Foot : ce qu’il faut savoir de la Superligue africaine

La Confédération africaine de football (Caf) a dévoilé aujourd’hui les contours de la nouvelle compétition interclubs.Une Superligue, ça ne vous dit rien ? Bien sûr que oui ! En avril 2021, l’idée a été agitée en Europe par douze grands clubs parmi lesquels le Real Madrid, le FC Barcelone, Manchester United, Liverpool ou encore la Juventus.

Pour tirer davantage profit du foot business, ces grosses écuries ambitionnaient d’organiser une Superligue dont elles contrôleraient absolument tout. Mais l’Union des associations européennes de football (Uefa) a freiné des quatre fers pour éviter la mort assurée de sa compétition interclubs phare : la Ligue européenne des champions.

« Si certains choisissent la mauvaise voie, ils devront en supporter les conséquences », avait averti Gianni Infantino, le président de la Fédération internationale de football association (Fifa), en soutien à Aleksander Ceferin, le patron de l’Uefa.

Face à une pression terrible, les initiateurs du projet révolutionnaire ont finalement lâché prise sans totalement y renoncer. Paradoxalement, M. Infantino a lancé en Afrique la réflexion sur la création d’une Superligue. C’était en novembre 2019 à Lubumbashi, en République démocratique du Congo, à l’occasion du 80e anniversaire du Tout-Puissant Mazembe.

« L’idée serait de réunir les vingt meilleurs clubs africains capables d’engendrer des revenus à hauteur de 2,5 milliards d’euros sur cinq ans » , a expliqué le boss de la Fifa. Deux ans plus tard, la Confédération africaine de football (Caf), réunie au Caire (Égypte) en Assemblée Générale extraordinaire, se prononce en faveur de la Superligue puisque les 54 associations membres ont soutenu à l’unanimité la proposition.

Ce mercredi 10 août à Arusha, en Tanzanie, la Superligue africaine a été approuvée par le Comité exécutif de l’instance faîtière du foot continental lors de son 44e Assemblée Générale ordinaire en présence de Gianni Infantino.

En principe, la première édition se déroulera d’août 2023 à mai 2024. Le tournoi, de 197 matchs au total, mettrait aux prises 24 clubs de 16 pays. Les équipes participantes à la Superligue africaine se partageront 100 millions de dollars et le vainqueur recevra 11,5 millions de dollars.

« Grâce aux fonds de la Superligue africaine, nous avons l’intention de verser à chaque association membre un million de dollars par an. Nous allons également décaisser 50 millions de dollars pour le développement du foot des jeunes et des femmes et pour toutes les autres compétitions, afin de s’assurer qu’elles soient compétitives au niveau mondial », a déclaré Patrice Motsepe, président de la Caf.

L’enthousiasme prédomine du côté des clubs cibles. « Le football est une affaire de business et chaque fois qu’il y a plus d’argent, c’est très positif. Nous sommes très heureux que la Superligue africaine ait été lancée et nous avons hâte qu’elle commence l’année prochaine », a réagi Barbara Jaime Gonzalez, Directrice Générale de Simba Sports Club (Tanzanie). Jessica Motaung, Directrice marketing de Kaizer Chiefs (Afrique du Sud), trouve « excellente » la Superligue, mais attend « d’avoir plus de détails » surtout par rapport au mécanisme de financement d’une telle joute.

La Caf, convaincue que la Superligue « changera le visage et la compétitivité du football africain », s’engage « à adhérer et à se conformer aux meilleures pratiques mondiales en matière de gouvernance, d’audit, d’éthique, de transparence, de finances et de gestion ».

Sur le continent noir, les doutes subsistent comme en atteste le communiqué du Syndicat des footballeurs professionnels d’Afrique du Sud (Safpu, sigle anglais) : « il n’y a aucune preuve que la Superligue bénéficiera au foot en Afrique, à moins qu’elle ne profite à un très petit nombre et tout en diluant la valeur des ligues professionnelles considérées comme bénéfiques ».

En plus, il est à craindre que le fossé abyssal se creuse entre l’Afrique subsaharienne et l’Afrique du Nord où les clubs sont plus structurés et riches. Dès lors, ceux-ci dictent généralement leur loi en Ligue africaine des champions et en Coupe de la Caf.

Mali : 42 soldats tués dans l’attaque de Tessit

Le précédent bilan faisait état de 21 victimes dont 17 soldats et 4 civils.Les autorités maliennes annoncent un nouveau bilan de l’attaque du 7 août 2022 dans la commune de Tessit (nord-est) attribuée à des jihadistes. Selon un document officiel circulant, mercredi 10 août 2022, sur les réseaux sociaux, 42 soldats ont perdu la vie dans ces attaques qui ont visé les Forces armées maliennes (Fama) stationnées dans cette zone des trois frontières entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

Dimanche dernier, en début d’après-midi, les Fama indiquent avoir « réagi vigoureusement à une attaque complexe et coordonnée des groupes armés terroristes » à Tessit, dans le cercle d’Ansongo, à 1345 kilomètres à l’est de Bamako.

Des sources locales confient à APA que les combats auraient duré quatre heures à l’issue desquelles, les assaillants se seraient repliés.

Il n’y pas encore de revendication. Mais pour de nombreux observateurs, il n’y a aucun doute. C’est l’Etat islamique au Sahel. Le groupe jihadiste a été très actif dans la même zone depuis le début de l’année.

Le 21 mars dernier, l’armée malienne avait perdu quatre soldats dans une attaque revendiquée par l’Etat islamique au Sahel dans cette localité qui fait partie de la région des trois frontières, où se croisent le Mali, le Niger et le Burkina Faso.

Af’Sud : arrestation de 4.000 mineurs clandestins

La Nation arc-en-ciel a lancé une campagne contre l’orpaillage clandestin.L’Afrique du Sud engage le bras de fer contre les mineurs clandestins. Son ministre de la Police, Bheki Cele, a démenti, mercredi 10 août 2022, les accusations selon lesquelles les policiers vont perdre la bataille contre les mineurs illégaux connus sous le nom de « Zama Zamas » dans les sites miniers en difficulté des quartiers ouest de Johannesburg.

Au contraire, M. Cele a déclaré que ses agents avaient arrêté 4.000 personnes au cours de la campagne actuelle et qu’ils avaient intensifié leurs efforts pour lutter contre les mines illégales dans tout le pays.

« Mon gouvernement ne perd pas la bataille contre les activités criminelles liées aux Zama Zamas », a-t-il déclaré lors d’un débat diffusé sur une radio locale.
La campagne contre les mineurs illégaux a débuté il y a plus de trois semaines, lorsque des dizaines de « Zama Zamas » ont violé collectivement huit femmes qui tournaient une vidéo dans une décharge minière du canton de Kagiso.

La police avait d’abord arrêté au moins 80 personnes trois jours plus tard, et attend maintenant des échantillons d’ADN avant de les inculper de divers délits.

La Côte d’Ivoire initie une Journée de conservation des mangroves

En 20 ans, les forêts de mangrove ont régressé de 10% en Côte d’Ivoire.La première Journée de Conservation des mangroves ivoiriennes a vécu, mercredi 10 août 2022, sous l’égide de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à travers le projet Initiative Pêches Côtières en Afrique de l’Ouest (IPC-AO).

Elle s’est tenue à Niéga, dans le département de Sassandra (Sud-Ouest), en raison de la conservation de la mangrove dans ce village. Dr Yacoub Issola, de la Convention d’Abidjan, coordonnateur de la composante mangrove du Projet IPC-AO, a invité les localités abritant les mangroves à s’inspirer du modèle réussi de Niéga.

« Contrairement aux autres villages de Sassandra, Niéga est l’un des villages qui a pu conserver ses mangroves dans leur état naturel du fait de ses us et coutumes », ce qui a présidé au choix de ce village pour abriter la première édition de cette journée, a-t-il expliqué.

Il a souligné que la Journée internationale pour la conservation de l’écosystème de la mangrove vise à « encourager et témoigner notre reconnaissance aux populations locales pour leurs efforts pour la protection de cet écosystème unique, spécial et fragile ».

Abondant dans le même sens, Lamine Coulibaly, préfet de région du Gbôklè, préfet du département de Sassandra, a invité les femmes de sa circonscription administrative à contribuer à préserver les mangroves en mettant fin à l’utilisation des palétuviers pour le fumage de poisson.

Pour amener les populations de Niéga à poursuivre leurs efforts de conservation de la mangrove et maintenir le village propre, le Projet ICP-AO, leur a offert un important lot d’équipements d’entretien d’environ 132 articles.

Ces articles sont composés de brouettes, de poubelles, de bottes, de râteaux, de machettes et de pelles d’une valeur d’environ 3.500.000 F CFA. Un don remis en présence des autorités locales dont le directeur départemental du ministère des Eaux et Forêts, qui est la tutelle de gestion des mangroves.

Un atelier de restitution de plusieurs études sur les mangroves menées par le projet IPC-AO a été organisé en marge de cette célébration officielle, en présence d’une quarantaine de parties prenantes dont des pêcheurs à petite échelle et des femmes transformatrices de poisson.

Ces études réalisées sur la période 2000–2020 ont révélé que les forêts de mangrove ont augmenté de 2,72% sur les sites du Projet IPC-AO au Sénégal, alors qu’elles ont régressé de 10% en Côte d’Ivoire.

Parmi les facteurs de destruction, on a l’agriculture avec l’expansion des plantations des produits d’exportation, la construction des infrastructures (routes), l’urbanisation, et surtout la coupe abusive du bois pour des usages divers dont le fumage des produits de la pêche.

« Si rien n’est fait pour leur protection, toutes les superficies de mangroves vont disparaitre, et avec elles, toute la biodiversité qu’elles comportent », a alerté Dr Yacoub Issola.

Guinée : la dissolution du FNDC condamnée par plusieurs organisations

La dissolution du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) est une violation des libertés individuelles et collectives, selon des organisations de défense des droits humains et des mouvements citoyens africains.La junte guinéenne est passée à l’acte. Alors que des rumeurs couraient lundi soir sur les réseaux sociaux, le gouvernement de transition a sorti un arrêté mardi pour officialiser la dissolution du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC). Cet important collectif, fer de lance de la contestation contre l’ex-président Condé (2010-2021) et qui s’oppose depuis plusieurs mois à la junte au pouvoir en Guinée, préparait pourtant une manifestation le 17 août sur l’ensemble du territoire guinéen.

