Tierno Monenembo: « la Guinée actuelle est très intéressante pour un écrivain »

L’écrivain franco-guinéen parle de son nouveau roman, du climat politique en Guinée, et des relations franco-africaines, avec cette verve qui lui appartient

 

L’écrivain franco-guinéen nous a reçu à Conakry, dans le quartier résidentiel de Kipé. Tierno Monenembo, Franco-Guinéen, a passé sa vie à naviguer entre les deux continents, européen et africain. « Selon les saisons », dit-il, amusé. Né en 1947 dans le Fouta-Djalon, il s’exile en 1969 au Sénégal, puis en Côte d’Ivoire. Après un doctorat de biochimie en France, il enseigne en Algérie, au Maroc, et à Caen, en Normandie, où il réside longuement. Autant d’expériences qui nourrissent son œuvre. Voilà près de quarante ans qu’il écrit, publie, lui qui a lu, enfant, le français, avant même de commencer à le parler. « Sony Labou Tansi disait : Nous ne sommes pas des francophones, nous sommes des francographes », se plaît-il à rappeler. Français et Guinéen, libre et engagé, Tierno Monenembo est aussi un écrivain qui dénonce, avec ironie, férocité, et courage. Il ne s’en prive pas, au cours de cet entretien pour Le Point Afrique.

Vous êtes revenu vous installer en Guinée en 2012. Pourquoi ?

Je suis revenu en Guinée pour écrire sur ce pays avant de mourir. Le vieillard retourne vers son berceau quand il sent venir ses derniers jours. La Guinée actuelle est très intéressante pour un écrivain : rien de mieux que la décadence pour nourrir la littérature ! Après tant de décompositions sociales, de tragédies politiques et de mémoire tronquée, c’est le moment ou jamais de parler. Non pas avec des slogans, mais avec des romans, de la poésie, du théâtre. C’est ce qui exprime le mieux les peuples. Le discours politique impressionne mais c’est une denrée périssable. Pour moi, le fait de vivre dans une société décadente est un avantage. La littérature et la décadence vont très bien ensemble. Tourgueniev, Tolstoï, et Dostoïevski sortent tout droit de la décadence de la Russie tsariste. Et sans la « malédiction du Sud », aux États-Unis, il n’y aurait pas eu Faulkner.

Comment vous sentez-vous en Guinée pour écrire ?

Est-il nécessaire de bien se sentir pour écrire ?… Mais bon, je suis chez moi et les bases de la société sont en train de trembler. Les jeunes ont des idées tout à fait nouvelles, et je ressens une forme de connivence avec eux. Ils se posent des questions. Avant, on ne se posait pas de questions. On avait que des réponses. Sékou Touré ne proposait que des réponses, toutes aussi fausses les unes que les autres.

Quelle histoire racontez-vous dans votre nouveau roman ?

J’ai eu envie de raconter la Guinée indépendante, à travers la vie d’une jeune fille d’aujourd’hui. Toutes les douleurs nationales sont en elles, dans sa tête, dans son corps. C’est quelque chose qui n’est pas évident : le corps d’une jeune fille dans lequel toute une histoire est logée, cette tragédie guinéenne qui la transperce. La femme et l’enfant sont d’excellents personnages romanesques. Mon personnage, au début du roman, a peut-être 35 ou 40 ans, et elle était enfant au moment de la mort de Sékou Touré. Sans qu’elle s’en rende compte, elle est traversée par plusieurs identités, et puis elle va découvrir qui elle est réellement. Je compte dérouler tout ce qui s’est passé dans ce pays depuis l’indépendance. L’histoire est là, et il faut la digérer, et comme disait Tchicaya U’Tanmsi, il faut « la rendre conte ». Il faut faire de l’histoire un conte de Noël.

L ‘histoire de la Guinée est-elle une histoire difficile à digérer ?

Oui, car c’est un pays qui a beaucoup plus subi la violence que les voisins. Il y a eu une forte résistance à la conquête coloniale. Toutes les ethnies ont résisté. Samory Touré a combattu trente ans durant. Bokar Biro, le dernier roi du Fouta Djallon, est mort au champ de bataille. On l’a décapité. On a remis sa tête à sa mère, qui a marché 350 kilomètres de Timbo jusqu’à Conakry pour la présenter au gouverneur. On dit qu’elle se trouverait aujourd’hui au musée de l’Homme à Paris. Tout cela est pesant. D’autant que le colon après l’indépendance a laissé la place à des gens comme Sékou Touré, Lansana Conté, Dadis Camara, Sékouba Konaté et Alpha Condé ! Bref, des tueurs !

Pour un romancier, l’Histoire est un sujet inévitable. Ou on l’exploite, ou on la refoule, ou on la renie, ou on s’en moque. En tout cas, elle est là et elle hante et hantera toujours la littérature.

Ce roman déclinera donc plusieurs pans d’histoire guinéenne contemporaine, en convoquant aussi celui de la résistance à la conquête coloniale française ?

Pas vraiment. Je ne m’attarderai pas sur la période coloniale. Je l’ai déjà largement évoquée dans Les Écailles du ciel. Cette jeune femme est un pur produit de l’indépendance. Elle en porte les traumatismes indélébiles et les amères désillusions. Évidemment, le colonialisme, l’impérialisme ne sont pas des fictions, ce sont des réalités qui perdurent malgré les flonflons et les étalages de bons sentiments. Mais dites-moi, quels arguments leur opposer après les agissements de Sékou Touré, du FLN algérien, de Mugabe et de Jacob Zuma ?

Quelles sont vos sources pour narrer cette Histoire ?

La mémoire. La mienne, beaucoup plus que la mémoire officielle. Il y a une distance à prendre. Il faut faire en sorte que l’histoire ne devienne plus qu’un vieux souvenir, certes douloureux, mais lointain et vivace. Faulkner, par exemple, sait le faire. Moi, j’ai 70 ans, et au moment de l’indépendance, j’en avais 11. Parfois la mémoire se brouille. Je suis parti, je suis revenu, et puis j’ai traversé tellement de mémoires différentes de la mienne, celle de l’Algérie par exemple. J’adore ce pays, j’adore les Algériens, mais ils ont été brutalisés, humiliés et volés comme les Guinéens, comme les Congolais, comme tous les autres.

