Harcèlement judiciaire en Guinée : trois organisations interpellent ( déclaration)

Guinée  

Déclaration conjointe : Trois Organisations de la Société Civile demandent au gouvernement de mettre fin au harcèlement judiciaire pour faire taire les activistes.

ARTICLE 19, Tournons la Page (TLP) – Guinée et l’Organisation Guinéenne de défense des Droits de l’Homme et du Citoyen (OGDH), appellent les autorités guinéennes à œuvrer en faveur de la liberté d’expression et de réunion et à mettre fin aux arrestations, détentions et poursuites d’individus pour avoir exprimé leurs opinions. Les organisations saisissent cette occasion pour exprimer leur profonde inquiétude quant au recours du  harcèlement judiciaire pour réduire au silence les militants pro-démocratie, les activistes, ainsi que des journalistes en Guinée

Le 10 juin 2021, l’activiste Oumar Sylla, connu sous le nom de Foniké Menguè, responsable de la mobilisation du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) et Coordonnateur Adjoint du mouvement citoyen TLP – Guinée a été condamné à 3 ans de prison pour « communication et divulgation de fausses informations, menaces de violence ou de mort ». Sa condamnation fait suite à une étrange tournure des événements. Les autorités ont apparemment combiné deux affaires contre lui, dont l’une semblait avoir été abandonnée auparavant.

La première affaire concernait son arrestation le 17 avril 2020, après sa participation à l’émission « Les Grandes Gueules » sur Radio Espace FM, où il dénonçait les arrestations arbitraires et les abus survenus dans la ville de N’Zérékoré le 22 mars 2020 lors du référendum constitutionnel et des élections législatives. Le 24 avril 2020, il a été accusé de « diffusion de fausses informations » et a été placé en détention provisoire pendant 4 mois. Par la suite, les charges retenues contre lui ont été abandonnées par le tribunal de première instance le 20 août. Le procureur a immédiatement fait appel de cette décision et les autorités auraient continué à le détenir arbitrairement en prison jusqu’au 27 août.

Le 29 septembre 2020, Foniké a été arrêté sans mandat d’arrêt, par des hommes en civil dans les rues de Matoto à Conakry, alors qu’il s’apprêtait à participer à une manifestation organisée par le FNDC pour protester contre la candidature du Président Alpha Condé à un troisième mandat. Le 21 janvier 2021, Foniké a été reconnu coupable et condamné à 11 mois de prison au tribunal de Mafanco pour « participation à un attroupement de nature à troubler l’ordre public ». Ses avocats ont fait appel de cette décision. Les deux affaires ont été portées devant la Cour d’appel en mai, le président de la cour a décidé de faire jonction de ces deux affaires dans la même procédure le 3 juin 2021, avec comme pour seule accusation « communication et de divulgation de fausses informations ». Malgré les informations selon lesquelles le procureur avait requis deux ans de prison et l’amende de 20.000.000 francs guinéens environ (1.653 euros), le tribunal l’a tout de même condamné à trois ans.

Le 19 mai 2021, le journaliste Amadou Diouldé Diallo de la Radio Télévision Guinéenne (RTG) a été libéré après près de trois mois de détention. Il avait été arrêté le 27 février 2021 suite à ses propos sur la fermeture par la Guinée de ses frontières terrestres avec les pays voisins peu avant l’élection controversée d’octobre 2020. Ces déclarations auraient été faites lors d’une émission de radio intitulée « œil de lynx » le 21 janvier 2021. Il a été accusé d’ »offense au chef de l’État » le 1er mars 2021, reconnu coupable et condamné à payer une amende de 5 millions de francs guinéens (415 euros) par le tribunal de première instance le 19 mai.

