Massacre du 28 septembre: avancement des  travaux du nouveau  tribunal criminel spécial

Le constat a été fait mardi 23 novembre 2021, par le premier ministre Mohammed Béavogui  accompagné du ministre de la justice Garde des sceaux Me Fatoumata Yarie Soumah.

Le nouveau tribunal criminel spécial,  qui est installé dans l’enceinte de la Cour d’Appel de Conakry et va  abriter le procès du massacre du 28 septembre 2009 à Conakry.

Selon le site d’information Guinée360, le premier ministre a précisé que cette visite du chantier  s’inscrit dans une droite ligne de la « refondation de l’État » et de faire rayonner la justice.

En effet, Mohamed Béavogui traduit l’engagement des nouvelles autorités du pays à finaliser les travaux de construction du Tribunal criminel spécial et ouvrir un procès attendu depuis 11 ans.

Notons que les travaux de construction de ce tribunal ont été lancés depuis le mois de janvier 2020, et peu à peu le nouveau visage du tribunal criminel spécial s’observe.

Massacre du 28 septembre : la date du procès sera connue après l’élection présidentielle

Massacre du 28 septembre, la date pour la tenue du procès sera connue après l’élection présidentielle du 18 octobre 2020. L’annonce a été faite ce lundi 28 septembre 2020 par le procureur Sidy Souleymane à l’occasion du 11ème anniversaire de ce douloureux événement.

« Dès que le calendrier politique sera épuisé par l’élection présidentielle et l’installation du président de la République, nous donnerons une date pour la tenue de ce procès aux parties », a-t-il annoncé.

Il précise que « cette date sera portée à la connaissance de l’opinion nationale et internationale et le procès va se tenir en Guinée »  avant d’insister sur le fait que  » après la présidentielle, nous allons fixer une date ».

« Le procès pourrait se tenir au palais de justice de la cour d’appel de Conakry. Six accusés sont actuellement en détention provisoire à la maison centrale de Conakry, sept sont sous contrôle judiciaire », a indiqué le procureur de la République.

Il rassure que la date qui sera fixée sera tenue, tout en précisant que « le retard accusé dans l’organisation de ce procès est dû aux multiples choix qui ont été faits. Il avait été proposé de mettre en place une juridiction ad hoc rien que pour ce procès. Mais cette option a été abandonnée ».

Par ailleurs, Il indique que le dossier revient au tribunal de première instance de Dixinn, territorialement compétent.

« On n’avait pas été fixés au départ sur l’organe de jugement. Il faut ajouter à cela le choix du lieu du procès. On a envisagé plusieurs sites notamment le Cinéma Liberté. Il a été même envisagé de dresser un chapiteau sur la pelouse du stade du 28 septembre pour marquer les esprits. Toutes ces options ont été abandonnées pour ne retenir que la compétence du tribunal de Dixinn », a-t-il soutenu.

Cependant, notons que  la communauté internationale et les défenseurs des droits humains réitère leur impatience quant à la tenue du procès afin de rendre justice aux victimes.

 

 

Massacre du 28 septembre: 11 ans après justice n’a toujours pas été rendue

Le 28 septembre 2009, l’opposition avait appelé au rassemblement ce jour-là pour protester contre une éventuelle candidature à l’élection présidentielle du chef de la junte, Moussa Dadis Camara. 157 Guinéens qui manifestaient pacifiquement se font massacrer dans un stade de Conakry. Des dizaines de femmes sauvagement violées, des opposants portés disparus. 11 ans après, pas le moindre procès. Les familles des victimes réclament toujours justice.

En cette 11ème année de commémoration des massacres du 28 septembre 2009, au stade de Conakry, les organisations ont diffusé une vidéo dans laquelle des victimes demandent l’ouverture du procès.

Les six organisations sont l’Association des victimes, parents et amis du 28 septembre 2009 (AVIPA), l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’homme (OGDH), Les Mêmes droits pour tous (MDT), la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), Amnesty International et Human Rights Watch.