Toutes ces mémoires enrichissent la plume, et permettent d’aboutir à quelque chose de plus sensé, de plus agréable, de plus exaltant : la fiction. Elles forment une mer collective. « La mer des contes », dirait Salman Rushdie, là où tous les contes convergent. Dès que la mémoire collective est revisitée par la plume, le passé est exorcisé et la violence et la haine ne peuvent plus tout régenter.

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L’épisode de la colonisation française est-il encore très présent chez les jeunes Guinéens d’aujourd’hui ?

Certainement, car Sékou Touré l’a beaucoup entretenu, pour des raisons de propagande, pour des raisons purement carriéristes. La rancune anticoloniale a été maintenue fortement par les radios de Sékou Touré, par l’idéologie anti-impérialiste. Il a fait en sorte que tous les problèmes de la Guinée soient issus de la colonisation. Cette demi-vérité habite encore la tête des jeunes Guinéens.

L’actuel président Alpha Condé ne se prive pas non plus de dire que le retard de la Guinée est imputable à la France, et à son rôle dans l’histoire ?

Oui, Alpha Condé, qui a dirigé la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (FEANF), et que j’ai connu en 1974, dit que tous les problèmes viennent de De Gaulle, de Senghor et d’Houphouët-Boigny. C’est là toute la lâcheté de nos dirigeants, qui ont toujours mis les problèmes du pays sur le dos des autres. Mais un pays doit s’assumer. À partir du moment où on a été décolonisé, on doit s’assumer. On ne quitte pas la prison pour se mettre devant la porte et s’engueuler avec le geôlier. Or, c’est ce que la Guinée fait depuis 1958. Sékou Touré a beaucoup glosé sur l’hostilité de la France, mais savez-vous que la Caisse centrale de coopération a continué à financer des projets bien après la rupture des relations diplomatiques entre la France et la Guinée, et que l’UTA (Union des transports aériens) et Ugine Péchiney n’ont jamais fermé leurs bureaux ? Et puis, d’autres sont venus après le départ de la France : tout le bloc soviétique, la Chine, Israël, le monde arabe, les États-Unis, l’Italie, la Grande-Bretagne, l’Allemagne. Tous ces pays nous ont aidés (je rappelle au passage que globalement l’aide américaine à la Guinée est dix fois supérieure à l’aide américaine à la Côte d’Ivoire). Mais on avait des vauriens au pouvoir. Cela, personne n’ose le dire. Ce n’est pas la faute de la France. La France, c’est jusqu’au 2 octobre 1958. Depuis le 3 octobre 1958, c’est nous.

Le président Alpha Condé est aussi un pourfendeur de ce qu’on appelle la Françafrique, ces réseaux de l’ombre entre la France et ses anciennes colonies françaises mis en place après l’indépendance et perpétués au cours de la Ve République…

Mais c’est lui, le chouchou de la Françafrique ! Si jamais ce cordon se coupait, il serait le premier à chuter. Sans la Françafrique, aurait-il pu accéder au pouvoir ? La Françafrique a triché pour lui, tout le monde le sait. Il n’a jamais gagné une seule élection en Guinée. Jamais. Il a été battu dès la présidentielle de 2010. Il n’a eu que 18 % au premier tour, tandis que son adversaire Cellou Dalein Diallo a obtenu 44 % des suffrages. Et, tenez-vous bien, il s’est écoulé six mois entre les deux tours ! La démocratie à la françafricaine, quoi !

Emmanuel Macron s’est présenté devant les étudiants burkinabè, à Ouagadougou, comme étant d’une génération qui n’a pas connu la colonisation, avez-vous suivi son discours ?

Pas vraiment, j’avais autre chose à faire. Mais je suppose que comme ses prédécesseurs, il s’est engagé à abattre la bête en arguant de son très jeune âge (il avait deux ans quand Sassou N’Guesso est venu au pouvoir). D’ailleurs, Sarkozy et Hollande nous ont déjà fait le coup. Et puis, franchement, Macron a-t-il suffisamment de griffes pour défier les vieux crocodiles d’Afrique ?

Comment rendre la relation entre la France et les anciennes colonies françaises d’Afrique plus paisible ?

Il faut que la France se décolonise elle-même. Je vous renvoie au syndrome hégélien du maître et de l’esclave. On se libère à deux. C’est ce que disait Hegel. L’Afrique ne va pas se libérer seule. Il faut que la France se libère elle aussi du syndrome colonial. Il faut qu’on crée d’autres relations. Heureusement, entre la France et l’Afrique, il y a des relations humaines et culturelles très fortes. Ce sont les relations officielles qui sont viciées. Il faut assainir le climat politique, rendre nos relations constitutionnelles. Pour l’instant elles sont clandestines, mafieuses. L’Assemblée nationale française n’a aucun droit de regard sur la politique africaine de la France. Vous vous rendez compte ? La presse française n’ose même pas enquêter dans cette zone réservée. C’est vrai que le terrain est miné, mais jusqu’à quand ?

Le sentiment anti-français tend à se renforcer dans divers pays ouest-africains, le percevez-vous en Guinée ?

Oui, mais c’est la mauvaise politique française qui le cultive. Dans les années 1960, dans le contexte des indépendances africaines, de la guerre d’Algérie, de la guerre froide, de Gaulle avait compris que sans l’Afrique, la France était fichue. Il a donc confié (à la hâte si j’ose dire) le dossier à Foccart qui en a fait ce qu’il a voulu. Il aurait fallu que les choses évoluent dans le temps. Or, cela n’a pas été le cas. Aucun locataire de l’Élysée n’a voulu appuyer sur le bouton « réforme ». François Mitterrand, par exemple, s’est pour une fois, très bien senti dans les chaussons de De Gaulle. À tel point qu’il a fait de son propre fils le cerveau de sa politique africaine. Son fils ! Incroyable ! Si dès l’arrivée de la gauche, la France avait pris soin d’établir enfin des relations rationnelles avec ses anciennes colonies, on n’en serait pas là. Que faire (en 2017 !) avec Denis Sassou N’Guesso, Paul Biya, Alpha Condé, etc. ? C’est avec ces vieux dinosaures-là qu’on va fabriquer l’avenir ? En l’état actuel, les relations franco-africaines sont fondées sur l’arnaque et le copinage. Hélas, il n’y a personne (ni philosophe, ni journaliste, ni prêtre, ni bon samaritain) pour dénoncer cela.

