En Guinée, le moins qu’on puisse dire, est que le paysage politique change de forme et de fond au gré d’un mouvement incessant de va-et-vient de politiciens plus préoccupés à trouver une ruche où ils pourront se nourrir, qu’à défendre des convictions proches des aspirations du Peuple au nom duquel ils parlent tous. Des plates-formes se font et se défont dans le vacarme étourdissant d’une absurde guerre des égos. A peine nées, certaines implosent d’elles-mêmes pour une banale allusion ou une simple phrase prononcée, si ce n’est simplement pour une raison inavouable d’intérêts bassement matériels ou financiers.
Le pire dans cette cacophonie est que l’intox s’invite dans le débat et l’unité de la Nation prend un sacré coup lorsque le discours sécrète et amplifie la stigmatisation d’un groupe ou d’une ethnie.
Sous de tels auspices, comment ne pas donner raison à VOLTAIRE qui a dit que « la politique a sa source dans la perversité plus que dans la grandeur de l’esprit humain ».
Le temps s’écoule, indifférent aux présomptions et prophéties des uns et des autres, et la Guinée avance inexorablement vers de grandes échéances électorales : législatives avant fin 2019 et présidentielle fin 2020. Deux rendez-vous à ne pas manquer pour auréoler notre démocratie du nimbe de la maturité et de la fiabilité.
Pour ne parler que du plus proche, à savoir les législatives, je dirai que celles-ci méritent la plus grande attention et les plus sérieux préparatifs.
En effet, la santé et la vitalité de la démocratie d’un pays s’apprécient en fonction de l’efficacité de son Parlement à incarner une véritable séparation des pouvoirs, en exerçant pleinement et souverainement ses fonctions.
Cette Institution constitutionnelle est en réalité la plus importante dans le fonctionnement de l’Etat, si elle s’affirme non pas comme une caisse de résonnance, mais comme un creuset fécond du pluralisme politique, une expression condensée des aspirations du Peuple dont elle est l’émanation.
Il faut donc un choix judicieux des citoyens qui la composent et qui en tout lieu et en toute circonstance n’agissent que dans l’intérêt supérieur de la Nation. Le laxisme et le favoritisme appuyé d’un véritable marchandage financier des places, constituent des fléaux qu’il est impératif d’éliminer de nos pratiques au moment de l’établissement des listes de candidature à la députation.
Pour mieux répondre à ces exigences dont dépendent la vigueur et l’immortalité de notre démocratie, le paysage politique doit s’enrichir de l’arrivée sur la scène politique de nouveaux acteurs aptes à apporter un souffle novateur à la lutte pour la consolidation de la culture démocratique et la réalisation des objectifs de développement économique.
Ces nouveaux protagonistes doivent s’illustrer par une autre façon de faire la politique, c’est-à-dire bannir toute stratégie de diabolisation de l’adversaire et toute propension à se servir du Peuple (l’Etat) plutôt que de le servir.
Ils existent ces citoyens hors de tout soupçon, au regard du respect de la morale sociale et des lois du pays. Ils sont identifiables à travers leurs actions désintéressées au service de la collectivité.
A ce niveau de ma réflexion, il me vient à l’esprit le nom d’un certain Diallo Sadakadji, que je n’ai jamais vu, ni connu, si ce n’est à travers sa philanthropie devenue proverbiale.
Il y a quelques années, il avait créé son Parti et la nouvelle fut retentissante provoquant une frayeur chez certains qui redoutaient à juste raison de le voir ratisser large dans l’électorat de sa région naturelle, électorat jusque-là mobilisé au service quasi-exclusif de l’UFDG.
Son irruption dans l’arène politique aurait brouillé bien de cartes, tant il est vrai qu’il est proche du peuple dont les éléments les plus déshérités sont les bénéficiaires quotidiens et réguliers de ses incomparables largesses.
La dimension humaine de ce personnage humble et discret, pèserait de tout son poids sur la balance de la répartition des suffrages populaires.
Pourquoi Elhadj Sadakhadji ne réactiverait pas son Parti et aller à l’assaut de la prochaine législature ? Il a le bon profil qu’il faut pour s’engager dans cette belle aventure, le seul pari qui lui reste à gagner après que la fortune lui ait souri avec tant d’éclat et de plénitude.