« Une décennie s’est écoulée depuis le massacre du stade de Conakry, mais pour ceux qui ont perdu leur fils, fille, père ou mère, l’horreur de ce jour reste à jamais gravée dans leur mémoire », a déclaré Asmaou Diallo, présidente de l’AVIPA. « Dix ans, c’est trop long lorsqu’on a soif de justice. Nous avons droit à ce que les responsables de ces atrocités rendent des compte ».

Les témoignages recueillis par Human Rights Watch font froid dans le dos.

«Ils tirent à bout portant et violent des dizaines de femmes»
Un homme rescapé du massacre raconte: ils «sont entrés par le grand portail du stade. Ils ont commencé à tirer directement sur la foule. J’ai entendu un soldat crier : « Nous sommes venus faire du nettoyage! » J’ai décidé de courir à la porte située à l’extremité. J’ai vu de nombreux corps gisant sur la pelouse.»

Un dirigeant de l’opposition présent ce jour-là à la tribune du stade: «Les soldats ont mis les portes en métal sous tension en coupant les câbles électriques avant d’encercler le stade. Ils sont ensuite entrés dans le stade en tirant. Les gens tombaient. C’était incroyable. Il y avait des cadavres partout.» 

Des viols collectifs et des violences sexuelles particulièrement cruelles ont été commis contre des dizaines de filles et de femmes au stade, souvent avec une brutalité extrême. Certaines victimes sont mortes suite aux blessures infligées.

Une enseignante âgée de 35 ans à l’époque a décrit à Human Rights Watch: «Lorsque les tirs ont commencé, j’ai essayé de courir, mais (les soldats) m’ont attrappée et traînée au sol. L’un d’eux m’a frappé deux fois sur la tête avec la crosse de son fusil. Et quand je suis tombée, les trois se sont jetés sur moi. Deux m’ont maintenue à terre tandis que l’autre me violait. Ensuite le second m’a violée, puis le troisième. Ils me battaient tout le temps.»

Puis elle raconte le calvaire d’une jeune femme violée aussi à ses côtés. «A environ trois mètres, une autre femme avait été violée. Lorsqu’ ils ont fini, l’un d’entre eux a pris sa baïonnette et l’a enfoncée dans son vagin. J’ai vu cela, juste à côté de moi… J’ai été tellement effrayée qu’ils ne le fassent à moi aussi.»

Selon une  enquête menée par Human Rights Watch, le massacre était prémédité et a été perpétré par des unités d’élite de la garde présidentielle.
Depuis son exil doré du Burkina Faso, le capitaine Moussa Dadis Camara a toujours nié être responsable de cette tragédie. Il avait accusé son aide de camp, le lieutenant Toumba Diakité d’avoir supervisé cette opération. Excédé, ce dernier lui avait tiré une balle dans la tête.

Laissé pour mort, Dadis Camara avait été évacué le 3 décembre 2009 pour des soins au Maroc avant de trouver refuge à Ouagadougou, au Burkina Faso. C’est là que des juges guinéens l’ont auditionné et inculpé le 8 juillet 2015. Depuis, les familles des victimes attendent qu’il soit extradé et traduit devant la justice.

La Guinée soutient « sans équivoque » l’ouverture du procès relatif au massacre de 2009

Le ministre guinéen de la Justice, Mohamed Lamine Fofana, a affirmé le soutien « sans équivoque » de son gouvernement à l’ouverture du procès destiné à faire rendre des comptes aux auteurs présumés du massacre survenu dans un stade de Conakry, la capitale, le 28 septembre 2009. Le ministre s’exprimait à l’occasion d’une discussion cette semaine sur le bilan de la Guinée en matière de droits humains, dans le cadre du troisième Examen périodique universel du pays (vidéo à 1:33) devant le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à Genève.

Le ministre a expliqué que la première pierre de la construction de la salle de tribunal dans laquelle le procès doit se tenir avait déjà été posée et que la procédure devait commencer en juin 2020, après la fin de la construction prévue en mai.

Cette annonce suscite de nouveau l’espoir dans une procédure judiciaire qui, jusqu’ici, a été hésitante. « Depuis ce jour, nous pleurons, puis nous séchons nos larmes et nous espérons obtenir justice », a déclaré une victime interrogée qui s’exprimait dans une vidéo produite par Human Rights Watch, lors d’une commémoration du 10ème anniversaire du massacre et des viols commis durant cette journée.

