis la fin de la présidentielle de 2015.
Plusieurs cadres de l’UFR ont bénéficié récemment du décret du chef de l’Etat.
Le président de la République de Guinée, chef de l’Etat, Pr Alpha Condé a entamé, mardi, 30 janvier 2018, une visite de travail dans la Région Administrative (RA) de N’zérékoré, rapporte le correspondant de l’AGP près le Gouvernorat de N’zérékoré.
Après les étapes de Beyla, Lola et Yomou, le président de la République a présidé un important meeting, mercredi, 31 janvier, en face de la Place des Martyrs de la préfecture, chef-lieu de la RA de N’zérékoré.
Devant une foule nombreuse et colorée, Pr Alpha Condé a tout d’abord remercié les populations pour la forte mobilisation de qualité, il a ensuite indiqué que la politique de son gouvernement vise à construire les Centres de Santé Améliorés (CSA) dans toutes les sous-préfectures du pays, ainsi que la lutte pour la sécurité alimentaire.
Dans cet élan, le président Condé a dit, que le démarrage de la Guinée s’appuie sur l’agriculture, et les mines serviront à construire les infrastructures sociales de base, notamment les routes, les écoles, les CS et d’autres infrastructures sociocommunautaires.
Le chef de l’Etat a aussi dégagé les raisons de l’introduction de nouvelles variétés de culture pérennes, ainsi que le souhait de la transformation de ses matières premières sur place.
S’adressant aux jeunes et aux femmes, il a promis l’organisation des associations avec les moyens de bord. Aux femmes surtout le renforcement des Mutuelles Financières des Femmes Africaines (MUFFA), à travers ses appuis.
Il a, en outre, annoncé la reprise prochaine de certaines usines, mais aussi et surtout invité les jeunes à la maitrise des Nouvelles Technologie de l’Information et de la Communication (NTIC).
Avant de clôturer cette allocution, le président de la République, Pr Alpha Condé s’est réjoui du climat de paix et de concorde qui règne dans la cité, tout en sollicitant auprès des sages, de continuer à jouer leur rôle pour le bien-être des populations de cette localité.
Les préfectures de Macenta, Gueckédou et Kissidougou constituent les prochaines étapes de la tournée du chef de l’Etat dans la Région forestière.
Ce prix c’est pour saluer la contribution sans réserve du président guinéen à l’atteinte du but et des objectifs du Comité Inter Africain (CI-AF) pour l’amélioration des conditions de vie des femmes et des enfants en Afrique et dans le monde.
Le ‘’Prix de l’excellence politique et du leadership de haut niveau en Afrique’’ été attribué au président guinéen Alpha Condé.Il est le premier à décrocher ce prix qui existe depuis 34 ans.
Selon les organisateurs, le prix c’est pour saluer la contribution sans réserve du président de la Guinée à l’atteinte du but et des objectifs du Comité Inter Africain (CI-AF) pour l’amélioration des conditions de vie des femmes et des enfants en Afrique et dans le monde.
Ce prix qui est décerné au numéro un guinéen fait suite a un vote unanime des 49 pays membres qui constituent le CI-AF, précise-t-on.
Le prix a été remis lors d’une cérémonie particulièrement sobre, organisée le 29 janvier par le Directeur Exécutif du CI-AF, Dr Moryssanda Kouyaté à l’hôtel du Chef de l’Etat à Addis-Abeba, peu après la clôture des travaux de la 30ème session ordinaire de l’Union Africaine.
Pour, Dr Moryssanda Kouyaté ce prix témoigne sur l’exemplarité de l’engagement du président guinéen en faveur de l’abolition systématique des mutilations génitales féminines et du mariage précoce.
«Nous avons commencé depuis le 6 février 1984 à travailler sur les mutilations génitales féminines, les mariages précoces. Durant 34 ans, nous pu atteindre deux grands résultats, à savoir l’institution du 6 février comme la journée mondiale contre les mutilations génitales féminines (MGF), et le vote en 2012 d’une résolution par les Nations Unies contre les MGF », a fait remarquer Dr Kouyaté dans des propos relayés par nos confrère de Guinée news.
«Pendant 34 ans, nous avons parcouru le monde et nous avons remarqué en 2017 lorsque vous avez pris le leadership de l’Union Africaine… Nos collègues ont visionné la vidéo de toutes vos interventions sur la question, de la plus petite à la plus grande. Cette Implication dans ce combat contre le mariage précoce et les MGF, a contribué à changer le monde entier », a-t-il ajouté.
«Lorsque nous avons eu notre double réunion des deux organisations, le comité inter Africain qui compte 49 Etats, il a été adopté à l’unanimité que vous êtes le dirigeant qui s’est le plus investi dans la lutte contre les MGF. Ce n’est pas un prix fabriqué dans les bureaux quelque part qu’on vous attribue », a conclu Directeur Exécutif du CI-AF.
Les coupures d’électricité seront un lointain souvenir après la construction du barrage de Souapiti. L’assurance a été donnée par le président de la République lors d’une visite de terrain sur le chantier dudit barrage.
‘’Le barrage permet d’avoir le courant moins cher. Quand on utilise des centrales thermiques, on peut multiplier le coût par 10 ou 20. Ces barrages devaient être construits avant la deuxième guerre mondiale’’, explique Alpha Condé.
Il dévoile pourquoi ces barrages n’ont pas vu le jour après l’indépendance de notre pays. ‘’Le colon est parti avec tous les plans. Donc, il fallait repartir à zéro. La Guinée a une capacité de 6000 mégawatts. Ce qui va nous permettre de couvrir tous nos besoins [énergétiques], mais aussi de servir les pays voisins en énergie’’, continue le chef de l’Etat.
Il annonce que ‘’la construction du barrage Amaria doit commencer en 2018. Ainsi, on aura 4 barrages sur le Konkouré. Et avec Souapiti, il n’y aura plus d’étiage à Kaleta qui donne ses 240 mégawatts’’.
L’annonce a été faite par le président de la république, Alpha Condé.
Le président guinéen veut faire de la Guinée un conquérant de poids sur le marché des fruits. Pour y arrive, Alpha Condé mise sur la production de mangues destinées à l’exportation.
« Nous produisons 100.000 tonnes de mangues en Guinée. Mais nous n’exportons que 1000 tonnes. Tout le reste pourrit ici », a annoncé jeudi le président de la république.
« Nous nous sommes entendus avec des turcs pour installer un entrepôt frigorifique à Kindia qui peut stocker des mangues et ananas pendant 6 semaines », a-t-il ajouté.
« Nous pouvons exporter des mangues sans qu’elles ne pourrissent en cours de route dans le bateau » a rassuré la première personnalité de la Guinée.
Alpha Condé l’a annoncé lors de ses différents déplacements à l’intérieur du pays.
Dans la cité des agrumes, le pensionnaire de Sékhoutouréyah a expliqué à la population que son administration œuvre pour la transformation sur place des produits locaux avant leur exportation.
‘’Nous voulons transformer nos produits sur place avant de les exporter. Nos mangues pourrissent ici. Nous allons construire un hangar frigorifique à Kindia pour la conservation des mangues’’, annonce-t-il.
‘’Les tomates aussi pourrissent alors que nous pouvons les transformer en jus de tomates. C’est pourquoi, nous allons construire une usine de tomates à Kagbelen ou à Mamou’’, indique le président de la République.