Mais pour le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, Mory Condé, l’arrêté de dissolution du FNDC « prend effet à compter de sa date de signature », c’est-à-dire samedi dernier. « Leur mode opératoire se structure par des actions violentes au cours de manifestations interdites, des attaques contre des individus qui ne partagent pas leur idéologie, et des actions ciblées contre les forces de l’ordre », a-t-il chargé avant de noter que « ce groupement de fait (…) provoque des manifestations armées sur les voies et lieux publiques, ayant les agissements d’un groupement de combats et de milices privées ».

Le gouvernement de transition précise que le FNDC, « mettant en péril l’unité nationale, la paix publique et le vivre ensemble, ne figure pas sur la liste des ONG en Guinée, ni sur la liste des collectifs d’association (…) et encore moins dans le répertoire des ONG agréées en République de Guinée ».

Un non événement pour le FNDC

Toutefois, le chargé de communication du collectif, Abdoulaye Oumou Sow, a refusé de commenter l’arrêté du ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation. « Nous ne nous sentons pas concernés », a-t-il dit à l’AFP, comme pour signifier qu’ils maintiennent leurs prochaines manifestations. Le FNDC avait suspendu ses mouvements de contestation pour une semaine, dont celui prévu dans tout le pays le 4 août, « à la demande expresse » du chef de l’État bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo, président en exercice de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Cette trêve avait pour « unique objectif de donner une chance à la médiation de la Cédéao pour trouver une issue favorable à la crise en Guinée », avait indiqué le collectif.

De son côté, Cellou Dalein Diallo, principal opposant guinéen sous l’ancien président Alpha Condé, a condamné la décision du gouvernement de transition en estimant que c’était « un coup dur porté à la liberté, la justice, la démocratie et la paix ».

En dehors de la Guinée, le bureau régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre a qualifié la dissolution du FNDC, un organisme dont le rôle « a été déterminant dans la promotion et l’avancement des droits humains en Guinée », comme « une grave atteinte aux libertés d’association et de réunion pacifique reconnues par la Constitution guinéenne ». Ainsi, cette ONG des droits humains « appelle les autorités à rétablir le FNDC et à garantir la liberté d’expression et d’association qui sont des droits consacrés par des conventions et traités internationaux relatifs aux droits humains que la Guinée a ratifiés, ainsi que par la Charte de la transition ».

Soutiens internationaux

Au Sénégal, le mouvement « Y’en a marre » a apporté également son soutien au collectif guinéen, fondé autour de coalition de partis, de syndicats et d’organisations de la société civile. Selon son coordonnateur, Aliou Sané, « le FNDC, comme tous les mouvements citoyens, tire sa légitimité du peuple guinéen. Il n’a donc besoin ni d’approbation ni d’autorisation pour parler au nom de ceux qui s’y reconnaissent ».

Ancien directeur régional d’Amnesty international pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, le Sénégalais Alioune Tine s’est insurgé aussi contre l’acte que vient de poser le chef de la junte guinéenne. « Mamadi Doumbouya vient de franchir un seuil critique dans la violation des droits humains avec la dissolution du FNDC. Ce que Alpha Condé n’a jamais fait. La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) et le Rapporteur Spécial de l’ONU sur la liberté d’expression doivent intervenir en Guinée », a-t-il souligné sur les réseaux sociaux.

Après avoir renversé le 5 septembre 2021 Alpha Condé, au pouvoir depuis 2010, le colonel Mamady Doumbouya s’est engagé à remettre le pouvoir aux civils dans un délai de trois ans. Le 1er août dernier, la Cedeao a appelé les acteurs politiques guinéens à s’asseoir autour d’une table pour « désamorcer la tension et convenir d’un calendrier et de modalités raisonnables pour le rétablissement pacifique de l’ordre constitutionnel ». Mais le FNDC estime que la junte refuse « de répondre aux nombreux appels au dialogue sur la transition ».

Le collectif, qui exige en outre la libération sans condition de tous ses militants arrêtés lors des dernières manifestations, reproche ainsi au pouvoir guinéen son « attitude de défiance chronique » vis-à-vis de la Cedeao, mais aussi sa « gestion unilatérale et autoritaire de la transition » et « l’usage illégal d’armes létales dans la gestion des manifestations ».

Présidentielle kenyane : Ruto et Odinga au coude à coude

Les résultats provisoires de l’élection présidentielle de mardi au Kenya annoncent une course serrée entre le vice-président William Ruto et le leader de l’opposition Raila Odinga, rapporte APA mercredi à Nairobi.Avec plus de 85% des résultats affichés, les deux hommes se tiennent dans un mouchoir de poche. Le vainqueur de la présidentielle doit recueillir plus de 50% plus une voix.

La Commission électorale indépendante (IEBC) devrait annoncer les résultats dans les trois prochains jours, selon certains de ses responsables.

Selon l’IEBC, le taux de participation de la présidentielle du mardi dépassait les 60%. La Commission salue le climat pacifique qui a prévalu lors du scrutin mais note des défaillances dans le dispositif du vote électronique lors du scrutin.

Plus de 22 millions de Kenyans étaient inscrits sur les listes électorales.

La corruption, le chômage et une économie en difficulté ont été les principaux thèmes de la campagne menée pendant des mois par les quatre candidats autorisés à se présenter à la présidence.

Deux autres candidats considérés comme des outsiders se sont également présentés à la présidence, à savoir David Waihiga Mwaure du parti Agano et George Wajackoyah du parti Roots du Kenya.

Le Nigeria menacerait de quitter la Cedeao

Le Nigeria menacerait de quitter la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qu’elle a contribué à fonder en 1975 pour promouvoir l’intégration économique, parce que l’Organisation n’embauche pas ses citoyens.Selon des rapports émanant du siège de l’organisation, basé à Abuja, la capitale fédérale du Nigeria, la nation la plus peuplée d’Afrique menace de se retirer si la gouvernance de l’Organisation n’est pas réformée.

Pourquoi ?

Des politiciens nigérians de haut rang affirment que les personnes qui travaillent au sein des structures de l’organisation se voient refuser des promotions.

Dans un scénario qui ne correspond pas à sa taille et à sa population (216 millions d’habitants) en Afrique de l’Ouest, le Nigeria dit avoir constaté avec frustration, du fait que ses candidats sont constamment « ignorés » pour des emplois qui devraient leur revenir au vu de leur mérite.

Les représentants nigérians au Parlement de la Cedeao ont fait cette menace après que certains dirigeants du bloc régional ont prétendument défié les directives leur demandant d’arrêter de recruter leurs proches et leurs amis à des postes de haut niveau.

The Vanguard a rapporté lundi que les législateurs nigérians ont fait référence aux énormes engagements financiers de leur pays envers l’organisme régional, malgré ses problèmes de sécurité interne.

Selon eux, il n’y a pas de retour sur investissement proportionnel pour le Nigeria dans la Cedeao pour tout ce que le pays a fait et continue de faire pour la région depuis sa création en 1975.

Le vice-président de la Chambre des représentants du Nigeria, qui est également le premier vice-président du Parlement de la Cedeao, Ahmed Idris Wase, aurait déclaré qu’il était devenu impératif que son pays revoie sa position sur la pertinence de rester au sein de la Cedeao.

« Si vous êtes dans un système, et vous n’obtenez pas de bons résultats, alors que vous y investissez votre argent, il est préférable de le quitter. Dans une situation où nous avons un déficit d’infrastructures et où nous sommes confrontés à des problèmes de sécurité, pourquoi devrions-nous continuer à investir notre argent là où il ne profitera pas à notre pays ? Oui, nous nous retirerons si nous n’obtenons pas le résultat souhaité », a déclaré M. Wase.

« Nous demandons justice non seulement pour les Nigérians, mais aussi pour l’ensemble de la communauté de la Cedeao. C’est ce que demandent les députés. Il y a quelques pays qui veulent diriger la Cedeao selon leur propre plan, mais nous ne tolérerons pas cela », a-t-il averti.

Le Représentant permanent du Nigéria auprès de la Cedeao, Musa Nuhu, avait déjà écrit au président du parlement régional, Sidie Mohamed Tunis, au sujet d’un scandale de népotisme présumé dans les recrutements au sein de l’organisation.

La lettre de M. Nuhu, datée du 20 juillet 2022, était intitulée « plainte officielle concernant le traitement injuste et la confirmation du personnel au Parlement de la Cedeao ».

Le ministère des Affaires étrangères du Nigeria, l’Assemblée nationale et la Présidence n’ont pas fait de commentaires sur ces allégations.

Suspension des recrutements

Les institutions du bloc ouest-africain ont été accusées par le Nigeria de « manipulations et de favoritisme en termes d’emplois et de promotions », dont les conditions ne sont pas strictement appliquées dans la plupart des cas, selon les sources.

Les allégations de népotisme sont si répandues au sein des institutions de soutien de l’organisation des 15 que des responsables de premier plan comme le président du parlement régional ne peuvent plus les ignorer ou rester réticents alors que les spéculations abondent.

Le Président du parlement de la Cedeao, Sidie Mohamed Tunis, a depuis annoncé que les recrutements dans les différentes institutions de l’organisation étaient temporairement suspendus pendant qu’un groupe d’experts vérifiait la justesse des allégations du Nigeria selon lesquelles certaines des personnes recrutées avaient bénéficié de favoritisme de la part de relations travaillant dans ces institutions.

Le panel devrait rendre ses conclusions dans quelques jours et Tunis a déclaré qu’entre-temps, le parlement de la Cedeao souhaitait faire savoir qu’il restait attaché aux principes protégeant les droits de tous les citoyens ouest-africains à trouver du travail dans ses différentes institutions lorsque des postes sont disponibles.

Mais le Nigeria peut-il se permettre de quitter Cedeao dont le siège se trouve dans son pays (Abuja) et qu’il soutient depuis sa création ?

De nombreuses personnes avisées affirment que la menace de quitter le bloc n’est qu’une stratégie utilisée par la deuxième plus grande économie d’Afrique pour tester son influence au sein du bloc et forcer les autres membres à respecter son potentiel inégalé en tant que membre important du bloc.

Sujet de campagne ?

