En 2018, tenez enfin vos promesses !

Par Habib Marouane Camara, Journaliste

 

Les Guinéens en ont assez de la politique. Stop ! Arrêtez et travaillez enfin pour le bien commun du pays. La politique n’est pas ce domaine de la promesse pour rire. Le peuple n’a pas envie de rire. Trop de promesses non tenues en 2017 ou près de 7 ans d’ailleurs. Trop de discours creux sans résultats, trop d’inefficacités. Assez de paroles !

Il est donc temps, qu’en 2018, d’écouter les Guinéens ou de changer à cet effet le logiciel politique qui ne correspond plus. Le match éternel entre Pouvoir et Opposition sur des considérations inutiles bloque notre progression.

Il ne s’agit pas là de terrasser nos politiques mais qu’ils prennent la mesure de notre ras-le-bol.

L’année a changé et les politiques doivent aussi!

Le Premier Magistrat du pays est attendu sur un point. Celui de rehausser la figure présidentielle et savoir mettre le costume de « Président » et non incarner la « Présidence ».

Il nous doit présenter un discours cadre et cohérent de ses orientations en expliquant où il compte nous amener ou jusqu’où il compte aller avec nous.

Notre personnel gouvernemental a montré ses limites et n’est pas de qualité ou qualification comparativement aux autres de la sous-région. Chez nous, être ministre ou commis de l’État devient un métier. Le renouvellement du personnel politique, n’y pensons même plus. On prend les mêmes et on recommence. Le pouvoir entretient sa propre déconfiture. De Sanoussy Bantama Sow à Moussa Tata Vieux Condé en passant par Ibrahima Kourouma, avec une pléiade de redoublants, ce sont des allers-retours. Ce sont les mêmes qui montent ou qui descendent. On est fatigué de tout cela !

Les discours usés et répétés de l’opposition nous saoulent à plus d’un titre. Rien de nouveau sous ce soleil. On remet le même disque avec le même rythme.

Les Guinéens sont exaspérés par le petit jeu politicien qui ne répond plus aux problèmes de leur quotidien.

Il est vraiment temps d’en tenir compte si l’on veut véritablement servir le Peuple et non se servir de lui.

Les arrangements politico-financiers entre Pouvoir et Opposition doivent prendre fin pour assurer un véritable rôle de contre-pouvoir sérieux.

2018 doit marquer tout le monde dans la façon d’agir ou de réfléchir.

La rupture avec l’entêtement doit être impérative. On a besoin d’une démocratie de dialogue et de compromis, non pas d’une démocratie radicale et compromettante. Il faut de la souplesse et non la rigidité.

Il faut rompre définitivement avec les guéguerres de cette dernière décennie afin de permettre à faire la somme de nos divisions dans une démocratie pacifiée et efficace. Il va bien falloir que la politique politicienne s’adapte, se modernise, sans renoncer au pluralisme et à la promotion de l’État de droit.

2018, une année d’enjeux !

Près de 8 ans maintenant, le peuple martyr de Guinée assiste à une absurde guéguerre interne, sans voir que la maison brûle. Mais il est désormais temps de mettre fin à ces semblant-réformateurs comme des gardiens d’un Vieux temple désuet. ‘’Coupons les deux bouts de l’omelette. Laissons dans la poêle tout ce qui est immangeable et prenons tout ce qui est bon ! Quitte à refaire une autre omelette ‘’ comme l’a indiqué Roland Cayrol dans les vraies raisons de la colère.

Nos communes, mairies et textes majeurs sont un enjeu. La parole et le fouet reviennent au Peuple. Il faut sanctionner sans état d’âme !

Ce tournis, ce vertige donné au pays, sans qu’aucun plan sérieux ne voit jour dans une salade de réformes sans aboutissement, le pouvoir Condé nous donne l’impression d’être avec un pilote sans cap ?

Les temps ont changé et les Guinéens ont besoin d’aller de l’avant. Le peuple n’est plus prêt d’être ce bétail de passe-passe qu’on joue. Vos banales nécessités vous remonteront à la figure bientôt !

Enfin 2018 ! Le véritable changement doit s’opérer !

2017 a été une année de milliers de milliards annoncés pour le pays. Alpha Condé a été un grand bosseur mais son gouvernement symbolise la fainéantise. Tout le monde doute de sa capacité d’absorption des montants attendus. Ça parle trop mais ça boss peu !

Mamady Youla est le signe de l’échec et de la désolation. Il faut le mettre à la touche car sa retouche n’a été que de sans effet. Il a été absent et a déloyalement manqué à sa mission constitutionnelle. Il a fallu la présence d’un Ministre Conseiller du Chef de l’État pour désamorcer les crises au pays. Chacun de ses déplacements à l’étranger se fait ressentir sur le fonctionnement normal de la République.

Le pays a besoin d’un Premier Ministre réconciliateur qui comprend et qui est compris et non d’un PM à l’image de Youla et de son équipe. Aucun gouvernement de l’histoire de notre pays n’a été aussi médiocre et incompétent que celui-ci. Avec cette équipe, il faut prédire la défaite du parti au pouvoir à toutes les échéances électorales. Youla n’est pas à sa place et il est loin de mériter le costume Premier ministériel.

Aux leaders de l’opposition, il ne s’agit pas d’une invitation à être accommodants mais d’être concordants, responsables et participants. Vous avez longtemps chanté et durant des décennies même, que votre combat, c’est pour le bien être social et l’instauration d’une démocratie vraie. On veut désormais vous voir agir à cet effet. La dynamique de dialogue en cours, doit être pérenne. Ne pensez pas que, votre ascension populaire est synonyme d’amour pour vous mais c’est par un manque d’alternative réelle et immédiate. On est obligé de composer avec vous mêmes si le son serait mal raffiné. Car aujourd’hui, le choix à faire entre Pouvoir et Opposition est un choix entre le mal et le pire. Vous êtes tous ce grand cauchemar pour le peuple guinéen.

On est fatigué et on en veut plus !

L’espoir reste grand même si la chance de vous voir ensemble pour le bien commun reste utopique. Car les politiques sont ce qu’ils sont. Ils sont tellement dégueulasses et lâches dans leur boubou amidonné qu’ils sont aux yeux des populations de véritables marionnettes. Comprenez notre état d’exaspération ou colère ! On veut que ça change en 2018. Et ça doit changer coûte que coûte !

Wassalam !


