Vers une nouvelle manifestation de l’opposition le lundi 12 mars

Cette marche pacifique vise à mettre la pression sur  la Commission électorale nationale indépendante (CENI)  pour le recomptage des voix de l’élection communale du 04 février.

Une coalition de l’opposition s’est réunie ce jeudi 8 mars au QG de l’UFDG.  A la suite de cette rencontre, l’opposition républicaine  annonce qu’elle va organiser une marche pour contester une décision du président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de ne plus procéder au recomptage des voix.

« On ne peut pas permettre à un guinéen de dire d’autres qui sont partis voter que leurs voix sont zéro. Ce n’est pas possible surtout avec 5 000 voix. Si on accepte que des magistrats ou des cadres véreux déclarent certaines voix nulles, il faut rester à la maison et croiser les bras. Il n’y aura plus d’élections », a déclaré Alhousseine Makanera, à la fin de la rencontre qui a durée quelques heures.

« C’est pourquoi, nous avons dit qu’après la déclaration de la CENI, nous considérons qu’il s’agit d’une démission parce que c’est elle qui a organisé les élections et non les CACV ou les magistrats. Et nous avons dit que nous continuons la série de manifestations », a-t-il ajouté.

L’ancien ministre de la communication  a fait savoir que l’opposition demande à « la population de Conakry d’observer une journée ville morte ».

« A partir du mercredi prochain, nous allons enclencher une série de manifestations à Conakry et sur toute l’étendue du territoire », a-t-il conclu.

Communales en Guinée: après la lutte dans les urnes, le combat judiciaire

La Céni a annoncé les tout derniers résultats définitifs des élections communales du 4 février dernier : trois communes manquantes à Macenta ainsi que les communes urbaines de Kouroussa et Pita notamment. Le taux de participation général s’élève à 53,72% et le taux de bulletins nuls à 7,01 %. La longue série des 342 résultats s’achève donc après avoir été distribuée au compte-goutte pendant plus de deux semaines. Mais pour l’opposition le combat n’est pas terminé, bien au contraire.

La quasi totalité de ses recours ayant été rejetés, l’opposition dénonce une justice « partiale ». Elle a décidé d’assigner la Céni devant le tribunal de première instance de Dixinn. En cause : un cas emblématique, selon elle, des dysfonctionnements de la justice.

Au centre des débats : Mafara, petite commune du Fouta, théâtre d’un contentieux plutôt singulier. Une sous-section du RPG, le parti au pouvoir, saisit le juge qui rend sa décision, sans toutefois renverser la majorité, qui reste en faveur de l’UFDG, principal parti d’opposition.

La Céni « proclame » alors les résultats. Mais quelques jours plus tard, coup de théâtre : le juge « rend » une nouvelle une décision, rectificative. Cette fois, l’équilibre bascule en faveur du RPG !

« Trop tard » selon l’opposition. Mais la Céni fait une nouvelle proclamation : il y a donc deux résultats officiels différents pour Mafara.

« Impossible ! », s’insurge l’opposition, qui réclame le rétablissement de la première, celle qui lui est favorable. « On nous accuse à tort », rétorque la défense. La Céni n’a fait que « suivre la décision du juge ».

Pour l’opposition, ce cas est « emblématique » car il montre les « dysfonctionnements » du processus électoral ainsi que la « partialité » des juges. « S’il le faut, nous irons jusqu’à la Cour suprême pour faire annuler le scrutin », menacent-ils.

Dans le cas de Mafara, on connaîtra mardi 27 février la décision du juge.

Elections communales 2018: le parti de Cellou Dalein Diallo veut faire des exploits

Le parti de Cellou Dalein Diallo est en campagne électorale à l’image de plusieurs autres structures ayant présenté des candidats aux élections locales du 4 février prochain.

La figure de proue de l’opposition assure qu’il compte sur ses partisans pour faire des exploits. ‘’Nous allons démontrer que l’UFDG est la première force politique du pays. Nous comptons sur vous. Il faut se battre’’, a-t-il dit au siège de son parti avant de prendre la route d’intérieur du pays.

Selon Dalein, « le RPG est conscient de ses faiblesses sur le terrain, mais il a une arme qu’il a toujours utilisée pour se proclamer vainqueur, c’est la fraude ».

A Conakry, affirme-t-il, « l’UFDG est capable de gagner les 5 communes. En attendant, mobilisons-nous pour récupérer nos cartes d’électeur même si cela demande de l’effort parce qu’il faut abandonner son travail pour attendre une ou deux heures ».