En 2018, demandons une ville de Conakry sans embouteillages, immondices, choléra…

Par Abdoulaye Barry, Correspondance depuis la France

 

D’après Emile de Girardin (1806-1886) journaliste et homme politique français : « Gouverner, c’est prévoir ».

D’abord dans un premier temps, ayons l’honnêteté intellectuelle et morale de reconnaître que toutes les autorités politiques qui se sont succédées à la tête du pays après 1958 jusqu’à un passé très récent n’avaient aucune vision futuriste de Conakry. Non seulement, il fallait prévoir une expansion graduelle de la ville suivie d’un plan d’urbanisation moderne. Au contraire, le populisme, la démagogie, le mensonge d’Etat, la haine et les assassinats politiques ont ralenti le travail et progrès du pays tout entier. Au lieu de promouvoir la raison du vivre ensemble, l’amour de son prochain, travailler et développer économiquement notre pays avec des infrastructures dignes de nom.

Puisque, les Guinéens ont tout simplement préféré l’anarchie, le désordre, la paresse soutenue par une ignorance qui est galvanisée par les doctrines politiques défendues dans le pays. C’est pourquoi, le château d’eau de l’Afrique de l’ouest connût aussi les conséquences de l’exode rural vers les grandes villes, et Conakry s’est remplie très vite au détriment des campagnes et des autres villes du pays qui sont dans la misère. En conséquence, les autorités ont failli sur toute la ligne de prévoir les besoins des populations. Par la suite, face à cette demande grandissante des populations (à la recherche du gain) de se tourner vers les grandes villes en général et de Conakry en particulier.

Après tout, cela a permis de vite transformer le visage de notre capitale (politique et économique) en bidonvilles. C’est ainsi, sous l’œil complice des autorités à tous les niveaux, les guinéens ont tout sauf une vraie ville moderne. De sorte qu’aujourd’hui, Conakry est dans un état piteux, insalubre, lugubre et très archaïque bref, tout sauf une capitale qui répond aux normes internationales ou Africaines.

En raison d’un mauvais plan d’urbanisation, un manque total d’équipements adaptés et performants permettant l’assainissement des voiries urbaines. Egalement, il y’a un manque criard d’un service minimum et un besoin incessant de ramassage, de nettoyage et de recyclage des ordures dans la capitale depuis des décennies. Tellement que, le constat est alarmant, notre capitale ne répond plus aux critères comme l’est aujourd’hui Dakar ou Abidjan tout près.

Les embouteillages, les bouchons et le manque d’un réseau de transport public fiable sont des enjeux sérieux. En plus, il y’a plus grave, c’est à dire le manque d’eau dans les robinets, le courant est rare et du coup les problèmes de sécurité sont très critiques et inquiétants par ricochet l’insécurité bat son plein. D’ailleurs, la liste des problèmes quotidiens des guinéens est trop longue c’est tout ce qui explique le mal avec lequel ils vivent, car ils tirent le diable par la queue, jour par jour pour joindre les deux bouts.

Est-il possible de faire de Conakry une capitale aux standards des autres villes africaines ?

Pour aller de l’utile à l’agréable sans passion, il serait nécessaire, de sensibiliser les gens à apprendre à payer ce qu’ils consomment (c’est-à-dire leurs factures). Finalement, il est impératif pour nos leaders d’opinions, et nos gouvernants de nous servir de bons exemples à ce niveau, car tous les citoyens sont égaux et chacun a obligation de payer ce qu’il consomme(sic). C’est toujours possible de bien faire même dépasser les autres. Mais à quel prix cela est-il possible ? En s’y mettant au travail dans la discipline, la volonté dans le patriotisme, sous tendu par la citoyenneté et le civisme. A ces valeurs s’ajoutent la volonté, la transparence et l’implication de tous et de chacun. C’est à dire prendre conscience, se mettre au travail, avec conviction dans l’honneur pour l’intérêt supérieur de notre pays. Surtout au-dessus de tout : « Tolérance Zéro contre les détournements des deniers publics, les fossoyeurs de l’économie, à la délinquance et la gabegie financière ».

« Le travail désigne l’effort physique ou intellectuel qui doit être accompli pour faire quelque chose ou obtenir un résultat recherché ».