Guinée: Mariama Camara prend fonction au ministère de l’Agriculture

C’est la salle de réunion du ministère des Pêches, de l’Aquaculture et de l’Economie Maritime, qui a servi de cadre à la cérémonie de passation se service entre les ministres Kiridi Bangoura et Mariama Camara

 

La passation de service entre le ministre sortant du ministère de l’Agriculture et le nouveau a eu lieu mardi 02 janvier 2018, sous la présidence de «l’éternel» secrétaire général du gouvernement, Sékou Kissi Camara.

A cette occasion, le ministre intérimaire sortant, Kiridi Bangoura, a reconnu que malgré les progrès réalisés, il reste encore beaucoup d’efforts à déployer pour permettre au secteur agricole d’être un véritable levier de lancement d’une économie émergente dans notre pays comme l’ambitionne le Chef de l’Etat.

Pour ce faire, suggère le ministre d’Etat, Naby Kiridi Bangoura, il nous faut amplifier la dynamique pour générer des projets et programmes basés sur des choix stratégiques touchant le développement des filières porteuses et les chaînes de valeurs agro-industrielles.

Kiridi Bangoura appelle donc la nouvelle ministre à la poursuite des chantiers déjà ouverts.

«Je vous encourage à poursuivre les réformes déjà engagées dans le secteur afin de relever les défis auxquels il est confronté, notamment le renouvellement des effectifs et le renforcement des capacités à tous les niveaux, l’amélioration des statistiques agricoles entre autres. Madame la Ministre, d’autres défis existent et je vous encourage avec votre expérience et votre capacité managériale à les identifier avec les cadres et d’associer les organisations paysannes à travers la Chambre d’agriculture à la mise en œuvre des solutions», conseille-t-il.

Agissant au nom du premier ministre, le secrétaire général du gouvernement, Sékou Kissi Camara, dit à la nouvelle ministre que le secteur qui lui est confié est une des priorités du gouvernement, car ajoute-t-il, l’une des premières visions du chef de l’Etat, c’est de faire de l’agriculture, un secteur de croissance.

C’est pourquoi, il dit tout l’engagement du Premier ministre et de son gouvernement à la soutenir dans la poursuite des reformes déjà engagées.

Pour sa part, la ministre entrante a mis l’accent sur l’espoir que porte le Président de la République sur ce secteur, levier très important du décollage économique.

« Le chef de l’Etat nous a toujours enseigné qu’il n’y a pas de développement économique et social de la Guinée, sans le développement de l’agriculture. C’est pourquoi, je mesure à juste valeur l’importance et l’immensité de la noble et exaltante mission qu’il vient de me confier », déclare Mme Mariama Camara.

Ce qui a manqué dans le discours à la nation d’Alpha Condé

Par Amadou Tham Camara, Journaliste à Guineenews

Le président Alpha Condé s’est adressé hier à la nation pendant environ 13 minutes pour le traditionnel discours de l’an.

Sur la forme, les plus rigoristes des Guinéens ont été choqués de voir leur président à la télévision avec une veste, une chemise mais sans cravate. En une occasion aussi solennelle, cela est une faute en matière de protocole vestimentaire, frisant le manque de respect voire la condescendance vis-à-vis du peuple de Guinée…Un beau boubou aurait suffi.

Certes, le président a fait un survol général de ses grands acquis de 2017 notamment l’accord de financement de projets prioritaires de 20 milliards de dollars conclu en septembre 2017 avec la Chine et les promesses de financement du Plan national de développement économique et social (PNDES) de la Guinée à hauteur de 21 milliards de dollars. Toutefois, il n’a pas abordé certains sujets importants sur lesquels il était légitimement attendu par les Guinéens en 2018, année importante marquant le soixantième anniversaire de la création de la Guinée. Voici quelques omissions présidentielles.

Alpha Condé n’a pas pipé mot sur la fin des coupures intempestives d’électricité à Conakry. Alors que la capitale guinéenne baigne dans le noir depuis trois semaines, la compagnie nationale d’électricité a semblé dégager ses responsabilités dans un communiqué publié la semaine dernière, en justifiant les coupures par la baisse du niveau des eaux dans les barrages et les difficultés d’approvisionnement en carburant pour les centrales thermiques. Ce dernier point incombe à l’Etat car la compagnie nationale comble son déficit en période d’étiage par des subventions payées par le gouvernement.

De même, le chef de l’Etat a été muet sur l’organisation du procès du massacre 28 septembre en 2018 dont la phase d’instruction est annoncée pourtant terminée. Dans le même ordre d’idées, si le président Condé a abordé les élections locales, il a été silencieux sur l’organisation des élections législatives qui doivent normalement être organisées en septembre 2018.

Alors que la Guinée est le plus fort contingent de migrants illégaux à débarquer à Lampedusa en 2017, selon l’organisation internationale de la migration, le nombre d’emplois exacts qui sera créé en 2018 n’a pas été dit par Alpha Condé. Ni dans le secteur public, ni dans le secteur privé. A ce sujet, le président s’est contenté de dire que la reconstruction de l’usine militaire de confection de tenues au camp Alpha Yaya créera 1558 emplois. Sans avoir la même précision sur le nombre d’emplois que créeront les trois milliards de dollars des Chinois prévus cette année pour la construction de la route Coyah-Mamou-Dabola, l’assainissement des voiries de Conakry, la construction de la première université sur les quatre prévues. La main d’œuvre chinoise aura-t-elle la part du lion au détriment de la main d’œuvre guinéenne ? Le président ne l’a pas évoqué.

Le président a annoncé dans son discours qu’ « à ce jour, toutes les institutions prévues par la constitution, ont été mises en place ». Pourtant, la haute cour de justice n’existe toujours pas. La nécessité de la création de cette institution, qui est la seule habilitée à juger les ministres et les chefs d’Etat, est de plus en plus impérieuse. En effet, le conseil des ministres du 28 décembre dernier a relevé des fautes de gestion dans certains ministères par la création des comptes bancaires illégaux dans des banques privées. Pour autant, le président n’a pas évoqué l’instrument juridique indispensable pour la sanction.

Simples omissions ou vrais calculs politiques ? Ceux qui attendaient le nouveau visage de la Guinée à l’orée de ses soixante ans d’existence, apprécieront.

 


Neuf ans après, le massacre du stade de Conakry bientôt en procès

Le procureur guinéen en charge de ce dossier est formel : «Qu’on le veuille ou pas, cette affaire sera jugée en Guinée. Je ne sais pas quand, mais elle sera jugée»

 

L’année 2018 débute sur une note d’espoir pour les victimes du massacre du 28 septembre 2009 à Conakry. Ils ont appris avec soulagement que l’instruction judiciaire vient d’être close après neuf ans d’enquête. En attendant le procès qui s’annonce, retour sur ce crime de masse qui a traumatisé des milliers de familles.