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Vous, vous ne vous privez pas de dénoncer la Françafrique ! Vous l’avez fait notamment en avril dernier, lorsqu’Alpha Condé est allé faire ses adieux au président François Hollande, son « camarade » de l’Internationale socialiste…

Quand j’en ai marre, je réagis. Je me dis qu’il est temps d’humaniser les relations franco-africaines, de faire en sorte qu’elles soient normales, placées sous le contrôle des peuples, et que les députés d’ici et de là-bas y aient un droit de regard. Dans un monde qui change de jour en jour, c’est la seule sphère où rien ne bouge. C’est incroyable ! Une mafia de Blancs et de Noirs mange et l’Afrique et la France. Ces gens ne servent aucun État, aucun principe, aucune cause. Ils roulent pour eux.

Les revendications pro-démocratiques se multiplient à travers l’Afrique, vous vous intéressez à ces mouvements qui réclament plus de respect de l’État de droit ?

Les choses évoluent. Le fait marquant de la décennie, c’est la décision de la Cour constitutionnelle kényane, d’invalider le résultat de la présidentielle, début septembre. Je pense qu’il s’agit là d’une grande avancée. Depuis les indépendances, deux grands événements se sont produits à mes yeux : l’arrivée au pouvoir de Nelson Mandela et l’annulation de ce scrutin kényan. Cela jette l’opprobre sur la communauté internationale, qui a tendance à avaliser les plus frauduleux ces scrutins. Ce beau monde avait dit sans aucune gêne que tout s’était très bien passé. Comme en Guinée. On nous a assuré que tout s’était très bien déroulé en 2010. Alors qu’on sait qu’Alpha Condé a recueilli moins de 30 % des voix au second tour. Donc cette décision d’une haute-juridiction kényane décrédibilise davantage les observateurs internationaux auxquels personne n’a jamais crus.

Quel message cette décision de la Cour constitutionnelle kényane envoie-t-elle à travers l’Afrique ?

Cela donne de l’espoir. Cela veut dire que l’Afrique est en train de mûrir : les consciences citoyennes émergent, les institutions se fortifient. C’est une très bonne chose. Enfin, une véritable perspective démocratique ! Au Burkina, au Burundi, au Togo, au Congo, nos jeunes ne seront pas morts pour rien. Savez-vous que plus d’une centaine de jeunes manifestants ont été tués en Guinée depuis l’arrivée d’Alpha Condé au pouvoir ? Tués à balles réelles, alors que les forces de l’ordre ne manquent ni de canons à eau ni de gaz lacrymogènes.

Il y a un changement dans les consciences en Afrique. Nous étions auparavant des sociétés essentiellement rurales, fatalistes, soumises, mais on s’urbanise. À mon avis le porte-voix de la lutte en Afrique, ce n’est pas la ville, mais le bidonville. C’est là que tout se passe, qu’on commence à revendiquer, à réclamer de l’eau, de l’électricité, le respect de la Constitution. Nos chefs d’État ont tendance à prendre la Constitution pour leur chemise de nuit. Et ils sont convaincus, les pauvres, qu’il n’y aura jamais rien ni personne pour les en empêcher.

Vous êtes très remonté contre les hommes politiques…

Absolument, surtout contre les hommes au pouvoir. Les opposants, je les ménage. Je les soutiens quand ils sont réprimés. Alpha Condé, je l’ai soutenu quand il a été injustement emprisonné par Lansana Conté. Cellou Dalein Diallo, je l’ai soutenu à partir du moment où il a été sauvagement réprimé au stade du 28-Septembre de Conakry [en 2009, au moins 156 personnes ont été tuées et 109 femmes ont été violées selon l’ONU, lors d’un meeting de l’opposition pour dire « non » au maintien au pouvoir de Moussa Dadis Camara, NDLR]. Je continue de le soutenir parce que je considère qu’il est victime de manigances électorales et de stigmatisation malsaine.

Alpha Condé avait été critiqué pour avoir joué sur les divisions ethniques, cherchant le soutien de Malinké ou de Soussous, et stigmatisant les Peuls, la communauté de son adversaire Cellou Dallein Diallo. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Il y a eu des tentatives pour diviser les Guinéens, tribaliser le débat politique. Mais ça ne marche pas. Au niveau de la société, le tribalisme ne peut pas prendre, car il n’y a pas d’ethnie dans ce pays. Il n’y a pas une seule ethnie pure. On est brassés depuis le début, c’est-à-dire depuis l’empire du Ghana. Nous sommes tous des fils de Sarakollés !

Malgré tout, les tentatives de récupération se poursuivent. À son arrivée au pouvoir, Alpha Condé a favorisé les Malinké (la ville de Kankan à elle seule recevait jusqu’à 50 % des financements publics). Mais les Malinké l’ont lâché. Il a ensuite essayé avec les Soussous. Et maintenant, on voit que le gros de cette somme va vers le Fouta Djalon. Il tente de récupérer la communauté peule. Vous voyez la malhonnêteté ! Au lieu de faire une politique nationale de développement structurée, une politique d’intérêt national, il joue sur les divisions, à des fins purement électoralistes. Parce qu’Alpha Condé n’aime ni les Peuls, ni les Malinké, ni les Soussous, ni les Guerzés… Il n’aime que lui-même.

Au Mali voisin, dans le contexte de la guerre et de l’incursion de groupes islamistes radicaux, les conflits interethniques entre Peuls et Bambaras, ou Peuls et Dogons ont pris une tournure plus violente ces dernières années, et des Peuls ont aussi rejoint ou initié des groupes armés. Peut-on parler d’une question peule ?