Il prévoit une hausse de la production de la tomate pour alimenter cette usine qu’il promet de construire.
Alpha Condé tient à la valorisation du textile guinéen. Il l’a fait savoir la semaine dernière lors de son passage à visite à Kindia.
Dans son allocution, le chef de l’Etat a fait remarquer à l’assistance que ‘’des maliennes et burkinabé ont appris la teinture en Guinée. Aujourd’hui, le Mali et le Burkina nous dépassent dans le domaine du textile. Parce que ces femmes ont été appuyées par leurs gouvernements respectifs’’.
Il promet : ‘’Nous allons aussi vous accompagner dans la teinture, la savonnerie et autres. Quand j’étais à Kankan, je leur ai dit qu’on ne va pas porter des habits venus de l’Occident’’.
Désormais, décide le président Condé, ‘’nous allons porter du tissu produits à Kindia. Cela va encourager les productrices. Si elles produisent et qu’on n’achète pas, elles vont se décourager. Nous vous encourageons à produire, parce que nous allons acheter’’.
Le président Guinéen attendu à l’installation officielle de George Weah, élu 25e président du Liberia.
C’est ce lundi 22 janvier que George Weah, élu 25e président du Liberia, sera officiellement installé dans ses fonctions. Il succède ainsi à Ellen Johnson Sirleaf, première femme à avoir été élue chef d’Etat en Afrique.
Le 26 décembre dernier, l’ancien remportait le second tour de la présidentielle avec 61,5% des voix contre 38,5% pour challenger Joseph Boakai.
Il sera investi président du Liberia lors d’une cérémonie au stade Samuel Kanyon Doe.
Plusieurs chefs d’Etat sont attendus à Monrovia. Selon Jeune Afrique, il s’agit entre autres d’Alpha Condé de la Guinée et président en exercice de l’Union africaine, Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, Ernest Bai Koroma de la Sierra,, Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso, Ibrahim Boubacar Keïta du Mali.
Mahamadou Issoufou du Niger, Denis Sassou Nguesso du Congo, Ali Bongo du Gabon et Macky Sall du Sénégal sont également attendus à cette cérémonie d’investiture de l’ancien ballon d’or.
Le président Alpha Condé, a inauguré la sous-station électrique de Sougueta, Kindia, samedi 20 janvier 2018. C’est après avoir visité plusieurs localités du pays dans la matinée qu’Alpha Condé s’est rendu dans la commune rurale de Sougueta, pour inaugurer la sous-station de ladite localité, une initiative qui s’inscrit dans le cadre du projet d’électrification rural.
Ces installations permettent d’alimenter en courant électrique, les communes rurales de Sougueta, Kolenten, Faloulaye et celle de Linsan. Les quatre vingt dix mille quatre cent soixaante treize (90473) habitants de ces localités étaient jusque-là, survolées par des lignes électriques mais sans en avoir le moindre signal du courant dans leurs zones. Chose qui est aujourd’hui faite, ces populations qui sont restées durant des décennies dans l’obscurité peuvent désormais se frotter les mains ; elles sont alimentées aujourd’hui grâce au projet d’électrification rurale, une initiative du chef de l’Etat guinéen à travers le ministère de l’énergie et de l’hydraulique. Tous mobilisés ce samedi devant le président à l’occasion de l’inauguration de cette sous-station, les habitants de ces contrées se sont réjouis des multiples efforts fournis par le gouvernement guinéen dans le cadre de l’amélioration de leurs conditions de vie.
« Nous sommes heureux de vous dire que le président de la république a posé des jalons importants depuis son arrivée à la tête la Guinée en 2010. Nous nous réjouissons de ces acquis. L’infrastructure électrique que nous inaugurons aujourd’hui va permettre de donner le courant à quatre localité qui n’ont jamais connu le courant depuis l’indépendance de notre pays », a affirmé Lansana Bangoura, sous-préfet de Linsan.
Satisfait de la qualité de la mobilisation, le président de la République a affiché son ambition pour ce projet qui lui tient à cœur.
« Aujourd’hui, vous avez eu le courant chez vous. Sans le courant, il n’aura pas de développement. Ce n’est pas seulement Conakry qui doit avoir le courant, les villages aussi doivent être électrifiés pour le bonheur des citoyens, c’est cela notre ambition », a affirmé le président Condé.
« Ce projet a eu à fournir 30 mille 900 cent compteurs qui serviront à enregistrer la consommation des clients », explique Bangaly Konaté coordinateur du projet d’électrification rurale à EDG (électricité de Guinée). « Ce projet d’électrification rural concerne 41 localités, sa puissance est de 5 MVA. Il a été réalisé sur la ligne 110 KV de Garafiri sur un coût de financement de 21 millions d’euros par la Banque Africaine de développement et le gouvernement guinéen à travers le budget national », précise-t-il le coordinateur.
Cette sous-station est une composante du projet d’électrification rural et a pose de sa première pierre s’est effectuée le 23 septembre 2015.
Le président de la République, le Professeur Alpha Condé est attendu dans la journée de ce vendredi, 19 janvier 2018, dans la sous préfecture de Friguiagbé, située à 15 kilomères du chef lieu de la préfecture de Kindia, rapporte un correspondant de Guineematin.com.
C’est au stade Sayon Kibongué Camara que les citoyens de Friguiagbé et des localités environnantes doivent accueillir le chef de l’Etat ce vendredi, a-t-on appris du comité d’organisation.
Selon nos informateurs, le chef de l’Etat mettra à profit cette rencontre pour expliquer à la population de cette localité les différents efforts consentis par son gouvernement et les perspectives pour le développement de la Guinée, avant d’inaugurer la grande mosquée de Sabouya.
Après Friguiagbé, le professeur Alpha Condé est attendu à Wonkifong (préfecture de Coyah), à Tanéné (dans la préfecture de Dubreka), avant de terminer par le lancement des travaux de la construction du barrage d’Amaria sur le fleuve Konkouré.
Partout, des citoyens sont mobilisés avec le secret espoir que le président Alpha Condé ne repartira pas de chez eux sans une annonce pour le développement local.
Pour l’instant, à Friguiagbé, toutes les dispositions sont en train d’être prises pour une bonne réception du premier magistrat du pays.
Le nouveau procès s’est ouvert ce mardi 16 janvier devant le Tribunal de première instance de Dixinn. Ils avaient été condamnés en juillet 2013 à de lourdes peines de prison par la Cour d’assises. Cette condamnation avait été cassée par la Cour suprême pour « des irrégularités dans l’enquête ».
Le nouveau procès dans l’affaire de l’attaque du 19 juillet 2011 contre la résidence privée du président guinéen s’est ouvert mardi, avant d’être suspendu à la demande de la partie civile.
Les trois coaccusés avaient été condamnés en juillet 2013 à de lourdes peines de prison au terme de six mois de procès médiatisé et de douze heures de délibération. Présenté comme le cerveau de l’attaque, le commandant Alpha Oumar Boffa Diallo (dit « AOB »), ancien garde rapproché du défunt président Lansana Conté, et son coaccusé Jean Guilavogui – qui a perdu son bras gauche suite à l’explosion d’une grenade – avaient tous deux écopé de la réclusion criminelle à perpétuité.