Le 28 septembre 2009, les forces de sécurité ont ouvert le feu sur une manifestation pacifique dont les participants réclamaient des élections libres et équitables. Au moins 150 personnes ont été tuées et des centaines d’autres ont été blessées. Plus de 100 femmes ont été violées ou soumises à d’autres formes de violence sexuelle, le 28 septembre ou à la suite de ces événements.

L’ouverture de ce procès tant attendu attirerait de manière positive l’attention du monde et constituerait un signal important que les crimes de ce genre, commis en Guinée et au-delà, ne seront pas tolérés.

Cependant, les progrès de la procédure pourraient être ralentis par de nouveaux obstacles, compte tenu de la répression par le gouvernement des manifestations de protestation contre l’adoption d’une nouvelle constitution qui pourrait permettre au président Alpha Condé de briguer un troisième mandat lors de l’élection présidentielle de 2020. Il est un fait que les précédents épisodes d’instabilité politique ont beaucoup ralenti les progrès de l’enquête sur le massacre du stade de 2009.

Les victimes et leurs proches attendent qu’on leur rende justice depuis plus de 10 ans. Si le gouvernement est sérieux dans sa promesse de faire enfin justice au sujet d’un des épisodes les plus sanglants de l’histoire de la Guinée, il doit remplir l’important engagement qu’il a pris à Genève.

Les Nations Unies dénoncent « l’impunité » dans l’affaire du massacre du 28 septembre à Conakry

Les Nations Unies par la voix de la Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, ont dénoncé « l’impunité » dont bénéficie les responsables présumés du massacre commis le 28 septembre 2009 à Conakry.

Selon Michelle Bachelet, il est fort probable que des crimes contre l’humanité aient été commis, ce jour-là, par les forces de sécurité lors du meurtre ou de la disparition de plus de 150 sympathisants de l’opposition. Plus d’une centaine de femmes ont été victimes de violences sexuelles, y compris de mutilations.

Selon elle, il existe des preuves fiables de la responsabilité pénale de certaines personnes. Elle déplore qu’aucune personne n’ait été traduite en justice. « La paix et la réconciliation durables ne seront pas atteintes tant que justice et responsabilité ne seront pas maintenues« , a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Elle a appelé samedi les autorités guinéennes à « accélérer » l’organisation du procès des auteurs du massacre des opposants. « L’impunité règne depuis trop longtemps en Guinée et empêche les cicatrices des victimes de guérir« , a déclaré la Haut Commissaire.

Elle a demandé aux autorités guinéennes de poursuivre les responsables du massacre. Le 28 septembre 2009, les forces de défense et de sécurité et des militaires avaient battu, poignardé et tué par balles des opposants au régime militaire. Ces derniers s’étaient réunis dans le plus grand stade de Conakry pour réclamer que le président autoproclamé depuis décembre 2008, Moussa Dadis Camara, ne se présente pas à l’élection présidentielle.

L’instruction sur le massacre est clôturée depuis fin 2017, mais la date du procès n’a toujours pas été fixée.

Source : BBC Afrique

L’ONU dénonce « l’impunité » dans l’affaire du massacre du 28 septembre à Conakry

Les Nations Unies par la voix de la Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, ont dénoncé « l’impunité » dont bénéficient les responsables présumés du massacre commis le 28 septembre 2009 à Conakry.

Selon Michelle Bachelet, il est fort probable que des crimes contre l’humanité aient été commis, ce jour-là, par les forces de sécurité lors du meurtre ou de la disparition de plus de 150 sympathisants de l’opposition. Plus d’une centaine de femmes ont été victimes de violences sexuelles, y compris de mutilations.

Selon elle, il existe des preuves fiables de la responsabilité pénale de certaines personnes. Elle déplore qu’aucune personne n’ait été traduite en justice. « La paix et la réconciliation durables ne seront pas atteintes tant que justice et responsabilité ne seront pas maintenues« , a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Elle a appelé samedi les autorités guinéennes à « accélérer » l’organisation du procès des auteurs du massacre des opposants. « L’impunité règne depuis trop longtemps en Guinée et empêche les cicatrices des victimes de guérir« , a déclaré la Haut Commissaire.