D’autres cadres de l’Organisations des autres pays membres, estiment que ces allégations relèvent de la « politique du dessous de la ceinture », à un moment où le Nigeria est pris dans la fièvre des élections pour désigner le successeur de Muhammadu Buhari à la présidence du pays l’année prochaine.

Le rapport du journal Vanguard cite les réactions des députés de la Cedeao qui accusent leurs homologues nigérians de déformer les faits et de bluffer pour s’attirer les faveurs de l’électorat nigérian avant les élections générales de l’année prochaine.

Le chef de la délégation libérienne au parlement régional, Edwin Snowe, a déclaré que ceux qui ont fait ces allégations font de l’obstruction pour impressionner les Nigérians avec un œil évident sur les élections.

Il a averti les législateurs nigérians de ne pas jeter des calomnies inutiles sur le Parlement et son président en déformant les faits.

« La Cedeao est fondée sur la solidarité ; il n’y a rien qui rende la puissance juste dans la communauté. La délégation nigériane qui remet en cause le processus de recrutement déforme les décisions qui émanent de la plénière. Je comprends que nos frères se présentent aux élections et parfois ils font de l’obstruction parce qu’ils veulent le vote et le soutien de leurs circonscriptions électorales pour sentir qu’ils représentent les intérêts du Nigeria au Parlement. Mais nous ne permettrons pas que le Parlement soit utilisé comme un tremplin pour la réélection de politiciens », a-t-il averti.

Le Nigeria, en tant que membre fondateur du bloc, estime qu’il continue à jouer un rôle essentiel dans le succès des institutions de l’organisation, en apportant son poids aux efforts régionaux de médiation de la paix ou de résolution des crises politiques et sécuritaires dans la région, surtout ces derniers temps.

Sous l’égide de Lagos, la Cedeao a été créée en 1975 pour favoriser l’intégration économique de l’Afrique de l’Ouest – une région de 5.114.162 km2, une population estimée à 450 millions de personnes et un Pib de 675 milliards de dollars, selon une estimation de 2015.

Le Sénégal met au défi ses nouveaux députés et secourt ses inondés

Les quotidiens sénégalais parvenus mercredi à APA titrent principalement sur les chantiers qui attendent les nouveaux députés et le point sur les secours organisés par le gouvernement pour libérer les zones dakaroises inondées par les eaux de pluies.Sud Quotidien titre sur « ces grands défis de la 14ème législature », notant que les nouveaux députés ont du pain sur la planche sur des questions comme la promotion de la bonne gouvernance et la reddition des comptes. Si Birahim Seck de l’ONG Forum Civil les invite « à débloquer les dossiers sous le coude du président de la République », le professeur Ngouda Mboup de l’Université Cheikh Anta Diop « exige l’évaluation des plans Orsec qui devrait être l’un des premiers chantiers législatifs ».

A propos de la succession de Moustapha Niasse à la tête de la présidence de l’Assemblée nationale, Walf Quotidien note que la candidature de l’ancienne Premier ministre Aminata Touré, tête de liste de la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (unis pour un même espoir) aux élections législatives du 31 juillet dernier, constitue une « équation ». Le journal évoque le « lourd contentieux » qu’elle entretient avec le Parti démocratique sénégalais (PDS) sur la condamnation de Karim Wade par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), alors qu’elle était ministre de la Justice à l’époque.

Aujourd’hui, le PDS est le fer de lance de la coalition Wallu Sénégal (libérer le Sénégal), qui a raflé de nombreux sièges de députés aux dernières législatives, alors que la coalition au pouvoir, qui s’est retrouvée avec une majorité relative de 82 députés, espère une reconstitution de la famille libérale pour avoir la majorité absolue à l’Assemblée. Toutefois, Walf Quotidien indique que « le piège du vote par bulletin secret » pourrait être fatal à celle qui est surnommée Mimi Touré.

Sur la nomination d’un nouveau gouvernement, attendue depuis longtemps, EnQuête note que le président Macky Sall a lancé « l’horloge politique » à 18 mois de la fin de son mandat, et donc de la prochaine élection présidentielle. « Macky contre la montre », estime le journal, notant que le chef de l’Etat est « face aux dilemmes politiques ».

Sur les dernières inondations de Dakar, L’Observateur note que la capitale sénégalaise « appelle toujours +eau+ secours » même si « plus de 1,4 million de mètres cubes d’eau ont été déjà évacués ». Ce résultat, explique Vox Populi, est dû au déploiement du Plan Orsec vendredi dernier, le jour où de fortes pluies se sont abattues sur Dakar causant de fortes inondations, des pertes en vies humaines et matérielles. Ce plan d’urgence mobilise, à présent, « un dispositif de 380 hommes, 98 motopompes et électropompes », d’après le journal.

Agriculture, Covid-19 et égalité hommes-femmes au menu des quotidiens marocains

La récolte céréalière de 2022, la gestion de l’épidémie de coronavirus et le débat sur l’égalité entre hommes et femmes en matière d’héritage sont les principaux sujets traités par les quotidiens marocains parus ce mercredi.+L’Opinion+, qui évoque la récolte céréalière de 2022, relève une récolte « dérisoire » avec une production qui ne dépasse pas 34 millions de quintaux, chiffre largement inférieur à celui de l’année précédente où le Royaume avait réalisé une performance historique (103,2 MQ).

La publication précise que cette récolte est loin de répondre aux espérances des professionnels, encore moins aux besoins du Royaume en la matière.

Avec une chute aussi inquiétante de la récolte, il est certain que le Maroc n’aura d’autre choix que d’aller compenser les pertes sur le marché international, estimant que cette facture devrait être “plus salée” pour satisfaire les besoins du pays jusqu’à la fin de l’année, relève-t-il.

Quoiqu’il en soit, la sécheresse a montré que l’agriculture marocaine dépend trop de la pluie, d’où la nécessité d’un nouveau modèle plus résilient, suggère-t-il.

+Aujourd’hui Le Maroc+, qui commente la fin de la deuxième vague Omicron annoncée mardi par le ministère de la Santé, souligne la nécessité de “rester sur nos gardes” en maintenant “malgré tout et en toute circonstance un certain niveau de vigilance”.

Le quotidien indique que le Maroc a été l’un des pays à avoir réussi une “bonne stratégie de riposte” dès le déclenchement de la pandémie, faisant état d’une “bonne gestion”, qui a permis une “reprise assez rapide” de notre économie en limitant au grand maximum les pertes.

Il estime nécessaire de “maintenir le cap”, de “rester sur la même trajectoire” et de “préserver les acquis du Royaume obtenus jusqu’ici contre la crise”.

+L’Économiste+, qui s’intéresse au débat sur l’égalité entre hommes et femmes en matière d’héritage, écrit que selon une enquête de L’Economiste-Sunergia, 66% des personnes interrogées pensent que les femmes doivent travailler au même titre que les hommes en dehors du foyer, alors que 63% des sondés s’opposent à l’égalité en matière d’héritage.

La publication estime que des milliers de femmes et de jeunes filles restent “sous le joug des pressions patriarcales et rétrogrades”, soulignant que face à cela, certains parents tentent, tant bien que mal, de corriger la situation, mais qu’ils ne constituent pas une majorité.

Le journal que “la plus grande bataille” sera “sans aucun doute” celle des mentalités, afin d’”espérer en finir avec cette fameuse féminisation à géométrie variable”.

Maroc: les quatre grandes priorités du projet de loi de finances 2023

Le projet de loi de finances (PLF) au titre de l’exercice 2023 fixe quatre grandes priorités, considérant les orientations royales contenues dans le discours du Trône et reflétant les engagements du programme gouvernemental, selon la note de cadrage dudit projet adressée par le Chef du gouvernement aux départements ministériels.Il s’agit de renforcer les bases de l’Etat social, de relancer l’économie nationale via l’appui à l’investissement, de consacrer la justice spatiale et de récupérer les marges de manœuvre financières pour garantir la durabilité des réformes, précise cette note.

“Le monde vit depuis 2020 des crises successives, avec l’apparition de la pandémie du covid-19 et ses répercussions sanitaires, économiques et sociales mondiales. Le Maroc, sous la conduite éclairée et visionnaire de SM le Roi Mohammed VI, a réussi à surmonter ces crises et limiter ses impacts à travers une politique proactive et efficace”, fait savoir la même source.

Et d’ajouter que cette politique a permis de préserver la stabilité de la situation pandémique, le soutien aux ménages et entreprises touchés, en plus du lancement de grandes réformes relatives à la généralisation de la protection sociale et la relance de l’économie nationale via la création du Fonds Mohammed VI pour l’Investissement et la réforme du secteur public.

Ces mesures ont eu un impact positif sur la situation macroéconomique du Royaume, le taux de croissance ayant atteint 7,9% à fin 2021. Une tendance qui s’est poursuivie au début de l’année 2022, à travers la réouverture des frontières nationales en février dernier, ce qui a permis à plusieurs secteurs économiques comme le tourisme et le transport aérien de reprendre progressivement leurs activités.

Toutefois, avec ces prémices de la relance économiques et avant la rémission des effets économique et sociaux de la crise sanitaire mondiale, une crise de hausse des prix a vu le jour à l’échelle internationale, laquelle a pris davantage de l’ampleur suite au déclenchement de la crise russo-ukrainienne au début de 2022, constituant un fort choc à l’économie mondiale, dans le sillage des pressions inflationnistes qui a touché aussi bien les économies avancées que celles émergentes.

Les taux d’inflation ont atteint, au premier semestre de 2022, des niveaux sans précédent dans la majorité des pays, en raison de la hausse des prix des produits alimentaires et des matières premières et énergétiques.

Parallèlement, l’année 2022 a été marquée par la rareté des précipitations, le Maroc ayant connu la crise de sécheresse la plus dure depuis 40 ans, avec ce que ça nécessite en termes de mobilisation pour soutenir les zones rurales touchées et l’intervention en urgence et avec l’efficacité nécessaire pour gérer la rareté de l’eau.

Covid-19: Fin de la deuxième vague Omicron au Maroc (ministère)

Le ministère marocain de la Santé et de la Protection sociale a annoncé, mardi, la fin de la deuxième vague Omicron, après deux semaines consécutives de niveau de vigilance « vert faible » de la circulation communautaire du Covid-19 et le début de la phase post-vague ou la quatrième période intermédiaire. »Le Maroc a connu une quatrième vague de la circulation communautaire du Covid-19 qui a duré 11 semaines et a atteint son apogée dans les deux semaines du 20 juin au 03 juillet derniers », a indiqué le coordonnateur du Centre national des opérations d’urgence de santé publique du ministère de la Santé et de la Protection sociale, Mouad Mrabet, dans sa présentation du bilan bimensuel de la situation épidémiologique (05 juillet au 08 août 2022).

