Éthiopie : les attaques contre des chrétiens orthodoxes font 37 morts

Depuis quelques temps, des évêques se rebellent contre l’Église orthodoxe éthiopienne Tewahedo, l’une des plus anciennes au monde.La tension est vive au sein de l’Église orthodoxe éthiopienne Tewahedo qui compte environ 40 % de fidèles parmi les 115 millions d’Éthiopiens. Dans le Sud du pays, plusieurs religieux ont fait scission avec l’institution accusée « de discrimination, mais aussi d’hégémonie linguistique et culturelle » en faveur des Oromo. Les dissidents, excommuniés par la suite, occupent de nombreux lieux de culte.

Samedi dernier, deux jeunes chrétiens orthodoxes ont été tués à l’église Saint-Michel que se disputaient les deux camps à Shashemene, dans la région d’Oromia d’où est originaire le Premier ministre Abiy Ahmed. Ce qui porte à 37 le nombre de morts dans ces violences confessionnelles, d’après Abune Petros, le Secrétaire de l’Église orthodoxe éthiopienne Tewahedo. Celle-ci dénonce l’ingérence de l’État dont les forces de sécurité auraient ouvert le feu sur ses fidèles.

« La répression s’est poursuivie dimanche et des dizaines d’autres personnes ont été tuées », a déclaré Abune Petros avant de signaler que « les archevêques des diocèses de Jima et d’Arsi ont été arrêtés par les autorités d’Oromia et envoyés à Addis-Abeba. Les choristes des églises des villes entourant la capitale ont aussi été arrêtés en masse ».

Côte d’Ivoire : Bédié veut un « dialogue franc », gage de paix durable

Le chef du Pdci (opposition), Henri Konan Bédié, appelle à des échanges « sincères » en vue de la décrispation du climat politique et du renforcement de la stabilité du pays.Selon M. Bédié, « la Côte d’Ivoire peine encore à engager un dialogue franc et sincère entre tous ses fils et filles pour construire une paix durable au service du bonheur de ses populations et de celle de l’Afrique nouvelle ».  

L’ancien président ivoirien, Henri Konan Bédié, s’exprimait ce mercredi 8 février 2023 à l’occasion de la remise du Prix Félix Houphouët-Boigny de l’Unesco pour la recherche de la paix, décerné à l’ancienne chancelière fédérale d’Allemagne, Angela Merkel, à Yamoussoukro.  

« Héritiers du président Houphouët-Boigny, je crois qu’en mobilisant toutes nos énergies à nouveau, nous pouvons préparer un héritage de paix pour les générations de demain. Ici même en Côte d’Ivoire, en Afrique et dans le monde », a lancé M. Bédié, protecteur de ce prestigieux prix.

« Comme la chancelière Angela Merkel, j’affirme avec vous, nous pouvons le réaliser », a insisté le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), lors d’un discours, devant un parterre de personnalités, à la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix.  

A la clôture des travaux de la cinquième phase du dialogue politique, le Premier ministre ivoirien, Patrick Achi, s’est félicité d’un « dialogue ouvert, transparent et inclusif, inspiré et souhaité par le président de la République, Alassane Ouattara ».

Les principaux acteurs politiques et responsables des organisations de la société civile ont signé, le 4 mars 2022 à Abidjan, le rapport final sanctionnant les travaux de la cinquième phase du dialogue politique, assortie de recommandations qui devraient être mises en œuvre par le pouvoir exécutif.

 

Somalie : l’Onu appelle à une aide humanitaire en urgence

Les organisations humanitaires ont besoin de 2,6 milliards de dollars pour aider quelque 7,6 millions de personnes en Somalie cette année, ont annoncé mercredi l’Onu et ses partenaires, ainsi que les autorités somaliennes.Après cinq mauvaises saisons des pluies consécutives qui ont dévasté le pays, la Somalie connaît actuellement la sécheresse la plus longue et la plus grave de son histoire. Environ 8,25 millions de personnes, soit près de la moitié de la population, ont besoin d’une aide et d’une protection immédiates, alerte l’Onu.

L’organisme de coopération multilatérale et ses partenaires préviennent que la famine est une forte possibilité d’avril à juin et au-delà si l’aide humanitaire n’est pas soutenue et si les prochaines pluies sont insuffisantes.