En revanche, notre devise est TRAVAIL-JUSTICE-SOLIDARITE, que nous avons obligation de respecter. Par conséquent, qu’avions nous fait depuis notre indépendance à part danser, gaspiller, dilapider nos maigres ressources. Quant à la majorité des pauvres citoyens, ils se laissent endormir avec les mamayas politiques les plus improductives pour des miettes. « Il serait plus intelligent de comprendre une bonne fois pour toute que notre retard mental et économique n’est ni dicté par la France ni par les autres pays. De ce fait c’est une simple aberration, un faux débat, voire même une malhonnêteté intellectuelle de notre part de croire à cette théorie, bref c’est une fuite en avant face à nos échecs ».

De toute façon, la réalité et les faits parlent d’eux-mêmes. Après tout, nous sommes les seuls responsables de notre retard depuis 1958 jusqu’à présent. A l’image d’autres nations d’Afrique et d’ailleurs, seule une réelle volonté politique sans faille suivie d’une approche participative, collective, et inclusive de toute la population serait un atout capital. Eventuellement, pour réussir sa mise en application, chaque leader d’opinion devrait en faire son cheval de bataille en faisant le porte à porte, les campagnes de sensibilisation pour expliquer les enjeux de la salubrité, de l’hygiène publique. Les risques de maladies récurrentes et leur prévention dans nos familles, nos villes pourraient être mieux cerner. Enfin, accompagner les autorités en charge de la collecte des ordures avec des moyens financiers suffisants. Doter et inciter les populations avec des moyens à faire du reboisement une priorité, car la protection de l’environnement est un défi de toute l’humanité serait une nécessité vitale. Le réchauffement planétaire est un danger imminent et permanent, un risque pour toutes les espèces vivantes sur terre. Malheureusement, (le château d’eau de l’Afrique occidentale) a vu tous ses cours d’eaux disparaître tout simplement par ignorance, à cause des mauvaises pratiques interdites que sont les feux de brousse, la coupe du bois et la non maîtrise du système d’irrigation des eaux en milieux rural.

Notre ignorance a fait de nous les Africains en général et du Guinéen en particulier des paresseux, des fainéants, des parasites combles par une ignorance anachronique. Avec l’ignorance le guinéen a tout détruit autour de lui voire nos forêts sont toutes finies, nos cours d’eaux ont fini de sécher ou disparaître. Nos champs sont en manque d’eau, l’élevage est anéantie. Nos poissons sont pêchés dans nos eaux et vendus à l’étranger. Que faisions nous tout ce temps, comment en sommes-nous arrives à ce stade ? C’est tout simplement par ignorance, méchanceté, à cause de l’intérêt personnel, de la mauvaise gouvernance endémique encrée dans nos mentalités, mœurs et habitudes, car L’ARGENT est notre nouvel MAITRE voire même notre RELIGION ! …En 2018, les guinéens devraient plutôt prendre conscience (en abandonnant les mamayas tous genres confondus) et se remettre au Travail, c’est Possible. Nous voulons réussir notre autosuffisance alimentaire. En refusant de manger les déchets importes (produits qui sont périmés et de surcroit de mauvaises qualités des autres pays). Forcément, décider et vouloir manger notre production locale, à moindre coûts et à notre faim. Il est impératif de se concerter et faire des échanges d’idées constructives pour doter notre pays d’un plan d’urgence autonome pour notre propre sécurité alimentaire adaptée a notre pays. Incontestablement, toutes les expertises pourront apporter leurs contributions. Les guinéens doivent apprendre à se parler, se consulter pour exprimer leurs besoins.

Il apparaît clairement, que le développement économique du pays doit être soutenue par sa population vivant à l’intérieur comme à l’extérieure. Refuser de tomber dans les débats stériles et improductifs, se critiquer en fonctions des orientations politiques rentables et fiables. Se respecter dans la diversité, prendre en compte l’opinion de chacun et selon ses obédiences politiques. C’est évident dénoncer et lutter tous ensembles contre toutes les pratiques les plus néfastes à la bonne gouvernance, c’est Possible !