Le 2 juin 2021, Alpha Diallo, journaliste-blogueur, a été arrêté et détenu au poste de police de Sonfonia/Conakry après un contrôle routier qui a mal tourné alors qu’il était en service et revenait d’une enquête sur le terrain. Bien qu’Alpha ait présenté la preuve qu’il était journaliste avec son ordre de mission, il a été battu et agressé lors de son arrestation. Même s’il a été libéré après une journée de garde à vue, il a tout de même comparu devant un juge pour « outrage à agent ». Le 15 juin 2021, il a été condamné à une amende de 500 000 francs guinéens (41,49 euros). Alpha Diallo est une voix critique en Guinée et a dénoncé à plusieurs reprises les coupures d’Internet dans le pays lors des élections et des manifestations.

Les décisions prises par les tribunaux à l’encontre des activistes et des journalistes semblent manquer d’impartialité et sont disproportionnées. En vertu du droit international des droits de l’homme, toute législation restreignant le droit à la liberté d’expression doit répondre aux critères de légalité, de nécessité et de proportionnalité. Cela signifie que la limitation doit : être prévue par la loi, poursuivre un objectif légitime et être nécessaire dans une société démocratique. En outre, la Déclaration de principes sur la liberté d’expression et l’accès à l’information en Afrique 2019 stipule que les personnalités publiques doivent tolérer un plus grand degré de critique que les citoyens ordinaires et que les sanctions ne doivent jamais être si sévères qu’elles interfèrent avec l’exercice du droit à la liberté d’expression. Elle exige en outre que les États abrogent les lois qui criminalisent la sédition, l’insulte et la publication de fausses nouvelles.

Les dispositions relatives aux fausses informations contenues dans les lois ont souvent un champ d’application vague, ce qui signifie que les autorités pourraient les interpréter comme leur donne le pouvoir discrétionnaire de restreindre un large éventail de discours ; et certaines semblent poursuivre des objectifs qui ne seraient pas considérés comme « légitimes » au regard des normes internationales relatives aux droits humains. L’interdiction et les autres restrictions légales concernant le partage de « fausses informations » peuvent donner lieu à des abus et avoir un effet dévastateur sur le discours politique. La liberté d’expression et de manifestation est garantie par la constitution guinéenne, ainsi que par les normes internationales. Les autorités ne doivent donc ni étouffer ces libertés ni intimider les activistes et les journalistes qui s’expriment sur des questions liées à l’élection présidentielle ; la justice doit être fondée sur les principes de la démocratie, impartiale et objective.

Contexte

En octobre 2019, la Guinée a connu de fortes tensions depuis l’annonce de la révision constitutionnelle qui a donné au Président de la République le pouvoir de briguer un troisième mandat. Les manifestations organisées pour contester cette décision ont été violemment réprimées, plusieurs décès et arrestations d’opposants et de manifestants ont été enregistrés tout au long de la période électorale. Certains activistes, opposants ont été arrêtés sans mandat le 6 mars 2020 avant l’élection et en mi-décembre après l’élection. En outre, les autorités auraient ciblé les personnes soupçonnées de manifester et les auraient arrêtées et détenues arbitrairement pendant plusieurs semaines, souvent sans mandat, sans inculpation et sans accès à leurs avocats ou à leur famille. Beaucoup ont passé des mois sans être présentés à un juge.

ARTICLE 19Amnesty International et certaines Organisations de défense des droits de l’homme ont dénoncé à maintes reprises les atteintes à la liberté d’expression, les conditions de détention difficiles, qui ont entraîné la mort d’au moins quatre personnes, dont trois militants de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG). Cela a conduit la communauté internationale à exhorter les autorités à enquêter sur ces violences et à traduire les auteurs en justice. En février 2021, la Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a déclaré : « L’arrestation et la détention de membres de l’opposition et d’activistes de la société civile sous de fausses accusations d’atteinte à la sécurité intérieure de l’État, dans le contexte de l’élection présidentielle de l’année dernière, sapent gravement les fondements de la gouvernance démocratique«  et a, en outre exhorté les autorités à « libérer toutes les personnes détenues pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression, de réunion pacifique et de manifestation et à garantir des procès équitables aux personnes accusées d’infractions pénales ».