« Les efforts des communautés locales et l’intensification de l’aide humanitaire ont empêché le franchissement des seuils de famine en 2022, mais des millions de vies restent en jeu », a déclaré Adam Abdelmoula, Coordinateur humanitaire des Nations Unies pour la Somalie.

Selon l’Onu, la sécheresse, qui touche également certaines parties du Kenya et de l’Éthiopie, est la pire depuis quatre décennies. La Corne de l’Afrique est devenue plus chaude et plus sèche en raison du changement climatique, et au moins 36,4 millions de personnes dans la région ont besoin d’une aide d’urgence pour survivre, selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha, sigle anglais).

Rien qu’en Somalie, plus de 1,4 million de personnes ont été déplacées et au moins 3,5 millions de têtes de bétail sont mortes, détruisant les moyens de subsistance et réduisant l’accès des enfants au lait. « La population somalienne paie le prix d’une urgence climatique à laquelle elle a peu contribué à créer », a regretté Salah Jama, Vice-Premier ministre du gouvernement fédéral somalien.

Bien que les seuils techniques de famine n’aient pas été atteints, Ocha a soutenu que la situation en Somalie est extrêmement alarmante, car des conditions prolongées et extrêmes ont entraîné des décès supérieurs à la normale.

La faim devrait augmenter

Pendant ce temps, au milieu d’une réduction prévue du financement de l’aide humanitaire, quelque 8,3 millions de Somaliens connaîtront probablement des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë entre avril et juin, signale l’Onu, précisant que cela comprend plus de 727.000 personnes susceptibles de faire face à des conditions catastrophiques.

En outre, poursuit-t-elle, environ huit millions de personnes n’ont pas accès à l’eau potable, aux services d’assainissement et d’hygiène. Les cas de choléra et de rougeole ont augmenté, ainsi que la malnutrition aiguë, tandis que les conflits et l’insécurité continuent de générer des besoins et d’entraver l’accès humanitaire.

L’année dernière, soulignent les Nations Unies, les organisations humanitaires, les communautés locales et les autorités gouvernementales ont intensifié leur réponse et atteint 7,3 millions de personnes, mais elles demandent maintenant des ressources supplémentaires et un accès sans entrave à ceux qui en ont besoin.

« Les gouvernements au niveau fédéral et des États, les communautés locales, le secteur privé et la diaspora somalienne travaillent avec la communauté internationale pour aider les personnes les plus vulnérables dans les zones où les besoins sont les plus grands », a affirmé M. Jama. Il « exhorte tous les partenaires à soutenir ces efforts qui sauvent des vies ».

Le Coordonnateur humanitaire des Nations unies a également appelé davantage de donateurs à « intensifier et à accélérer leur soutien », avertissant que tout retard dans l’assistance est vraiment une question de vie ou de mort.

« Nous devons également investir dans les moyens de subsistance, la résilience, le développement des infrastructures, l’adaptation au climat et les solutions durables pour briser le cycle des crises humanitaires chroniques et récurrentes en Somalie et faire en sorte que les personnes touchées puissent s’adapter et prospérer », a-t-il conclu.

Burkina : mise en demeure de France24

L’instance de régulation des médias menace de suspendre la chaîne d’information française.Le Conseil Supérieur de la Communication (CSC) met en demeure la chaîne de télévision française France24, a rapporté l’organe de régulation des médias, hier mardi 08 février 2023

Le CSC invite le média à « respecter les principes deontologiques notamment le respect de l’exactitude et de la vérité des faits ».

L’instance de régulation reproche à chaîne d’information, son « manquement aux règles et principes professionnels de journalisme » dans son traitement de l’information relatif à l’enlèvement d’une soixantaine de femmes en mi-janvier à Arbinda, dans le nord du pays.

France24 avait indiqué, en bande défilante, que les femmes ont été enlevées par des « rebelles islamistes », citant le gouvernement de la Transition comme étant la source, alors que celui-ci l’avait attribué à des « groupes armés terroristes » dans un communiqué.

Le CSC a relevé « un mauvais traitement de l’information » par France24 à une « fausse qualification » des ravisseurs et une « source erronée ».

En fin janvier 2023, le correspondant de la chaîne française avait été convoqué pour répondre des mêmes faits.

Pour l’organe de régulation des médias au Burkina, la qualification de « rebelles islamistes » par la chaîne de télévision française donne un « caractère sérieux » aux auteurs de l’enlèvement des femmes à Arbinda et peut « fragiliser davantage la coexistence pacifique des religions et compromettre » les efforts des autorités.