Le procureur guinéen en charge de ce dossier est formel : «Qu’on le veuille ou pas, cette affaire sera jugée en Guinée. Je ne sais pas quand, mais elle sera jugée», a-t-il martelé devant la presse, en précisant que pour ces crimes de masse, il n’y a pas de délais, pas de prescription non plus.

Des dizaines de femmes violées, des opposants mitraillés, d’autres portés disparus. Une journée de triste mémoire qui hante la mémoire des Guinéens.

Ce 28 septembre 2009, le stade de Conakry est plein à craquer. Des milliers d’opposants se sont rassemblés pour dire non à la candidature du chef de la junte militaire guinéenne, le capitaine Moussa Dadis Camara, qui a pris le pouvoir par les armes en décembre 2008. Il veut se présenter à l’élection présidentielle.

La veille, il a interdit toute manifestation dans la capitale. La répression menée par ses hommes est brutale. Ils tirent à bout portant. Ils violent et massacrent tout sur leur passage. Les témoignages recueillis par Human Rights Watch font froid dans le dos.

«Ils tirent à bout portant et violent des dizaines de femmes»

Un homme rescapé du massacre raconte: ils «sont entrés par le grand portail du stade. Ils ont commencé à tirer directement sur la foule. J’ai entendu un soldat crier : « Nous sommes venus faire du nettoyage! » J’ai décidé de courir à la porte située à l’extrémité. J’ai vu de nombreux corps gisant sur la pelouse.»

Un dirigeant de l’opposition présent ce jour-là à la tribune du stade: «Les soldats ont mis les portes en métal sous tension en coupant les câbles électriques avant d’encercler le stade. Ils sont ensuite entrés dans le stade en tirant. Les gens tombaient. C’était incroyable. Il y avait des cadavres partout.»

Des viols collectifs et des violences sexuelles particulièrement cruelles ont été commis contre des dizaines de filles et de femmes présentes au stade, souvent avec une brutalité extrême. Certaines victimes sont mortes suite aux blessures infligées.

Une enseignante âgée de 35 ans à l’époque raconte à Human Rights Watch: «Lorsque les tirs ont commencé, j’ai essayé de courir, mais (les soldats) m’ont attrapée et traînée au sol. L’un d’eux m’a frappé deux fois sur la tête avec la crosse de son fusil. Et quand je suis tombée, les trois se sont jetés sur moi. Deux m’ont maintenue à terre tandis que l’autre me violait. Ensuite le second m’a violée, puis le troisième. Ils me battaient tout le temps.»

Puis elle décrit le calvaire d’une jeune femme violée à ses côtés. «A environ trois mètres, une autre femme avait été violée. Lorsqu’ ils ont fini, l’un d’entre eux a pris sa baïonnette et l’a enfoncée dans son vagin. J’ai vu cela, juste à côté de moi… J’ai été tellement effrayée qu’ils ne le fassent à moi aussi.»

Des unités de la garde présidentielle à l’œuvre

Selon une enquête menée par Human Rights Watch, le massacre était prémédité et a été perpétré par des unités d’élite de la garde présidentielle.

Depuis son exil doré du Burkina Faso, le capitaine Moussa Dadis Camara, au pouvoir à l’époque des massacres, a toujours nié être responsable de cette tragédie. Il avait accusé son aide de camp, le lieutenant Toumba Diakité d’avoir supervisé cette opération. Excédé, ce dernier lui avait tiré une balle dans la tête.

Laissé pour mort, Dadis Camara avait été évacué le 3 décembre 2009 pour des soins au Maroc avant de trouver refuge à Ouagadougou, au Burkina Faso. C’est là que des juges guinéens l’ont auditionné et inculpé le 8 juillet 2015. Les familles des victimes attendent maintenant qu’il soit extradé et traduit enfin en justice.

Le procureur guinéen en charge de ce dossier a d’ores et déjà pris un arrêté créant un comité de pilotage en vue de la préparation matérielle du procès qui devrait durer entre 8 et 10 mois.

Les Etats-Unis et l’Union européenne ont annoncé des contributions financières qui viendront s’ajouter au budget fourni par l’Etat guinéen.

Guinée: le taux de prévalence du paludisme est passé de 45% en 2012 à 15% en 2017

Malgré les efforts consentis par le gouvernement guinéen et ses partenaires sanitaires, le paludisme reste encore la première cause de mortalité dans le pays

 

A l’occasion de l’organisation jeudi d’une journée porte ouverte sur les acquis du projet « stop-palu », la directrice du projet Dr Aissatou Fofana a révélé que le taux du paludisme a chuté de 45% en 2012 à 15% en 2017 en Guinée.

Ce projet a été conçu pour une durée de cinq ans et est intervenu dans les cinq communes de la capitale Conakry et dans les 28 préfectures les plus touchées par le paludisme. Cette année, les Etats-Unis ont octroyé un montant total de 28 millions de dollars afin que le projet puisse continuer dans l’intérêt des populations.

Malgré les efforts consentis par le gouvernement guinéen et ces partenaires sanitaires, le paludisme reste encore la première cause de mortalité et de mobilité dans les structures sanitaires du pays et notamment dans les zones rurales, a affirmé Dr Fofana.

Le projet « stop-palu » a permis de distribuer plus de 16 millions de moustiquaires aux familles, plus de 900 milles cas ont été testés et traités, et plus de 1.500 agents ont été formés sur la prévention et la prise en charge du paludisme.

La campagne chimio prévention du paludisme saisonnier, organisée en 2015 et 2016 a permis de protéger plus 450 milles enfants de moins de 5 ans contre le paludisme.

Les 23 de la Guinée pour le CHAN 2018 au Maroc

Quatrième au Rwanda il y a deux ans, la Guinée tentera de faire mieux en janvier dans le groupe A avec le pays hôte, la Mauritanie et le Soudan

 

La Guinée est visiblement prête pour le CHAN 2018. Après un dernier match amical jeudi contre un club de Conakry, Lappe Bangoura a son idée sur ses 23 pour aller au Maroc. C’est ce que révèle en exclusivité nos confrères de Foot224.

Le Horoya, plus grand club du pays, aligne 7 joueurs dans cette liste.

Quatrième au Rwanda il y a deux ans, la Guinée tentera de faire mieux en janvier dans le groupe A avec le pays hôte, la Mauritanie et le Soudan.