La Justice en Guinée, Possible

« La justice est un principe moral de la vie sociale fondé sur la reconnaissance du droit des autres qui peut être le naturel (l’équité) ou le droit positif (la loi). » Il apparaît clairement qu’on ne peut pas parler de respect des droits de l’homme, de démocratie et d’Etat de droit sans l’existence d’une justice indépendante ? Avec la volonté c’est Possible ! La justice, qu’elle soit une autorité ou un pouvoir, est un des attributs essentiels de la souveraineté de tout Etat. En outre, d’après Chateaubriand (1848) : « La justice est le pain du peuple, il est toujours affamé d’elle ». Cependant, en Afrique et en Guinéens nous déplorons la politisation à l’intérieur même de la justice, ce qui a permis de dissimuler des notions juridiques parfois incomprises par les populations, par la société, ne les ayant elle-même secrétées telles : l’atteinte à la sûreté de l’Etat, la haute trahison, ou encore la notion d’ordre public. Il est évident, que promouvoir et respecter la gouvernance judiciaire est un défi et un passage obligatoire. Tout en précisant que nous vivons un contexte démographique à l’échelle mondiale ou les politiques de l’Etat dans ce secteur visent l’approche d’une justice viable, efficace, impartiale, de proximité favorable à notre développement économique. Les guinéens ont soif de justice, une Justice au service des citoyens. Une Justice qui va rapprocher les populations. Une Justice crédible, efficace et indépendante du pouvoir politique qui est d’ailleurs son principal obstacle.

La Solidarité en Guinée, Possible

Sans aucun doute, les guinéens au-delà de toute démagogie devraient mieux retourner à la source pour mieux s’imprégner de la culture de la solidarité héritée par nos communautés qui vivaient ensembles des liens séculaires très solides. Mais hélas, à cause des ignorants, l’argent et les manquements à la règle ont fini par nous rendre moins solidaires des autres. Et pourtant, « La solidarité est le sentiment de responsabilité et de dépendance réciproque au sein d’un groupe de personnes qui sont moralement obligées les unes par rapport aux autres. » Il faut l’admettre donc, la solidarité de ne se choisit pas. Les problèmes écologiques le montrent éloquemment : dans l’écosystème, tout est lié à tout. Un homme ne peut être absolument étranger a un autre homme en raison de l’humanité qui est leur commune ; a fortiori, le citoyen est solidaire des autres citoyens. La solidarité n’est plus seulement un phénomène social, elle est devenue une priorité politique aux multiples aspects.

Cependant, retenons tout simplement, la solidarité est un lien fraternel et une valeur sociale importante qui unissent le destin de tous les hommes les uns aux autres. La solidarité doit être distinguée de l’altruisme qui conduit à aider son prochain, par simple engagement moral, sans qu’il y ait nécessité de réciprocité, ainsi que de la coopération ou chacun travaille dans un esprit d’intérêt général pour l’ensemble. Exemple d’organisation basées sur la valeur positive de solidarité : les syndicats, les organisations non gouvernementales (ONG), les mutuelles de santé ou d’assurance, les partis politiques qui sont le socle de notre développement a la base. En peu de mots, terminons cette analyse en méditant sur cette citation du Pape Jean Paul 2 (1920-2005) qui disait : « Veillez par tous les moyens sur cette souveraineté fondamentale que possède chaque nation en vertu de sa propre culture. Protégez-la comme la prunelle de vos yeux pour l’avenir de la grande famille humaine. » A coup sûr, faire de notre maison commune la Guinée un endroit où il fait bon vivre est une obligation collective. Défendre avec humilité notre dignité, note identité historique et culturelle est une fierté et un honneur. Participer à notre épanouissement, et à notre développement économique est un devoir moral.

Bonne et Heureuse Année 2018 au peuple martyrs de Guinée !

 


En 2018, tenez enfin vos promesses !

Par Habib Marouane Camara, Journaliste

 

Les Guinéens en ont assez de la politique. Stop ! Arrêtez et travaillez enfin pour le bien commun du pays. La politique n’est pas ce domaine de la promesse pour rire. Le peuple n’a pas envie de rire. Trop de promesses non tenues en 2017 ou près de 7 ans d’ailleurs. Trop de discours creux sans résultats, trop d’inefficacités. Assez de paroles !

Il est donc temps, qu’en 2018, d’écouter les Guinéens ou de changer à cet effet le logiciel politique qui ne correspond plus. Le match éternel entre Pouvoir et Opposition sur des considérations inutiles bloque notre progression.

Il ne s’agit pas là de terrasser nos politiques mais qu’ils prennent la mesure de notre ras-le-bol.