Le Conseil Supérieur de la Communication menace de suspendre France24 en cas de manquement similaire.

Début décembre 2022, le gouvernement a suspendu Radio France Internationale (RFI) « jusqu’à nouvel ordre ». Il a reproché au média français, un « manquement grave » et l’a accusé de propager une « information mensongère ».

Angela Merkel reçoit le Prix FHB Unesco pour la paix

L’ancienne chancelière de la République fédérale d’Allemagne, Angela Merkel, a remis son Prix à l’ONG ivoirienne Association nationale d’aide à l’enfance en danger.La remise officielle du Prix Félix Houphouët-Boigny – UNESCO pour la recherche de la paix a eu lieu à la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, Yamoussoukro (capitale politique), la ville natale de Houphouët-Boigny, le premier président de la République de Côte d’Ivoire.

L’événement a réuni plusieurs personnalités de la planète, notamment les chefs d’État du Libéria George Weah, de la Guinée Bissau Umaro Sissoco Embaló, du Sénégal Macky Sall et du Ghana Nana Akufo-Addo, ainsi que des chefs de gouvernement étaient présents à cet évènement.

L’ancien président ivoirien, Henri Konan Bédié, protecteur du Prix, a félicité « le jury du Prix Félix Houphouët-Boigny pour le choix judicieux porté sur la personne de Mme Angela Merkel, ancienne chancelière fédérale d’Allemagne ».

M. Henri Konan Bédié a salué « son courage politique exceptionnel », car sous son autorité, « l’Allemagne a accueilli entre 2015 et 2016 plus de 1,2 million de réfugiés et demandeurs d’asile au plus fort du conflit syrien, dans des contextes de violences meurtrières.

Le chef de l’Etat Alassane Ouattara a dit que depuis son accession à la tête du gouvernement de la République fédérale d’Allemagne en 2005 en qualité de chancelière jusqu’à son retrait de la vie politique, en 2021, la recherche du compromis et de la paix ont été les constantes de son engagement.

Le président Alassane Ouattara a fait observer que « cependant, l’action qui a le plus retenu l’attention du jury du Prix Félix Houphouët-Boigny et à l’unanimité, a été la décision fort courageuse que vous avez prise en 2015, d’accueillir plus de 1,2 million de réfugiés venus de Syrie, d’Irak, d’Afghanistan et d’Erythrée ».

« Je suis fort reconnaissante au jury du Prix Félix Houphouët-Boigny – UNESCO pour la recherche de la paix pour le décernement de ce prix », a déclaré l’ancienne chancelière fédérale d’Allemagne, Angela Merkel, dans un discours.

Elle a remercié le jury qui, l’année dernière, a décidé de faire en sorte que l’accent soit mis dans le cadre du décernement de ce prix, sur les actions visant à surmonter la guerre et à identifier les personnes qui sont déracinées afin de leur venir en aide.

D’après le rapport récent du Haut-Commissariat aux réfugiés, fera-t-elle remarquer, il y avait à la fin de 2022 près de 30 millions de personnes qui étaient déplacées dans le monde, et avec le conflit en Ukraine, c’est 100 millions de plus qui ont dû être déplacées.

Cela traduit qu’un pour cent de la population mondiale est en fuite de son propre pays avec 40% des déplacées qui sont des mineurs, a-t-elle relevé, soulignant que et l’agression de la Russie contre l’Ukraine fait qu’en 2022 il y a eu le plus grand mouvement de personnes en Europe depuis la fin de la deuxième guerre mondiale.

Mme Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco, a mentionné le fait que Mme Angela Merkel a « assumé une politique d’humanité quant au même moment tant de voix appelaient à clôturer l’Europe », saluant sa « vision de courage en politique ».

Le jury, composé de onze personnalités originaires des cinq continents, lui a décerné ce prix pour son « courage politique ». Son acte, selon les membres du jury, est « une leçon pour l’histoire » le fait que l’Allemagne, en 2015, accueille des réfugiés quittant leur sol pour cause de guerre.

Livrés à eux-mêmes, après avoir traversé la Méditerranée, ces réfugiés se retrouvent aux frontières de l’Europe de l’Ouest, où ils restent coincés. Tandis que la plupart des Etats tergiversent et s’abritent derrière des arguments sécuritaires et juridiques, Angela Merkel décide de faire valoir la raison humanitaire.