La fin d’une vague épidémique ne signifie pas la fin de l’épidémie, a averti M. Mrabet, soulignant que la propagation du virus se poursuivra à un niveau faible avec la possibilité de la parution d’une éventuelle vague, mais pas imminente.

Dans le même contexte, il a été noté que les deux dernières semaines ont été marquées par une décroissance graduelle du niveau de la circulation du virus, a-t-il assuré, précisant que le taux de positivité des analyses est passé de 22,6% pendant la semaine de pointe à 3,2 % la semaine dernière, avec un indice de reproduction des cas qui se situe à 0,83.

Selon les derniers rapports du Consortium national de veille génomique, le mutant Omicron est toujours répandu avec deux principaux sous-mutants (BA.5 82,5%) et (BA.2 10,5%), contre 7% pour les autres sous-mutants, a-t-il relevé.

Concernant les autres indices, M. Mrabet a fait état d’une baisse de 76% du nombre de cas graves ou critiques dans les services de réanimation pour s’établir à 999 cas pendant cette 4ème vague, contre 4.201 qui ont été admis pendant la même période durant la 1ère vague d’Omicron. Ce résultat est dû au fait que les citoyens acquièrent une immunité naturelle et vaccinale contre les cas graves et critiques, a-t-il argué.

Un total de 931 cas graves dus à la Covid-19 a été évité pendant la vague actuelle et ce grâce à la campagne nationale de vaccination, a-t-il relevé, citant les données du Centre d’opérations d’urgence de santé publique relevant du ministère.

Concernant les cas de décès, ils ont atteint 182 au cours de cette vague, contre 1.182 durant la 1ère vague d’Omicron, soit une baisse de 85% par rapport aux deux vagues.

Pour ce qui est de la campagne nationale de vaccination, le taux des personnes ayant pris la dose de rappel a atteint 18,3%, alors que près de 30.000 personnes en ont reçu la 4ème dose, précise-t-on.

Le responsable sanitaire a réitéré l’appel à l’ensemble des citoyens âgés de 60 et de 18 ans et plus, ainsi que les personnes atteintes de maladies chroniques à recevoir la dose de rappel, six mois après avoir reçu la 3ème dose, exhortant les personnes qui présentent des symptômes respiratoires à porter le masque et à cesser toute activité professionnelle ou sociale, tout en se rendant aux établissements de santé pour diagnostic et traitement approprié.

Oscars 2023 : le Maroc en quête du film qui le représente

Le Centre Cinématographique Marocain (CCM) a lancé un appel à projet afin de sélectionner l’unique film marocain qui représentera le Royaume, dans la catégorie du long-métrage international, lors de la 95ème cérémonie de la prestigieuse compétition des Oscars, organisée par l’Académie des arts et des sciences du cinéma (AMPAS), et prévue le 12 mars 2023 à Los Angeles.La commission du CCM se réunira, en septembre, afin de choisir le long métrage qui représentera le Maroc lors de la prochaine édition de cette grand-messe du 7e art. Les films soumis à la commission devraient répondre à un certain nombre de critères. 

Pour être recevable, le film doit durer plus de 40 minutes, être produit en dehors des Etats-Unis dans une langue dominante étrangère, autre que l’anglais. Les films en question doivent notamment faire l’objet d’une exploitation commerciale dans les salles de cinéma au Maroc, entre le 1er janvier et le 30 novembre 2022, pendant au moins sept jours consécutifs. 

Les auteurs de longs métrages d’animation et documentaires peuvent également soumettre leurs candidatures avant le 19 août 2022, date de clôture de l’appel d’offres.

Alassane Ouattara et Macky Sall ont-ils comploté contre le pouvoir à Bamako?

Dans la foulée de l’arrestation à Bamako de 49 ivoiriens à Bamako, le mois dernier, Abidjan et Dakar ont été accusés de comploter contre les autorités de transition maliennes. Aliou Sall, frère cadet du président sénégalais est cité comme acteur central dans cette affaire. Enquête exclusive.Que s’est-il vraiment passé le Dimanche 10 juillet à l’aéroport international Président Modibo Keita de Sénou, près de Bamako? Ce jour-là, la cinquantaine de soldats ivoiriens qui s’étaient présentés aux autorités de la principale plateforme aéroportuaire du Mali, avaient-ils essayé d’entrer illégalement sur le sol malien,  avec « le dessein funeste de briser la dynamique de la refondation et de la sécurisation du Mali, ainsi que du retour à l’ordre constitutionnel », selon les  mots du gouvernement malien?
Pour les autorités de transition au pouvoir à Bamako, il n’y a pas de place au doute: ces soldats ivoiriens ne sont rien d’autres que des « mercenaires », car n’ayant pas réussi à montrer des preuves attestant de la légalité de leur présence sur le sol malien.

Dès le lendemain de la première sortie des autorités maliennes sur cette affaire, le chef de l’Etat Ivoirien, Alassane Ouattara a convoqué une réunion du Conseil national de sécurité pour exiger la libération sans délai de ses militaires. Le gouvernement ivoirien affirme que ces soldats sont inscrits dans l’effectif de l’armée et se sont trouvés au Mali dans le cadre du dispositif des éléments nationaux de soutien (NSE). Un mécanisme de l’Onu qui permet aux pays contributeurs aux troupes des missions onusiennes de maintien de la paix, comme celle présente sur le territoire malien, la Minusma, de disposer d’un appui logistique.
La veille, Olivier Salgado, porte-parole de la Minusma à Bamako, est intervenu, dans un fil de discussion sur son compte personnel du réseau social Twitter, renforçant indirectement la thèse ivoirienne. Selon lui, les soldats ivoiriens ne sont certes pas des « casques bleus », surnom des militaires onusiens. Mais « leur relève aurait été communiquée aux autorités nationales ». En raison de cette sortie, le fonctionnaire onusien a été prié par les autorités de Bamako de quitter le Mali dans un délai de 72 heures.

Aliou Sall, frère du président sénégalais  

L’affaire aurait pu rester une histoire classique de tension diplomatique entre deux pays voisins, surtout qu’aux premières heures ayant suivi l’arrestation des soldats ivoiriens l’idée a circulé comme comme quoi cette affaire n’était vraisemblablement  qu’un coup de pression de Bamako pour obtenir d’Abidjan l’extradition de Karim Keita. C’est le fils du président malien renversé en août 2020 par les colonels qui dominent actuellement le pouvoir à Bamako et il était sous le règne de son père le patron de la commission de défense à l’assemblée nationale malienne que la justice de son pays accuse de malversations financières.

Mais l’affaire prend une tournure inattendue au sein des opinions et des chancelleries de la sous-région, lorsqu’une vidéo qui devient très vite virale sur les réseaux sociaux vient donner une version de faits qui dépasse largement les accusations du gouvernement malien.
Ce clip de 16 minutes 38 secondes est signé du célèbre avatar ivoirien Chris Yapi. Un compte anonyme très suivi en Afrique francophone depuis qu’au lendemain de la rupture en 2109 entre le président Alassane Ouattara et son ancien bras droit et dauphin constitutionnel, Guillaume Soro, il s’est fait connaître par une série de révélations inédites sur certains cercles du pouvoir Ivoirien. Depuis quelques temps, cependant, celui qui signe ses sorties par « Chris Yapi ne ment jamais » semble, de l’avis de plusieurs spécialistes, avoir moins d’informations de première main que de « fake News ».

Titrée « Comment Alassane Ouattara et Macky Sall s’enrichissent sur le sang des maliens », la vidéo de Chris Yapi, laisse penser que les présidents ivoiriens et sénégalais avaient tenté une opération de déstabilisation visant les autorités maliennes de transition issues des deux coups d’Etat d’août 2020 et mai 2021.
Pour justifier ses accusations, Chris Yapi fait d’Aliou Sall, frère cadet du chef de l’Etat sénégalais la pièce maîtresse de sa démonstration, en affirmant que la compagnie aérienne, Sahel Aviation Service (SAS) qui a transporté les 49 soldats ivoiriens interpellés et dont les installations dans la zone aéroportuaire de Bamako sont gardées par des unités ivoiriennes, est une « propriété de la famille Sall avec pour partenaire Alassane Ouattara ».

Chris Yapi avance que SAS a été créée par Aliou Sall lorsqu’il « brassait des milliards en tant que directeur général de la Caisse des Dépôts et de Consignations (CDC), gérant de la société pétrolière Petrotim Limited, administrateur et  actionnaire à la Banque de Dakar (BD) et maire de Guédiawaye (ville côtière, située au nord de Dakar)…».
Dans ces « révélations » de Chris Yapi, il y a des faits incontestablement vrais. Mais il y a aussi du faux. Beaucoup de faux.
Une recherche sur Dun and Bradstreet, une compagnie américaine fournissant des données commerciales et financières sur les entreprises dans le monde entier, permet de constater qu’il y a au moins quatre sociétés dénommées « Sahel Aviation service », avec des activités différentes les unes des autres et installées dans quatre pays distincts: Mali, Etats-Unis, Singapour et Afrique du Sud.
Le nom du frère cadet du président sénégalais n’apparaît nulle part dans les documents de ces compagnies. En revanche, un acte notarié établi à Dakar, indique que l’ancien maire de Guédiawaye a créé une compagnie aérienne dénommée  Sahel Aviation Sarl. Une homonymie nettement imparfaite avec Sahel Aviation Service ou SAS, la société impliquée dans l’affaire des 49 ivoiriens arrêtés à Bamako.