Oui, la question peule se pose. Partout dans le monde, le conflit éleveurs-agriculteurs est récurrent. Cette question-là était sous-jacente. Le Mali, comme tous les pays africains, a été très mal dirigé. On dit que le Mali est mandingue. Ce qui est faux. Le Mali, depuis toujours, est multiethnique et divers. Il y a des siècles que Peuls, Songhaï, Malinké, Touareg, Bambaras, Dogons, Soninkés, etc. partagent ce territoire Et je vous assure que la concorde et la fraternité ponctuent l’histoire de ce grand pays bien plus que la méfiance et la discorde. Savez-vous, par exemple, que c’est dans la cour de Mansa Souleymane (qui a régné au moment où le Mali se trouvait à son apogée) que se réglaient les conflits entre les différents clans touareg ? La voilà, la différence majeure entre nos rois d’avant et ceux d’aujourd’hui : il n’y avait pas les Touareg d’un côté et les Mandingues de l’autre. Les conflits entre Touareg, ou entre Peuls (deux peuples nomades) étaient très fréquents. Mais cela se réglait au niveau du pouvoir central. Or, le Mali actuel semble avoir décidé que le pays s’étendait de Bamako à Ségou. Au Nord, plus rien. Pas de Peuls, pas de Songhaï, pas d’Arabes, pas de Touareg ? Et pourtant, ils sont là, depuis des siècles et des siècles. Depuis toujours. Tombouctou, qui est une ville de Touareg à l’origine a su accueillir des populations venues des quatre coins du monde musulman : les Noirs comme les Arabes, les Turcs comme les Berbères.

L’État malien doit intégrer tout le monde, traiter tous ses enfants exactement avec le même amour. Car ceux qui se sentiront abandonnés seront tentés par les vents mauvais du djihadisme et de l’ethnocentrisme. Gérer un peuple, c’est d’abord gérer sa mémoire collective. Et Dieu sait si la mémoire collective malienne est fabuleuse !

Si vous deviez poursuivre aujourd’hui l’histoire de Peuls, où nous emmènerait-elle ?

J’irais dans le monde entier. Car les Peuls sont ce que Léopold Sédar Senghor appelait « les hommes aux longues jambes ». Des hommes qui marchent. Et il n’y a pas un pays au monde aujourd’hui où vous ne trouvez pas des Peuls venus de Guinée (surtout). Au Danemark, en Suède, en France en Belgique, en Suisse, en Argentine, en Chine, au Maghreb, au Moyen-Orient, aux États-Unis, au Canada, en Russie, au Japon… Ils sont partout. Ma famille est dispersée aux quatre coins du monde. J’ai des neveux mexicains, ivoiriens, slovènes. J’ai une tante estonienne. L’un de mes beaux-frères est allemand, l’autre, centrafricain… Mais il n’y a pas que les Peuls dans mon roman. Les Peuls n’ont jamais vécu seuls. Ils ne le peuvent pas : ils sont dépendants. Le Peul est un éleveur à l’origine. Il n’avait que la vache, le lait, la peau, le fumier. Ce sont les autres qui avaient le riz, le fonio, les étoffes, l’indigo, l’ivoire et l’or. Il a donc bien fallu échanger. Et aujourd’hui encore les uns ne peuvent pas vivre sans les autres. On est définitivement interconnectés, on est obligés de vivre ensemble. Dans le bien comme dans le mal. Dans la paix comme dans la guerre. Et même s’il y avait deux ou trois autres guerres, on continuerait de vivre ensemble. Rien ne peut pas nous séparer. J’ai leur sang, ils ont le mien.

Vous avez reçu en juin 2017 le Grand Prix de la francophonie de l’Académie française, qu’est-ce que cela représente pour vous ?

L’écriture est un travail pénible et ingrat. L’angoisse de la page blanche est mortelle. L’écrivain a besoin d’être de temps en temps incité à poursuivre. Surtout à mon âge !

Guinée: le président accorde la grâce à 245 condamnés

Comme les années précédentes, le président Alpha Condé a accordé ce jeudi 28 décembre une remise totale de peine à 245 condamnés

 

Les noms des bénéficiaires n’ont pas été dévoilés dans le décret présidentiel rendu public cette nuit par la télévision nationale. Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux est chargé de l’application dudit décret.

Selon une source proche du ministère de la Justice, les bénéficiaires de cette grâce présidentielle ont été condamnés pour diverses infractions de droit commun.

En 2015, le président Alpha Condé avait gracié, à l’occasion des fêtes de fin d’année, 171 personnes dont l’opposant Bah Our, alors vice-président de l’UFDG condamné par contumace pour atteinte à la sûreté de l’Etat. A la fin de l’année 2016, ils étaient 120 personnes à avoir bénéficié de la grâce du président guinéen. A l’époque, il n’y a eu aucun condamné pour « infraction criminelle ».

Mohamed Béavogui, seul Guinéen cité en 2017 parmi les « 100 personnalités qui transforment l’Afrique »

Mohamed Béavogui, Directeur général d’African Risk Capacity (ARC), est le seul Guinéen cité dans ce classement annuel établi par Financial Afrik

Comme chaque année, Financial Afrik, un média multi-support spécialisé dans l’information financière en Afrique, révèle la liste des « 100 personnalités qui transforment l’Afrique ». Au compte de cette édition 2017, un seul Guinéen figure parmi toutes ses personnalités, a-t-on appris.

Il s’agit de Mohamed Béavogui, Directeur général d’African Risk Capacity (ARC), une institution spécialisée de l’Union africaine pour aider les Etats-membres à mieux planifier, préparer et répondre aux catastrophes liées aux conditions météorologiques.