Gardiens 

  • Abdoulaye Sylla (Hafia FC)
  • Sékou Camara (Atlético de Coléah)
  • Abdoulaye Kanté (Horoya AC)

Défenseurs 

  • Abdoubacar  « Galle » Camara (Horoya AC)
  • Jean Claude Landel (Hafia FC)
  • Alseny Camara « Cantona » (Horoya AC)
  • Abdoulaye Naby Camara (CI Kamsar)
  • Alseny  Bangoura « Tomazi » (Horoya AC)
  • Mohamed Bangoura (Satellite FC)
  • Ismaël Sylla (Fello Star)
  • Désiré Yaovi (Wakrya AC)

Milieux

  • Daouda Bangoura  (AS Kaloum)
  • Mohamed Thiam « Garanti » (AS Kaloum)
  • Daouda Camara (Horoya AC)
  • Charles Fernandez (ASFAG)
  • Michel Guilavogui (Satellite FC)
  • Ibrahima Sory Sankhon (Horoya AC)
  • Amadou Oury Barry  (Eléphants de Coléah)
  • Mohamed N’Diaye  (Horoya AC)
  • Seydouba Bissiri Camara (AS Kaloum)

Attaquants 

  • Sékou Amadou Camara (Horoya AC)
  • Sékou Keita (Milo FC)
  • Aboubacar Camara (Hafia FC)

Suite à son implication en Guinée contre Ebola, le Russe Oleg Deripaska élevé comme Chevalier de l’ordre national du Mérite de Guinée

Le président de la République, Alpha Condé, a reconnu l’appui de Rusal en élevant son PDG, Oleg Deripaska, au titre de chevalier de l’ordre national du Mérite de la Guinée

 

La participation de la société Rusal au développement socioéconomique de la Guinée n’est plus à démontrer. Récemment, le président de la République, le Pr. Alpha Condé, a reconnu l’appui de Rusal en élevant son Président-Directeur Général, Oleg Deripaska, au titre de chevalier de l’ordre national de mérite de la Guinée.

« En reconnaissance des éminents services rendus à la Nation Guinéenne dans le cadre de la lute contre l’épidémie à virus Ebola », peut-on lire dans ce document récompensant les grandes personnalités ayant contribué activement dans le développement socio-économique de la Guinée.

L’on se rappelle que pendant l’épidémie d’Ebola en Guinée, la société Rusal a été la première à accompagner les sociétés sanitaires dans l’éradication de cette maladie. Non seulement elle est restée en Guinée, mais Rusal a aussi construit un hôpital moderne à Pastoria dans la préfecture de Kindia, située à 135 Km de Conakry, pour recevoir et traiter les malades d’Ebola.

C’est cette participation dans la lutte contre cette épidémie qui a été reconnue au plus haut niveau.

Tierno Monenembo: « la Guinée actuelle est très intéressante pour un écrivain »

L’écrivain franco-guinéen parle de son nouveau roman, du climat politique en Guinée, et des relations franco-africaines, avec cette verve qui lui appartient

 

L’écrivain franco-guinéen nous a reçu à Conakry, dans le quartier résidentiel de Kipé. Tierno Monenembo, Franco-Guinéen, a passé sa vie à naviguer entre les deux continents, européen et africain. « Selon les saisons », dit-il, amusé. Né en 1947 dans le Fouta-Djalon, il s’exile en 1969 au Sénégal, puis en Côte d’Ivoire. Après un doctorat de biochimie en France, il enseigne en Algérie, au Maroc, et à Caen, en Normandie, où il réside longuement. Autant d’expériences qui nourrissent son œuvre. Voilà près de quarante ans qu’il écrit, publie, lui qui a lu, enfant, le français, avant même de commencer à le parler. « Sony Labou Tansi disait : Nous ne sommes pas des francophones, nous sommes des francographes », se plaît-il à rappeler. Français et Guinéen, libre et engagé, Tierno Monenembo est aussi un écrivain qui dénonce, avec ironie, férocité, et courage. Il ne s’en prive pas, au cours de cet entretien pour Le Point Afrique.

Vous êtes revenu vous installer en Guinée en 2012. Pourquoi ?

Je suis revenu en Guinée pour écrire sur ce pays avant de mourir. Le vieillard retourne vers son berceau quand il sent venir ses derniers jours. La Guinée actuelle est très intéressante pour un écrivain : rien de mieux que la décadence pour nourrir la littérature ! Après tant de décompositions sociales, de tragédies politiques et de mémoire tronquée, c’est le moment ou jamais de parler. Non pas avec des slogans, mais avec des romans, de la poésie, du théâtre. C’est ce qui exprime le mieux les peuples. Le discours politique impressionne mais c’est une denrée périssable. Pour moi, le fait de vivre dans une société décadente est un avantage. La littérature et la décadence vont très bien ensemble. Tourgueniev, Tolstoï, et Dostoïevski sortent tout droit de la décadence de la Russie tsariste. Et sans la « malédiction du Sud », aux États-Unis, il n’y aurait pas eu Faulkner.

Comment vous sentez-vous en Guinée pour écrire ?

Est-il nécessaire de bien se sentir pour écrire ?… Mais bon, je suis chez moi et les bases de la société sont en train de trembler. Les jeunes ont des idées tout à fait nouvelles, et je ressens une forme de connivence avec eux. Ils se posent des questions. Avant, on ne se posait pas de questions. On avait que des réponses. Sékou Touré ne proposait que des réponses, toutes aussi fausses les unes que les autres.

Quelle histoire racontez-vous dans votre nouveau roman ?

J’ai eu envie de raconter la Guinée indépendante, à travers la vie d’une jeune fille d’aujourd’hui. Toutes les douleurs nationales sont en elles, dans sa tête, dans son corps. C’est quelque chose qui n’est pas évident : le corps d’une jeune fille dans lequel toute une histoire est logée, cette tragédie guinéenne qui la transperce. La femme et l’enfant sont d’excellents personnages romanesques. Mon personnage, au début du roman, a peut-être 35 ou 40 ans, et elle était enfant au moment de la mort de Sékou Touré. Sans qu’elle s’en rende compte, elle est traversée par plusieurs identités, et puis elle va découvrir qui elle est réellement. Je compte dérouler tout ce qui s’est passé dans ce pays depuis l’indépendance. L’histoire est là, et il faut la digérer, et comme disait Tchicaya U’Tanmsi, il faut « la rendre conte ». Il faut faire de l’histoire un conte de Noël.

L ‘histoire de la Guinée est-elle une histoire difficile à digérer ?