L’année a changé et les politiques doivent aussi!

Le Premier Magistrat du pays est attendu sur un point. Celui de rehausser la figure présidentielle et savoir mettre le costume de « Président » et non incarner la « Présidence ».

Il nous doit présenter un discours cadre et cohérent de ses orientations en expliquant où il compte nous amener ou jusqu’où il compte aller avec nous.

Notre personnel gouvernemental a montré ses limites et n’est pas de qualité ou qualification comparativement aux autres de la sous-région. Chez nous, être ministre ou commis de l’État devient un métier. Le renouvellement du personnel politique, n’y pensons même plus. On prend les mêmes et on recommence. Le pouvoir entretient sa propre déconfiture. De Sanoussy Bantama Sow à Moussa Tata Vieux Condé en passant par Ibrahima Kourouma, avec une pléiade de redoublants, ce sont des allers-retours. Ce sont les mêmes qui montent ou qui descendent. On est fatigué de tout cela !

Les discours usés et répétés de l’opposition nous saoulent à plus d’un titre. Rien de nouveau sous ce soleil. On remet le même disque avec le même rythme.

Les Guinéens sont exaspérés par le petit jeu politicien qui ne répond plus aux problèmes de leur quotidien.

Il est vraiment temps d’en tenir compte si l’on veut véritablement servir le Peuple et non se servir de lui.

Les arrangements politico-financiers entre Pouvoir et Opposition doivent prendre fin pour assurer un véritable rôle de contre-pouvoir sérieux.

2018 doit marquer tout le monde dans la façon d’agir ou de réfléchir.

La rupture avec l’entêtement doit être impérative. On a besoin d’une démocratie de dialogue et de compromis, non pas d’une démocratie radicale et compromettante. Il faut de la souplesse et non la rigidité.

Il faut rompre définitivement avec les guéguerres de cette dernière décennie afin de permettre à faire la somme de nos divisions dans une démocratie pacifiée et efficace. Il va bien falloir que la politique politicienne s’adapte, se modernise, sans renoncer au pluralisme et à la promotion de l’État de droit.

2018, une année d’enjeux !

Près de 8 ans maintenant, le peuple martyr de Guinée assiste à une absurde guéguerre interne, sans voir que la maison brûle. Mais il est désormais temps de mettre fin à ces semblant-réformateurs comme des gardiens d’un Vieux temple désuet. ‘’Coupons les deux bouts de l’omelette. Laissons dans la poêle tout ce qui est immangeable et prenons tout ce qui est bon ! Quitte à refaire une autre omelette ‘’ comme l’a indiqué Roland Cayrol dans les vraies raisons de la colère.

Nos communes, mairies et textes majeurs sont un enjeu. La parole et le fouet reviennent au Peuple. Il faut sanctionner sans état d’âme !

Ce tournis, ce vertige donné au pays, sans qu’aucun plan sérieux ne voit jour dans une salade de réformes sans aboutissement, le pouvoir Condé nous donne l’impression d’être avec un pilote sans cap ?

Les temps ont changé et les Guinéens ont besoin d’aller de l’avant. Le peuple n’est plus prêt d’être ce bétail de passe-passe qu’on joue. Vos banales nécessités vous remonteront à la figure bientôt !

Enfin 2018 ! Le véritable changement doit s’opérer !

2017 a été une année de milliers de milliards annoncés pour le pays. Alpha Condé a été un grand bosseur mais son gouvernement symbolise la fainéantise. Tout le monde doute de sa capacité d’absorption des montants attendus. Ça parle trop mais ça boss peu !

Mamady Youla est le signe de l’échec et de la désolation. Il faut le mettre à la touche car sa retouche n’a été que de sans effet. Il a été absent et a déloyalement manqué à sa mission constitutionnelle. Il a fallu la présence d’un Ministre Conseiller du Chef de l’État pour désamorcer les crises au pays. Chacun de ses déplacements à l’étranger se fait ressentir sur le fonctionnement normal de la République.

Le pays a besoin d’un Premier Ministre réconciliateur qui comprend et qui est compris et non d’un PM à l’image de Youla et de son équipe. Aucun gouvernement de l’histoire de notre pays n’a été aussi médiocre et incompétent que celui-ci. Avec cette équipe, il faut prédire la défaite du parti au pouvoir à toutes les échéances électorales. Youla n’est pas à sa place et il est loin de mériter le costume Premier ministériel.

