Le ministre Damantang Albert Camara a fait le point de la situation, le mercredi sur les violences qui secouent la capitale Conakry et des villes de l’intérieur du pays.
Selon le patron du département de la sécurité et de la protection civile, depuis le 19 octobre, suite à l’auto-proclamation des résultats par Cellou Dalein Diallo, « les militants de son parti ont envahi les rues et se sont livrés d’abord à des scènes de liesse, puis à des scènes de violences ».
Il condamne ce qu’il considère comme une « stratégie du chaos orchestrée pour remettre en cause », le scrutin du 18 octobre dernier, avant d’indiquer que sur la route Le Prince à Conakry, de Hamdallaye jusqu’à T8 en passant par Hamdallaye, Bambeto, Cosa, « il y a eu de multiples agressions sur les citoyens, des pneus brulés, des barricades érigées et le plus inquiétant, des tirs au calibre 12 dans des quartiers notamment de Sonfonia, Bailobaya, Cimenterie. Au moins, un PA a été incendié ».
D’après lui, le siège national de la Croix-Rouge à Kobaya a été « attaqué, 7 véhicules ont été caillassés, 2 véhicules ont été brulés, 5 motos brulées et 9 autres emportées ».
A Kissidougou et Coyah, poursuit-il, des incidents ont été enregistrés entre des « militants de l’UFDG et ceux de partis alliés à la mouvance. Il y a eu des tirs au calibre 12. Les forces de l’ordre avaient pu rétablir le calme, mais ce matin, les affrontements ont encore repris ».
A Coyah, souligne le ministre Damantang Camara, des militants se « réclamant de l’UFDG ont attaqué le domicile du chef de quartier de Friguiadi, saccagé le poste de police avant d’être dispersés. Un véhicule de la CMIS de Coyah a essuyé des tirs au calibre 12 ».
Et plus grave, à l’en croire, des « attaques ciblées contre des concessions sont constatées à l’intérieur du pays, dans les quartiers de la haute banlieue de Conakry ainsi que contre les sièges des partis de la mouvance présidentielle et les domiciles des militants de ces partis ».
Des blessés et pertes en vies humaines
A la presse, le ministre de la sécurité et de la protection civile a annoncé que « quatre corps de victimes d’armes à feu ont été déposés dans les morgues de l’hôpital Donka et de Ignace Deen, un mort par arme blanche et deux autres par arme à feu calibre 12 ont été également enregistrés à Kissidougou. A Coyah, un citoyen de la localité a été abattu au calibre 12. Un policier a été lynché à mort à Bambéto et un autre poignardé à la Cimenterie. Ses jours ne sont pas en danger pour le moment. Plusieurs autres ont été blessés, dont certains grièvement ».
Selon Damantang Camatra, ces agents étaient « totalement dépourvus d’armes létales. Ils faisaient partie du dispositif mis en place pour enlever les barricades sur la route Le Prince et maintenir l’ordre ».
Il annonce que le direction centrale de la Police judiciaire s’est saisie de tous les cas de décès, ordonné des autopsies et ouvert des enquêtes. « Tous les corps ont été déposés à la morgue suite à des instructions judiciaires clairement établies », précise-t-il.
Dans les heurts, explique-t-il, de nombreux citoyens ont été blessés et des dégâts matériels importants sont à déplorer. A Pita, notamment à Timbi Madina, les postes de gendarmerie et de police, le siège de la sous-préfecture, le local qui abrite les agents du commissariat central, les sièges de la CEPI et des NFD ont été incendiés. « Il y a également un mort par jets de pierres entre manifestants », affirme Damantang Camara.
A Kissidougou, des blessés ont été enregistrés dont « certains par calibre 12. A Mali, on a tenté d’attaquer le domicile du secrétaire fédéral du RPG. Des tirs au calibre 12 ont blessé Mme M’Mahawa Barry, âgée de 28 ans au niveau du tibia à Conakry ».
Il rassure que « la situation est en train d’être gérée par les forces de sécurité. Mais elle tend à perdurer et est consécutive à des actes irresponsables d’un certain nombre de politiciens ».