violences lors de la marche funèbre : « C’est le président Dalein qui était visé… » (garde du corps de Cellou)

Touché par une balle au niveau du genou ce lundi 04 novembre en marge des violences survenues lors des funérailles des victimes, Thierno Mamadou Barry a brisé le silence ce mardi 5 novembre 2019. Le garde du corps de Cellou Dalein Diallo soutient que c’est le leader de l’UFDG qui était visé.

« Je pense qu’ils ont visé le président. Parce que si vous voyez que la balle m’a atteint étant sur son véhicule, c’est que c’est lui qui était visé. Sinon ça n’allait pas m’arriver », confie ce membre de la garde rapprochée de Cellou Dalein Diallo. Il précise que les médecins lui ont dit que la balle qu’il a perçue a traversé son genou droit.

Revenant sur les circonstances de sa blessure, Thierno Mamadou Barry explique : « On était déployé à Bambéto pour l’enterrement des jeunes hier. Nous avons quitté l’hôpital sino-guinéen pour venir à la mosquée de Bambéto. En allant, on a trouvé les forces de l’ordre au rond-point. Ils nous ont laissé rentrer à la mosquée. Après la prière, nous avons voulu dévier pour reprendre la T2 qui descend vers Kipé. J’étais accroché sur le véhicule du président Cellou Dalein Diallo. C’est là que j’ai reçu la balle qui m’a atteint au genou. Ensuite, je suis tombé, mais je suis resté accroché sur le véhicule qui roulait.  Il m’a traîné par terre. C’est ce qui a occasionné ces blessures que vous voyez, j’ai eu aussi des fractures. On m’a pris pour m’amener à l’hôpital sino-guinéen », a-t-il relaté.

Thierno Mamadou Barry lance un appel au président Alpha Condé : « Le président Alpha Condé a été un opposant historique. Donc il devait s’abstenir de cibler aujourd’hui les opposants. Hier s’il n’y avait pas de policiers à Bambéto, il n’y aurait pas eu de violences. Parce que c’était un enterrement simple. Mais si on vient pour enterrer des gens, on enregistre encore des morts, ce n’est pas normal », a-t-il martelé.

Cellou Dalein Diallo à la marche funèbre: «La solution c’est le départ de Alpha Condé et non de prendre les armes…»

 

Comme annoncé dans nos précédents articles, l’opposition guinéenne a procédé ce lundi à l’inhumation de la 90ème victime des manifestations politiques depuis 2010 date à laquelle le professeur Alpha Condé a pris le pouvoir. Cet état de fait ne laisse pas indifférent, le leader du principal parti de l’opposition guinéenne

À l’occasion de l’enterrement de Boubacar Siddy Diallo abattu à Conakry à la faveur de la journée ville morte du lundi 26 mars dernier au quartier Dar-Es-Salam, dans la commune de Ratoma, El Hadj Cellou Dalein Diallo, a laissé éclater sa colère, tout en dénonçant l’impunité dont bénéficient les auteurs de ces crimes.

Pour lui, «les gens ont des difficultés à croire comment est-ce qu’un policier ou un gendarme peut abattre un citoyen guinéen sans que jamais une enquête ne soit diligentée, et qu’aucune sanction administrative ne tombe à l’endroit du ministre ou des responsables de police ou de la gendarmerie».

Au Sénégal, renchérit Cellou Dalein, un policier a été suspendu et traduit devant la justice parce qu’il a giflé un citoyen.

« En Guinée, quand un agent des forces de sécurité tue, il bénéficie de promotion, ses chefs bénéficient de grades, on n’interpelle personne pour lui demander dans quelles circonstances le citoyen, s’il appartient à l’opposition, a été tué. Aujourd’hui, ces assassinats ciblés ont conduit à la mort de 90 personnes, et lorsque je suis à l’extérieur, quand j’explique à des personnalités qu’on a eu autant de morts et qu’il n’y a pas eu la compassion du gouvernement, pas de justice pour eux, ils ont des difficultés de croire comment est-ce qu’un policier ou gendarme, peut tuer un citoyen guinéen sans que jamais une enquête ne soit diligentée, sans qu’une  sanction administrative ne tombe à l’endroit du ministre ou des responsables de la police et de la gendarmerie », a fait savoir le chef de file de l’opposition guinéenne.

Poursuivant, Cellou Dalein Diallo a déploré  ce qu’il appelle le manque de solidarité du gouvernement envers les victimes de ces tueries :

« En Afrique, où il y a la solidarité humaine, lorsqu’un malheur arrive à ton prochain, même si vous n’avez pas la responsabilité de sa sécurité, vous venez compatir. Mais ce gouvernement n’a jamais eu la moindre compassion lorsqu’il s’agit des militants de l’opposition ou d’un citoyen de Ratoma. On ne peut plus accepter ça, restons mobilisés, la solution, c’est le départ d’Alpha Condé et non de prendre des armes », a déclaré le président de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo.

Selon Cellou Dalein Diallo , Boubacar Siddy Diallo est la cinquième personne tuée par les forces de l’ordre dans l’intervalle de trois semaines .

A noter qu’au moment où l’opposition inhumait le corps de Aboubacar Siddy Diallo à Conakry, les kindiakas enterraient celui de Thierno Alimou Barry , un commerçant âgé de 37 ans originaire de Tougue tué par balles à Kindia au lendemain des élections communales du 04 février dernier.