Fatout Badiar Diallo, veuve d’un officier de police en service à la présidence de la République sous Lansana Conté, avait quant-à elle été condamnée à quinze ans de prison.
La Cour a admis l’irrégularité de l’enquête
Les trois condamnés avaient aussitôt contesté l’arrêt de la Cour d’assises devant la Cour suprême. Le 27 mars 2017, celle-ci avait cassé le jugement de la cour d’assises, admettant l’irrégularité de l’enquête.
« Depuis 2011, le collectif des avocats a toujours relevé les conditions inhumaines et dégradantes dans lesquelles les poursuites ont été déclenchées », explique Me Salifou Béavogui, qui rappelle que ses clients « ont toujours clamé leur innocence ».
« Suite à la décision de la Cour suprême, nos clients devaient être immédiatement remis en liberté, estime-t-il. Après sept ans de détention provisoire, une première dans les annales judiciaires, nous estimions que leur maintien en prison n’était plus nécessaire à la manifestation de la vérité ».
« L’arrêt de renvoi purge les nullités »
La partie civile est au contraire d’un avis contraire. Pour Me Joachim Gbilimou, « il n’y a pas lieu de remettre en cause la légalité de la procédure ».
Dans la même affaire, certains condamnés – comme l’opposant politique Bah Oury, qui avait écopé de la prison à vie par contumace – ont été graciés par la principale partie civile au procès, en l’occurrence le chef de l’État Alpha Condé.
Le vice-président exclu de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo est d’ailleurs rentré en Guinée le 24 janvier 2016, après quatre ans et demi d’exil en France.
Au terme des débats de cette première audience, le procès a finalement été suspendu : le tribunal a fait droit aux demandes de la partie civile, qui réclame que la Cour suprême interprète son arrêt de cassation annulant le jugement de 2013 dans ce dossier. Dans l’attente de la réponse de la Cour suprême, les prévenus sont maintenus en détention.
Au Togo, le dialogue politique se fait toujours attendre, mais peut-être plus pour longtemps. L’opposition togolaise était à Conakry mardi 17 janvier et avant-hier lundi, à l’invitation du président guinéen, Alpha Condé, qui joue un rôle de médiateur dans cette crise politique au Togo. Objectif de la rencontre : essayer de lancer le dialogue entre le gouvernement togolais et l’opposition.
« Nous sommes préoccupés par la situation au Togo », a indiqué le président guinéen à l’issue de la rencontre avec l’opposition togolaise. « Et nous allons œuvrer pour qu’il y ait toutes les conditions d’un dialogue apaisé. »
Alpha Condé a confirmé qu’il avait proposé une date. Il a également ajouté qu’une mission serait envoyée à Lomé pour présenter aux autorités les demandes de l’opposition.
En effet, celle-ci attend d’autres gestes du pouvoir. Elle réclame la libération de tous les détenus politiques, le retour aux casernes de l’armée, ainsi que la levée de l’interdiction de manifester dans trois villes du Nord, Mango, Bafilo et Sokodé.
Les autorités togolaises, elles, répondent qu’une soixantaine de personnes a été graciée par le président. Mais que celles qui n’ont pas encore été jugées ne peuvent pas être libérées. Concernant l’armée, elles répondent que seuls les policiers et les gendarmes sont déployés pour assurer la sécurité.
Et enfin qu’il ne serait pas prudent d’autoriser les manifestations dans les trois villes du Nord marquées par des violences lors des manifestations, tant que la sécurité ne sera pas complètement revenue.
Pour la huitième fois, le président guinéen s’est prêté à cet exercice annuel de présentation de vœux du Nouvel An à ses compatriotes.
En Guinée, le président Alpha Condé n’a pas failli à la tradition. Il a présenté ses vœux à sa population et aux étrangers vivants en Guinée, sans oublier les soldats guinéens déployés au Mali dans le cadre de la Minusma, la force onusienne sur place. Il a évoqué un pays aux immenses ressources naturelles qu’il compte bien faire exploiter pour le bien de ses concitoyens, tandis que des élections locales sont prévues dans quelques semaines.
Pour la huitième fois, Alpha Condé s’est prêté à cet exercice annuel de présentation de vœux du Nouvel An à ses compatriotes. Dans un discours d’une dizaine de minutes, le président guinéen a fait le tour des projets qui lui sont chers pour la sauvegarde des acquis démocratiques.
Il appelle les uns et les autres à privilégier le dialogue politique, à un mois des élections locales et communautaires, les premières en douze ans. « J’invite le gouvernement et les partis politiques à poursuivre le dialogue et à se pencher sur toutes les réformes futures susceptibles de préserver et d’améliorer nos acquis démocratiques », a-t-il déclaré.
« Notre économie a progressé de dix points dans le classement de Doing Business, elle est également classée par la Banque mondiale parmi les cinq pays qui se distinguent sur le plan de la compétitivité avec un taux de croissance économique de plus de 6% », a poursuivi Alpha Condé. Ce développement économique du pays jugé satisfaisant n’a cependant pas d’impact sur les conditions de vie des populations, selon les analystes économiques et les observateurs.
Projets
Par ailleurs, si les projets de financement des partenaires multilatéraux font rêver, ils restent encore, comme le président le reconnaît, au stade de projet.
« Un accord conclu avec le Fonds monétaire international (FMI) au mois de décembre 2017 inaugure un nouveau programme de facilité élargie de crédit par lequel la Guinée a la possibilité d’obtenir des prêts non-concessionnels à hauteur de 650 millions de dollars, a détaillé le chef d’Etat. Un financement de projets prioritaires de 20 milliards de dollars a été également conclu en septembre 2017, avec la Chine, sur une durée de 20 ans ».
La Guinée a lancé de nombreux projets énergétiques, dont celui de Souapiti d’une puissance de 515 mégawatts sans oublier le monde rural. Alpha Condé promet de grands projets d’aménagements et des investissement partout dans le pays.
Par Alpha Condé, président de la République de Guinée Conakry
Guinéennes et Guinéens
Mes chers compatriotes
En ce début de l’année 2018, je voudrai présenter à chacun d’entre vous, à vos familles ainsi qu’à tous vos proches, tous mes vœux de santé, de bonheur et de prospérité.
Je souhaite à chacun d’entre vous, Guinéens de l’Intérieur, comme de l’Extérieur, une vie meilleure, en espérant que ceux qui connaissent des moments difficiles, surmontent toutes les épreuves dans la paix et la dignité.
Aux ressortissants des pays frères et amis qui ont choisi de vivre chez nous, j’adresse mes meilleurs vœux et je veux les rassurer de notre traditionnelle hospitalité.
Ces vœux s’adressent également à nos forces de défense et de sécurité qui sont dévouées à la protection de notre territoire et contribuent avec courage, aux côtés de leurs frères d’armes de la Minusma, au rétablissement de la paix et de la sécurité dans notre région.
La nouvelle année marque le soixantième anniversaire de notre indépendance nationale, acquise après le vote historique du 28 septembre 1958, qui a conduit notre pays à la souveraineté internationale et fait de notre peuple, une communauté profondément attachée à la liberté et à la construction de l’unité africaine.
Je suis fier de partager avec vous, la célébration de cette période de notre histoire, au moment où je m’apprête à transmettre le flambeau de la présidence en exercice de l’Union Africaine.
