Massacres du 28 septembre 2009: La CGCPI demande une indemnisation provisoire des victimes 

Conakry (journaldeconakry.com) – La coalition guinéenne pour la cour pénale internationale (CGCPI) demande l’indemnisation provisoire des victimes des massacres du 28 septembre 2009 au stade du même nom. Elle l’a fait savoir ce lundi 24 septembre 2018 au cours d’une conférence de presse qu’elle a tenu à Conakry sous le thème : » Pour une indemnisation provisoire des victimes des massacres du 28 septembre 2009« .
D’entrée, les conférenciers ont tenu à donner les raisons et le fondement de leur réclamation. Pour eux, ces raisons se situent à deux niveaux. Il y a les raisons techniques et juridiques de leur demande.
«Depuis 9 ans, les victimes du 28 septembre continuent de réclamer justice. Ensuite, il faut être sorcier pour dire que le procès s’ouvrira en 2019 ou en 2020 et lorsqu’on va ouvrir le procès, il y a au moins 400 personnes à auditionner, il y a au moins 1000 victimes donc ce procès peut prendre cinq ans. Nous avons jugés utiles de réclamer une indemnité provisoire avant le procès pour que les orphelins qui ne vont pas à l’école aillent à l’école….

Le fondement juridique ce sont les dispositions des articles 441 et 535 alinéa 2 du code de procédure pénale d’octobre 2016 qui permettent à ce que les victimes réclament une indemnité provisoire en attendant le procès »,  a précisé maître Hamidou Barry président de la coalition nationale pour la CPI.

À travers une déclaration commune, la structure a tout d’abord rappelé l’historique des faits.
«Les massacres du 28 septembre 2009 et les jours qui ont suivi, commis par les forces de défense et de sécurité suite à la manifestation des forces vives contre la candidature du capitaine Moussa Dadis Camara à l’élection présidentielle de janvier 2010, ont été à l’origine d’environ 150 personnes tuées, des dizaines de femmes violées, une centaine de disparus, des centaines de blessés, des séquestrations, des arrestations illégales et des dégâts matériels importants« ,  notifie-t-elle dans la déclaration.
«Il y a lieu de souligner également que depuis l’ouverture des enquêtes en février 2010, devant les juridictions guinéennes, beaucoup de victimes sont décédées, certaines sont malades et vivent dans la précarité la plus absolue. À ce triste constat il faut ajouter la situation des femmes répudiées par leur mari et celles atteintes du VIH SIDA, suite aux viols dont elles ont été victimes, sans oublier les enfants orphelins déscolarises qui doivent être normalement assistés», affirme la CGCPI.
«Pour toutes ces raisons,la coalition guinéenne pour la cour pénale internationale (CGCPI) lance un appel au gouvernement guinéen, au comité de pilotage, aux partenaires bi et Multi latéraux  pour l’indemnisation provisoire des victimes des massacres du 28 septembre, ce, avant le procès».
Il faut rappeler que le ministre de la justice garde des sceaux avait annoncé la tenue du procès des massacres du 28 septembre 2009 d’ici la fin de cette année. Pour l’heure, aucun signe annonciateur de ce procès n’est encore visible sur le terrain.