Ce prix, créé en 1989, récompense des personnes physiques ou morales issues des cinq continents et qui ont contribué à la promotion, à la sauvegarde, et au maintien de la paix dans le monde, dans le respect de la Charte des Nations Unies et de l’Acte constitutif de l’UNESCO.

L’Association nationale d’aide à l’enfance en danger a mis en place depuis 1954 un centre pour les mineurs et travaille pour offrir aux jeunes et aux enfants les prises en charge nécessaires, notamment en matière d’éducation. Elle donne à ces jeunes une perspective et de s’intégrer dans la société.

Sénégal : Macky Sall entame une tournée économique à Thiès

Les quotidiens sénégalais parvenus mercredi à APA titrent sur une diversité de sujets dominés par la tournée économique du chef de l’Etat, Macky Sall, dans la région de Thiès, à 70 kilomètres de Dakar.Le Quotidien indique que le président Macky Sall se rend « sur les chantiers de Thiès » pour une tournée économique au cours de laquelle il présidera le Conseil des ministres décentralisé dans cette ville située à 70 kilomètres de Dakar. Selon le journal, le programme du chef de l’Etat se présente « entre inaugurations et lancements de travaux ».

Selon Sud Quotidien, Macky Sall se met « au testeur d’Idrissa Seck », ancien Premier ministre et candidat classé deuxième à la dernière élection présidentielle avec plus de 20% des suffrages. Avant de rejoindre la mouvance présidentielle en 2020 pour présider le Conseil économique, social et environnemental (Cese), M. Seck  a dirigé pendant de longues années la mairie de la ville de Thiès, son fief politique.

« A moins de douze mois du scrutin présidentiel de 2024, Macky Sall diligente un Conseil des ministres décentralisé à Thiès, bastion traditionnel de son ancien challenger à la magistrature suprême, en l’occurrence Idrissa Seck. Un prétendant arrivé deuxième à la présidentielle de 2019, éternel aspirant au palais présidentiel depuis 2007, mais aujourd’hui en perte de vitesse dans son fief du fait des coups de boutoir de Yewwi Askan Wi (libérer le peuple, opposition). Macky Sall va-t-il, via son Conseil des ministres décentralisé et ses mille et un engagements, faire tomber les derniers remparts chancelants du bastion d’Idy (surnom d’Idrissa Seck), devenu entretemps allié de circonstance, à moins d’une année des joutes de 2024 ? », s’est interrogé le journal.

Au même moment, Walf Quotdien estime que « la liquidation de Sonko (est) en marche » en raison de la « floraison de plaintes contre le leader de Pastef », troisième à la présidentielle de 2019 avec plus de 15% des voix. « Le procès pour diffamation opposant le ministre Mame Mbaye Niang à Ousmane Sonko, qui était parti pour être une simple formalité pour le pouvoir, risque de tirer en longueur. La procédure, au regard de la première audience reportée jusqu’au 16 février prochain, sera aussi complexe que prévue », souligne le journal.

S’appuyant sur un rapport du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), Bés Bi, sous le titre « la précarité terrorise les Etats », explique les « causes du ralliement à l’extrémisme violent en Afrique subsaharienne ». Selon le journal, « un quart des recrues volontaires invoque le manque d’opportunité d’emploi » alors que « la religion et les violences commises par les forces de sécurité (sont) parmi les raisons » de leur engagement dans le terrorisme. En outre, souligne le quotidien, l’exploitation de l’or de Kédougou, une région située à l’est du Sénégal, est une « source de financement du terrorisme ».

Un mois après l’accident routier tragique de Sikilo, près de Kaffrine (est), au centre du Sénégal, L’Observateur note que « le nouveau bilan (est passé à) 45 morts » sans compter « le trauma des rescapés ». « Mon quotidien est pire que la mort », gémit Aida Dia là où Thierno Diallo dit avoir « du mal à circuler en ville par peur de croiser des véhicules ». Ces victimes gardent encore des séquelles de la collision entre les deux bus à Kaffrine, un accident qui a poussé le gouvernement à adopter de nouvelles mesures refusées par plusieurs transporteurs pour renforcer la sécurité routière.

Le Soleil commémore la disparition de Cheikh Anta Diop, « savant et homme politique visionnaire », décédé le 7 février 1986. Il « aurait eu 100 ans cette année ». Mais « professeur Cheikh Anta Diop, c’est d’abord et avant tout l’homme de science, le monument du savoir. Vient ensuite le politique engagé, courageux et clairvoyant, avec une certaine idée de la démocratie et du développement », décrit le quotidien national.