Cette présidence de l’Union Africaine a permis à notre pays de hisser très haut, la vision que notre continent a sur les grandes causes du moment que sont, la paix, les luttes contre le terrorisme, le péril climatique, ainsi que l’engagement qu’il a pour un développement économique centré sur l’amélioration des conditions de vie de nos populations.
Les périls humains auxquels sont exposées certaines de nos populations qui bravent les mers, au risque de leurs vies, nous interpellent, surtout lorsque s’étale sous nos yeux, le drame du trafic d’êtres humains dévoilé récemment en Libye et qui mobilise notre conscience d’africain et de citoyen du monde.
Guinéennes et Guinéens,
Dans quelques semaines, nos citoyens participeront à de nouvelles consultations électorales avec la tenue des élections communales que je souhaite consensuelles et apaisées.
J’encourage la classe politique à garder le cap sur les points de convergence qui peuvent aider notre pays à privilégier la défense de l’intérêt général et le respect de nos lois, face à certaines manifestations injustifiées qui sont susceptibles de troubler l’ordre public et la quiétude de nos villes et campagnes.
Le dialogue politique ouvert en 2011, nous a permis de franchir des étapes, avant d’arriver à l’accord conclu le 20 août 2015 et revisité en 2016, avec pour principal contenu : une réforme partielle de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), ainsi que la révision du code électoral soumise à l’Assemblée nationale. Il faut également noter l’adoption du code général des collectivités locales, la libération de toutes les personnes interpellées dans le cadre des manifestations publiques. L’identification et la poursuite des auteurs des violences durant les manifestations politiques sont en cours. L’inscription d’un taux forfaitaire dans la Loi des Finances 2017 en faveur des victimes concernées par les manifestations politiques est également engagée. A ce propos, nous avons une pensée à l’endroit des victimes des violences politiques d’avant l’indépendance jusqu’aujourd’hui.
C’est dans ce sens que j’invite le Gouvernement et les partis politiques à poursuivre le dialogue et à se pencher sur toutes les réformes futures susceptibles de préserver et d’améliorer nos acquis démocratiques, notre stabilité et notre volonté de vivre ensemble.
L’année 2017 s’achève avec un bilan économique prometteur pour notre pays. En plus des changements économiques, un cadre attractif a été créé pour favoriser les investissements extérieurs. Notre économie a progressé de 10 points dans le classement du doing business, elle est également classée par la Banque Mondiale, parmi les cinq pays qui se distinguent sur le plan de la compétitivité. Avec un taux de croissance économique de plus de 6%, un déficit budgétaire contenu, le taux d’inflation est aujourd’hui passé de 21 % à 8%. Cette année, notre budget 2018 connaîtra une forte augmentation du poste d’investissement par rapport à 2017.
Mes chers compatriotes
Notre pays est porteur de nombreux projets économiques depuis la conclusion avec le Fonds monétaire international (FMI) d’un accord au mois de décembre 2017. Ce dernier inaugure un nouveau programme de facilité élargie de crédit par lequel, la Guinée a la possibilité d’obtenir des prêts non concessionnels à hauteur de 650 millions de dollars, en complément d’autres financements identifiés pour le plan triennal 2017-2020. Un financement de projets prioritaires de 20 milliards de dollars a été également conclu en septembre 2017, avec la Chine, sur une durée de 20 ans. Il concerne les infrastructures et les secteurs vitaux de notre économie. Trois milliards seront déjà disponibles dès 2018, pour la construction de la route Coyah-Mamou-Dabola, l’assainissement des voiries de Conakry, la construction de la première université sur les quatre prévues. Sont également programmés le financement de la ligne de transmission électrique Linsan-Fomi, l’extension du port de Conakry et la construction du barrage hydro électrique de Souapiti.
Dans le domaine économique et social, à la réunion du 16 novembre dernier à Paris, du groupe consultatif pour le financement du Plan national de développement économique et social (PNDES), la Guinée s’est vu accorder 21 milliards de dollars de promesses d’engagement en lieu et place des 14 milliards attendus.
Après 24 années de fermeture, l’usine militaire de confection de tenues va s’ouvrir au camp Alpha Yaya, avec un coût de réalisation de 32 millions de dollars et la création de 1558 emplois.
Des investissements importants destinés à soutenir le monde rural seront faits dans le domaine de l’agriculture afin de diversifier notre potentiel agricole et nos variétés de culture. L’accent est mis sur la culture de la noix de cajou, du café, du cacao, du sésame de l’huile de palme. Les aménagements des espaces cultivables pour le riz, ont été d’ores et déjà engagés pour réduire notre dépendance extérieure.
A la faveur de notre politique minière, d’importants investissements ont été réalisés dans ce secteur, notamment, dans la mise en exploitation d’une nouvelle mine de bauxite à Boké, promue au rang de zone économique. La construction d’un terminal à conteneurs dans le port de Kamsar et la rénovation des infrastructures ferroviaires sont également projetées. Ces réalisations seront achevées en 2020. Elles font aujourd’hui de notre pays, un des plus grands producteurs de bauxite au monde. Plus de deux milliards de dollars d’investissement sont prévus pour les prochaines années. Par ailleurs, des programmes d’électrification des communes rurales et la valorisation des énergies renouvelables, sont en cours d’exécution.
Guinéennes et Guinéens
Notre programme national de développement économique et social s’exerce aujourd’hui dans un contexte politique serein. Cette gouvernance confirme notre ancrage dans la démocratie, qui est la base de notre stabilité politique. A ce jour, toutes les institutions prévues par la constitution, ont été mises en place.
Nous poursuivrons la réforme des forces de défense et de sécurité, qui a permis de rapprocher les services de sécurité des populations et a changé radicalement l’image des forces de défense et de sécurité dans l’opinion nationale. Par ailleurs les états généraux de la sécurité routière, et la tenue de la semaine nationale de la citoyenneté ont contribué à renforcer le civisme et le respect de la loi.
Dans cet esprit, la réforme de la justice a été amorcée dès 2011. Elle a pour objectifs de rapprocher la justice du citoyen, de crédibiliser le système judiciaire, et de créer un environnement judiciaire favorable conforme à un état de droit.
La Guinée dispose d’un cadre institutionnel propice à l’exercice des libertés, comme celle de la presse, avec une loi qui dépénalise les délits de presse. L’existence d’une institution indépendante de régulation composée de responsables des associations de presse s’inscrit dans ce cadre.
J’encourage la presse publique et privée à continuer d’œuvrer pour la défense de nos valeurs démocratiques, dans le respect de nos lois et règlements, afin de mieux asseoir notre démocratie.
Guinéennes et Guinéens, mes chers compatriotes
La promotion de la femme est un axe essentiel de la politique sociale du Gouvernement. Je voudrai à ce titre, rappeler que de nombreuses initiatives destinées à promouvoir l’autonomisation des femmes sur le plan économique ont été prises. Une banque de micro finance destinée aux femmes a été mise sur pied sur l’ensemble du territoire national. Cette banque permet aux femmes d’accéder à des ressources avec des conditions avantageuses. Des investissements importants ont été réalisés pour promouvoir des activités dans l’artisanat, le maraîchage et la teinture. Ainsi que dans le développement de la filière du beurre de karité, le miel et le fonio. La politique de promotion de la femme a intégré la dimension du genre dans l’accès aux postes de décision. Une direction Genre et Équité a été créée au sein de tous les départements ministériels. Par ailleurs la lutte contre les mutilations génitales féminines constitue une priorité dans la politique de protection de l’intégrité physique de la femme. La scolarisation et le maintien de la jeune fille à l’école, la lutte contre le mariage précoce s’inscrivent dans le même esprit.