Pressenti en 2007 pour être Premier ministre de la Guinée, M. Béavogui est un expert dans le domaine du financement agricole élu premier Directeur général de la mutuelle panafricaine de gestion des risques (ARC). Il est reconnu par le magazine Financial Afrik comme étant l’homme qui a concrétisé le déploiement de cet organisme. Se faisant remarquer dans de grands sommets tels que les précédentes Conférences des Parties sur le Climat (COP), à la tête de l’ARC depuis 2015, il a apporté des efforts innovants pour augmenter l’accès à l’assurance contre les risques climatiques et aussi, aider au lancement de l’investissement dans la résilience climatique en Afrique de l’Ouest.

Par cette nomination, on estime que Mohamed Béavogui est un homme capable de mutualiser les moyens des pays africains face aux catastrophes d’ordre climatique.

Du haut de ses 25 ans d’expérience internationale dans le développement (FIDA, UNOPS, FAO…), M. Mohamed Béavogui est titulaire de plusieurs diplômes obtenus à l’Université Polytechnique de Saint-Pétersbourg et celui de Gamal Abdel Nasser de Conakry avant de bénéficier d’une formation de cadre supérieur à Kennedy School (HKS) de l’Université de Harvard.

 

 

La troupe de danse « Oiseau blanc » de Guinée Conakry a presté au Fesnac (Sénégal)

La 10e édition du Festival national des arts et culture (Fesnac) s’est déroulé à Louga (Sénégal), du 20 au 23 décembre 2017

Le Festival international de percussions et de folklore de Louga (Fesfop) a été partie prenante dans l’organisation de la 10e édition du Festival national des arts et culture (Fesnac) organisée à Louga, dans la nord-ouest du Sénégal, du 20 au 23 décembre 2017, a dit son président, Babacar Sarr qui y voit une « osmose » entre les deux manifestations culturelles.
« Nous sommes de Louga, des hommes et femmes de culture, donc quand la culture appelle, nous devons y être. Vous voyez qu’il y a une osmose, une implication, c’est cela la complémentarité et la solidarité autour d’objectifs communs », a souligné à l’APS, Babacar Sarr.
Deux groupes invités au Fesfop, en l’occurrence la troupe de danse « Oiseau blanc » de la Guinée Conakry et l’orchestre musical « Bademba » de Bamako, au Mali ont presté au Fesnac.
Ils resteront à Louga jusqu’au 1er janvier 2018 pour participer au Fesfop prévu du 28 décembre au 1er janvier 2018, a indiqué Babacar Sarr.

Guinée: le Conseil national du Patronat annonce un plan d’action post-Ebola

Les 20 et 21 décembre 2017, des représentants d’entreprises membres du Conseil National du Patronat (CNP-Guinée), se sont penchés sur les conséquences de l’épidémie d’Ebola sur le secteur privé

 

En plus de l’évaluation des conséquences de l’épidémie Ebola sur les secteur privé, les séminaristes ont aussi réussi à pousser les réflexions sur l’adoption d’un plan d’action post-Ebola ambitieux et bénéfique pour les entreprises privées et les emplois.

Ces deux jours de travaux, a déclaré Ibrahima Diané, vice-président du CNP-Guinée, ont été porteurs d’espoirs pour la correction des impacts de la maladie Ebola sur les entreprises et les emplois.

Il s’agit d’un plan d’action de deux ans, qui sera mis en oeuvre par le CNP-Guinée. Ledit document, dont certains aspects restent encore à compléter, des axes sont définis pour aider les entreprises à renaître et à savoir résister aux éventuelles crises qui pourraient advenir.

« Il y a des sous-activités qui sont par exemple, la mise à niveau de certaines entreprises, voir comment des financements alternatifs peuvent aider les entreprises éprouvées par Ebola à se relancer. Il y a des financements qui existent mais que les opérateurs ne connaissent pas, il faut faire un recensement de ces financements et mettre à la disposition des opérateurs économiques », a déclaré Housseiny Diallo, Secrétaire exécutif de la Fédération des Organisations Patronales de l’Afrique de l’Ouest (FOPAO).

L’élaboration de ce plan  d’action est intervenue à la suite d’une séance de partage des résultats d’une étude sur l’impact de l’épidémie d’Ebola sur les entreprises guinéennes. Le tout dans le cadre d’un projet dont la mise en oeuvre a été facilitée par le BIT et la FOPAO.

Appelant les membres du CNP-Guinée à passer maintenant aux actions, le Directeur du BIT-Dakar, François Mourandjira, a promis l’envoi d’une mission les mois à venir, pour voir le niveau de mise en oeuvre de ce plan. Car, dit-il, le patronat guinéen doit être un patronat fort.

La cérémonie de clôture était placée sous la présidence du ministre en charge de l’Industrie qui, malheureusement ne s’y est pas présenté. Boubacar Barry aurait eu un empêchement.

 

Projet de construction de la nouvelle ville de Conakry à Kobaya, Wareya et Lambanyi: les indemnisations ont commencé

L’opération a commencé le 15 décembre dans la salle de réunion du ministère de la Ville et de l’Aménagement du territoire

Ce vendredi 15 décembre 2017, l’indemnisation des occupants des emprises du projet de construction de la nouvelle ville de Conakry à Kobaya, Wareyah et Lambanyi a commencé dans la salle de réunion du ministère de la Ville et de l’Aménagement du territoire. Cette cérémonie introduite par l’Ingénieur Aly Badara Camara, modérateur, conseiller en Aménagement du ministre, a été ponctuée par les discours du Secrétaire général, Monsieur Mohamed Maama Camara et le président de la Cérémonie d’indemnisation, Monsieur Harouna Bérété, ancien Ministre, Conseil de Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement.