En football, le directeur technique national (DTN), Mayacine Mar, explique « pourquoi » la fédération sénégalaise a décidé de « valoriser l’expertise locale » à la tête des équipes nationales, avec les exemples payants des sélectionneurs Aliou Cissé et Pape Thiaw, qui ont remporté en 2022 et 2023 les premiers trophées du Sénégal en Coupe d’Afrique des nations (Can) et en Championnat d’Afrique des nations (Chan).

« C’est une vision car ce sont des Sénégalais qui ont joué au haut niveau. On doit pouvoir leur faire confiance et nous l’avons compris. C’est vrai qu’au début avec Aliou Cissé, on disait qu’il n’avait pas d’expérience. Aujourd’hui, l’histoire lui donne raison avec le sacre historique à la Can » des Lions, a souligné Mayacine Mar. 

Le marché sénégalais attire des investisseurs floridiens

Des investisseurs américains de l’Etat de Floride (sud-ouest) sont présents au Sénégal depuis lundi 6 février pour chercher à nouer des « partenariats gagnant-gagnant ».Souvent présenté comme un îlot de stabilité dans un océan d’instabilité, le Sénégal continue d’attirer plusieurs investisseurs étrangers qui souhaitent y fructifier leurs affaires. C’est ainsi qu’un consortium de dix entreprises américaines basées dans l’État de Floride, dans le sud-ouest des Etats-Unis, séjourne à Dakar afin d’explorer les voies et moyens d’investir dans le pays et de collaborer avec les entreprises locales.

« L’objectif de cette mission est de promouvoir des échanges commerciaux bilatéraux entre la Floride – en tant qu’Etat – et le Sénégal. En Floride, nous sommes plus tournés vers nos partenaires de l’Amérique latine. Nous avons voulu élargir l’horizon en venant ici. Et nous recherchons un partenariat gagnant-gagnant. Il ne s’agit pas seulement de vendre des produits à nos partenaires sénégalais, mais de leur proposer des solutions qui permettront de promouvoir le développement économique », a expliqué Joseph Bell, représentant d’Enterprise Florida, l’agence de développement économique de l’Etat de Floride.

« Nous avons rencontré des représentants du gouvernement sénégalais ainsi que des maires de différentes municipalités. Nous voulons écouter leurs propositions que nous transmettrons à des investisseurs potentiels en Floride. Ces derniers pourraient éventuellement investir au Sénégal en installant des unités de production », a assuré M. Bell lors d’une rencontre organisée mercredi par l’Ambassade américaine dans la capitale sénégalaise et à laquelle ont pris part des entrepreneurs sénégalais en recherche d’opportunités.

Mamadou Kébé est l’un d’eux. Expert en sécurité des systèmes d’information électroniques, le jeune sénégalais représente à cette rencontre Colombe Cyber Defense Operations Center (CCDOC), une société spécialisée dans la cybersécurité et dans la fourniture de services pour la sécurité des systèmes d’information et physiques.

CCDOC a notamment livré fin 2022 des bracelets électroniques à l’Etat du Sénégal qui souhaite réduire les mandats de dépôt et désengorger les prisons, rappelle M. Kébé qui précise que ces technologies ne sont pas développées dans son pays.  « Les solutions que nous fournissons sont développées par des entreprises telles qu’International Business Machines Corporation (IBM) ou Hewlett-Packard HP, (spécialisées dans la production de services informatiques). Ce sont des entreprises américaines pour la plupart », a-t-il signalé.

Dans cette optique, Mamadou Kébé indique qu’il continue la prospection avec les Floridiens dans le but de nouer des partenariats propices de part et d’autre. « Cette rencontre nous permet de nous enquérir des dernières solutions technologiques disponibles. En connaissant les besoins du marché sénégalais et de la sous-région, nous serons en mesure d’aller vers les clients qui recherchent ces solutions », a-t-il noté.

Prix FHB Unesco : Bédié et Gbagbo présents aux côtés de Ouattara

L’édition 2022 du Prix Félix Houphouët-Boigny – UNESCO pour la recherche de la paix a été décerné à Angela Merkel, ancienne chancelière fédérale d’Allemagne, en reconnaissance de son action pour l’accueil des réfugiés.Cette présence des anciens présidents ivoiriens, Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié, protecteur du Prix Félix Houphouët-Boigny de l’UNESCO pour la recherche de la paix, à Yamoussoukro, aux côtés du chef de l’Etat Alassane Ouattara, décrispe l’atmosphère politique.