Guinéennes et Guinéens
Je voudrai surtout m’adresser aux jeunes qui occupent une place importante dans notre projet de société et dans les investissements à venir.
Un ensemble de projets sera mis en œuvre dès ce mois de janvier 2018, conformément à la volonté de l’Union Africaine de consacrer la nouvelle année au thème « investir dans la jeunesse ».
Un des actes importants posés pour la promotion des jeunes est l’élaboration de la politique d’insertion dans le circuit de l’économie nationale. Un programme national doté d’un fonds important a été mis en œuvre pour permettre aux jeunes de créer des entreprises et de faciliter leur accès aux nouvelles technologies. Des maisons de jeunes, équipées de matériels informatiques ont été construites dans les communes de la capitale. Des centres multifonctionnels sont en cours d’édification à Conakry.
Une politique volontariste en matière de santé publique a été mise en œuvre pour inverser les tendances observées dans ce domaine en Guinée. Le taux de couverture vaccinale est presque complet. Il en est de même du nombre de centres de santé communautaire et de structures préfectorales qui se sont accrues. Nous avons également amélioré la capacité nationale de riposte aux épidémies.
Dans le domaine de l’éducation nationale, une réforme en profondeur est en cours avec l’organisation des états généraux dans ce domaine, prévue prochainement. Dans un premier temps, les efforts ont été concentrés sur les formations de base. Près de 10.000 classes ont été construites dans l’ensemble du pays. Plus de 5.000 enseignants ont été recrutés. Le recensement biométrique et l’introduction du traitement informatique des dossiers d’orientation et de gestion des étudiants ont contribué à une meilleure maîtrise des effectifs dans l’enseignement supérieur. Le système national d’enseignement s’oriente de plus en plus vers la prise en compte de l’adéquation entre formation et emploi et celle des attentes des employeurs. Un accent particulier a été mis sur l’enseignement technique, avec entre autres, la construction de nouveaux centres de formation. Nous allons doter nos forces de sécurité de moyens conséquents leur permettant de mettre fin à l’insécurité et au grand banditisme.
Je souhaite que l’année nouvelle soit pour nous tous, une occasion d’offrir encore à notre pays, le meilleur de nous-mêmes.
A tous et à toutes, je souhaite une bonne et heureuse année 2018
Discours de Nouvel an prononcé par le président Alpha Condé le 31 décembre 2017.
Le président Alpha Condé s’est adressé hier à la nation pendant environ 13 minutes pour le traditionnel discours de l’an.
Sur la forme, les plus rigoristes des Guinéens ont été choqués de voir leur président à la télévision avec une veste, une chemise mais sans cravate. En une occasion aussi solennelle, cela est une faute en matière de protocole vestimentaire, frisant le manque de respect voire la condescendance vis-à-vis du peuple de Guinée…Un beau boubou aurait suffi.
Certes, le président a fait un survol général de ses grands acquis de 2017 notamment l’accord de financement de projets prioritaires de 20 milliards de dollars conclu en septembre 2017 avec la Chine et les promesses de financement du Plan national de développement économique et social (PNDES) de la Guinée à hauteur de 21 milliards de dollars. Toutefois, il n’a pas abordé certains sujets importants sur lesquels il était légitimement attendu par les Guinéens en 2018, année importante marquant le soixantième anniversaire de la création de la Guinée. Voici quelques omissions présidentielles.
Alpha Condé n’a pas pipé mot sur la fin des coupures intempestives d’électricité à Conakry. Alors que la capitale guinéenne baigne dans le noir depuis trois semaines, la compagnie nationale d’électricité a semblé dégager ses responsabilités dans un communiqué publié la semaine dernière, en justifiant les coupures par la baisse du niveau des eaux dans les barrages et les difficultés d’approvisionnement en carburant pour les centrales thermiques. Ce dernier point incombe à l’Etat car la compagnie nationale comble son déficit en période d’étiage par des subventions payées par le gouvernement.
De même, le chef de l’Etat a été muet sur l’organisation du procès du massacre 28 septembre en 2018 dont la phase d’instruction est annoncée pourtant terminée. Dans le même ordre d’idées, si le président Condé a abordé les élections locales, il a été silencieux sur l’organisation des élections législatives qui doivent normalement être organisées en septembre 2018.
Alors que la Guinée est le plus fort contingent de migrants illégaux à débarquer à Lampedusa en 2017, selon l’organisation internationale de la migration, le nombre d’emplois exacts qui sera créé en 2018 n’a pas été dit par Alpha Condé. Ni dans le secteur public, ni dans le secteur privé. A ce sujet, le président s’est contenté de dire que la reconstruction de l’usine militaire de confection de tenues au camp Alpha Yaya créera 1558 emplois. Sans avoir la même précision sur le nombre d’emplois que créeront les trois milliards de dollars des Chinois prévus cette année pour la construction de la route Coyah-Mamou-Dabola, l’assainissement des voiries de Conakry, la construction de la première université sur les quatre prévues. La main d’œuvre chinoise aura-t-elle la part du lion au détriment de la main d’œuvre guinéenne ? Le président ne l’a pas évoqué.
Le président a annoncé dans son discours qu’ « à ce jour, toutes les institutions prévues par la constitution, ont été mises en place ». Pourtant, la haute cour de justice n’existe toujours pas. La nécessité de la création de cette institution, qui est la seule habilitée à juger les ministres et les chefs d’Etat, est de plus en plus impérieuse. En effet, le conseil des ministres du 28 décembre dernier a relevé des fautes de gestion dans certains ministères par la création des comptes bancaires illégaux dans des banques privées. Pour autant, le président n’a pas évoqué l’instrument juridique indispensable pour la sanction.
Simples omissions ou vrais calculs politiques ? Ceux qui attendaient le nouveau visage de la Guinée à l’orée de ses soixante ans d’existence, apprécieront.
L’écrivain franco-guinéen parle de son nouveau roman, du climat politique en Guinée, et des relations franco-africaines, avec cette verve qui lui appartient
L’écrivain franco-guinéen nous a reçu à Conakry, dans le quartier résidentiel de Kipé. Tierno Monenembo, Franco-Guinéen, a passé sa vie à naviguer entre les deux continents, européen et africain. « Selon les saisons », dit-il, amusé. Né en 1947 dans le Fouta-Djalon, il s’exile en 1969 au Sénégal, puis en Côte d’Ivoire. Après un doctorat de biochimie en France, il enseigne en Algérie, au Maroc, et à Caen, en Normandie, où il réside longuement. Autant d’expériences qui nourrissent son œuvre. Voilà près de quarante ans qu’il écrit, publie, lui qui a lu, enfant, le français, avant même de commencer à le parler. « Sony Labou Tansi disait : Nous ne sommes pas des francophones, nous sommes des francographes », se plaît-il à rappeler. Français et Guinéen, libre et engagé, Tierno Monenembo est aussi un écrivain qui dénonce, avec ironie, férocité, et courage. Il ne s’en prive pas, au cours de cet entretien pour Le Point Afrique.