Aux leaders de l’opposition, il ne s’agit pas d’une invitation à être accommodants mais d’être concordants, responsables et participants. Vous avez longtemps chanté et durant des décennies même, que votre combat, c’est pour le bien être social et l’instauration d’une démocratie vraie. On veut désormais vous voir agir à cet effet. La dynamique de dialogue en cours, doit être pérenne. Ne pensez pas que, votre ascension populaire est synonyme d’amour pour vous mais c’est par un manque d’alternative réelle et immédiate. On est obligé de composer avec vous mêmes si le son serait mal raffiné. Car aujourd’hui, le choix à faire entre Pouvoir et Opposition est un choix entre le mal et le pire. Vous êtes tous ce grand cauchemar pour le peuple guinéen.

On est fatigué et on en veut plus !

L’espoir reste grand même si la chance de vous voir ensemble pour le bien commun reste utopique. Car les politiques sont ce qu’ils sont. Ils sont tellement dégueulasses et lâches dans leur boubou amidonné qu’ils sont aux yeux des populations de véritables marionnettes. Comprenez notre état d’exaspération ou colère ! On veut que ça change en 2018. Et ça doit changer coûte que coûte !

Wassalam !


Bilan de l’année 2017 et perspectives de l’année 2018 en Guinée

Par Alpha Condé, président de la République de Guinée Conakry

 

Guinéennes et Guinéens

Mes chers compatriotes

En ce début de l’année 2018, je voudrai présenter à chacun d’entre vous, à vos familles ainsi qu’à tous vos proches, tous mes vœux de santé, de bonheur et de prospérité.

Je souhaite à chacun d’entre vous, Guinéens de l’Intérieur, comme de l’Extérieur, une vie meilleure, en espérant que ceux qui connaissent des moments difficiles, surmontent toutes les épreuves dans la paix et la dignité.

Aux ressortissants des pays frères et amis qui ont choisi de vivre chez nous, j’adresse mes meilleurs vœux et je veux les rassurer de notre traditionnelle hospitalité.

Ces vœux s’adressent également à nos forces de défense et de sécurité qui sont dévouées à la protection de notre territoire et contribuent avec courage, aux côtés de leurs frères d’armes de la Minusma, au rétablissement de la paix et de la sécurité dans notre région.

La nouvelle année marque le soixantième anniversaire de notre indépendance nationale, acquise après le vote historique du 28 septembre 1958, qui a conduit notre pays à la souveraineté internationale et fait de notre peuple, une communauté profondément attachée à la liberté et à la construction de l’unité africaine.

Je suis fier de partager avec vous, la célébration de cette période de notre histoire, au moment où je m’apprête à transmettre le flambeau de la présidence en exercice de l’Union Africaine.

Cette présidence de l’Union Africaine a permis à notre pays de hisser très haut, la vision que notre continent a sur les grandes causes du moment que sont, la paix, les luttes contre le terrorisme, le péril climatique, ainsi que l’engagement qu’il a pour un développement économique centré sur l’amélioration des conditions de vie de nos populations.

Les périls humains auxquels sont exposées certaines de nos populations qui bravent les mers, au risque de leurs vies, nous interpellent, surtout lorsque s’étale sous  nos yeux, le drame du trafic d’êtres humains dévoilé récemment en Libye et qui mobilise notre conscience d’africain et de citoyen du monde.

Guinéennes et Guinéens,

Dans quelques semaines, nos citoyens participeront à de nouvelles consultations électorales avec la tenue des élections communales que je souhaite consensuelles et apaisées.

J’encourage la classe politique à garder le cap sur les points de convergence qui peuvent aider notre pays à privilégier la défense de l’intérêt général et le respect de nos lois, face à certaines manifestations injustifiées  qui sont susceptibles de troubler l’ordre public et la quiétude de nos villes et campagnes.

Le dialogue politique ouvert en  2011,  nous a permis de franchir des étapes, avant d’arriver à l’accord conclu le 20 août 2015 et revisité en 2016, avec pour principal contenu : une réforme partielle de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), ainsi que la révision du code électoral soumise à l’Assemblée nationale. Il faut également noter l’adoption du code général des collectivités locales, la libération de toutes les personnes interpellées dans le cadre des manifestations publiques. L’identification et la poursuite des auteurs des violences durant les manifestations politiques sont en cours. L’inscription d’un taux forfaitaire dans la Loi des Finances 2017 en faveur des victimes concernées par les manifestations politiques est également engagée. A ce propos, nous avons une pensée à l’endroit des victimes des violences politiques d’avant l’indépendance jusqu’aujourd’hui.