Plusieurs personnalités du monde, notamment les chefs d’État du Libéria George Weah, de la Guinée Bissau Umaro Sissoco Embaló, du Sénégal Macky Sall et du Ghana Nana Akufo-Addo, ainsi que des chefs de gouvernement étaient présents à cet évènement.

M. Bédié, protecteur du Prix Félix Houphouët-Boigny – UNESCO pour la recherche de la paix, a salué « chaleureusement le président Macky Sall qui représente le parrain du prix, le président Abdou Diouf (qui) a aidé à assurer la pérennité du prix ».

Il a salué la présence de son « jeune frère Laurent Gbagbo et son épouse » ainsi que la présence de Mme Thérèse Houphouët-Boigny et les membres de la famille Houphouët-Boigny, car leur présence « nous réconforte » et Mme Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco.

« Je veux féliciter le jury du prix Félix Houphouët-Boigny pour le choix judicieux porté sur la personne de Mme Angela Merkel, ancienne chancelière fédérale d’Allemagne », a dit M. Bédié qui a demandé un standing ovation à son endroit.

L’ancien président ivoirien a salué « son courage politique exceptionnel », car sous son autorité, « l’Allemagne a accueilli entre 2015 et 2016 plus de 1,2 million de réfugiés et demandeurs d’asile au plus fort du conflit syrien, dans des contextes de violences meurtrières.

« Outre l’accueil et la protection des personnes contraintes à fuir la guerre, des persécutions et des violations des droits humains, vous avez Madame été la force motrice de la grande mobilisation et des efforts déployés par les Allemands dans toute leur diversité », a-t-il poursuivi.

Mme Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco, a relevé le fait que Mme Angela Merkel a « assumé une politique d’humanité quant au même moment tant de voix appelaient à clôturer l’Europe », saluant sa « vision de courage en politique ».

Elle a relevé que pour cela, l’ancienne chancelière de la République fédérale d’Allemagne a pris des risques pour traduire en acte la Déclaration Universelle des droits de l’Homme, qui est au cœur de la raison d’être et du mandat de l’Unesco.

« Depuis votre accession à la tête du gouvernement de la République fédérale d’Allemagne en 2005 en qualité de chancelière, jusqu’à votre retrait de la vie politique, en 2021, la recherche du compromis et de la paix ont été les constantes de votre engagement », a-t-il déclaré.

Le président Alassane Ouattara, a fait observer que « cependant, l’action qui a le plus retenu l’attention du jury du Prix Félix Houphouët-Boigny et à l’unanimité, a été la décision fort courageuse que vous avez prise en 2015, d’accueillir plus de 1,2 million de réfugiés venus de Syrie, d’Irak, d’Afghanistan et d’Erythrée ».

Le Prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix créé en 1989, récompense des personnes physiques ou morales issues des cinq continents et qui ont contribué à la promotion, à la sauvegarde, et au maintien de la paix dans le monde, dans le respect de la Charte des Nations Unies et de l’Acte constitutif de l’UNESCO.

Le prix porte le nom de Félix Houphouët-Boigny, le premier président de la République de Côte d’Ivoire. Attribué chaque année, le prix Félix-Houphouët-Boigny Unesco pour la recherche de la paix comprend un chèque de 122 000 euros à répartir au besoin entre les récipiendaires, une médaille d’or et un diplôme.

Il est décerné par un jury international composé de onze personnalités originaires des cinq continents et présidé par Henry Kissinger, ancien secrétaire d’État américain. L’édition 2022 s’est déroulée à la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, à Yamoussoukro

Mali : L’Onu regrette l’expulsion de Guillaume Nguefa

L’Organisation des nations unies (Onu) déplore la décision du gouvernement malien d’expulser Guillaume Nguefa, son responsable des droits de l’homme dans le pays, a appris APA mercredi.Le 5 février, le gouvernement de transition du Mali a déclaré Guillaume Nguefa Nguefa-Atondoko ANDALI « persona non grata » en sa qualité de Directeur de la division des droits de l’homme de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), et de représentant du Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme. Dans la foulée, M. Ngueffa a été sommé de quitter le pays dans les 48 heures. 