Oui, car c’est un pays qui a beaucoup plus subi la violence que les voisins. Il y a eu une forte résistance à la conquête coloniale. Toutes les ethnies ont résisté. Samory Touré a combattu trente ans durant. Bokar Biro, le dernier roi du Fouta Djallon, est mort au champ de bataille. On l’a décapité. On a remis sa tête à sa mère, qui a marché 350 kilomètres de Timbo jusqu’à Conakry pour la présenter au gouverneur. On dit qu’elle se trouverait aujourd’hui au musée de l’Homme à Paris. Tout cela est pesant. D’autant que le colon après l’indépendance a laissé la place à des gens comme Sékou Touré, Lansana Conté, Dadis Camara, Sékouba Konaté et Alpha Condé ! Bref, des tueurs !

Pour un romancier, l’Histoire est un sujet inévitable. Ou on l’exploite, ou on la refoule, ou on la renie, ou on s’en moque. En tout cas, elle est là et elle hante et hantera toujours la littérature.

Ce roman déclinera donc plusieurs pans d’histoire guinéenne contemporaine, en convoquant aussi celui de la résistance à la conquête coloniale française ?

Pas vraiment. Je ne m’attarderai pas sur la période coloniale. Je l’ai déjà largement évoquée dans Les Écailles du ciel. Cette jeune femme est un pur produit de l’indépendance. Elle en porte les traumatismes indélébiles et les amères désillusions. Évidemment, le colonialisme, l’impérialisme ne sont pas des fictions, ce sont des réalités qui perdurent malgré les flonflons et les étalages de bons sentiments. Mais dites-moi, quels arguments leur opposer après les agissements de Sékou Touré, du FLN algérien, de Mugabe et de Jacob Zuma ?

Quelles sont vos sources pour narrer cette Histoire ?

La mémoire. La mienne, beaucoup plus que la mémoire officielle. Il y a une distance à prendre. Il faut faire en sorte que l’histoire ne devienne plus qu’un vieux souvenir, certes douloureux, mais lointain et vivace. Faulkner, par exemple, sait le faire. Moi, j’ai 70 ans, et au moment de l’indépendance, j’en avais 11. Parfois la mémoire se brouille. Je suis parti, je suis revenu, et puis j’ai traversé tellement de mémoires différentes de la mienne, celle de l’Algérie par exemple. J’adore ce pays, j’adore les Algériens, mais ils ont été brutalisés, humiliés et volés comme les Guinéens, comme les Congolais, comme tous les autres.

Toutes ces mémoires enrichissent la plume, et permettent d’aboutir à quelque chose de plus sensé, de plus agréable, de plus exaltant : la fiction. Elles forment une mer collective. « La mer des contes », dirait Salman Rushdie, là où tous les contes convergent. Dès que la mémoire collective est revisitée par la plume, le passé est exorcisé et la violence et la haine ne peuvent plus tout régenter.

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L’épisode de la colonisation française est-il encore très présent chez les jeunes Guinéens d’aujourd’hui ?

Certainement, car Sékou Touré l’a beaucoup entretenu, pour des raisons de propagande, pour des raisons purement carriéristes. La rancune anticoloniale a été maintenue fortement par les radios de Sékou Touré, par l’idéologie anti-impérialiste. Il a fait en sorte que tous les problèmes de la Guinée soient issus de la colonisation. Cette demi-vérité habite encore la tête des jeunes Guinéens.

L’actuel président Alpha Condé ne se prive pas non plus de dire que le retard de la Guinée est imputable à la France, et à son rôle dans l’histoire ?

Oui, Alpha Condé, qui a dirigé la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (FEANF), et que j’ai connu en 1974, dit que tous les problèmes viennent de De Gaulle, de Senghor et d’Houphouët-Boigny. C’est là toute la lâcheté de nos dirigeants, qui ont toujours mis les problèmes du pays sur le dos des autres. Mais un pays doit s’assumer. À partir du moment où on a été décolonisé, on doit s’assumer. On ne quitte pas la prison pour se mettre devant la porte et s’engueuler avec le geôlier. Or, c’est ce que la Guinée fait depuis 1958. Sékou Touré a beaucoup glosé sur l’hostilité de la France, mais savez-vous que la Caisse centrale de coopération a continué à financer des projets bien après la rupture des relations diplomatiques entre la France et la Guinée, et que l’UTA (Union des transports aériens) et Ugine Péchiney n’ont jamais fermé leurs bureaux ? Et puis, d’autres sont venus après le départ de la France : tout le bloc soviétique, la Chine, Israël, le monde arabe, les États-Unis, l’Italie, la Grande-Bretagne, l’Allemagne. Tous ces pays nous ont aidés (je rappelle au passage que globalement l’aide américaine à la Guinée est dix fois supérieure à l’aide américaine à la Côte d’Ivoire). Mais on avait des vauriens au pouvoir. Cela, personne n’ose le dire. Ce n’est pas la faute de la France. La France, c’est jusqu’au 2 octobre 1958. Depuis le 3 octobre 1958, c’est nous.

Le président Alpha Condé est aussi un pourfendeur de ce qu’on appelle la Françafrique, ces réseaux de l’ombre entre la France et ses anciennes colonies françaises mis en place après l’indépendance et perpétués au cours de la Ve République…

Mais c’est lui, le chouchou de la Françafrique ! Si jamais ce cordon se coupait, il serait le premier à chuter. Sans la Françafrique, aurait-il pu accéder au pouvoir ? La Françafrique a triché pour lui, tout le monde le sait. Il n’a jamais gagné une seule élection en Guinée. Jamais. Il a été battu dès la présidentielle de 2010. Il n’a eu que 18 % au premier tour, tandis que son adversaire Cellou Dalein Diallo a obtenu 44 % des suffrages. Et, tenez-vous bien, il s’est écoulé six mois entre les deux tours ! La démocratie à la françafricaine, quoi !

Emmanuel Macron s’est présenté devant les étudiants burkinabè, à Ouagadougou, comme étant d’une génération qui n’a pas connu la colonisation, avez-vous suivi son discours ?

Pas vraiment, j’avais autre chose à faire. Mais je suppose que comme ses prédécesseurs, il s’est engagé à abattre la bête en arguant de son très jeune âge (il avait deux ans quand Sassou N’Guesso est venu au pouvoir). D’ailleurs, Sarkozy et Hollande nous ont déjà fait le coup. Et puis, franchement, Macron a-t-il suffisamment de griffes pour défier les vieux crocodiles d’Afrique ?

Comment rendre la relation entre la France et les anciennes colonies françaises d’Afrique plus paisible ?