C’est dans ce sens que j’invite le Gouvernement et les partis politiques à poursuivre le dialogue et à se pencher sur toutes les réformes futures susceptibles de préserver et d’améliorer nos acquis démocratiques, notre stabilité et notre volonté de vivre ensemble.

L’année 2017 s’achève avec un bilan économique prometteur pour notre pays. En plus des changements économiques, un cadre attractif a été créé pour favoriser les investissements extérieurs. Notre économie a progressé de 10 points dans le classement du doing business, elle est  également classée  par la Banque Mondiale,  parmi les cinq pays qui se distinguent sur le plan de la compétitivité. Avec un taux de croissance économique de plus de 6%, un déficit budgétaire contenu, le taux d’inflation est aujourd’hui passé de 21 % à 8%. Cette année, notre budget 2018 connaîtra une forte augmentation du poste d’investissement par rapport à 2017.

Mes chers compatriotes

Notre pays est porteur de nombreux projets économiques depuis la conclusion avec le Fonds monétaire international (FMI) d’un accord au mois de décembre 2017. Ce dernier inaugure un nouveau programme de facilité élargie de crédit par lequel, la Guinée a la possibilité d’obtenir des prêts non concessionnels à hauteur de 650 millions de dollars, en complément d’autres financements identifiés pour le plan triennal 2017-2020. Un financement de projets prioritaires de 20 milliards de dollars a été également conclu en septembre 2017, avec la Chine, sur une durée de 20 ans. Il concerne les infrastructures et les secteurs vitaux de notre économie. Trois milliards seront déjà disponibles dès 2018, pour  la construction de la route Coyah-Mamou-Dabola, l’assainissement des voiries de Conakry, la construction de la première université sur les quatre prévues. Sont également programmés le financement de la ligne de transmission électrique Linsan-Fomi, l’extension du port de Conakry et la construction du barrage hydro électrique de Souapiti.

Dans le domaine économique et social, à la réunion du 16 novembre dernier à Paris, du groupe consultatif pour le financement du Plan national de développement économique et social (PNDES), la Guinée s’est vu accorder 21 milliards de dollars de promesses d’engagement en lieu et place des 14 milliards attendus.

Après 24 années de fermeture, l’usine militaire de confection de tenues va s’ouvrir au camp Alpha Yaya, avec un coût de réalisation de 32 millions de dollars et la création de 1558 emplois.

Des investissements importants destinés à soutenir le monde rural seront faits dans le domaine de l’agriculture afin de diversifier notre potentiel agricole et nos variétés de culture.  L’accent est mis sur la culture de la noix de cajou, du café, du cacao, du sésame de l’huile de palme. Les aménagements des espaces cultivables pour le riz, ont été d’ores et déjà engagés pour réduire notre dépendance extérieure.

A la faveur de notre politique minière, d’importants investissements ont été réalisés dans ce secteur, notamment, dans la mise en exploitation d’une nouvelle mine de bauxite à Boké, promue au rang de zone économique. La construction d’un terminal à conteneurs dans le port de Kamsar et la rénovation des infrastructures ferroviaires sont également projetées. Ces réalisations seront achevées en 2020. Elles font aujourd’hui de notre pays, un des plus grands producteurs de bauxite au monde. Plus de deux milliards de dollars d’investissement sont prévus pour les prochaines années. Par ailleurs, des programmes d’électrification des communes rurales et la valorisation des énergies renouvelables, sont en cours d’exécution.

Guinéennes et Guinéens

Notre programme national de développement économique et social s’exerce aujourd’hui dans un contexte politique serein. Cette gouvernance confirme  notre ancrage dans la démocratie, qui est la base de notre stabilité politique. A ce jour, toutes les institutions prévues par la constitution, ont été mises en place.

Nous poursuivrons la réforme des forces de défense et de sécurité, qui a permis de rapprocher les services de sécurité des populations et a changé radicalement l’image des forces de défense et de sécurité dans l’opinion nationale. Par ailleurs les états généraux de la sécurité routière, et la tenue de la semaine nationale de la citoyenneté ont contribué à renforcer le civisme et le respect de la loi.