Le gouvernement a finalement réagi en libérant certains d’entre eux et en les traduisant en justice. À ce jour, il est difficile d’obtenir des chiffres sur le statut des personnes arrêtées et libérées dans le cadre de l’élection présidentielle. Les autorités doivent de toute urgence fournir un rapport complet et partager ces informations avec la communauté nationale et internationale. Elles doivent également veiller au respect des droits de l’homme, cesser tout harcèlement judiciaire, toute menace et toute intimidation à l’encontre des opposants et des militants.

Les organisations de la société civile appellent les autorités à :

– Libérer immédiatement et sans condition Oumar Sylla, arrêté pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression ;

– Veiller à ce que la liberté d’expression et de manifestation soit respectée conformément aux normes régionales et internationales ;

– Abroger toutes les sanctions pénales qui criminalisent la publication de fausses nouvelles, l’insulte et l’offense au chef de l’État, conformément aux normes internationales ;

– Mettre fin aux harcèlements judiciaires contre les journalistes, les défenseurs des droits de l’homme, les dissidents politiques et les manifestants.

Ont signé: 

Alfred Bulakali, Directeur Régional ARTICLE 19 Afrique de l’Ouest.

Ibrahima Diallo, Coordonnateur du mouvement citoyen »Tournons la page » – Guinée

Souleymane Bah, Président de l’Organisation Guinéenne de défense des Droits de l’Homme et du Citoyen (OGDH)

Condamnation d’Ismaël Condé : Cellou Dalein « la justice a exécuté l’ordre reçu d’Alpha Condé »

Ismael Condé a été condamné, hier jeudi 08 juillet 2021 a à trois ans quatre mois d’emprisonnement et au paiement d’une amende de trente millions de francs guinéens pour « offenses au chef de l’État ».

Le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) dénonce la condamnation d’Ismaël Condé, Cellou Dalein Diallo estime que cette peine est une sanction du pouvoir contre l’adjoint au maire de Matam pour son adhésion à l’UFDG.

« Notre justice, ayant reçu l’ordre de Alpha Condé de punir Ismaël Condé pour avoir adhéré à l’UFDG après son départ du RPG, tenta vainement de l’incriminer dans une loufoque affaire de contrats de la commune de Matam où le jeune Ismaël est Vice-maire. C’est finalement « une offense au Chef de l’Etat » que notre justice trouva comme alibi pour exécuter l’ordre reçu et condamner le jeune Ismaël à, tenez-vous bien, 3 ans et 4 mois de prison ferme.

Quelle honte ! », s’exclame Cellou Dalein Diallo sur sa page Facebook.

Pour une Guinée qui réussit, faut-il inventer un nouveau type de citoyen ?

L’une des nombreuses tares de notre pays est la prédisposition de sa population à accepter la dictature avec résignation et fatalisme. Cela s’explique par le mauvais choix de l’adaptation au lieu de la contestation contre les agissements vicieux de l’État et des dépositaires de l’autorité publique. 

À l’évidence, certaines attitudes de nos concitoyens expliquent clairement les raisons du retard de notre pays. L’État n’existe que pour faire du mal aux plus faibles dont l’exercice des droits et libertés élémentaires est d’ailleurs considéré comme étant un privilège extraordinaire.

Les séquelles des précédents régimes dictatoriaux se font davantage sentir par la soumission à l’injustice, l’individualisme égoïste, la culture de la démagogie, la promotion de la médiocrité, le manque de solidarité, l’hypocrisie flagrante, l’allergie face à la vérité, le culte de personnalité etc.

C’est pour cela, par naïveté et méchanceté, certains ont pensé que soutenir l’instauration d’une nouvelle dictature déguisée en 3ème mandat, serait une façon de faire du mal à d’autres. Mais aujourd’hui la cherté de la vie, la mauvaise qualité des routes, le chômage massif, les augmentations abusives des taxes et impôts, la faillite du système scolaire et sanitaire, ne dissocient pas les citoyens en termes d’impact négatif sur leur quotidien et leur avenir.

Ne dit-on pas que l’échec ou la réussite dépend en grande partie de l’environnement dans lequel on vit ? À entendre les propos ou voir certains agissements de nos concitoyens, on se rend compte qu’ils sont plus victimes que coupables car ayant grandi dans une société délibérément pervertie par les mauvais dirigeants qui se sont succédé aux commandes de la Guinée.