Il faut que la France se décolonise elle-même. Je vous renvoie au syndrome hégélien du maître et de l’esclave. On se libère à deux. C’est ce que disait Hegel. L’Afrique ne va pas se libérer seule. Il faut que la France se libère elle aussi du syndrome colonial. Il faut qu’on crée d’autres relations. Heureusement, entre la France et l’Afrique, il y a des relations humaines et culturelles très fortes. Ce sont les relations officielles qui sont viciées. Il faut assainir le climat politique, rendre nos relations constitutionnelles. Pour l’instant elles sont clandestines, mafieuses. L’Assemblée nationale française n’a aucun droit de regard sur la politique africaine de la France. Vous vous rendez compte ? La presse française n’ose même pas enquêter dans cette zone réservée. C’est vrai que le terrain est miné, mais jusqu’à quand ?

Le sentiment anti-français tend à se renforcer dans divers pays ouest-africains, le percevez-vous en Guinée ?

Oui, mais c’est la mauvaise politique française qui le cultive. Dans les années 1960, dans le contexte des indépendances africaines, de la guerre d’Algérie, de la guerre froide, de Gaulle avait compris que sans l’Afrique, la France était fichue. Il a donc confié (à la hâte si j’ose dire) le dossier à Foccart qui en a fait ce qu’il a voulu. Il aurait fallu que les choses évoluent dans le temps. Or, cela n’a pas été le cas. Aucun locataire de l’Élysée n’a voulu appuyer sur le bouton « réforme ». François Mitterrand, par exemple, s’est pour une fois, très bien senti dans les chaussons de De Gaulle. À tel point qu’il a fait de son propre fils le cerveau de sa politique africaine. Son fils ! Incroyable ! Si dès l’arrivée de la gauche, la France avait pris soin d’établir enfin des relations rationnelles avec ses anciennes colonies, on n’en serait pas là. Que faire (en 2017 !) avec Denis Sassou N’Guesso, Paul Biya, Alpha Condé, etc. ? C’est avec ces vieux dinosaures-là qu’on va fabriquer l’avenir ? En l’état actuel, les relations franco-africaines sont fondées sur l’arnaque et le copinage. Hélas, il n’y a personne (ni philosophe, ni journaliste, ni prêtre, ni bon samaritain) pour dénoncer cela.

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Vous, vous ne vous privez pas de dénoncer la Françafrique ! Vous l’avez fait notamment en avril dernier, lorsqu’Alpha Condé est allé faire ses adieux au président François Hollande, son « camarade » de l’Internationale socialiste…

Quand j’en ai marre, je réagis. Je me dis qu’il est temps d’humaniser les relations franco-africaines, de faire en sorte qu’elles soient normales, placées sous le contrôle des peuples, et que les députés d’ici et de là-bas y aient un droit de regard. Dans un monde qui change de jour en jour, c’est la seule sphère où rien ne bouge. C’est incroyable ! Une mafia de Blancs et de Noirs mange et l’Afrique et la France. Ces gens ne servent aucun État, aucun principe, aucune cause. Ils roulent pour eux.

Les revendications pro-démocratiques se multiplient à travers l’Afrique, vous vous intéressez à ces mouvements qui réclament plus de respect de l’État de droit ?

Les choses évoluent. Le fait marquant de la décennie, c’est la décision de la Cour constitutionnelle kényane, d’invalider le résultat de la présidentielle, début septembre. Je pense qu’il s’agit là d’une grande avancée. Depuis les indépendances, deux grands événements se sont produits à mes yeux : l’arrivée au pouvoir de Nelson Mandela et l’annulation de ce scrutin kényan. Cela jette l’opprobre sur la communauté internationale, qui a tendance à avaliser les plus frauduleux ces scrutins. Ce beau monde avait dit sans aucune gêne que tout s’était très bien passé. Comme en Guinée. On nous a assuré que tout s’était très bien déroulé en 2010. Alors qu’on sait qu’Alpha Condé a recueilli moins de 30 % des voix au second tour. Donc cette décision d’une haute-juridiction kényane décrédibilise davantage les observateurs internationaux auxquels personne n’a jamais crus.

Quel message cette décision de la Cour constitutionnelle kényane envoie-t-elle à travers l’Afrique ?

Cela donne de l’espoir. Cela veut dire que l’Afrique est en train de mûrir : les consciences citoyennes émergent, les institutions se fortifient. C’est une très bonne chose. Enfin, une véritable perspective démocratique ! Au Burkina, au Burundi, au Togo, au Congo, nos jeunes ne seront pas morts pour rien. Savez-vous que plus d’une centaine de jeunes manifestants ont été tués en Guinée depuis l’arrivée d’Alpha Condé au pouvoir ? Tués à balles réelles, alors que les forces de l’ordre ne manquent ni de canons à eau ni de gaz lacrymogènes.

Il y a un changement dans les consciences en Afrique. Nous étions auparavant des sociétés essentiellement rurales, fatalistes, soumises, mais on s’urbanise. À mon avis le porte-voix de la lutte en Afrique, ce n’est pas la ville, mais le bidonville. C’est là que tout se passe, qu’on commence à revendiquer, à réclamer de l’eau, de l’électricité, le respect de la Constitution. Nos chefs d’État ont tendance à prendre la Constitution pour leur chemise de nuit. Et ils sont convaincus, les pauvres, qu’il n’y aura jamais rien ni personne pour les en empêcher.

Vous êtes très remonté contre les hommes politiques…

Absolument, surtout contre les hommes au pouvoir. Les opposants, je les ménage. Je les soutiens quand ils sont réprimés. Alpha Condé, je l’ai soutenu quand il a été injustement emprisonné par Lansana Conté. Cellou Dalein Diallo, je l’ai soutenu à partir du moment où il a été sauvagement réprimé au stade du 28-Septembre de Conakry [en 2009, au moins 156 personnes ont été tuées et 109 femmes ont été violées selon l’ONU, lors d’un meeting de l’opposition pour dire « non » au maintien au pouvoir de Moussa Dadis Camara, NDLR]. Je continue de le soutenir parce que je considère qu’il est victime de manigances électorales et de stigmatisation malsaine.

Alpha Condé avait été critiqué pour avoir joué sur les divisions ethniques, cherchant le soutien de Malinké ou de Soussous, et stigmatisant les Peuls, la communauté de son adversaire Cellou Dallein Diallo. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Il y a eu des tentatives pour diviser les Guinéens, tribaliser le débat politique. Mais ça ne marche pas. Au niveau de la société, le tribalisme ne peut pas prendre, car il n’y a pas d’ethnie dans ce pays. Il n’y a pas une seule ethnie pure. On est brassés depuis le début, c’est-à-dire depuis l’empire du Ghana. Nous sommes tous des fils de Sarakollés !