La déclaration notariée de conformité de l’entreprise fondée à Dakar par le frère du président sénégalais a pourtant été exhibée par Chris Yapi lui-même. On y apprend que Sahel Aviation Sarl a été créée en 2012 par Aliou Sall et un associé nommé Patrick Correa. Contrairement aux affirmations de la vidéo de Chris Yapi, à cette époque Aliou Sall n’était pas encore directeur général de la CDC à la tête de laquelle il n’a été porté qu’en 2017 avant d’en être évincé en 2019.
Contacté par Apa, Aliou Sall s’étonne que son nom soit associé à cette histoire. « Je suis totalement étranger à cette opération de transport de militaires ivoiriens au Mali. Je ne connais pas et n’ai jamais été en contact avec Sahel Aviation Service », se défend-il.
« J’avais créé en 2012 au Sénégal une société dénommée Sahel Aviation avec deux autres partenaires. Mes parts d’un montant de 333 000 francs, représentant 33% ont été gracieusement offerts à un de mes partenaires, Patrick Corréa en 2019, parce qu’il en avait la demande et parce que la société ne comptait aucune activité à cette date », ajoute-t-il.

Sur le site du bureau d’appui à la création d’entreprise (BCE), une entité de l’Agence pour la Promotion des investissements et grands travaux (APIX) du Sénégal, il est indiqué que Patrick Corréa est le gérant de Sahel Aviation Sarl dont le capital est de 1 000 000 francs CFA.

Un simple coup d’œil sur le site de la compagnie Sahel Aviation Service (SAS), aurait pourtant pu aider Chris Yaoi à être plus prudent. Selon son site, cette société a été fondée en 1988 et elle est basée à l’aéroport de Bamako.

Un document mis en ligne en 2015 par la compagnie aérienne privée sud-africaine, Cemair, consulté par APA News, apprend  davantage sur la compagnie SAS. Selon ce texte, celle-ci est en activité depuis 20 ans, se développant chaque année et acquérant une expertise dans les régions de l’Afrique de l’Ouest sous la direction de son président-directeur-général, Erik Van Der Gragt. Cependant, les opérations commerciales sont supervisées par son directeur général, Stefan Köhler, un ancien pilote allemand.
Au Mali, la compagnie est dirigée par une citoyenne ivoirienne d’origine béninoise, Agossou Concepte. Selon nos informations, elle occupe ce poste depuis un an après avoir été responsable de la flotte la compagnie de 2015 à 2021.

A ses débuts, SAS intervenait dans le transport de missions étrangères. « Aujourd’hui basée à Bamako, au Mali, elle est devenue un service d’affrètement, bien organisé qui opère pour les Nations unies, le Programme mondial alimentaire (PAM), la Croix rouge et diverses sociétés minières basées en Afrique occidentale », relate le magazine de la société sud-africaine Cemair.
Au départ, sa flotte était composée de 12 appareils dont 7 Beechcrafts 1900 D à double turbopropulseurs et 5 Beechrafts 1900 C à double turbopropulseurs. Actuellement, la compagnie dispose de 15 avions avec une moyenne d’âge de 28 ans, d’après l’association du transport aérien international (IATA), autorité de référence internationale dans le monde de l’aviation, y compris le fret qui est une activité légale réglementée par des conventions internationales et des accords régis par cet organisme.

C’est à bord d’un Embraer immatriculé ZS-BBI et d’un Antonov UR-CTH appartenant à SAS que, respectivement, les 49 soldats en tenue militaire et leur armement ont atterri à l’aéroport de Sénou.
Dans l’ordre de mission diffusé par le gouvernement ivoirien et dont Bamako conteste avoir reçu une copie lors du débarquement des militaires ivoiriens, on peut lire que Sahel Aviation Service est le transporteur de ce contingent censé être la relève du 7e détachement des éléments nationaux de soutien (NSE). Une note de la Minusma reconnait que les Ivoiriens ont été envoyés pour assurer la sécurité de la base des NSE allemands. En revanche, la mission onusienne nie être en connaissance d’un contrat entre l’Allemagne et des tiers pour la protection de la base allemande des NSE.

Ursula Von Der Leyen, ex ministre allemande de la Défense

Ce qui semble évident, c’est le lien entre Sahel Aviation Service et les forces armées allemandes. Le journaliste allemand, Thomas Wiegold, spécialisé sur les questions de défense écrit dans un article en date du 13 juillet que « le contingent allemand est hébergé avec d’autres partenaires multinationaux dans les locaux de la SAS », précisant que la « zone était gardée par des forces ivoiriennes pour le compte de la SAS.
Contacté par Apa News, Thomas Wiegold soutient que « l’entreprise est régulièrement utilisée par le contingent allemand de la MINUSMA tant à l’intérieur du Mali qu’à destination de Niamey ».
Le journaliste germanique évoque d’ailleurs le voyage effectué à Gao, au Mali, par Ursula Von Der Leyen, alors qu’elle était ministre de la Défense d’Allemagne. Elle a été transportée par SAS qui serait « à capitaux hollandais » selon un rapport d’information de la commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire de l’Assemblée nationale de France daté de 2019, sur l’externalisation du soutien aux forces en opérations extérieures, qui évoque ses connexions avec Dynami Aviation, une compagnie similaire française, qui a bénéficié de 40% de parts des 70,1 millions d’euros alloués par la France à quatre sociétés intervenant dans l’affrètement aérien entre 2015 et 2017.
Sollicitée par Apa News, la responsable de SAS au Mali n’a pas voulu répondre. 

Présidentielle kényane : jour de vérité pour Odinga et Ruto

Les 22,1 millions d’électeurs kényans sont appelés aux urnes ce 9 août 2022 pour les élections générales.Qui sortira vainqueur du cinquième scrutin présidentiel kényan ? Parmi les quatre candidats, le combat se joue surtout entre les deux principaux favoris : William Ruto et Raila Odinga.

Odinga (77 ans), qui en est à sa cinquième tentative, se présente sous la bannière de l’Alliance Azimio la Umoja (Quête d’unité), composée de près de dix partis. Le président sortant, Uhuru Kenyatta qui le soutient, estime que Raila Odinga met plus en avant les intérêts du pays. S’il est élu, Kenyatta fils a indiqué qu’il serait en paix pour lui remettre le « flambeau du pouvoir ».

Tout le contraire de son vice-président William Ruto (55 ans), le leader de l’Alliance démocratique unie (UDA, sigle anglais), avec qui il est en brouille depuis ses retrouvailles avec Odinga. Convaincu que son heure a sonné, William Ruto est décidé à briguer les suffrages des Kenyans même sans le soutien de la machine électorale du parti au pouvoir.

Beaucoup de ses proches ont démissionné du gouvernement pour venir renforcer son camp. N’ayant plus rien à perdre devant la machine Odinga – Kenyatta, Ruto compte sur les ralliements pour remporter la présidentielle.

Entre lui et Kenyatta, c’était avant tout une alliance de raison pour échapper à la Cour pénale internationale (CPI). Les deux figures politiques étaient condamnées en 2012 par la CPI pour les violences postélectorales de 2007 et 2008 qui avaient opposé les ethnies Kalenjin et Kikuyu faisant 1200 morts. Mais en 2013, ils s’allient et remportent la présidentielle contre l’opposant Raila Odinga, poussant quelques mois plus tard la CPI à prononcer un non-lieu en 2014 pour le président Uhuru Kenyatta puis en 2016 pour son vice-président William Ruto.

Mais les retrouvailles entre Kenyatta et le chef historique de l’opposition, Odinga, dès sa réélection en 2017, changent la donne pour William Ruto, qui perd l’appui de Kenyatta plus enclin à soutenir l’opposant d’hier devenu son allié, plutôt que son vice-président taxé « d’immature », et avec qui, les relations se sont dégradées au fil de son second et dernier mandat.

Uhuru Kenyatta et Raila Odinga symbolisent la rivalité de deux dynasties familiales qui règnent sur le pays depuis plusieurs décennies. Les Kényans perçoivent ces deux personnages politiques à travers « leurs pères » Jomo Kenyatta et Oginga Odinga qui ont fondé et dirigé le Kenya en 1964, respectivement en tant que président et vice-président.

Outre leur président, les Kényans vont également élire 290 députés, 47 femmes représentantes pour siéger à l’Assemblée nationale, 47 sénateurs, 47 gouverneurs de comté et 1.450 membres des assemblées de comtés. Conformément au Code électorale de ce pays d’Afrique de l’Est, les 46.229 bureaux doivent fonctionner de 06H00 à 17H00 locales (14H00 GMT).

Pourparlers tchadiens : le Fact boude l’Accord de Doha

Le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact), responsable de la mort au front d’Idriss Déby Itno, a quitté la table des négociations parce que le texte signé au Qatar « ne prend pas en compte (ses) revendications ».Ce lundi 8 août, le fils d’Idriss Déby Itno, Mahamat, actuellement chef de la junte qui dirige le Tchad, s’est entendu avec 42 groupes rebelles à Doha (Qatar) pour asseoir les bases du dialogue national prévu le 20 août prochain à N’Djamena et qui doit aboutir à l’organisation des élections.

L’accord, sanctionnant cinq mois de négociations sous l’égide du Qatar, prévoit notamment un cessez-le-feu permanent, la libération des prisonniers de guerre, l’engagement du Conseil national de transition à ne pas mener d’opérations militaires ou policières contre les groupes signataires sur le territoire tchadien ou dans les pays voisins et une entente sur la nécessité de désarmer les groupes rebelles et de les intégrer dans l’armée.

Mais cinq factions rebelles, dont la plus connue est le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact), ont refusé de parapher l’Accord de Doha. « Ce rejet est lié à la non prise en compte de nos revendications qui sont entre autres la parité des délégués au Dialogue national inclusif et souverain (Dnis), la mise en place d’un nouveau Comité du dialogue national inclusif (Codni), la libération des prisonniers à compter de la signature de l’accord, la modification de la charte
de la transition », a déclaré ce week-end Issa Ahmat, le porte-parole du Fact qui reste néanmoins « disponible pour négocier et résoudre la question tchadienne par le dialogue ».

Ce groupe a tué Idriss Déby Itno en avril 2021 dans des combats à l’arme lourde dans le Nord du Tchad. Le président avait endossé son costume de maréchal dans le but de guider l’armée face aux colonnes rebelles parties de la Libye voisine pour marcher sur N’Djamena.

L’Afrique du Sud lance une campagne de réhabilitation des routes

Le programme sera déroulé pendant seize mois.L’Afrique du Sud a lancé, ce lundi 8 août 2022, une campagne dotée d’un budget de 13,3 milliards de dollars pour réparer ses routes. Le top départ du projet, dont le nom de code est « Opération Vala Zonke », a été donné dans la ville de Vereeniging et fait partie d’une campagne de 16 mois visant à réhabiliter toutes les routes provinciales et municipales du pays, explique l’Agence nationale des routes.