Elle a demandé aux autorités guinéennes de poursuivre les responsables du massacre. Le 28 septembre 2009, les forces de défense et de sécurité et des militaires avaient battu, poignardé et tué par balles des opposants au régime militaire. Ces derniers s’étaient réunis dans le plus grand stade de Conakry pour réclamer que le président autoproclamé depuis décembre 2008, Moussa Dadis Camara, ne se présente pas à l’élection présidentielle.

L’instruction sur le massacre est clôturée depuis fin 2017, mais la date du procès n’a toujours pas été fixée.

Source : BBC Afrique

L’AVIPA compte sur l’implication d’Alpha Condé pour la tenue du procès du massacre du 28 septembre

Dix années se sont écoulées depuis le massacre du 28 septembre à Conakry, mais la douleur reste inchangée. Et pour cause, justice n’a pas encore été rendue.

C’est le cri de coeur de l’AVIPA (association des victimes parents et amis du 28 septembre). L’association soutient en effet, qu’il est impossible pour les victimes et les proches de tourner la page tant que les responsabilités ne sont pas situées. En prélude à la commémoration des 10 ans de ce tragique événement, Asmaou Diallo, présidente de l’association, a accordé une interview à nos confrères de Guineenews.

« C’est un message que j’ai toujours véhiculé à l’endroit du président de la République » déclare t-elle en soulignant le fait que les membres de l’AVIPA se sentent abandonnés par les acteurs politiques qui avaient organisé l’événement qui a tourné au drame.

Toujours à propos de la responsabilité des acteurs politiques, Asmoua Diallo rappelle : « C’est là que je tiens à ce que le gouvernement guinéen reconnaisse ces victimes. Il a fallu ce sacrifice, du sang qui est versé, des innocents tués pour qu’on ait un Etat démocratique. »

Comme pour démontrer le niveau de responsabilité particulier du président de la République, du moins en ce qui concerne la suite du dossier, Asmaou Diallo invoque le cas de l’ex-ministre de la justice, Cheick Sacko. Pour elle, « si le président de la République lui avait donné la chance de le faire (organiser le procès ndlr), il l’aurait fait avant de quitter. Malheureusement cela n’a pas eu lieu… », rapporte toujours Guineenews.

Massacre du 28 septembre : le ministre de la Justice n’a pas tenu à sa promesse

Me Cheik Sacko n’a pas pu tenir sa promesse sur l’ouverture du premier procès concernant les massacres du 28 septembre 2009 avant la fin de l’année 2017

 

Le ministre guinéen de la justice et garde des seaux, Me Cheik Sacko n’a pas pu tenir sa promesse sur l’ouverture du premier procès concernant les massacres du 28 septembre 2009 avant la fin de l’année 2017.

Après une forte pression de la part des victimes de cette tragédie au cours des années précédentes, le ministre s’est fait entendre avec toute sincérité qu’il fera tout son possible pour les satisfaire avant la fin de l’année 2017. Il a promis qu’il y aura l’ouverture du procès avant la fin de l’année. Très malheureusement, cela s’est transformé en tape à l’œil pour soulager les victimes.

Joint au téléphone concernant cette fausse promesse mercredi 03 janvier 2018, la présidente de l’AVIPA (Association des parents et amis des victimes des massacres du 28 septembre 2009) nous a laissé entendre qu’ils doivent continuer à faire les plaidoyers pour qu’il y ait le procès en 2018, maintenant que l’instruction a été officielle avant la fin de l’année 2017.

« Notre attente c’est l’ouverture du procès maintenant. Parce qu’il y a des élections qui se préparent. On a après les élections communales, les législatives et les présidentielles qui s’approchent.  Alors on aimerait que le procès démarre avant cela ».

Pour elle déjà que l’instruction a été clôturée avant la fin de l’année, c’est déjà quelque chose qui est importante.

« Depuis 2014 on a commencé à nous promettre le procès, ça n’a pas eu lieu jusqu’à présent. A chaque fois, c’est la même chose et maintenant que c’est clôturé, nous espérons que le procès va arriver. C’est pour cela qu’il faut continuer à faire des plaidoyers et demander à ce que les promesses se réalisent. Malgré le temps que ça fait, nous sommes toujours à l’attente. L’espoir est là, malgré le mal que les victimes ont. On estime que le procès sera ouvert bientôt ».