C’est à comprendre que le système a été construit pour fonctionner que dans l’intérêt absolu de ceux qui gouvernent. C’est pourquoi chacun aspire à briguer une portion du pouvoir pour uniquement tirer profit des privilèges et avantages y afférents.

Alors le plus grand défi contemporain du leadership politique, social et intellectuel est de parvenir à réinventer un véritable modèle de société. Cela passera par une conscientisation massive sur les notions relatives à “l’avenir commun” et du “vivre ensemble”.

Il faut se convaincre que l’avenir est plus ouvert et rempli d’énormes potentialités; il n’y a aucune fatalité à laquelle serait soumise tout un peuple. Il faut impérativement lever tous les verrous et ne pas limiter nos ambitions. Autrement, des dirigeants manipulateurs, arrogants et médiocres continueront toujours de sucer la Guinée comme des vampires au détriment de l’intérêt général.

Aliou BAH 
MoDeL

Amnesty International exige la libération immédiate et sans conditions de Foniké Mengué

La récente libération de prisonniers ne doit pas faire oublier le maintien en détention de près de 60 autres depuis la période électorale.

La décision de non-lieu ou de renvoi en procès concernant 97 personnes en détention provisoire depuis leur arrestation dans le contexte de la contestation de l’élection présidentielle d’octobre dernier est un pas positif vers le respect des libertés et des principes de procès équitable en Guinée, a déclaré Amnesty International jeudi 8 juillet 2021.

« Nous saluons l’avancée des procédures concernant les personnes arrêtées pendant la période électorale. C’est un pas positif pouvant contribuer à la décrispation de l’espace civique, caractérisé depuis le début de la période électorale par des arrestations arbitraires d’opposants et d’activistes, et une répression de presque toutes leurs manifestations », a déclaré Samira Daoud, directrice régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale.

Une ordonnance de renvoi datée du 29 avril 2021, consultée par Amnesty International, a acté la libération de 40 personnes à la suite d’un non-lieu, sur un total de 97 en détention provisoire depuis octobre dernier pour différents chefs d’inculpation en lien avec des discours ou des actions prises durant la période électorale. Les 57 autres détenus ont été renvoyés devant le tribunal de Dixinn dans la capitale Conakry pour être jugés.

Par ailleurs, une grâce présidentielle a été accordée les 18 et 22 juin, à quatre personnes, dont trois s’opposaient au troisième mandat du président Alpha Condé. Il s’agit de Mamadi Condé, Souleymane Condé et Youssouf Diabaté. Leur libération intervient à la suite de demandes de pardon qu’elles ont exprimées après plusieurs mois de détention.

« Ces libérations ne doivent néanmoins pas faire oublier que des dizaines d’autres personnes sont en détention provisoire depuis plus de sept mois, dont des opposants politiques, et qu’un activiste pro-démocratie, Oumar Sylla, est détenu arbitrairement, simplement pour s’être exprimé. Ce dernier doit être libéré immédiatement et sans conditions, tandis que les autres personnes doivent être jugées sans délai selon des procédures justes et équitables, ou libérées », a déclaré Samira Daoud.

Parmi les personnes renvoyées devant le tribunal de Dixinn pour être jugées, se trouvent quatre responsables de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG, opposition), Ibrahima Chérif Bah, Ousmane « Gaoual » Diallo, Mamadou Cellou Balde et Abdoulaye Bah, ainsi qu’Etienne Soropogui, président du mouvement politique allié Nos valeurs communes. Amadou Djouldé Diallo, membre de la cellule de communication de l’UFDG, a lui aussi été renvoyé devant le tribunal.