Vous êtes revenu vous installer en Guinée en 2012. Pourquoi ?
Je suis revenu en Guinée pour écrire sur ce pays avant de mourir. Le vieillard retourne vers son berceau quand il sent venir ses derniers jours. La Guinée actuelle est très intéressante pour un écrivain : rien de mieux que la décadence pour nourrir la littérature ! Après tant de décompositions sociales, de tragédies politiques et de mémoire tronquée, c’est le moment ou jamais de parler. Non pas avec des slogans, mais avec des romans, de la poésie, du théâtre. C’est ce qui exprime le mieux les peuples. Le discours politique impressionne mais c’est une denrée périssable. Pour moi, le fait de vivre dans une société décadente est un avantage. La littérature et la décadence vont très bien ensemble. Tourgueniev, Tolstoï, et Dostoïevski sortent tout droit de la décadence de la Russie tsariste. Et sans la « malédiction du Sud », aux États-Unis, il n’y aurait pas eu Faulkner.
Comment vous sentez-vous en Guinée pour écrire ?
Est-il nécessaire de bien se sentir pour écrire ?… Mais bon, je suis chez moi et les bases de la société sont en train de trembler. Les jeunes ont des idées tout à fait nouvelles, et je ressens une forme de connivence avec eux. Ils se posent des questions. Avant, on ne se posait pas de questions. On avait que des réponses. Sékou Touré ne proposait que des réponses, toutes aussi fausses les unes que les autres.
Quelle histoire racontez-vous dans votre nouveau roman ?
J’ai eu envie de raconter la Guinée indépendante, à travers la vie d’une jeune fille d’aujourd’hui. Toutes les douleurs nationales sont en elles, dans sa tête, dans son corps. C’est quelque chose qui n’est pas évident : le corps d’une jeune fille dans lequel toute une histoire est logée, cette tragédie guinéenne qui la transperce. La femme et l’enfant sont d’excellents personnages romanesques. Mon personnage, au début du roman, a peut-être 35 ou 40 ans, et elle était enfant au moment de la mort de Sékou Touré. Sans qu’elle s’en rende compte, elle est traversée par plusieurs identités, et puis elle va découvrir qui elle est réellement. Je compte dérouler tout ce qui s’est passé dans ce pays depuis l’indépendance. L’histoire est là, et il faut la digérer, et comme disait Tchicaya U’Tanmsi, il faut « la rendre conte ». Il faut faire de l’histoire un conte de Noël.
L‘histoire de la Guinée est-elle une histoire difficile à digérer ?
Oui, car c’est un pays qui a beaucoup plus subi la violence que les voisins. Il y a eu une forte résistance à la conquête coloniale. Toutes les ethnies ont résisté. Samory Touré a combattu trente ans durant. Bokar Biro, le dernier roi du Fouta Djallon, est mort au champ de bataille. On l’a décapité. On a remis sa tête à sa mère, qui a marché 350 kilomètres de Timbo jusqu’à Conakry pour la présenter au gouverneur. On dit qu’elle se trouverait aujourd’hui au musée de l’Homme à Paris. Tout cela est pesant. D’autant que le colon après l’indépendance a laissé la place à des gens comme Sékou Touré, Lansana Conté, Dadis Camara, Sékouba Konaté et Alpha Condé ! Bref, des tueurs !
Pour un romancier, l’Histoire est un sujet inévitable. Ou on l’exploite, ou on la refoule, ou on la renie, ou on s’en moque. En tout cas, elle est là et elle hante et hantera toujours la littérature.
Ce roman déclinera donc plusieurs pans d’histoire guinéenne contemporaine, en convoquant aussi celui de la résistance à la conquête coloniale française ?
Pas vraiment. Je ne m’attarderai pas sur la période coloniale. Je l’ai déjà largement évoquée dans Les Écailles du ciel. Cette jeune femme est un pur produit de l’indépendance. Elle en porte les traumatismes indélébiles et les amères désillusions. Évidemment, le colonialisme, l’impérialisme ne sont pas des fictions, ce sont des réalités qui perdurent malgré les flonflons et les étalages de bons sentiments. Mais dites-moi, quels arguments leur opposer après les agissements de Sékou Touré, du FLN algérien, de Mugabe et de Jacob Zuma ?
Quelles sont vos sources pour narrer cette Histoire ?
La mémoire. La mienne, beaucoup plus que la mémoire officielle. Il y a une distance à prendre. Il faut faire en sorte que l’histoire ne devienne plus qu’un vieux souvenir, certes douloureux, mais lointain et vivace. Faulkner, par exemple, sait le faire. Moi, j’ai 70 ans, et au moment de l’indépendance, j’en avais 11. Parfois la mémoire se brouille. Je suis parti, je suis revenu, et puis j’ai traversé tellement de mémoires différentes de la mienne, celle de l’Algérie par exemple. J’adore ce pays, j’adore les Algériens, mais ils ont été brutalisés, humiliés et volés comme les Guinéens, comme les Congolais, comme tous les autres.
Toutes ces mémoires enrichissent la plume, et permettent d’aboutir à quelque chose de plus sensé, de plus agréable, de plus exaltant : la fiction. Elles forment une mer collective. « La mer des contes », dirait Salman Rushdie, là où tous les contes convergent. Dès que la mémoire collective est revisitée par la plume, le passé est exorcisé et la violence et la haine ne peuvent plus tout régenter.
L’épisode de la colonisation française est-il encore très présent chez les jeunes Guinéens d’aujourd’hui ?
Certainement, car Sékou Touré l’a beaucoup entretenu, pour des raisons de propagande, pour des raisons purement carriéristes. La rancune anticoloniale a été maintenue fortement par les radios de Sékou Touré, par l’idéologie anti-impérialiste. Il a fait en sorte que tous les problèmes de la Guinée soient issus de la colonisation. Cette demi-vérité habite encore la tête des jeunes Guinéens.
L’actuel président Alpha Condé ne se prive pas non plus de dire que le retard de la Guinée est imputable à la France, et à son rôle dans l’histoire ?
Oui, Alpha Condé, qui a dirigé la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (FEANF), et que j’ai connu en 1974, dit que tous les problèmes viennent de De Gaulle, de Senghor et d’Houphouët-Boigny. C’est là toute la lâcheté de nos dirigeants, qui ont toujours mis les problèmes du pays sur le dos des autres. Mais un pays doit s’assumer. À partir du moment où on a été décolonisé, on doit s’assumer. On ne quitte pas la prison pour se mettre devant la porte et s’engueuler avec le geôlier. Or, c’est ce que la Guinée fait depuis 1958. Sékou Touré a beaucoup glosé sur l’hostilité de la France, mais savez-vous que la Caisse centrale de coopération a continué à financer des projets bien après la rupture des relations diplomatiques entre la France et la Guinée, et que l’UTA (Union des transports aériens) et Ugine Péchiney n’ont jamais fermé leurs bureaux ? Et puis, d’autres sont venus après le départ de la France : tout le bloc soviétique, la Chine, Israël, le monde arabe, les États-Unis, l’Italie, la Grande-Bretagne, l’Allemagne. Tous ces pays nous ont aidés (je rappelle au passage que globalement l’aide américaine à la Guinée est dix fois supérieure à l’aide américaine à la Côte d’Ivoire). Mais on avait des vauriens au pouvoir. Cela, personne n’ose le dire. Ce n’est pas la faute de la France. La France, c’est jusqu’au 2 octobre 1958. Depuis le 3 octobre 1958, c’est nous.