Malgré tout, les tentatives de récupération se poursuivent. À son arrivée au pouvoir, Alpha Condé a favorisé les Malinké (la ville de Kankan à elle seule recevait jusqu’à 50 % des financements publics). Mais les Malinké l’ont lâché. Il a ensuite essayé avec les Soussous. Et maintenant, on voit que le gros de cette somme va vers le Fouta Djalon. Il tente de récupérer la communauté peule. Vous voyez la malhonnêteté ! Au lieu de faire une politique nationale de développement structurée, une politique d’intérêt national, il joue sur les divisions, à des fins purement électoralistes. Parce qu’Alpha Condé n’aime ni les Peuls, ni les Malinké, ni les Soussous, ni les Guerzés… Il n’aime que lui-même.

Au Mali voisin, dans le contexte de la guerre et de l’incursion de groupes islamistes radicaux, les conflits interethniques entre Peuls et Bambaras, ou Peuls et Dogons ont pris une tournure plus violente ces dernières années, et des Peuls ont aussi rejoint ou initié des groupes armés. Peut-on parler d’une question peule ?

Oui, la question peule se pose. Partout dans le monde, le conflit éleveurs-agriculteurs est récurrent. Cette question-là était sous-jacente. Le Mali, comme tous les pays africains, a été très mal dirigé. On dit que le Mali est mandingue. Ce qui est faux. Le Mali, depuis toujours, est multiethnique et divers. Il y a des siècles que Peuls, Songhaï, Malinké, Touareg, Bambaras, Dogons, Soninkés, etc. partagent ce territoire Et je vous assure que la concorde et la fraternité ponctuent l’histoire de ce grand pays bien plus que la méfiance et la discorde. Savez-vous, par exemple, que c’est dans la cour de Mansa Souleymane (qui a régné au moment où le Mali se trouvait à son apogée) que se réglaient les conflits entre les différents clans touareg ? La voilà, la différence majeure entre nos rois d’avant et ceux d’aujourd’hui : il n’y avait pas les Touareg d’un côté et les Mandingues de l’autre. Les conflits entre Touareg, ou entre Peuls (deux peuples nomades) étaient très fréquents. Mais cela se réglait au niveau du pouvoir central. Or, le Mali actuel semble avoir décidé que le pays s’étendait de Bamako à Ségou. Au Nord, plus rien. Pas de Peuls, pas de Songhaï, pas d’Arabes, pas de Touareg ? Et pourtant, ils sont là, depuis des siècles et des siècles. Depuis toujours. Tombouctou, qui est une ville de Touareg à l’origine a su accueillir des populations venues des quatre coins du monde musulman : les Noirs comme les Arabes, les Turcs comme les Berbères.

L’État malien doit intégrer tout le monde, traiter tous ses enfants exactement avec le même amour. Car ceux qui se sentiront abandonnés seront tentés par les vents mauvais du djihadisme et de l’ethnocentrisme. Gérer un peuple, c’est d’abord gérer sa mémoire collective. Et Dieu sait si la mémoire collective malienne est fabuleuse !

Si vous deviez poursuivre aujourd’hui l’histoire de Peuls, où nous emmènerait-elle ?

J’irais dans le monde entier. Car les Peuls sont ce que Léopold Sédar Senghor appelait « les hommes aux longues jambes ». Des hommes qui marchent. Et il n’y a pas un pays au monde aujourd’hui où vous ne trouvez pas des Peuls venus de Guinée (surtout). Au Danemark, en Suède, en France en Belgique, en Suisse, en Argentine, en Chine, au Maghreb, au Moyen-Orient, aux États-Unis, au Canada, en Russie, au Japon… Ils sont partout. Ma famille est dispersée aux quatre coins du monde. J’ai des neveux mexicains, ivoiriens, slovènes. J’ai une tante estonienne. L’un de mes beaux-frères est allemand, l’autre, centrafricain… Mais il n’y a pas que les Peuls dans mon roman. Les Peuls n’ont jamais vécu seuls. Ils ne le peuvent pas : ils sont dépendants. Le Peul est un éleveur à l’origine. Il n’avait que la vache, le lait, la peau, le fumier. Ce sont les autres qui avaient le riz, le fonio, les étoffes, l’indigo, l’ivoire et l’or. Il a donc bien fallu échanger. Et aujourd’hui encore les uns ne peuvent pas vivre sans les autres. On est définitivement interconnectés, on est obligés de vivre ensemble. Dans le bien comme dans le mal. Dans la paix comme dans la guerre. Et même s’il y avait deux ou trois autres guerres, on continuerait de vivre ensemble. Rien ne peut pas nous séparer. J’ai leur sang, ils ont le mien.

Vous avez reçu en juin 2017 le Grand Prix de la francophonie de l’Académie française, qu’est-ce que cela représente pour vous ?

L’écriture est un travail pénible et ingrat. L’angoisse de la page blanche est mortelle. L’écrivain a besoin d’être de temps en temps incité à poursuivre. Surtout à mon âge !

Mohamed Béavogui, seul Guinéen cité en 2017 parmi les « 100 personnalités qui transforment l’Afrique »

Mohamed Béavogui, Directeur général d’African Risk Capacity (ARC), est le seul Guinéen cité dans ce classement annuel établi par Financial Afrik

Comme chaque année, Financial Afrik, un média multi-support spécialisé dans l’information financière en Afrique, révèle la liste des « 100 personnalités qui transforment l’Afrique ». Au compte de cette édition 2017, un seul Guinéen figure parmi toutes ses personnalités, a-t-on appris.

Il s’agit de Mohamed Béavogui, Directeur général d’African Risk Capacity (ARC), une institution spécialisée de l’Union africaine pour aider les Etats-membres à mieux planifier, préparer et répondre aux catastrophes liées aux conditions météorologiques.

Pressenti en 2007 pour être Premier ministre de la Guinée, M. Béavogui est un expert dans le domaine du financement agricole élu premier Directeur général de la mutuelle panafricaine de gestion des risques (ARC). Il est reconnu par le magazine Financial Afrik comme étant l’homme qui a concrétisé le déploiement de cet organisme. Se faisant remarquer dans de grands sommets tels que les précédentes Conférences des Parties sur le Climat (COP), à la tête de l’ARC depuis 2015, il a apporté des efforts innovants pour augmenter l’accès à l’assurance contre les risques climatiques et aussi, aider au lancement de l’investissement dans la résilience climatique en Afrique de l’Ouest.