Selon l’ordonnance de renvoi, les charges pour « meurtre et complicité de meurtre » ont été abandonnées contre eux mais ils sont inculpés chacun pour tout ou partie des charges suivantes : « atteinte aux institutions de la république », « trouble à l’État par la dévastation et le pillage », « participation à un mouvement insurrectionnel », « menace de violence ou de mort par le biais d’un système d’information », et « production, diffusion et mise à disposition d’autres de données de nature à troubler l’ordre public ou la sécurité publique. »

« Aucune date d’audience n’a encore été fixée, des visites leur ont été refusées, leur mandat de dépôt, arrivé à expiration, n’a pas été renouvelé, en violation du Code de procédure pénal », a déclaré à Amnesty International l’un des avocats du collectif de la défense.

Ce collectif avait annoncé en février 2021 la suspension de sa participation à la procédure, au motif du « caractère fallacieux des chefs d’inculpation, des détentions arbitraires prolongées, et de la violation répétée et intolérable des droits de la défense. »

Également parmi les 57 personnes renvoyées devant le tribunal, huit le sont pour l’attaque d’un train de la compagnie minière russe Rusal, le 23 octobre 2020 à Sonfonia (Conakry), au cours de laquelle quatre agents des services de défense et de sécurité ont trouvé la mort.

Le militant pro-démocratie du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) Oumar Sylla, demeure en détention arbitraire depuis bientôt 10 mois. Arrêté le 29 septembre 2020 à Conakry alors qu’il s’apprêtait à participer à une manifestation organisée par le FNDC pour protester contre la candidature du président Alpha Condé à un troisième mandat, il a été condamné lors de son procès en appel le 10 juin 2021 à trois ans de prison ferme pour « communication et divulgation de fausses informations, menaces notamment de violences ou de mort ».

Après trois mois de détention provisoire, Oumar Sylla avait entamé une grève de la faim le 25 décembre 2020 pour exiger la tenue de son procès. « Les autorités doivent immédiatement et sans conditions libérer Oumar Sylla, ainsi que toutes les personnes arbitrairement détenues pour avoir voulu exercer leur droit à la liberté d’expression », a déclaré Samira Daoud.

La santé d’au moins quatre détenus menacée

Parmi les cinq responsables de l’UFDG et de Nos valeurs communes détenus, Ibrahima Chérif Bah, 73 ans, Abdoulaye Bah, et Ousmane « Gaoual Diallo », ont été hospitalisés ces derniers mois pour des problèmes de santé, tandis que Ismaël Condé, autre opposant en détention, a été admis à l’hôpital après s’être « volontairement ébouillanté le visage et le torse avec de l’eau chaude, » selon le ministère de la Justice.

Selon des membres de la famille de Ibrahima Chérif Bah – détenu depuis le 30 novembre 2020 – contactés par Amnesty International, une évacuation d’urgence à l’étranger lui a été refusée, bien qu’il ait « des difficultés à suivre son traitement car il est compliqué de lui faire parvenir ses médicaments en raison des restrictions de voyages. »

Le ministère de la Justice avait annoncé le 20 avril 2021 son admission à l’hôpital, en rapportant que son état avait été jugé « médicalement stable » par « une équipe médicale composée d’éminents cardiologues. »

Amnesty International s’associe à l’appel formulé le 25 mars 2021 par la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, demandant aux autorités d’examiner les moyens de libérer les personnes particulièrement vulnérables à la COVID-19, notamment les détenus les plus âgés et ceux malades.

Entre décembre 2020 et janvier 2021, Amnesty International avait documenté et communiqué sur la mort de quatre personnes, dont trois militants ou sympathisants de l’UFDG, pendant leur détention provisoire à la prison centrale de Conakry.

Des pressions et menaces continuent par ailleurs d’être exercées contre des opposants politiques.

Le président et l’un des vice-présidents de l’UFDG ont ainsi été interdits de sortie du territoire à plusieurs reprises, et le passeport du président du parti a été confisqué par les autorités sans base légale, en violation de leur droit à la liberté de mouvement.

Morlaye Sylla, militant de l’UFDG en Guinée-Bissau, a reçu en 2019, 2020 et 2021 des menaces de mort de la part d’un responsable de l’ambassade de Guinée et d’un proche du consul dans ce pays, en raison de ses activités politiques et de ses publications critiques envers le pouvoir.