« Les pneus sont si chers. S’ils pouvaient juste réparer les nids de poule pour les voitures ce serait bien », a déclaré un automobiliste mécontent lors du lancement par le ministre des Transports, Fikile Mbalula.

Mali : l’Etat islamique veut le départ de l’armée du Gourma

Une attaque jihadiste attribuée à l’Etat islamique a fait 4 morts parmi les soldats maliens, selon l’Etat-major général des armées.Les Forces armées maliennes (Fama) continuent de compter leurs morts. Dimanche 7 août 2022, en début d’après-midi, elles ont « réagi vigoureusement à une attaque complexe et coordonnée des groupes armés terroristes » à Tessit, dans le cercle d’Ansongo, à 1345 kilomètres à l’est de Bamako.

Des sources locales confient à APA que les combats auraient duré quatre heures à l’issue desquelles, les assaillants se seraient repliés.

Il n’y pas encore de revendication. Mais pour de nombreux observateurs, il n’y a aucun doute. C’est l’Etat islamique au Sahel. Le groupe jihadiste a été très actif dans la même zone depuis le début de l’année.

Le 21 mars dernier, l’armée malienne avait perdu quatre soldats dans une attaque revendiquée par l’Etat islamique au Sahel dans cette localité qui fait partie de la région des trois frontières, où se croisent le Mali, le Niger et le Burkina Faso.

Le groupe venait d’être promu province à part entière, après avoir été pendant trois années rattaché à l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest, placé sous l’autorité d’un « wali » (Gouverneur) nigérian.

Un peu plus d’un mois avant ce raid, les Fama ont perdu huit soldats en réponse à une embuscade du même groupe.

Selon une source sécuritaire, l’attaque du dimanche 7 août pourrait occasionner plus de victimes, même si un bilan officiel fait état de six morts. Il s’agit de quatre militaires et deux civils qui sont des adjoints au maire de Tessit.

L’objectif, sous la houlette du chef jihadiste Moussa Moumini, serait d’éliminer toute présence des Fama dans cette région et d’envoyer un message aux civils accusés de collaboration avec les forces de défense et de sécurité.

C’est un défi sécuritaire de plus pour les autorités de la transition déjà obligées de faire face à la volonté exprimée du Groupe de soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM), proche d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) de s’attaquer à Bamako et aux centres urbains, après son audacieuse offensive à la voiture piégée du 22 juillet contre le camp militaire de Kati, considéré comme le cœur du pouvoir malien représenté depuis le 21 mai 2021 par le Colonel Assimi Goita.

Maroc/Campagne céréalière: 34 millions de quintaux récoltés

La production définitive des céréales pour la campagne 2021-2022 est estimée à 34 millions de quintaux, soit une baisse de 67% par rapport à la campagne précédente qui avait enregistré une performance exceptionnelle de 103,2 millions de quintaux, indique lundi le ministère de l’Agriculture dans un communiqué.La superficie céréalière semée au titre de la campagne est de 3,6 millions d’hectares contre 4,35 millions d’hectares lors de la campagne précédente.

Par espèce, la production céréalière se présente comme suit : 18,9 millions Qx de blé tendre, 8,1 millions Qx de blé dur et 7,0 millions Qx d’orge.

La campagne agricole 2021/2022 a été caractérisée par une mauvaise répartition temporelle de la pluviométrie, avec près d’un tiers des précipitations qui ont eu lieu durant les mois de novembre et décembre et 53% du cumul pluviométrique qui a eu lieu aux mois de mars et avril, rappelle le ministère.

Cette campagne a enregistré une pluviométrie qui a atteint à fin mai 2022, 199 mm en baisse de 44% par rapport à la moyenne de 30 ans (355 mm) et une baisse de 34% par rapport à la campagne précédente (303 mm) à la même dates, indique la même source.

La très faible pluviométrie, voire son absence dans plusieurs régions du Royaume durant les mois de janvier et février, a engendré un retard de croissance des céréales et une baisse des rendements plus ou moins importante selon les régions, explique le communiqué, notant que les céréales en zones favorables se sont relativement mieux comportées suite aux pluies de la dernière décade de février, mars et début avril.

Le Mali prend d’importantes mesures pour atténuer l’inflation

La hausse généralisée des prix des denrées de première nécessité au Mali a motivé, dimanche 7 août, la tenue d’un conseil des ministres en session extraordinaire.Les Maliens sont fatigués. Vivant déjà sous une menace sécuritaire permanente, ils assistent depuis plusieurs semaines à une hausse « anormale et injustifiée » des prix du sucre, du lait en poudre, de l’huile alimentaire, du riz importé, entre autres. Cette situation s’est empirée « depuis la levée de l’embargo » de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), survenue il y a un mois. Certains acteurs, comme le Front Populaire Contre la Vie Chère (FPCVC), sont montés au créneau pour dénoncer l’impuissance de l’Etat.

Réuni hier en « session extraordinaire », le gouvernement de transition a décidé de prendre des mesures fortes pour soulager les populations. Face à ses collègues et le colonel Assimi Goïta, le président de la transition, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Mohamed Ould Mahmoud, a indiqué que « les prix convenus lors de la réunion du Conseil national des Prix du 06 avril 2022 ne sont pas respectés » par les commerçants.

« A titre illustratif, le prix du sucre importé fixé à 600 FCFA le kilogramme, prix plafond détaillant, est cédé aujourd’hui anormalement et de manière injustifiée jusqu’à 800 FCFA », a-t-il regretté, rappelant que le gouvernement avait accordé une subvention de 14 milliards de FCFA pour atténuer l’impact des crises liées à la Covid-19 et aux sanctions de la Cedeao sur les populations maliennes.

Ainsi, pour faire face à la nouvelle situation, le gouvernement a décidé de réaffecter les quantités subventionnées non exécutées au cordon douanier représentant au moins un mois et demi de consommation à d’autres opérateurs économiques. Cette réaffectation, en ce qui concerne le sucre, pourra être accompagnée éventuellement par l’allocation d’une quantité supplémentaire correspondant à environ un mois de consommation.

Pour obliger les commerçants à se conformer aux mesures édictées, il sera procédé aussi à la vérification de l’affichage obligatoire des prix des différents produits dans les lieux de commerce et au contrôle du respect des conventions et règlements en vigueur. Le gouvernement invite, en outre, la population à dénoncer systématiquement les cas de violation des prix des produits subventionnés en appelant aux numéros mis à sa disposition à cet effet.

Outre ces mesures, le Front Populaire Contre la Vie Chère (FPCVC) avait proposé, mardi dernier, au gouvernement de transition un plan de « quatre grands axes » pour réguler le marché au profit du consommateur malien et « éradiquer de manière progressive la cherté de la vie » dans le pays. « Le premier axe résout des problèmes d’exonération au Mali ; le deuxième axe pallie les problèmes d’entreposage au Mali ; le troisième axe se base sur la tierce détention des produits de première nécessité ; le quatrième axe est le warrantage, qui prend en compte la problématique de la rupture du marché en stock de céréales ; (mil, sorgho, riz, fonio etc.) », explique le FPCVC.

Secteur privé ivoirien : vers une revalorisation du SMIG

Le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, annonce des discussions entre le gouvernement et le secteur privé afin de revaloriser le Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) dans un contexte de conjoncture économique mondiale.« J’ai, donc, demandé au Premier ministre Patrick Achi d’échanger avec le secteur privé, en vue d’une revalorisation du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) dans les prochains mois », a dit M. Ouattara dans un message à la Nation, à l’occasion de la fête de l’an 62 de l’indépendance de la Côte d’Ivoire.

« Je lance un appel au secteur privé, afin que des efforts soient faits dans ce cadre pour améliorer le pouvoir d’achat de leurs salariés, notamment ceux ayant les salaires les plus modestes », a dit le président ivoirien.

Le chef de l’Etat ivoirien a pris également un décret portant revalorisation du salaire des fonctionnaires et agents de l’Etat, ainsi que des retraités.  Une mesure qui intervient dans le cadre de la lutte contre la cherté de la vie. 

En dépit des pressions inflationnistes observées et le ralentissement de l’économie mondiale, M. Ouattara a assuré que les perspectives économiques restent positives pour la Côte d’Ivoire.

« La poursuite des investissements et des réformes devrait nous permettre de connaître une croissance forte, d’environ 7% en 2022 et à moyen terme », a-t-il déclaré.

Dans ce contexte de cherté de la vie, le gouvernement ivoirien a repris les discussions, avec les organisations syndicales, pour faire le bilan de la trêve sociale 2017-2022 et conclure une nouvelle trêve sociale pour les cinq années à venir.

Alassane Ouattara justifie la « grâce » accordée à Gbagbo

Le président ivoirien Alassane Ouattara, a gracié son prédécesseur Laurent Gbagbo, sous le coup d’une peine de 20 ans de prison dans son pays, dans un souci d’apaisement.Le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, a annoncé a gracié l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et le dégel de ses comptes dans un discours à la veille de la fête de l’an 62 de l’indépendance du pays.

« Dans le souci de renforcer davantage la cohésion sociale, j’ai signé un décret accordant la grâce présidentielle à M. Laurent Gbagbo, ancien président de la République », a déclaré M. Alassane Ouattara, dans un discours diffusé à la RTI 1, la télévision publique.

Le président ivoirien a indiqué avoir également « demandé qu’il soit procédé au dégel de ses comptes et au paiement de ses arriérés de rente viagère ». Désormais, M. Gbagbo, ancien chef de l’Etat, bénéficiera de ce privilège.

Il a dit, ensuite, avoir aussi signé un décret accordant la libération conditionnelle au contre-amiral Vagba Faussignaux et au commandant Jean-Noël Abehi, condamné pour des infractions liées à la crise postélectorale de 2010.

« Par ailleurs, j’ai procédé à la signature d’un décret accordant une grâce collective à environ 3.000 de nos concitoyens condamnés pour des infractions mineures », a-t-il poursuivi. Une faveur présidentielle faite à une frange de détenus.

L’ex-chef de l’État ivoirien, Laurent Gbagbo, acquitté par la Cour pénale internationale (CPI) dans la crise postélectorale de 2010-2011, est rentré au pays, mais était sous une condamnation de 20 ans pour « braquage de la Bceao », la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest.