Par cette nomination, on estime que Mohamed Béavogui est un homme capable de mutualiser les moyens des pays africains face aux catastrophes d’ordre climatique.

Du haut de ses 25 ans d’expérience internationale dans le développement (FIDA, UNOPS, FAO…), M. Mohamed Béavogui est titulaire de plusieurs diplômes obtenus à l’Université Polytechnique de Saint-Pétersbourg et celui de Gamal Abdel Nasser de Conakry avant de bénéficier d’une formation de cadre supérieur à Kennedy School (HKS) de l’Université de Harvard.

 

 

Guinée: le Gouvernement offre 36 mille blouses et autres accessoires au personnel de santé

Ce don du gouvernement guinéen aux professionnels de la Santé, via la Fédération Syndicale Professionnelle de la Santé, vise à améliorer le système sanitaire du pays, selon le ministre de la Santé Dr. Abdourahamane Diallo

 

Le ministre de la Santé, le Dr. Abdourahamane Diallo a procédé à la remise officielle des blouses destinées aux agents de la Santé. Ce don du gouvernement guinéen aux professionnels de la Santé, via la Fédération Syndicale Professionnelle de la Santé, vise à améliorer le système sanitaire du pays, conformément à la vision du chef de l’Etat. Et, la remise a été effectuée ce mercredi, 20 décembre 2017, à la Pharmacie Centrale de Guinée (PCG), a constaté Guineematin.com, à travers un de ses reporters.

Depuis son arrivée à la magistrature suprême de notre pays, en 2010, le président de la République, le professeur Alpha Condé a fait du secteur de la santé une de ses priorités. C’est dans ce sens que ces blouses et autres accessoires de travail ont été octroyés au personnel de la santé.

Selon le Dr. Sékou Condé, directeur national des établissements hospitaliers et de l’hygiène hospitalière, « en 2006, puis en 2007, la Fédération Syndicale Professionnelle de la Santé avait demandé de prendre en compte un certain nombre de facteurs permettant l’amélioration les conditions de travail dans les structures. Et, parmi ces revendications, figuraient la mise à disposition des agents de santé d’un certain nombre d’éléments, dont les blouses, qui sont des facteurs de protection, mais aussi des éléments d’identification pour une activité qui se veut noble, dans un environnement où la distinction doit être faite entre les prestataires et les usagers », a-t-il rappelé.

A en croire Dr. Sékou Condé, des efforts ont commencé progressivement. Mais, c’est avec l’élection du professeur Alpha Condé que des instructions fermes ont été donnés pour que les dispositions inscrites dans le protocole d’accord se concrétisent. « Aujourd’hui, je me réjouis de l’organisation de cette cérémonie. Mais, au-delà de la remise, ce qui est surtout important, et que les bénéficiaires m’ont chargé de dire, ils apprécient à sa juste valeur le partenariat qui va se sceller aujourd’hui de façon forte et durable entre le ministère de la Santé et la Fédération Syndicale Professionnelle de la Santé. En tout cas, pour ce qui nous concerne, en tant que structure chargée de la mise en œuvre de la politique du gouvernement, je puis assurer aux uns et aux autres que les professionnels de la santé mettront tout en œuvre pour mériter la confiance placée en eux et utiliser à bon échéant les outils qui ont été mis à leur disposition », a promis le directeur national des établissements hospitaliers et de l’hygiène hospitalière.

De son côté, le ministre de la Santé, le Dr. Abdourahamane Diallo a dit sa joie de se retrouver avec les camardes syndicalistes à l’occasion de la cérémonie de remise officielle de ces blouses. Selon lui, cette cérémonie prouve à suffisance « l’engagement du président de la République et de son Gouvernement dans l’accompagnement du secteur de la Santé. Comme monsieur le directeur des établissements hospitaliers l’a dit, et vous le savez mieux que moi, il y a une dizaine d’années, à la suite d’intenses négociations entre le syndicat et le Gouvernement, le gouvernement a décidé d’accorder le statut particulier aux professionnels de la santé. C’est ainsi qu’il a été demandé au ministère de la Santé de distribuer annuellement des blouses de travail aux agents de la santé. C’est dans ce cadre que nous sommes réunies ici aujourd’hui pour distribuer spécifiquement 15 000 blouses de manche longue, 21 000 blouses de manche courte, 8 400 bonnets à usage unique, 24 000 bavettes à usage unique, 10 000 tabliers, et 1600 bottes », a précisé le ministre.

A la demande du syndicat, le ministère de la santé a décidé de lui confier « intégralement la distribution des blouses », a dit Dr. Abdourahmane Diallo, rappelant la position du syndicat, « qui est un partenaire social important dans l’offre de soins de qualité dans les structures et de santé ».

Enfin, le ministre Dr. Abdourahmane Diallo estime que « cette mesure permettra donc de donner une meilleure visibilité à l’action entreprise et surtout de monter aux professionnels de santé qu’ils sont au centre des préoccupations du président de la République, du Premier ministre et de son gouvernement qui, aujourd’hui, ont pleinement conscience que le capital humain est déterminant pour la santé. Donc, mesdames et messieurs, je souhaite vivement que la distribution projetée se fasse dans d’excellentes conditions avec une remontée de tous les bordereaux de livraison des agents vers les structures, des structures vers le syndicat, et du syndicat vers le ministère de la Santé », a-t-il souhaité.

Guinée : campagne de vaccination de 3,4 millions d’enfants contre la poliomyélite

Le ministère guinéen de la Santé, Abdourahamane Diallo, a lancé ladite campagne lundi 18 décembre

 

Le ministère guinéen de la Santé, Abdourahamane Diallo, a lancé lundi une campagne de vaccination de 3,482 millions d’enfants contre la poliomyélite.

Cette campagne de vaccination de quatre jours vise les enfants de 0 à 59 mois, notamment dans les régions de Kindia, Faranah, Kankan et dans les cinq communes de la ville de Conakry.

De nos jours, grâce aux efforts consentis par le gouvernement avec l’appui technique des partenaires sanitaires tels que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la Guinée est parvenue à interrompre la transmission du virus de la poliomyélite.

Toutefois, selon le ministre de la Santé, en dépit des progrès enregistrés dans neufs districts sanitaires sur les 38 du pays, dont trois dans la ville de Conakry, la couverture vaccinale reste inférieure à 80%, alors que le taux recommandé est d’au moins 95%.