Elle a clôturé son intervention soulignant que si toute fois rien n’est fait avant la fin de cette année 2018 encore, ça veut dire que la Guinée ne peut pas gérer ce dossier. En ce moment, il faudrait qu’elle accepte que les juridictions internationales s’occupent du procès. Mais elle est convaincue que cela ne va pas y arriver à partir du moment que la clôture a été obtenue avant la fin de l’année 2017.

Massacre du 28 septembre: les victimes attendent toujours la date du procès

L’Association des parents et amis des victimes des massacres du 28 septembre 2009 (AVIPA) déplore le retard qu’accuse la tenue de ce procès

 

Le ministre de la Justice, garde des sceaux, avait bien annoncé l’ouverture du procès du massacre du 28 septembre avant la fin de l’année 2017.  Mais, malgré la clôture des instructions au mois de décembre dernier, la date de l’ouverture de ce procès tarde à être communiquée.

Contactée au téléphone par la rédaction de Mosaiqueguinee.com, la présidente de l’AVIPA (Association des parents et amis des victimes des massacres du 28 septembre 2009) a déploré le retard qu’accuse la tenue de ce procès.

«Malgré toutes les promesses faites, on se demande encore à quand la date de l’ouverture du procès. L’instructions est terminée au mois de décembre 2017 et le ministre n’a pas annoncé la date de l’ouverture du procès. On ne connaît pas aussi où doit se tenir ce procès et donc nous disons qu’il reste autres choses à faire. C’est pourquoi nous allons continuer à faire des plaidoyers pour réclamer toujours l’ouverture de ce procès  parce que c’est très important pour nous », dit-elle

Il faut rappeler qu’il y a de cela huit (8) ans que se commettait au stade du 28 septembre, la répression sanglante des opposants qui manifestaient contre  l’éventuelle candidature du capitaine Moussa Dadis Camara, chef de la junte au pouvoir à l’époque. Cette répression avait fait d’après le rapport de l’ONU, plus de 150 morts et plusieurs femmes violées.

A cause du massacre du 28 septembre, Dadis Camara ne peut pas rentrer en Guinée comme Toumani Touré au Mali

Depuis le retour à Bamako de l’ancien président malien Amadou Toumani Touré, les partisans de Dadis Camara réclament à leur tour le retour de leur « champion » à Conakry

 

Depuis le retour à Bamako de l’ancien Président malien Amadou Toumani Touré, les partisans de Dadis Camara réclament à leur tour le retour de leur « champion » à Conakry.

Mais pour le Ministre guinéen de la justice, il y a une différence entre les cas de Dadis Camara et Toumani Touré. Maître Cheick Sako a rappelé que Amadou Toumani Touré qui vivait en « exil » à Dakar ne faisait l’objet d’aucune poursuite judiciaire.

« Mr ATT est un ancien président de la république, il a fait 10 ans au pouvoir. Et, je ne crois pas s’il y’a une poursuite qui est engagée contre lui par la justice malienne, je pense que la procédure qui avait été initiée n’a pas abouti parce qu’on a rien trouvé contre lui. Il a été blanchi sur le plan judiciaire », a précisé le Ministre d’Etat Cheick Sako.

Moussa Dadis Camara, l’ancien Président du Conseil National pour la Démocratie et le Développement est inculpé dans le dossier des massacres du 28 septembre 2009.

Guinée: l’instruction judiciaire du massacre du 28 septembre est close

« Je suis heureux de vous annoncer que cette instruction a pris fin aujourd’hui », a annoncé le ministre guinéen de la Justice, Maître Cheick Sako, lors d’une conférence de presse le 29 décembre

L’instruction judiciaire dans le massacre des 150 opposants dans un stade de Conakry en Guinée le 28 septembre 2009 aura duré sept ans. Pendant ces longues années, plus de 500 personnes, témoins et victimes, ont été entendues par le juge d’instruction.