Monsieur le Secrétaire Général, après avoir souhaité la bienvenue à toutes les délégations présentes dans la salle dira, je cite « Au nom de Monsieur du Ministre de la Ville et de l’Aménagement du Territoire, Dr Ibrahima Kourouma, il est impératif de faire un petit rappel par rapport à ces opérations d’indemnisation. Cette commission qui s’occupe de l’opération a été mise en place suite à un Arrêté Ministériel qui a regroupé tous les acteurs concourants dans le même sens. C’est vous qui êtes au jour d’aujourd’hui autour de cette table. Elle avait travaillé depuis un moment. Les bénéficiaires des casiers rizicoles, suite au recensement qui avait été fait, ont commencé à être indemnisés. Pour des cas de force majeure, l’opération s’est arrêtée par la suite. Des négociations ont été menées pour rehausser le coût d’indemnisation par mètre carré qui était auparavant de 3745 FG/m2 du casier rizicole. Le montant a été augmenté de 100%, ce qui fait passer le montant d’indemnisation de 3745 FG/m2 à 7490 FG/m2 rizicoles ». Monsieur le Secrétaire Général a invité tous les organes de presses présents à cette cérémonie de faire passer la bonne information avant de passer la parole à Monsieur Harouna Bérété.

Monsieur Harouna Bérété, ancien Ministre, Conseil de Monsieur le Premier ministre, chef du Gouvernement, a ouvert officiellement les opérations d’indemnisations par un discours qui explique clairement sa mission.

« Messieurs et Dames, les Cadres, officiers et membres de Commission, la mission portait sur comment identifier et répertorier les occupants des emprises du projet, vérifier l’authenticité des déclarations d’occupation des emprises, déterminer pour chaque occupant recensé la superficie reconnue de la portion ou des portions d’emprises occupées, délivré à chaque occupant recensé un cerficat de recensement, dresser pour chaque zone relevant des quartiers de Kobaya, Wareyah et de Lambanyi un répertoire général des occupants recensés, des superficies occupées et les références du ou des casiers respectifs, dresser un rapport détaillé pour la commission interministérielle d’indemnisation des occupants des emprises du projet. Comme vous venez de l’entendre, nous avons la lourde mission d’appliquer cette indemnisation. Je ne saurais passer sans faire un répertoire de notre mission qui semble être encore plus délicate à savoir : nous assurer de l’exactitude de l’expertise effectuée par la commission technique d’évaluation, contrôler l’existence physique des bénéficiaires, vérifier la conformité des droits de propriété sur les biens immeubles, comparer les superficies ayant fait l’objet d’évaluation et celles indiquées dans les documents de propriétés, dresser des registres de payements effectués, assurer toutes les diligentes requises pour la bonne exécution des procédures de payement ». 

Monsieur Lamine Soumah porte parle de la commission des propriétaires des casiers rizicoles (des occupants des emprises du projet) « On ne parler du présent sans parler du passé. En mai 2014, il y a eu des recensements pendant lesquels les vrais propriétaires ont été spoliés de leurs biens. Tout de suite, nous avons mis sur une commission de défense des vrais propriétaires. Nous avons fait un recensement exhaustif en amont avant d’engager la procédure auprès des autorités compétentes. Nous avons obtenu d’elles une négociation qui a duré deux ans. Nous n’avons pas été d’accord sur les premiers montants, raison pour laquelle ces premiers montants ont rehaussés à 7490 FG/m2 rizicoles ». 

Historique des occupations et indemnisations par Mar Grandioso

En août 2016, une convention cadre de partenariat public-privé est signé entre la République de Guinée et la Société Guinea Mar Grandioso Promacao Immobiliaria  e co Instrcoes S.A, pour financement, la construction et la commercialisation de 20.000 logements avec les équipements d’accompagnement adéquats à Conakry.

Dans cette convention, la Guinée est représentée par le Ministre d’Etat chargé des questions d’investissement et du partenariat Public- privé, le Ministre de la Ville et de l’Aménagement du Territoire, la Ministre de l’Economie et de Finances, le Ministre du Budget et la Société Nationale d’Aménagement et de la Promotion immobilière (SONAPI).

Le site destiné à ce projet constitue partie intégrante du patrimoine foncier de la Société Guinea Mar Grandioso Promacao Immobiliaria  e co Instrcoes S.A. Il a une superficie totale de 650 hectares et, est constitué essentiellement de casiers rizicoles.

Pour rendre ce domaine de toute occupation, exempt de toute contestation comme convenu, et permettre l’indemnisation des ayants droits, cette opération est déclenchée par l’Etat en collaboration avec la partie chinoise et les représentants de la communauté concernée le 14 mars 2017 afin :

– d’identifier et de répertorier les occupants réels des emprises du projet susvisé ;
– de vérifier l’authenticité des déclarations d’occupations des emprises ;
– de déterminer pour chaque occupant recensé, la superficie reconnue de la portion du ou des portions occupées, et lui délivrer conséquemment un certificat de recensement dûment signé par le chef d’équipe et visé par le représentant de la communauté ;
– de dresser pour chaque zone concernée relevant des quartiers de Lambanyi, de Waréyah et de Kobaya, un répertoire général des occupants recensés, les surfacées occupées et les références du ou des casiers correspondants ;
– de dresser un rapport détaillé pour la commission d’indemnisation des occupants des emprises du projet

Préparation et déroulement des opérations

Avant le lancement du recensement, des réunions de concertation et de sensibilisation sont organisées avec les populations concernées par le Ministre de la Ville et de l’Aménagement du Territoire et le Gouverneur de la Ville de Conakry. A l’issue de ces rencontres, il est décidé d’exclure du processus tous ceux qui ont participé à la première opération et d’intégrer dans le processus dans les équipes à constituer, les représentants de la communauté. Cette préoccupation est prise en compte dans l’arrêté dont il est fait mention plus haut.

Une deuxième série de rencontres est organisée au Gouvernorat et sur le site de Lambanyi qui aboutit à la définition du mode opératoire de l’action à engager à savoir :

– Le recensement physique en mode consécutif ;
– La constitution d’un secrétariat composé des représentants de l’administration publique pour la tenue des registres ;
– La signature des certificats de recensement par le chef d’équipe de la communauté, membre de l’équipe ;
– Le règlement par la communauté, des contestations éventuelles nées à l’occasion du recensement, et le traitement par la commission de tous les autres problèmes ;
– L’information en temps réels de la commission sur le déroulement de l’opération.