Dans cet esprit, la réforme de la justice a été amorcée dès 2011. Elle a pour objectifs de rapprocher la justice du citoyen, de crédibiliser le système judiciaire, et de créer un environnement judiciaire favorable conforme à un état de droit.

La Guinée dispose d’un cadre institutionnel propice à l’exercice des libertés, comme celle de la presse, avec une loi qui dépénalise les délits de presse. L’existence d’une institution indépendante de régulation composée de responsables des associations de presse s’inscrit dans ce cadre.

J’encourage la presse publique et privée à continuer d’œuvrer pour la défense de nos valeurs démocratiques, dans le respect de nos lois et règlements, afin de mieux asseoir notre démocratie.

Guinéennes et Guinéens, mes chers compatriotes

La promotion de la femme est un axe essentiel de la politique sociale du Gouvernement. Je voudrai à ce titre, rappeler que de nombreuses initiatives destinées à promouvoir l’autonomisation des femmes sur le plan économique ont été prises. Une banque de micro finance destinée aux femmes a été mise sur pied sur l’ensemble du territoire national. Cette banque permet aux femmes d’accéder à des ressources avec des conditions avantageuses. Des investissements importants ont été réalisés pour promouvoir des activités dans l’artisanat, le maraîchage et la teinture. Ainsi que dans le développement de la filière du beurre de karité, le miel et le fonio. La politique de promotion de la femme a intégré la dimension du genre dans l’accès aux postes de décision. Une direction Genre et Équité a été créée au sein de tous les départements ministériels. Par ailleurs la lutte contre les mutilations génitales féminines constitue une priorité dans la politique de protection de l’intégrité physique de la femme. La scolarisation et le maintien de la jeune fille à l’école, la lutte contre le mariage précoce s’inscrivent dans le même esprit.

Guinéennes et Guinéens

Je voudrai surtout m’adresser aux jeunes qui occupent une place importante dans notre projet de société et dans les investissements à venir.

Un ensemble de projets sera mis en œuvre dès ce mois de janvier 2018, conformément à la volonté de l’Union Africaine de consacrer la nouvelle année au thème « investir dans la jeunesse ».    

Un des actes importants posés pour la promotion des jeunes est l’élaboration de la politique d’insertion dans le circuit de l’économie nationale. Un programme national doté d’un fonds important a été mis en œuvre pour permettre aux jeunes de créer des entreprises et de faciliter leur accès aux nouvelles technologies. Des maisons de jeunes, équipées de matériels informatiques ont été construites dans les communes de la capitale. Des centres multifonctionnels sont en cours d’édification à Conakry.

Une politique volontariste en matière de santé publique a été mise en œuvre pour inverser les tendances observées dans ce domaine en Guinée. Le taux de couverture vaccinale est presque complet.  Il en est de même du nombre de centres de santé communautaire et de structures préfectorales qui se sont accrues. Nous avons également amélioré la capacité nationale de riposte aux épidémies.

Dans le domaine de l’éducation nationale, une réforme en profondeur est en cours avec l’organisation des états généraux dans ce domaine, prévue prochainement. Dans un premier temps, les efforts ont été concentrés sur les formations de base. Près de 10.000 classes ont été construites dans l’ensemble du pays. Plus de 5.000 enseignants ont été recrutés. Le recensement biométrique et l’introduction du traitement informatique des dossiers d’orientation et de gestion des étudiants ont contribué à une meilleure maîtrise des effectifs dans l’enseignement supérieur. Le système national d’enseignement s’oriente de plus en plus vers la prise en compte de l’adéquation entre formation et emploi et celle des attentes des employeurs. Un accent particulier a été mis sur l’enseignement technique, avec entre autres, la construction de nouveaux centres de formation. Nous allons doter nos forces de sécurité de moyens conséquents leur permettant de mettre fin à l’insécurité et au grand banditisme.

Je souhaite que l’année nouvelle soit pour nous tous, une occasion d’offrir encore à notre pays, le meilleur de nous-mêmes.

A tous et à toutes, je souhaite une bonne et heureuse année 2018 


  • Discours de Nouvel an prononcé par le président Alpha Condé le 31 décembre 2017.