Economie et crise de l’eau au menu des quotidiens marocains

Le projet de loi de finances-2023 et la crise de l’eau sont les principaux sujets traités par les quotidiens marocains parus ce lundi.Evoquant le projet de loi de finances pour 2023 (PLF 2023), dont une note de cadrage a été signée par le chef de gouvernement, +L’Opinion+ écrit que dans ce projet, le gouvernement mise davantage sur l’investissement, dont une Charte dédiée vient de voir le jour, visant à encourager l’investissement privé à travers une batterie de mesures incitatives, dont des primes «sectorielles» et «territoriales », sans oublier les avantages fiscaux et douaniers, ainsi que les garanties de l’Etat en faveur des investisseurs étrangers.

Une orientation nécessaire, du moins pour la prochaine année législative, du moment que les pressions inflationnistes continuent leurs ravages et que les chaînes de production et d’approvisionnement mondiales sont toujours étouffées suite aux conflits géopolitiques en Europe et en Asie, relève le journal.

Le PLF 2023 se penchera également sur la consolidation de la justice territoriale, afin d’optimiser les résultats des investissements et des chantiers structurants lancés par l’Etat.

Car, durant les dernières années, le Maroc a investi près de 30% de son PIB, pourtant, il demeure incapable de générer une croissance digne des pays émergents, explique-t-il.

+Aujourd’hui Le Maroc+, quant à lui, souligne que le gouvernement est aujourd’hui « déterminé » à mettre en œuvre les chantiers stratégiques dans le cadre du PLF 2023.

De la couverture médicale et sociale à la poursuite des efforts pour la relance économique, en passant par l’activité selon le calendrier fixé des allocations familiales pour des millions d’enfants, sans oublier la réforme de l’administration et la réduction des disparités sociales et territoriales, le gouvernement place la barre très haut, estime la publication.

Le gouvernement compte poursuivre son train de réformes et la concrétisation des projets stratégiques, notamment le chantier royal en rapport avec la généralisation de la couverture sociale, relève-t-il, notant que le PLF 2023 pourrait être l’instrument gouvernemental par excellence afin d’atteindre tous les objectifs fixés par le pays, qui “dispose encore des moyens nécessaires pour relever de nouveaux défis”.

+L’Économiste+, qui revient sur la crise de l’eau dans le monde, estime que le monde vit une canicule “sans précédent”, mais dispose encore d’eau “dont il faudra gérer la moindre goutte avec parcimonie”.

“La sécheresse appelle à l’humilité, celle que nous avons perdue, et nous devrions changer notre rapport à l’eau”, préconise le quotidien, soulignant la nécessité de développer un modèle de gestion de la ressource au niveau mondial et mettre en place des lois martiales pour le respecter.

“Aujourd’hui, greens, piscines, arrosages de jardins sont déjà pointés du doigt, mais il sera nécessaire d’aller plus loin. Sinon, les exodes vont se multiplier”, ajoute-t-il.

Inondations et contrôle de l’Assemblée à la Une de la presse sénégalaise

Les quotidiens sénégalais parvenus lundi à APA titrent principalement sur les conséquences des fortes pluies de vendredi sur Dakar et les tractations du pouvoir pour le contrôle de l’Assemblée nationale.« Dakar souffre le martyre », indique Sud Quotidien, notant que les fortes pluies qui ont causé de nombreux dégâts ces derniers jours dans la capitale sénégalaise sont le fruit d’une « malgouvernance des inondations ».

Ce sont des pluies diluviennes qui se sont abattues sur Dakar vendredi dernier, souligne L’AS. Elles ont causé de terribles inondations qui ont coûté la vie à trois personnes, d’après Tribune. De nombreux Dakarois sont rentrés difficilement chez eux après avoir passé plusieurs heures dans de monstrueux embouteillages. Certains se sont rabattus sur le Train express régional (TER) qui a mis en place un « plan de transport exceptionnel pour soulager les Sénégalais », constate L’Observateur.

Tribune se demande « où sont les audits promis par Macky Sall » à propos du Plan décennal de lutte contre les inondations, mis en place dès son accession au pouvoir en 2012 avec un budget de plus de 700 milliards de FCFA. Toutefois, L’Observateur note que le chef de l’Etat est face à « une situation politico-sociale inédite », qualifiée de « black-août ». Une semaine après la perte de sa majorité absolue à l’Assemblée nationale, Macky Sall est ainsi face à une « double équation du temps et du contexte », indique le journal.

En politique, Tribune note que « Macky veut briser l’intercoalition Yewwi-Wallu (libérer et sauver) » qui a totalisé 80 députés lors des élections législatives du 31 juillet 2022. La coalition Benno Bokk Yakaar (unis pour un même espoir), avec juste 82 députés qui n’offrent qu’une majorité relative au président Sall, tente de trouver « une entente » avec Wallu Sénégal, une coalition de l’opposition formée autour du Parti démocratique sénégalais (PDS) de l’ex-président Abdoulaye Wade, pour contrôler l’Assemblée nationale.

Cependant, L’Observateur note que « le PDS déchire le projet de retrouvailles de la grande famille libérale ». « Personne ne passera par nous pour diviser l’opposition », promet Nafi Diallo, secrétaire nationale à la communication du parti de l’ancien chef de l’Etat sénégalais (2000-2012).

Carburant en Côte d’Ivoire : 500 milliards F CFA pour maîtriser l’inflation

Depuis début 2022, le gouvernement ivoirien subventionne les prix à la pompe.La guerre en Ukraine a perturbé le cours du marché des hydrocarbures. Pour amoindrir le choc, les États sont obligés d’appliquer des mesures sociales. En Côte d’Ivoire, « pour chaque litre de gasoil acheté à 615 F CFA, l’État contribue à hauteur de 469 F CFA. La subvention est de 285 F CFA pour chaque litre d’essence super vendu à 735 F CFA », a détaillé le président Alassane Ouattara hier samedi.

Dans son discours à la Nation, à la veille de la fête de l’indépendance, le dirigeant ivoirien a déclaré que les subventions sur les prix des produits pétroliers ont coûté à l’État environ 500 milliards F CFA durant l’année en cours. C’est pourquoi, les prix du carburant en Côte d’Ivoire figurent parmi les plus bas dans la sous-région.

En outre, « nous avons temporairement plafonné les prix de plusieurs produits alimentaires de première nécessité tels que l’huile de palme raffinée, le sucre, le lait, le riz, la tomate concentrée, la viande de bœuf et les pâtes alimentaires », a indiqué le chef de l’État ivoirien.

Par ailleurs, le gouvernement entreprend des réformes pour encourager le secteur privé national à investir dans les filières alimentaires, notamment la production de riz, de manioc, de banane plantain, de sorgho, de maïs et de soja.

« Notre objectif est d’atteindre la souveraineté alimentaire, c’est-à-dire nourrir nos populations essentiellement avec des productions agricoles ivoiriennes et à des prix accessibles », a soutenu Alassane Ouattara.

Fête de l’indépendance : retour du défilé en Côte d’Ivoire

L’an 62 de l’accession à la souveraineté internationale a été célébré ce dimanche dans la capitale politique et administrative Yamoussoukro.Située à 242 kilomètres au Nord d’Abidjan, la terre natale de Félix Houphouët-Boigny, le premier président de la République de Côte d’Ivoire, a accueilli les festivités de la fête de l’indépendance.

Pour les deux précédentes éditions, les autorités avaient choisi une commémoration sobre et restreinte au Palais de la République, à Abidjan, en raison de la Covid-19. Aujourd’hui, le défilé militaire et civil, tenu sur la Place Jean-Paul II, a vu la participation de 5731 personnes dont 4625 membres des Forces de défense et de sécurité.

Un détachement de l’armée libérienne a également paradé afin de magnifier et consolider la parfaite coopération entre les États-majors des deux pays. Les présidents George Weah du Liberia et Umaro Sissoco Embaló de la Guinée-Bissau, arrivés samedi soir à Yamoussoukro, ont pris part à cette célébration aux côtés de leur homologue Alassane Ouattara. Contrairement aux anciens chefs de l’État Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié pourtant invités par leur successeur.

Absent pour des « raisons personnelles », Bédié a quand même envoyé une délégation composée du Général Gaston Ouassenan Koné, de Georges Ezaley, de Coffi Léopoldine Tiezan, de Marie-Ange N’Dia et de Netro René.

Lors du traditionnel discours de veille d’indépendance, Alassane Ouattara a annoncé avoir signé un décret pour gracier Gbagbo, lever le gel de ses comptes bancaires et procéder au paiement de ses arriérés de rente viagère. Histoire « de renforcer davantage la cohésion sociale », a-t-il expliqué.

Acquitté par la Cour Pénale Internationale (CPI), l’opposant était toujours sous le coup d’une condamnation de 20 ans de prison pour le braquage de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’ouest (Bceao) pendant la crise postélectorale de 2010 – 2011.

Dans ce sens, le chef de l’État ivoirien a aussi pris un décret pour la libération conditionnelle du vice-amiral Vagba Faussignaux et du commandant Jean-Noël Abehi. En outre, environ 3000 Ivoiriens, emprisonnés pour des infractions mineures, ont été élargis selon le même procédé.

Agriculture : « l’Afrique doit trouver sa propre voie » (expert)

Cofondateur de Sowit, une entreprise qui met la technologie au service du développement de l’agriculture africaine, Hamza Rkha Chacham, dans un entretien accordé à APA en marge de la 8e Conférence annuelle sur la sécurité et la paix en Afrique tenue récemment à Rabat (Maroc), estime que le continent noir doit se démarquer.Quelles menaces le changement climatique fait peser sur l’agriculture africaine ?

Elles se situent à trois niveaux. Le premier, c’est une contrainte extrême sur les ressources naturelles. On le voit en Afrique du Nord, mais aussi en Afrique de l’Ouest. Au Sénégal par exemple, la zone des Niayes, une bande côtière allant de Dakar (Ouest) à Saint Louis (Nord), était plutôt bien pourvue en eau. Aujourd’hui, il n’y a plus là-bas un confort hydrique à cause de l’urbanisation galopante, de la consommation assez forte de la ressource en eau et du changement climatique.