Le président Alpha Condé est aussi un pourfendeur de ce qu’on appelle la Françafrique, ces réseaux de l’ombre entre la France et ses anciennes colonies françaises mis en place après l’indépendance et perpétués au cours de la Ve République…
Mais c’est lui, le chouchou de la Françafrique ! Si jamais ce cordon se coupait, il serait le premier à chuter. Sans la Françafrique, aurait-il pu accéder au pouvoir ? La Françafrique a triché pour lui, tout le monde le sait. Il n’a jamais gagné une seule élection en Guinée. Jamais. Il a été battu dès la présidentielle de 2010. Il n’a eu que 18 % au premier tour, tandis que son adversaire Cellou Dalein Diallo a obtenu 44 % des suffrages. Et, tenez-vous bien, il s’est écoulé six mois entre les deux tours ! La démocratie à la françafricaine, quoi !
Emmanuel Macron s’est présenté devant les étudiants burkinabè, à Ouagadougou, comme étant d’une génération qui n’a pas connu la colonisation, avez-vous suivi son discours ?
Pas vraiment, j’avais autre chose à faire. Mais je suppose que comme ses prédécesseurs, il s’est engagé à abattre la bête en arguant de son très jeune âge (il avait deux ans quand Sassou N’Guesso est venu au pouvoir). D’ailleurs, Sarkozy et Hollande nous ont déjà fait le coup. Et puis, franchement, Macron a-t-il suffisamment de griffes pour défier les vieux crocodiles d’Afrique ?
Comment rendre la relation entre la France et les anciennes colonies françaises d’Afrique plus paisible ?
Il faut que la France se décolonise elle-même. Je vous renvoie au syndrome hégélien du maître et de l’esclave. On se libère à deux. C’est ce que disait Hegel. L’Afrique ne va pas se libérer seule. Il faut que la France se libère elle aussi du syndrome colonial. Il faut qu’on crée d’autres relations. Heureusement, entre la France et l’Afrique, il y a des relations humaines et culturelles très fortes. Ce sont les relations officielles qui sont viciées. Il faut assainir le climat politique, rendre nos relations constitutionnelles. Pour l’instant elles sont clandestines, mafieuses. L’Assemblée nationale française n’a aucun droit de regard sur la politique africaine de la France. Vous vous rendez compte ? La presse française n’ose même pas enquêter dans cette zone réservée. C’est vrai que le terrain est miné, mais jusqu’à quand ?
Le sentiment anti-français tend à se renforcer dans divers pays ouest-africains, le percevez-vous en Guinée ?
Oui, mais c’est la mauvaise politique française qui le cultive. Dans les années 1960, dans le contexte des indépendances africaines, de la guerre d’Algérie, de la guerre froide, de Gaulle avait compris que sans l’Afrique, la France était fichue. Il a donc confié (à la hâte si j’ose dire) le dossier à Foccart qui en a fait ce qu’il a voulu. Il aurait fallu que les choses évoluent dans le temps. Or, cela n’a pas été le cas. Aucun locataire de l’Élysée n’a voulu appuyer sur le bouton « réforme ». François Mitterrand, par exemple, s’est pour une fois, très bien senti dans les chaussons de De Gaulle. À tel point qu’il a fait de son propre fils le cerveau de sa politique africaine. Son fils ! Incroyable ! Si dès l’arrivée de la gauche, la France avait pris soin d’établir enfin des relations rationnelles avec ses anciennes colonies, on n’en serait pas là. Que faire (en 2017 !) avec Denis Sassou N’Guesso, Paul Biya, Alpha Condé, etc. ? C’est avec ces vieux dinosaures-là qu’on va fabriquer l’avenir ? En l’état actuel, les relations franco-africaines sont fondées sur l’arnaque et le copinage. Hélas, il n’y a personne (ni philosophe, ni journaliste, ni prêtre, ni bon samaritain) pour dénoncer cela.
Vous, vous ne vous privez pas de dénoncer la Françafrique ! Vous l’avez fait notamment en avril dernier, lorsqu’Alpha Condé est allé faire ses adieux au président François Hollande, son « camarade » de l’Internationale socialiste…
Quand j’en ai marre, je réagis. Je me dis qu’il est temps d’humaniser les relations franco-africaines, de faire en sorte qu’elles soient normales, placées sous le contrôle des peuples, et que les députés d’ici et de là-bas y aient un droit de regard. Dans un monde qui change de jour en jour, c’est la seule sphère où rien ne bouge. C’est incroyable ! Une mafia de Blancs et de Noirs mange et l’Afrique et la France. Ces gens ne servent aucun État, aucun principe, aucune cause. Ils roulent pour eux.
Les revendications pro-démocratiques se multiplient à travers l’Afrique, vous vous intéressez à ces mouvements qui réclament plus de respect de l’État de droit ?
Les choses évoluent. Le fait marquant de la décennie, c’est la décision de la Cour constitutionnelle kényane, d’invalider le résultat de la présidentielle, début septembre. Je pense qu’il s’agit là d’une grande avancée. Depuis les indépendances, deux grands événements se sont produits à mes yeux : l’arrivée au pouvoir de Nelson Mandela et l’annulation de ce scrutin kényan. Cela jette l’opprobre sur la communauté internationale, qui a tendance à avaliser les plus frauduleux ces scrutins. Ce beau monde avait dit sans aucune gêne que tout s’était très bien passé. Comme en Guinée. On nous a assuré que tout s’était très bien déroulé en 2010. Alors qu’on sait qu’Alpha Condé a recueilli moins de 30 % des voix au second tour. Donc cette décision d’une haute-juridiction kényane décrédibilise davantage les observateurs internationaux auxquels personne n’a jamais crus.
Quel message cette décision de la Cour constitutionnelle kényane envoie-t-elle à travers l’Afrique ?
Cela donne de l’espoir. Cela veut dire que l’Afrique est en train de mûrir : les consciences citoyennes émergent, les institutions se fortifient. C’est une très bonne chose. Enfin, une véritable perspective démocratique ! Au Burkina, au Burundi, au Togo, au Congo, nos jeunes ne seront pas morts pour rien. Savez-vous que plus d’une centaine de jeunes manifestants ont été tués en Guinée depuis l’arrivée d’Alpha Condé au pouvoir ? Tués à balles réelles, alors que les forces de l’ordre ne manquent ni de canons à eau ni de gaz lacrymogènes.
Il y a un changement dans les consciences en Afrique. Nous étions auparavant des sociétés essentiellement rurales, fatalistes, soumises, mais on s’urbanise. À mon avis le porte-voix de la lutte en Afrique, ce n’est pas la ville, mais le bidonville. C’est là que tout se passe, qu’on commence à revendiquer, à réclamer de l’eau, de l’électricité, le respect de la Constitution. Nos chefs d’État ont tendance à prendre la Constitution pour leur chemise de nuit. Et ils sont convaincus, les pauvres, qu’il n’y aura jamais rien ni personne pour les en empêcher.