L’Organisation des Nations Unies (Onu) a affirmé qu’il avait été la cible de harcèlement et de menaces en raison de son travail au Mali, un pays en proie à une insurrection jihadiste menée par des groupes affiliés à Al Qaida ou à l’Etat islamique. 

Les autorités maliennes lui reprochent d’être lié au choix d’un membre de la société civile qui est intervenue lors de l’examen du rapport du secrétaire général de l’Onu au Conseil de sécurité sur la situation du Mali. Dans son intervention, Aminata Dicko qui fait partie de l’organisation non gouvernementale, Kisal, a dénoncé les exactions contre les populations civiles dans le centre du Mali. 

Le Secrétaire général de l’Onu souligne le besoin crucial pour les autorités maliennes de préserver les droits de l’homme, y compris en particulier la liberté d’expression, qui est cruciale pour le fonctionnement d’une société démocratique, indique un communiqué de l’Onu.

Le Secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, a exprimé « sa pleine confiance dans la Minusma et dans l’engagement et le professionnalisme de son personnel pour mettre en œuvre le mandat de la mission visant à soutenir le Mali et son peuple, y compris dans la promotion et la protection des droits de l’homme ».

Selon le patron de l’Onu, la doctrine de la « persona non grata » ne doit pas s’appliquer au personnel des Nations Unies et va à l’encontre du cadre juridique applicable à cette même organisation, notamment en ce qui concerne les obligations découlant de la Charte des Nations Unies et celles relatives aux privilèges et immunités de l’Onu et de son personnel.

Guinée : Kassory Fofana et Cie bientôt jugés par la CRIEF (Parquet spécial)

La Transition guinéenne conduite par le colonel Mamadi Doumbouya a fait de la lutte contre la corruption une de ses priorités.En détention préventive depuis avril 2022, Ibrahima Sory Fofana, Mohamed Diané et Oyé Lamah Guilavogui, respectivement Premier ministre, ministres de la Défense et de l’Environnement sous Alpha Condé, seront bientôt jugés devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF).

Lundi 6 février, le procureur spécial de la CRIEF, Aly Touré a déclaré que cette juridiction mise en place par les autorités de la transition, a procédé aux investigations nécessaires dans la procédure enclenchée contre ces trois dignitaires de l’ancien régime.

Au terme des enquêtes, explique le chef du parquet spécial, la chambre de contrôle a pris, les 30 et 31 janvier dernier, des ordonnances de renvoi devant la chambre de jugement de la CRIEF pour les faits de « détournement des deniers publics, enrichissement illicite, blanchiment des capitaux et complicités ».

« Dans les jours à venir, ces audiences vont s’ouvrir à la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières », a annoncé le procureur spécial.

Vendredi dernier, lors d’une conférence de presse, les avocats des mis en cause ont pourtant posé deux conditions « non-négociables » pour la comparution de leurs clients.

Premièrement, ils exigent que tous les dossiers en lien avec l’instruction et en cours d’examen devant la Cour suprême soient vidés. Alors qu’ils ont bénéficié d’une liberté provisoire accordée par la Chambre de contrôle de la CRIEF, Kassory Fofana et Mohamed Diané et Oyé Lamah Guilavogui doivent être édifiés sur leur sort le 28 février par la Cour suprême.

La deuxième condition posée par la défense consiste en la tenue d’un procès publique. Pour les avocats de Kassory Fofana et Cie, « le peuple guinéen au nom de qui la justice est rendue », doit être « témoin de la procédure ».

Mais pour le procureur de la CRIEF, il n’y a pas à lieu de faire une amalgame entre la procédure pendante devant la Cour Suprême et le renvoi des mis en cause devant la juridiction d’exception pour jugement.

« La procédure qui est pendante devant la Cour Suprême est liée à la forme au niveau de jugement de la liberté, ça ne touche pas le fond c’est la gestion de la détention qui est déférée devant la Cour Suprême », a précisé le parquet spécial de la CRIEF. Le procureur Aly Touré estime que la loi ne permet pas aux avocats de la défense d’interjeter appel des deux ordonnances de clôture.

Depuis son arrivée à la tête de la Guinée en septembre 2021, à la faveur d’un coup d’Etat contre Alpha Condé, le colonel Mamadi Doumbouya a fait de la lutte contre la corruption l’une de ses priorités. Mais pour des organisations de défense des droits humains, « cette lutte doit être réalisée dans le cadre de procédures justes, équitables et respectant les droits de la défense ».