Le deuxième niveau, c’est la capacité d’adaptation de l’agriculteur. Celui-ci a rarement été en position de cultiver dans ces conditions. Dans le passé, très peu d’agriculteurs ont fait face à des températures dépassant les 50 degrés. Par conséquent, la plupart d’entre eux ne savent pas comment réagir pour maintenir en vie leurs cultures. Il faut donc les aider à adopter de bonnes techniques et réflexes de culture dans ces conditions inédites.

Actuellement, la population de l’Afrique est en constante hausse. Il faut nourrir tous ces gens en intensifiant l’agriculture. Toutefois, cette stratégie nécessite plus d’intrants, d’engrais, de produits phytosanitaires… comme on le constate en Europe ou en Asie. Une agriculture qui consomme beaucoup de ressources et accentue le réchauffement climatique. Quelle doit alors être la voie du continent noir ? C’est là le troisième niveau, le plus important par ailleurs, de mon raisonnement.

L’Afrique doit faire quoi maintenant ?

S’adapter en trouvant sa propre voie en matière agricole. Certains agriculteurs du continent se sont déjà inscrits dans cette dynamique. Pourquoi cultiver du blé et non du sorgho ? Pourquoi planter 1000 manguiers par hectare quand 200 permettent de limiter la pression sur la ressource hydrique ? Pourquoi pratiquer la monoculture quand la diversification valorise de manière continue un champ ? Pourquoi renoncer à l’agroforesterie quand elle procure un microclimat favorisant la productivité des cultures végétales ? Voilà autant de questions qu’il faut absolument se poser.

En Afrique, il y a un manque de confiance, un déficit de financement et surtout un manque de compétitivité. Face à la concurrence des producteurs étrangers qui pratiquent le dumping économique (consistant à vendre à des prix inférieurs à ceux du marché local), qui bénéficient de subventions de leurs gouvernements et disposent suffisamment d’intrants, l’agriculteur africain n’aura jamais le temps d’affirmer cette voie-là. En privilégiant les produits importés souvent à moindres coûts pour les raisons tantôt évoquées, on limite les capacités de l’agriculture africaine.

Sur les 800 millions d’hectares cultivés en Afrique, seuls 12 sont équipés de réseaux d’irrigation. La moitié de ceux-ci se trouvent en Egypte, au Maroc et en Afrique du Sud. Dans les autres pays, moins mécanisés et avec un accès limité aux semences voire à l’information, c’est plus compliqué. Des efforts sont néanmoins faits pour rattraper le train afin d’atteindre l’autosuffisance alimentaire impossible à réaliser en quelques mois.

En attendant, la résilience semble être le maître-mot ?

La période de soudure, séparant la fin de la consommation de la récolte de l’année précédente et l’épuisement des réserves des greniers de la récolte suivante, est une souffrance dans de nombreux pays africains.

Ça risque de s’exacerber sur le continent du fait entre autres de l’insécurité, du changement climatique et de la lente diffusion des savoir-faire. Les populations, déjà aux limites de leurs capacités pour certaines, sont malheureusement appelées à être plus résilientes.

Au Sahel, la mise en œuvre de la Grande muraille verte ou de l’initiative alpha de l’Union Européenne (UE) et de l’Union Africaine (UA) visant à reverdir ce territoire aride tout en favorisant des projets de production végétale est relativement lente.

Situation dans la bande de Gaza: Le Maroc appelle à rétablir le calme

Le Maroc suit avec une vive inquiétude la grave détérioration de la situation dans la bande de Gaza, à cause du retour des actes de violences et des combats, qui ont causé des pertes humaines et des dégâts matériels, indique samedi le ministère des Affaires étrangères.Dans un communiqué, le ministère souligne que le Royaume du Maroc, dont le Roi Mohammed VI, préside le Comité Al-Qods, appelle à éviter davantage d’escalade et à rétablir le calme pour que la situation ne dégénère pas, épargnant ainsi à la région d’autres tensions qui compromettent les chances de paix.

Tout en réitérant ses positions constantes soutenant les droits du peuple palestinien, le Royaume du Maroc affirme que la solution durable au conflit entre les deux parties, palestinienne et israélienne, réside dans l’établissement d’un État palestinien indépendant vivant côte-à-côte avec l’État d’Israël dans la sécurité et la paix, conclut le communiqué.

Maroc : Le Festival du film de Tanger rend hommage à 5 professionnels du cinéma

La 22ème édition du Festival National du Film (FNF) de Tanger, qui se tiendra du 16 au 24 septembre, rendra hommage à cinq professionnels du cinéma marocain, a annoncé le Centre cinématographique marocain (CCM).Il s’agit des cinéastes Izza Genini et Mohammed Abderrahman Tazi, de la productrice Souad Lamriki, du président de la Chambre marocaine des salles de cinéma, Al Hosein Boudih, et du scénariste, comédien et journaliste Ali Hassan.

Productrice du premier film de Ahmed El Maanouni « Transes » (1981), Izza Genini a réalisé plusieurs films documentaires, dont « Des Luths et délices » et « Aïta » (1988), « Vibrations en Haut-Atlas » et « Nuptiales en Haut-Atlas » (2004), « Chants pour un shabbat » (1989), « Tambours battant » (1999) et « Nûba d’or et de lumière » (2007).

À la tête de la société de production « Agora Films », Souad Lamriki a produit plusieurs films étrangers et marocains, dont les trois longs métrages de Faouzi Bensaidi « Mille mois », « What a Wonderful World » et « Mort à vendre ».

Considéré comme un des pionniers du cinéma marocain, Mohammed Abderrahman Tazi préside la Chambre nationale des producteurs de films. Il a réalisé son premier long métrage « Le Grand voyage » en 1981, suivi de « Badis » (1988), « A la recherche du mari de ma femme » (1993), « Lalla Hobby » (1996), « Les voisines d’Abou Moussa » (2003), « Al Bayra » (2013) et « Fatema la sultane inoubliable » (2022).

Actuellement président de la Chambre marocaine des salles de cinéma, Al Hosain Boudih gère, quant à lui, des salles de cinéma depuis 1961. Ancien membre de la Commission de soutien à la numérisation, la rénovation et la création de salles de cinéma, il a participé au jury de la quatrième édition du Festival national du film à Tanger (1995).

Journaliste-animateur radio et télévision, le scénariste Ali Hassan est également comédien. Il a pris part, en tant qu’acteur, dans les films de long métrage marocains « Le Grand voyage » de Mohamed Abderrahman Tazi, « Afghanistan pourquoi ? » de Abdellah Masbahi, « Haj Mokhtar Soldi » de Mostafa Darkaoui, « Les Hommes libres » de Ismaïl Ferroukhi.

Ali Hassan était également membre de la Commission du fonds d’aide à la production cinématographique nationale (2012-2014).

Pour rappel, le programme du Festival comporte une « compétition officielle » ouverte à tous les films de long métrage de fiction, de long métrage documentaire et de court métrage de fiction produits depuis la dernière édition du FNF.

Cette messe cinématographique de grande envergure connaîtra la participation de 28 films de long métrage de fiction, 27 films de long métrage documentaire et 50 films de court métrage de fiction, dont les candidatures ont été reçues par le comité d’organisation jusqu’au 27 juillet 2022.

Côte d’Ivoire : des véhicules de transport en commun suspendus

Jusqu’à nouvel ordre, trois voitures, impliquées dans des accidents routiers mortels, ont perdu l’autorisation de rouler sur toute l’étendue du territoire national.Le 1er août dernier, sur les axes Alépé-Abidjan et Kononfla-Yamoussoukro, des accidents de la circulation ont endeuillé plusieurs familles. Le bilan officiel est de 38 décès et 12 blessés. Pour lutter contre l’incivisme sur les routes, le ministère ivoirien des Transports a prononcé des sanctions.

Ainsi, les véhicules immatriculés 2252KB01, 5646CJ01 et 5299FG01 ne peuvent plus être utilisés dans le transport en commun. Histoire de boucler les enquêtes censées faire toute la lumière sur les circonstances de ces drames. Parallèlement, le gouvernement a apporté aux familles éplorées un soutien moral.

De plus, le président Alassane Ouattara a instruit le gouvernement d’accélérer la mise en œuvre de la stratégie nationale de sécurité routière. Celle-ci devrait notamment permettre le déploiement de la vidéo-verbalisation.

Mali : des regrets après le départ d’employés de l’ambassade des USA

Une partie du personnel de l’ambassade des États-Unis au Mali est rentrée à cause des attaques jihadistes à Bamako et dans d’autres centres urbains du pays.Pour le gouvernement malien de transition, ce n’est clairement pas un bon message envoyé aux groupes jihadistes. « Nous regrettons la décision souveraine des autorités américaines de diminuer leur présence de 25 %. J’ai eu des échanges très francs, très directs avec l’ambassadeur américain », a réagi Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères du Mali.

Le patron de la diplomatie malienne s’est exprimé, hier vendredi, à l’occasion d’une conférence de presse conjointe avec le Secrétaire Général de l’Organisation de la Coopération islamique (OCI), Hissein Brahim Taha, en visite officielle au Mali du 4 au 6 août.

« À Paris, quand le Bataclan a été attaqué, nos ambassadeurs n’ont pas fui. Quand New York a été attaqué, ils n’ont pas fui. Mais pourquoi quand ça se passe chez nous, on dit que c’est à 15 kilomètres de Bamako, il faut qu’on parte », a fustigé M. Diop. De son côté, le département d’Etat américain affirme que « l’ambassade continue d’avoir une capacité limitée pour fournir une aide d’urgence » à ses ressortissants.

Le 21 juillet dernier, la ville garnison de Kati, à l’entrée de Bamako, a été la cible d’une attaque aux véhicules piégés menée par la Katiba Macina du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (Gsim) affilié à Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi).

Selon un bilan de l’État-major général des armées maliennes, un soldat a perdu la vie lors de cette offensive qualifiée d’audacieuse par plusieurs observateurs de l’insurrection jihadiste que traverse le Mali depuis une décennie.

« Quand des kamikazes se lèvent, ils renoncent à leur vie. Ils peuvent donc frapper partout. Si les terroristes décident, ils vont le faire », a expliqué le ministre malien des Affaires étrangères.

À Kati, s’est félicité Abdoulaye Diop, la riposte des Forces armées maliennes a été « immédiate, vigoureuse et décisive » car « l’essentiel des suspects ont été arrêtés » avec le concours de la population.