À quelques jours du verdict des urnes, le décor du scrutin présidentiel se précise. Et à Conakry, la Directrice générale des élections, Djénabou Touré, a choisi de parler clair. Pas de zones grises, pas d’ambiguïtés : le 28 décembre, certaines lignes ne devront pas être franchies.
Face à la presse, la patronne de l’organe électoral a dressé la liste des interdits qui baliseront la journée de vote. Au cœur des préoccupations cette année : la technologie, devenue à la fois un outil du quotidien et un risque pour l’intégrité du scrutin.
LA SUITE APRÈS LA PUBLICITÉ
Le téléphone portable, symbole de cette modernité, ne sera pas totalement banni des bureaux de vote. Mais il s’arrête à la porte de l’isoloir. « Il est interdit l’usage du téléphone et de tout outil informatique capable de photographier le vote dans l’isoloir », a martelé Djénabou Touré. Derrière le rideau, aucun écran, aucune caméra. Le secret du vote, insiste-t-elle, n’est pas négociable.
Concrètement, l’électeur devra laisser son téléphone au secrétaire du bureau avant de glisser son bulletin. Une mesure pensée pour couper court à une pratique bien connue : la preuve photographique du vote, souvent exigée dans des systèmes de corruption électorale. Ici, pas de preuve, pas de marchandage de conscience.
Autre point sensible : le rôle des observateurs électoraux. Ils seront près de 10 000 à scruter le processus à travers le pays. Une présence jugée essentielle pour la transparence, mais qui ne doit pas se transformer en ingérence. « L’observation n’est pas l’intervention », a rappelé fermement la DGE.
Les observateurs pourront regarder, noter, consigner. Mais ils ne devront ni questionner les membres des bureaux sur les candidats, ni intervenir dans le déroulement du vote ou du dépouillement. Même prudence lors de la centralisation des résultats, une étape historiquement sensible. Djénabou Touré se souvient encore des dérapages passés. « À Matoto, des observateurs se sont immiscés dans la centralisation, et cela a créé beaucoup de problèmes. Ce n’est pas conforme aux standards internationaux », a-t-elle averti.
Dans ce nouveau cadre légal, chacun a sa place. L’observateur observe. Il rédige son rapport. Et il le transmet à son institution. Rien de plus.
Enfin, l’organe électoral a rappelé l’abandon définitif des enveloppes de vote, désormais obsolètes avec l’introduction du bulletin unique sécurisé. Un dispositif que la DGE présente comme l’un des plus fiables du continent. « Nous avons l’un des bulletins les plus sécurisés de l’Afrique », assure Djénabou Touré.
À l’approche du 28 décembre, le message est limpide : la présidentielle se jouera dans les urnes, pas dans les poches, ni dans les coulisses. Et pour la DGE, le respect strict des règles sera la première garantie de crédibilité du scrutin.