« Je suis heureux de vous annoncer que cette instruction a pris fin aujourd’hui, a annoncé le ministre guinéen de la Justice, Maître Cheick Sako, lors d’une conférence de presse ce 29 décembre. L’ordonnance de renvoi devant le tribunal criminel dans l’affaire du 28 septembre a été prise aujourd’hui ».

« Le ministère de la Justice, avec l’accord de l’autorité bien entendu, va prendre un arrêté créant un comité de pilotage où différentes personnalités seront représentées, dont le parquet général bien entendu. Et c’est ce comité qui va préparer matériellement ce procès à venir ».

Quid de Moussa Dadis Camara ?

Il reste désormais à savoir comment va se préparer ce procès et quand il aura lieu. « Un procès de cette envergure ne se décrète pas comme cela avec une baguette magique, poursuit le ministre. Il faut de l’argent, des conditions matérielles de préparation. Soyez patients. Nous, on a fait notre devoir. Les magistrats autour de moi ont fait leur devoir ».

Comment faire lorsque le principal suspect Moussa Dadis Camara, l’ex-président vit encore à l’étranger ? « Beaucoup de gens parlent au nom de monsieur Dadis, déclare encore Cheick Sako. Il a toujours dit qu’il va se présenter devant le tribunal. Le moment venu, on le fera venir pour le jugement ».

Pour la tenue de ce procès, le gouvernement guinéen compte sur les États-Unis, l’Union européenne et sur ses propres ressources.

Massacre du 28 septembre: y a-t-il une volonté de juger Toumba Diakité ?

La pression est mise sur la justice et sur Cheick Sacko. Cette pression serait plus infernale si Toumba mourrait d’Ebola en prison et ce ne sera pas la faute au manque de financements

 

En janvier 2017, pendant les tractations sur le transfèrement de Toumba Diakité de Dakar à Conakry, celui-ci avait émis sa crainte d’être éliminé avant son procès. Ses avocats s’étaient faits l’écho de cette inquiétude, mais beaucoup pensaient à une stratégie. Même l’AVIPA, l’association des parents et victimes du massacre du 28 septembre, n’y croyait pas tellement pour faire confiance en la justice guinéenne pour que le procès se déroule à Conakry pour permettre de recueillir tous les témoignages qui ne pouvaient se faire si le procès se déroulait à la Haye.

Naturellement, avec les garanties données fermement par le ministre de la Justice que le procès aura lieu en 2017 si le financement était réuni et il sera réuni. Seul le président de l’Inidh avait émis son avis que le procès se déroule à la Haye. Force est de constater que 2017 tire à sa fin et rien ne s’est déroulé, même que les avocats de Toumba disent craindre pour sa vie, on dit même qu’il aurait été objet d’une tentative d’injection douteuse.

Dans ces conditions, les avocats ont fait une déclaration tonitruante à la Maison de la Presse pour faire connaître la situation ainsi que leur position dans cette affaire. Ils ont décidé de jeter l’éponge pour, disent-ils, ne pas cautionner ce qui adviendra à Toumba.

En tout cas, la pression est mise sur la justice et sur Cheick Sacko. Cette pression serait plus infernale si Toumba mourrait d’Ebola et ce ne sera pas la faute au manque de financement, puisque la source de ce financement n’est pas unique, comme on semble avoir entendu.

Dans ces atermoiements, on se demande si la volonté existe de tirer au clair ce qui s’est passé le 28 septembre 2009. Quant au financement de ce procès par l’extérieur, s’il ne vient pas, pourquoi ne pas se déclarer incompétent pour transférer le procès à la Haye là, où il est sûr d’avoir lieu un jour ou l’autre.

Là-bas, le prévenu bénéficierait d’un traitement pour l’empêcher de mourir de maladie bénigne, maligne ou orpheline. Tenir absolument au procès sans avoir les moyens ou la volonté est une publicité qui n’en vaudra pas la peine.

A la dernière minute, on apprend que Alpha Condé vient d’inaugurer le siège flambant neuf du ministère de la Justice, peut-être que cette réalisation, qui aurait coûté 40 milliards de FG va faire retrousser les manches à Cheick Sako pour tout mettre en branle pour qu’enfin la vérité sur le massacre du 28 septembre 2009 soit élucidée. Il y a 9 ans que cela dure.

