Le contexte politique guinéen est difficile à démêler l’écheveau. Surtout de tenter volontiers de montrer la voie à suivre pour une opinion qui est en grande partie sous l’emprise de considérations ethniques et régionalistes (moi ou rien).
La Guinée est à la croisée des chemins : celle désormais pour notre opposition de draguer le pouvoir en place afin que celui-ci puisse assurer l’alternance en 2020 ou transférer le débat démocratique dans la rue donnant de fait l’argument nécessaire au président en exercice de s’agripper au pouvoir.
A la lumière de ces deux propositions, la première serait la bonne. Nous ne sommes pas encore à la fin de l’échéance légale quant à la fin du mandat du président Alpha Condé, et en même temps le pays ouvre sa porte de plus en plus aux investissements étrangers. Le chef de l’Etat guinéen n’a pas manqué de se targuer implicitement (en bâtisseur) lors de sa récente visite le 21 novembre 2018 à Boké (région de la Basse Côte), où il a informé les populations de la localité qu’il aurait mieux fait par rapport à quiconque s’agissant des investissements colossaux dans le secteur de l’énergie (en son temps et pour la perspective, le pays en disposerait plus de 690 mégawatts ‘’Kaléta et Souapiti en perspective’’), ce qui n’est pas faux. Sur la même liste de réalisations, les bâtiments administratifs ont fleuri de partout à l’intérieur du pays, grâce à la tenue des fêtes tournantes de l’indépendance de la Guinée au niveau de chaque région, permettant d’ailleurs aux nombreuses entreprises locales de se tailler la part du lion, assurant un contenu local parfait, une économie en bonne perspective. Et dans la capitale Conakry les travaux n’en finissent pas pour la réfection des voiries urbaines.
Au même moment notre opposition tient en main le débat portant sur la fin du mandat des députés et la mise en place de la nouvelle Ceni. Ce qui est d’ailleurs une attitude responsable pour l’opposition guinéenne.
Attention, l’opposition ne doit pas recommencer les manifestations de rue
En Afrique la stabilité est un trésor. Un pays comme la Guinée, peu importe l’avenue du (troisième mandat) de la part de l’actuel locataire de Sékhoutouréya, la communauté internationale ne prendra pas le couteau pour agrandir la plaie déjà en vue. Diplomatiquement, la Guinée est dans la zone (3), sensible et fragile s’agissant pour une éventuelle menace. Le pays fait frontière à des zones déjà ruinées par l’instabilité politique ou clouées par la menace terroriste.
Sauf le Sénégal, qui est du fait une longue démocratie ancrée. Donc une raison de plus pour notre opposition à dorloter le pouvoir en place afin d’aller vers un processus démocratique apaisé.
Une possible alternance de la dernière minute mais assurément au sein de la majorité
Ce n’est pas une sorcellerie en puissance mais observant des facteurs plausibles en ce qui concerne pour une future instabilité institutionnelle et vu d’intense investissements étrangers dans le pays (des milliards de dollars dans le seul secteur des mines), le président Alpha Condé avec un certain recul devant des pressions internes, imaginerait le plan B. C’est-à-dire, vaille que vaille stabiliser le pays, chercher quelqu’un pour poursuivre une œuvre inachevée, et pourquoi pas une surprise de la dernière minute de sa part, celle qui « consiste » de répondre à une demande populaire pour la continuité du pouvoir au bénéfice du peuple souverain de Guinée. C’est justement à cause de cette crainte que l’opposition républicaine ne doit plus recommencer les manifestations de rue. Et doit forcément assurer les tenants du pouvoir à travers les paroles sages à unir les Guinéens sans haine pour la continuité de notre bel avenir. Alors, la balle serait désormais dans le camp de l’opposition guinéenne de montrer au peuple de Guinée la voie d’union et non celle qui consisterait à des intimidations contre le président Alpha Condé et des personnalités sous régime.