Vous êtes très remonté contre les hommes politiques…
Absolument, surtout contre les hommes au pouvoir. Les opposants, je les ménage. Je les soutiens quand ils sont réprimés. Alpha Condé, je l’ai soutenu quand il a été injustement emprisonné par Lansana Conté. Cellou Dalein Diallo, je l’ai soutenu à partir du moment où il a été sauvagement réprimé au stade du 28-Septembre de Conakry [en 2009, au moins 156 personnes ont été tuées et 109 femmes ont été violées selon l’ONU, lors d’un meeting de l’opposition pour dire « non » au maintien au pouvoir de Moussa Dadis Camara, NDLR]. Je continue de le soutenir parce que je considère qu’il est victime de manigances électorales et de stigmatisation malsaine.
Alpha Condé avait été critiqué pour avoir joué sur les divisions ethniques, cherchant le soutien de Malinké ou de Soussous, et stigmatisant les Peuls, la communauté de son adversaire Cellou Dallein Diallo. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Il y a eu des tentatives pour diviser les Guinéens, tribaliser le débat politique. Mais ça ne marche pas. Au niveau de la société, le tribalisme ne peut pas prendre, car il n’y a pas d’ethnie dans ce pays. Il n’y a pas une seule ethnie pure. On est brassés depuis le début, c’est-à-dire depuis l’empire du Ghana. Nous sommes tous des fils de Sarakollés !
Malgré tout, les tentatives de récupération se poursuivent. À son arrivée au pouvoir, Alpha Condé a favorisé les Malinké (la ville de Kankan à elle seule recevait jusqu’à 50 % des financements publics). Mais les Malinké l’ont lâché. Il a ensuite essayé avec les Soussous. Et maintenant, on voit que le gros de cette somme va vers le Fouta Djalon. Il tente de récupérer la communauté peule. Vous voyez la malhonnêteté ! Au lieu de faire une politique nationale de développement structurée, une politique d’intérêt national, il joue sur les divisions, à des fins purement électoralistes. Parce qu’Alpha Condé n’aime ni les Peuls, ni les Malinké, ni les Soussous, ni les Guerzés… Il n’aime que lui-même.
Au Mali voisin, dans le contexte de la guerre et de l’incursion de groupes islamistes radicaux, les conflits interethniques entre Peuls et Bambaras, ou Peuls et Dogons ont pris une tournure plus violente ces dernières années, et des Peuls ont aussi rejoint ou initié des groupes armés. Peut-on parler d’une question peule ?
Oui, la question peule se pose. Partout dans le monde, le conflit éleveurs-agriculteurs est récurrent. Cette question-là était sous-jacente. Le Mali, comme tous les pays africains, a été très mal dirigé. On dit que le Mali est mandingue. Ce qui est faux. Le Mali, depuis toujours, est multiethnique et divers. Il y a des siècles que Peuls, Songhaï, Malinké, Touareg, Bambaras, Dogons, Soninkés, etc. partagent ce territoire Et je vous assure que la concorde et la fraternité ponctuent l’histoire de ce grand pays bien plus que la méfiance et la discorde. Savez-vous, par exemple, que c’est dans la cour de Mansa Souleymane (qui a régné au moment où le Mali se trouvait à son apogée) que se réglaient les conflits entre les différents clans touareg ? La voilà, la différence majeure entre nos rois d’avant et ceux d’aujourd’hui : il n’y avait pas les Touareg d’un côté et les Mandingues de l’autre. Les conflits entre Touareg, ou entre Peuls (deux peuples nomades) étaient très fréquents. Mais cela se réglait au niveau du pouvoir central. Or, le Mali actuel semble avoir décidé que le pays s’étendait de Bamako à Ségou. Au Nord, plus rien. Pas de Peuls, pas de Songhaï, pas d’Arabes, pas de Touareg ? Et pourtant, ils sont là, depuis des siècles et des siècles. Depuis toujours. Tombouctou, qui est une ville de Touareg à l’origine a su accueillir des populations venues des quatre coins du monde musulman : les Noirs comme les Arabes, les Turcs comme les Berbères.
L’État malien doit intégrer tout le monde, traiter tous ses enfants exactement avec le même amour. Car ceux qui se sentiront abandonnés seront tentés par les vents mauvais du djihadisme et de l’ethnocentrisme. Gérer un peuple, c’est d’abord gérer sa mémoire collective. Et Dieu sait si la mémoire collective malienne est fabuleuse !
Si vous deviez poursuivre aujourd’hui l’histoire de Peuls, où nous emmènerait-elle ?
J’irais dans le monde entier. Car les Peuls sont ce que Léopold Sédar Senghor appelait « les hommes aux longues jambes ». Des hommes qui marchent. Et il n’y a pas un pays au monde aujourd’hui où vous ne trouvez pas des Peuls venus de Guinée (surtout). Au Danemark, en Suède, en France en Belgique, en Suisse, en Argentine, en Chine, au Maghreb, au Moyen-Orient, aux États-Unis, au Canada, en Russie, au Japon… Ils sont partout. Ma famille est dispersée aux quatre coins du monde. J’ai des neveux mexicains, ivoiriens, slovènes. J’ai une tante estonienne. L’un de mes beaux-frères est allemand, l’autre, centrafricain… Mais il n’y a pas que les Peuls dans mon roman. Les Peuls n’ont jamais vécu seuls. Ils ne le peuvent pas : ils sont dépendants. Le Peul est un éleveur à l’origine. Il n’avait que la vache, le lait, la peau, le fumier. Ce sont les autres qui avaient le riz, le fonio, les étoffes, l’indigo, l’ivoire et l’or. Il a donc bien fallu échanger. Et aujourd’hui encore les uns ne peuvent pas vivre sans les autres. On est définitivement interconnectés, on est obligés de vivre ensemble. Dans le bien comme dans le mal. Dans la paix comme dans la guerre. Et même s’il y avait deux ou trois autres guerres, on continuerait de vivre ensemble. Rien ne peut pas nous séparer. J’ai leur sang, ils ont le mien.
Vous avez reçu en juin 2017 le Grand Prix de la francophonie de l’Académie française, qu’est-ce que cela représente pour vous ?
L’écriture est un travail pénible et ingrat. L’angoisse de la page blanche est mortelle. L’écrivain a besoin d’être de temps en temps incité à poursuivre. Surtout à mon âge !
Comme les années précédentes, le président Alpha Condé a accordé ce jeudi 28 décembre une remise totale de peine à 245 condamnés
Les noms des bénéficiaires n’ont pas été dévoilés dans le décret présidentiel rendu public cette nuit par la télévision nationale. Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux est chargé de l’application dudit décret.
Selon une source proche du ministère de la Justice, les bénéficiaires de cette grâce présidentielle ont été condamnés pour diverses infractions de droit commun.
En 2015, le président Alpha Condé avait gracié, à l’occasion des fêtes de fin d’année, 171 personnes dont l’opposant Bah Our, alors vice-président de l’UFDG condamné par contumace pour atteinte à la sûreté de l’Etat. A la fin de l’année 2016, ils étaient 120 personnes à avoir bénéficié de la grâce du président guinéen. A l’époque, il n’y a eu aucun condamné pour « infraction criminelle ».