Quant aux avocats qui ont provoqué l’électrochoc dans tous les milieux, on espère que cela a piqué au vif les bailleurs de fonds et les politiques, ils devront revenir à leurs premiers sentiments.

Massacre du 28 septembre : Toumba Diakité désormais sans avocats

Le collectif des avocats d’Aboucar Diakité alias Toumba a annoncé son retrait définitif dans cette affaire au cours d’une conférence de presse tenue le 20 décembre 2017 à la maison de la presse de Conakry

 

Le collectif des avocats d’Aboucar Diakité alias Toumba a tenu une conférence de presse mercredi 20 décembre 2017 à la Maison de la presse de Conakry. Il était question de faire le point sur l’évolution du dossier du stade du 28 Septembre 2009 et d’annoncer son retrait définitif dans cette affaire, a appris Guineematin.com à travers deux de ses reporters.

Il y a quelques mois déjà, ils avaient annoncé la suspension de leur assistance au commandant Aboubacar Diakité. Les avocats de Toumba annoncent maintenant qu’ils se retirent définitivement du dossier du 28 septembre 2009.Une décision qui vise à protester contre « les grandes dérives de l’instruction de l’affaire relative aux événements du stade du 28 Septembre 2009. Nous avons donc contacté dans cette affaire, beaucoup de failles, des violations des droits de la défense. Toumba Diakité inculpé au même titre que ses pairs, que ses co-accusés qui eux, sont perchés à de hautes sphères de responsabilité, qui sont élevés en dignité et qui jouissent d’une entière protection de l’autorité suprême. Il est le seul à ce jour, à avoir été placé sous mandat de dépôt à la maison centrale de Conakry où il est détenu dans des conditions inadmissibles », a déclaré Maître Paul Yomba Kourouma, membre du collectif des avocats d’Aboucar Diakité.

Ces conditions, dit-il, « ont été dénoncées, condamnées, stigmatisées, matérialisées même par des demandes déposées par le collectif des avocats et qui ont débouché sur des vérifications de l’autorité non seulement par le Parquet mais aussi par l’autorité départementale. Le constat était exact et des promesses ont été prises par l’autorité afin d’humaniser son cadre de vie. Parce que Toumba vit dans une salle surchauffée non meublée, sur un canapé fait des mains des prisonniers, à peine raboté, à peine recouvert par un matelas qui se partage avec des puces et des punaises. Tous ces constats ont été faits. La liberté provisoire qui a été demandée et qui n’était plus une entrave à la manifestation de la vérité dès lors qu’il a été entendu sur le fond par les juges, nous a été refusée… Le chef de l’État que nous avons demandé à faire citer pour être entendu en tant que témoin dans un premier temps n’a pas comparu. Les juges n’ayant dit mot autour de la question alors que son audition pourrait beaucoup aider. Ce dossier n’a connu aucune confrontation. Il (Toumba) n’a été confronté avec aucun de ses accusateurs », fustige l’avocat.

C’est au regard de toutes ces violations, indiquent les avocats de Toumba, qu’ils ont décidé de se retirer définitivement du dossier. « Nous nous sommes donc dits, qu’il serait suicidaire pour nous d’accompagner à la potence à l’échafaud, à la condamnation éternelle, puisqu’il est supposé être l’agneau qui devra être immolé, crucifié pour le rachat des forfaitures de ses collègues. C’est pour ces raisons donc, que nous avons décidé de nous retirer définitivement ».

Toumba Diakité qui croupit à la maison centrale de Conakry depuis son extradition de Dakar se retrouve donc sans avocats désormais et sans savoir quand il sera présenté devant un tribunal pour s’expliquer sur son rôle dans le massacre du 28 septembre 2009 au stade du même nom. Evénement au cours duquel plus de 150 personnes avaient été tuées, de nombreuses autres blessées et des femmes violées selon des organisations de défense des droits de l’Homme.

Même si la phase de l’instruction a été bouclée récemment, aucune date n’a été annoncée pour l’ouverture du procès, alors que le ministre de la justice avait promis il y’a quelques mois, qu’il ferait tout pour que ce procès tant attendu puisse s’ouvrir avant la fin de cette année.