Ainsi l’identification et l’enregistrement commencent par Lambanyi, se poursuivent par Waréyah et se termine par Kobayah où le 19 mars 2017, le Président de la Société Mar Grandioso en compagnie d’investisseurs chinois, du président, du 1er vice-président, du 2ème vice-président et du rapporteur de la commission interministériel technique, effectue une visite inopinée qui s’achève à Lambanyi.

Les représentants de la communauté prennent part à cette rencontre, qui de déroule à la satisfaction de tous. Cette occasion est mise à profit par le Président de la Société et le Gouverneur de la ville de Conakry, pour revenir sur les enjeux du projet et ses impacts positifs sur toutes la Guinée en général, et sur la collectivité de Ratoma en particulier.

Une semaine après cette visite, les travaux de délimitation physique du contour du domaine commencent avec une équipe de topographes chinois, après consentement et appui des représentants de la communauté et de la commission technique.

Difficultés rencontrées et solutions.

L’opération de recensement n’a enregistré aucune difficulté insurmontable. Les problèmes liés à l’ensoleillement et à la montée des marées sont résolus par la fourniture des chapeaux et de boites aux différentes équipes par la Société Mare Grandioso, et ceux concernant les contestations, par l’arbitrage de la communauté.

Le taux d’indemnisation qui représente le point d’achoppement des négociations engagée par la commission avec les parties chinoises et les représentants de la communauté, est fixé au double du taux initialement appliqué soit 7490 FG/m2 pour ceux qui n’ayant pas bénéficié de réparation lors de la première opération de 2014, et à reliquat de 2424 FG/m2 à payer en sus des 3745/m2 à ceux qui ont légalement perçu le montant de l’indemnisation pendant cette période.

Massacre du 28 septembre : Toumba Diakité désormais sans avocats

Le collectif des avocats d’Aboucar Diakité alias Toumba a annoncé son retrait définitif dans cette affaire au cours d’une conférence de presse tenue le 20 décembre 2017 à la maison de la presse de Conakry

 

Le collectif des avocats d’Aboucar Diakité alias Toumba a tenu une conférence de presse mercredi 20 décembre 2017 à la Maison de la presse de Conakry. Il était question de faire le point sur l’évolution du dossier du stade du 28 Septembre 2009 et d’annoncer son retrait définitif dans cette affaire, a appris Guineematin.com à travers deux de ses reporters.

Il y a quelques mois déjà, ils avaient annoncé la suspension de leur assistance au commandant Aboubacar Diakité. Les avocats de Toumba annoncent maintenant qu’ils se retirent définitivement du dossier du 28 septembre 2009.Une décision qui vise à protester contre « les grandes dérives de l’instruction de l’affaire relative aux événements du stade du 28 Septembre 2009. Nous avons donc contacté dans cette affaire, beaucoup de failles, des violations des droits de la défense. Toumba Diakité inculpé au même titre que ses pairs, que ses co-accusés qui eux, sont perchés à de hautes sphères de responsabilité, qui sont élevés en dignité et qui jouissent d’une entière protection de l’autorité suprême. Il est le seul à ce jour, à avoir été placé sous mandat de dépôt à la maison centrale de Conakry où il est détenu dans des conditions inadmissibles », a déclaré Maître Paul Yomba Kourouma, membre du collectif des avocats d’Aboucar Diakité.

Ces conditions, dit-il, « ont été dénoncées, condamnées, stigmatisées, matérialisées même par des demandes déposées par le collectif des avocats et qui ont débouché sur des vérifications de l’autorité non seulement par le Parquet mais aussi par l’autorité départementale. Le constat était exact et des promesses ont été prises par l’autorité afin d’humaniser son cadre de vie. Parce que Toumba vit dans une salle surchauffée non meublée, sur un canapé fait des mains des prisonniers, à peine raboté, à peine recouvert par un matelas qui se partage avec des puces et des punaises. Tous ces constats ont été faits. La liberté provisoire qui a été demandée et qui n’était plus une entrave à la manifestation de la vérité dès lors qu’il a été entendu sur le fond par les juges, nous a été refusée… Le chef de l’État que nous avons demandé à faire citer pour être entendu en tant que témoin dans un premier temps n’a pas comparu. Les juges n’ayant dit mot autour de la question alors que son audition pourrait beaucoup aider. Ce dossier n’a connu aucune confrontation. Il (Toumba) n’a été confronté avec aucun de ses accusateurs », fustige l’avocat.

C’est au regard de toutes ces violations, indiquent les avocats de Toumba, qu’ils ont décidé de se retirer définitivement du dossier. « Nous nous sommes donc dits, qu’il serait suicidaire pour nous d’accompagner à la potence à l’échafaud, à la condamnation éternelle, puisqu’il est supposé être l’agneau qui devra être immolé, crucifié pour le rachat des forfaitures de ses collègues. C’est pour ces raisons donc, que nous avons décidé de nous retirer définitivement ».

Toumba Diakité qui croupit à la maison centrale de Conakry depuis son extradition de Dakar se retrouve donc sans avocats désormais et sans savoir quand il sera présenté devant un tribunal pour s’expliquer sur son rôle dans le massacre du 28 septembre 2009 au stade du même nom. Evénement au cours duquel plus de 150 personnes avaient été tuées, de nombreuses autres blessées et des femmes violées selon des organisations de défense des droits de l’Homme.

Même si la phase de l’instruction a été bouclée récemment, aucune date n’a été annoncée pour l’ouverture du procès, alors que le ministre de la justice avait promis il y’a quelques mois, qu’il ferait tout pour que ce procès tant attendu puisse s’ouvrir avant la fin de cette année.

 

Le service militaire obligatoire pour les étudiants guinéens en 2018

C’est une annonce faite par Zénab Camara, chef de cabinet  du ministère de l’Enseignement supérieur lors d’un déjeuner de presse le 20 décembre

 

Les étudiants guinéens sont désormais appelés à faire un service militaire et à en obtenir un certificat avant de prétendre à un quelconque diplôme universitaire. C’est une annonce faite par Zénab Camara, chef de cabinet  du ministère de l’Enseignement supérieur lors d’un déjeuner de presse mercredi.

