L’animateur du Mouvement le « renouveau » membre de Convergence de l’Opposition Démocratique (COD) en gestation vient de trancher.
Bah Oury qui s’est confié à notre rédaction a déclaré que l’actuel chef de file de l’opposition est isolé depuis longtemps. Dans cet entretien, cet acteur politique lève un coin du voile sur les ambitions de cette nouvelle coalition.
L’espace politique guinéen s’enrichit par la création d’une nouvelle plateforme dénommée Convergence de l’Opposition Démocratique (COD) qui rassemble l’UFR, le PEDN le PADES, le Renouveau, la GECI. Parlez-nous-en !
Il faut dire que les idées directrices de cette plateforme sont en train d’être recherchées, parce qu’il faut partager le plus largement possible, tirer les leçons du passé. Ensuite faire en sorte d’avoir une organisation suffisamment souple, ouverte, innovante pour rassembler le plus largement possible les forces positives du pays pour définir un autre contrat social et politique avec la population guinéenne.
Depuis 2010 on a assisté à la création de nombreuses de plateformes dans l’opposition mais qui n’ont pas fait long feu. Qu’est-ce qui garantit que celle-ci ne connaitra pas le même sort ?
C’est la raison pour laquelle, il faut bien réfléchir pour savoir pourquoi les autres plateformes n’ont pas permis de transformer dans le réel, les espoirs des populations. C’est la raison pour laquelle, il faut envisager les choses autrement. Bien sûr que c’est une tentative, on verra comment les choses vont se faire. Mais l’idée, c’est d’aller dans le sens d’un plus large rassemblement, d’une mobilisation des énergies et des intelligences au-delà de la définition d’un camp politique pour réconcilier la population avec l’engagement politique et pour engager le pays dans une voie qui lui permet d’avoir une plus grande stabilité institutionnelle et une plus grande convivialité dans les relations entre tous les acteurs politiques de tous les bords.
La création de cette coalition intervient dans un contexte de déchirement au sein de l’opposition. Comment comptez-vous faire adhérer les autres partis notamment ceux de l’opposition républicaine ?
Il y a un aspect extrêmement important qui se trouve dans les Lois de notre pays qui définisse les bords politiques de manière catégorique et radicale : opposition d’un côté et mouvance de l’autre. Lorsque vous voyez les schémas qui sont en cours dans les processus électoraux, dans les définitions des postes et responsabilités, il y a un clivage net entre opposition et mouvance. Alors que cette catégorisation ne répond plus à la situation politique du pays. Mais comme la Loi étant la loi, on ne peut pas déroger à cette règle. Il est de ce fait nécessaire de se cadrer dans le cadre du corpus légal actuel pour pouvoir être opérationnel. En d’autres termes, l’ambition et les idées pour l’avenir doivent évoluer pour changer même la façon de concevoir les choses. C’est-à-dire en faisant une dichotomie où il y a d’un côté l’opposition, de l’autre la mouvance. Il faut revisiter nos lois, nos habitudes, nos pratiques pour les adapter à un autre contexte politique qui doit être plus fraternel, convivial, innovent et plus porté vers la satisfaction des intérêts du plus grand nombre.
Beaucoup voient derrière la création de cette coalition qui rassemble Sidya, Kouyaté, Bah Oury, Ousmane Kaba, une volonté tacite d’isoler Cellou Dalein Diallo, l’actuel Chef de file de l’opposition. Qu’en dites-vous ?
Son isolement politique est déjà acté depuis très longtemps. Au point de vue institutionnel, il y a un statut du Chef de file de l’opposition. Si ce dernier n’est pas parvenu à rassembler toutes les oppositions dans le cadre de sa gouvernance, cela veut dire que de ce point de vue c’est un échec. Certains partenaires dans la constitution de cette nouvelle plateforme en ont tiré des leçons amères. C’est la raison pour laquelle ce que vous dites n’est pas exclu. Quelque chose se crée toujours par rapport à une défiance, par rapport à une autre chose qui avait existé auparavant. Donc, ceci explique cela.
N’est-ce pas là un handicap qui risque de fausser votre combat qui a besoin de toutes les forces ?
Toutes les forces sont largement représentées. Vous savez, je suis le fondateur de l’UFDG, je suis le premier vice-président de l’UFDG. Donc, la démarche politique que j’engage dans le cadre actuel, nonobstant les contentieux judiciaire en cours, prouvent qu’une grande majorité des militants de l’UFDG sont engagés avec la nouvelle dynamique.