Certificat de services civique et militaire, c’est le nom du parchemin qui justifiera la participation de l’étudiant guinéen au service militaire et qui lui assure en cas de validation de son année scolaire, son diplôme universitaire.

Désormais avant leurs diplômes de sortie, tous les étudiants guinéens devraient avoir effectué leur service militaire de 9 à 12 mois. Cette nouvelle mesure entrera en vigueur dès l’année 2018. Pour les autorités il s’agit de préparer les futures fonctionnaires à l’intégration en sociétés et à leur donner un minimum d’expérience professionnelle.

« Pour nous, la finalité, c’est l’intégration dans le monde du travail, parce que c’est la transition entre le monde étudiant et le monde du travail. Quand vous allez dans les entreprises, on vous demande si vous avez l’expérience. Mais quand vous avez fait le service militaire, ils savent ce que vous avez appris, ce que vous avez fait sur le terrain », a argumenté le ministre de l’enseignement supérieur Abdoulaye Yéro Baldé.

Un cocktail bien concocté

Cette initiative qui entrera donc en vigueur à partir de l’année prochaine, a déjà été étudiée et le contenu de la formation bien été établi par les autorités du pays. D’une phase théorique qui sera consacrée à la pédagogie, à une autre plus pratique et plus rude : la formation militaire de 45 jours et enfin suivra la phase opérationnelle : l’insertion socioprofessionnelle des étudiants en effectuant des actions communautaires pendant six mois.

Selon le ministre, lors des actions communautaires, aucun étudiant ne sera déployé dans sa région d’origine. Ceci, selon lui, afin de permettre à chacun de s’intégrer dans la communauté qui n’est pas la sienne. « Celui de la région forestière ne va pas faire son service en Forêt. Il ira peut-être au Fouta ou en Haute Guinée. Celui de la Basse Côte, ira peut-être en Forêt et vice-versa. C’est pour que les gens apprennent mieux à se connaitre », a-t-il expliqué.

Le journaliste Aladji Cellou nommé à la tête d’une direction du ministère de la Défense

Le président de la République de Guinée a nommé, le 20 décembre, Aladji Cellou à la Direction de l’Information et des Relations Publiques de l’armée, connue sous l’acronyme « DIRPA »

 

Par un décret signé mercredi 20 décembre 2017, le président Alpha Condé a procédé à un léger remaniement au sein du cabinet du ministère de la Défense nationale. Ce mini réaménagement a concerné trois des postes stratégiques de la Grande Muette. Il s’agit de la Direction générale de l’Intendance des Forces Armées ; la Direction de l’Information et des Relations Publiques, très connue sous l’acronyme de la DIRPA et le poste de Conseiller Juridique.

A la tête de l’Intendance générale des Forces Armées, c’est le colonel Lamine Condé qui remplace le colonel Ibrahima Kalil Kouyaté. Le poste d’adjoint est assuré par le colonel Facinet Camara.

Quant au poste de Conseiller Juridique qui était jusque-là vacant depuis le départ de son titulaire pour le ministère de la Sécurité, il est désormais occupé par M. Abdoulaye Touré.

Par ailleurs, le président de la République a jeté son dévolu sur notre confrère, Aladji Cellou, qui assumait jusqu’hier le poste de Conseiller en charge de la Communication du département de la Défense nationale, pour prendre la tête de l’importante Direction de l’Information et des Relations Publiques. Il succède à ce poste à un autre confrère, Louis Auguste Leroy. Il a pour adjoint le Commandant Mohamed Kassé.

Pour de nombreux observateurs du paysage médiatique guinéen et autres spécialistes en communication, la nomination de Aladji Cellou, loin d’être une surprise, constitue un choix judicieux qui sied mieux avec le profil de l’homme dont le talent et l’expérience ne sont plus à démontrer dans le microcosme médiatique national.

Ayant fait ses armes dans les colonnes de l’Indépendant-Le démocrate, un des plus grands groupes de presse privée en Guinée, où il a gravi tous les échelons, de Reporter au Rédacteur en chef, Aladji Cellou, a été Correspondant de votre quotidien en ligne, Guinéenews en Italie. Il a été aussi nommé Directeur général du quotidien national ‘’Horoya’’ en 2007.

Un pan de sa carrière, à la faveur duquel, l’homme a côtoyé de grandes personnalités économiques et politiques dont un certain Alpha Condé dans les années ‘’90‘’ et qui était à l’époque le principal opposant au régime Conté. Cette relation d’ordre professionnel qu’il a eue avec l’opposant, il la gardera et l’entretiendra jusqu’à l’élection de ce dernier à la magistrature suprême du pays en 2010.

Cette fidélité doublée de l’amitié, continuera à se raffermir en résistant aux intempéries sociopolitiques et se matérialisera finalement par cette marque de confiance avec ces deux promotions dont il a bénéficié en en moins de deux ans. D’abord Conseiller en communication du département et maintenant, patron de la DIRPA.

Classement FIFA: la Guinée conserve la 12e place en Afrique au mois de décembre

La FIFA a publié jeudi son classement des meilleurs nations de football au compte du mois de décembre

 

La FIFA a publié ce jeudi, 21 décembre, son classement des meilleurs nations de football au compte du mois de décembre.

Pour terminer l’année 2017, la Guinée n’a toujours pas connue de progression sur le plan africain, mais enregistre cependant une petite avancée au niveau mondial.

En effet, le Syli national de Guinée garde toujours sa douzième place sur le continent mais grimpe cette fois-ci au 65eme rang dans le monde, alors que l’équipe de Lappé occupait en novembre dernier la 66e position.

Le top 15 africain

1. Sénégal
2. Tunisie
3. Egypte
4. RD Congo
5. Maroc
6. Burkina Faso
7. Cameroun
8. Ghana
9. Nigeria
10. Algérie
11. Côte d’Ivoire
12. Guinée
13. Cap Vert
14. Mali
15. Zambie.

Le top 5 mondial

1. Allemagne
2. Brésil
3. Portugal
4. Argentine
5. Belgique