En dépit d’une plainte déposée en 2020 à la police judiciaire de Bissau suite à une agression, le militant a déclaré à Amnesty International qu’aucune suite n’a été donnée à ses alertes jusqu’à présent. Amnesty International appelle les autorités bissau-guinéennes à prendre les mesures nécessaires pour garantir le droit à la liberté d’expression, et faire cesser ces menaces.

TPI de Mafanco : Ismaël Condé condamné à 3 ans 4 mois de prison ferme

L’opposant et militant de l’UFDG, Ismaël Condé vient d’être condamné à trois (3) ans, quatre (4) mois de prison ferme et au payement d’une amande 30 millions de francs guinéens par le Tribunal de Première Instance (TPI) de Mafanco.

Il a été reconnu coupable des faits d’offense sur la personne du président de la République, production, diffusion, mise à disposition d’autrui des données de nature à troubler l’ordre public, injures par le biais d’un système informatique.

Dans le verdict rendu ce jeudi 8 juillet 2021, la juge Djenab Doghol Diallo a condamné Ismaël Condé à une peine de 3 ans 4 mois de prison ferme et au paiement d’une amende de 30 millions de GNF.

Le tribunal l’a déclaré non coupable des faits d’escroquerie pour lesquels il était poursuivi dans un autre dossier.

Dans son réquisitoire, Joséphine Loly Tenguiano, procureure de la République près le Tribunal de première instance de Mafanco, avait requis une peine de 7 ans d’emprisonnement et au paiement d’une amende de 100 millions de francs guinéens.

‘’C’est raisonnable Mme la présente. C’est pour décourager les personnes qui voudraient commettre ces membres infractions’’, avait-elle dit à la juge dans son réquisitoire basé sur la loi relative à la Cyber-sécurité et la Protection des données à caractère personnel.

Le collectif des avocats de la défense ne compte pas baisser les bras. Son porte-parole a annoncé qu’ils vont relever appel.

Il faut noter qu’Ismaël Condé a été arrêté au mois de septembre 2020, à quelques semaines du scrutin présidentiel du 18 octobre.

TPI de Kaloum : Elie Kamano condamné au paiement d’une amende de 50 millions GNF

Le tribunal de Kaloum a rendu sa décision, ce mercredi 07 juillet 2021 dans l’affaire qui oppose Elie Kamano à Salifou Camara Super V.

Poursuivi pour diffamation et injures publiques, le Tribunal de première instance de Kaloum a déclaré coupable l’ancien reggaeman des faits à lui reprochés. Il l’a condamné au paiement de 50 millions GNF et  à présenter des excuses publiques à l’ex-président de la fédération guinéenne de football.

Le tribunal ordonne à Elie Kamano ‘’de supprimer définitivement la vidéo incriminée et de présenter des excuses publiques à l’endroit de Super V sur sa page facebook et dans 5 organes de presse en ligne. Et ce, dans un délai de 5 jours à compter de la date de la présente décision’’.

La décision du tribunal concernant la peine contre l’artiste est attendue le 14 juillet prochain.

Quant à la défense, représentée par Me Salifou Beavogui, elle promet de faire appel contre cette décision. Mais, il a aussi rassuré que son client ne va pas se conformer à la décision du tribunal dirigé par le juge Mohamed Diawara.

Cour de justice de la CEDEAO : suite du procès sur le 3e mandat d’Alpha Condé

Communiqué-La coordination nationale du FNDC informe l’opinion nationale et internationale ainsi que tous les militants pro-démocratie et des Droits de l’Homme que le procès intenté par le FNDC contre l’État Guinéen sur le changement de constitution par Alpha Condé, dans le seul but de briguer un troisième mandat a connu sa seconde audience ce mercredi.

Après la phase des plaidoiries de Maître Alpha Yaya Dramé et constatation par la cour de l’absence de l’avocat de l’état Guinéen, la cour décide de mettre en délibéré l’affaire pour le mercredi 17 novembre 2021 à 10 heures d’Abuja pour décision finale.

La coordination du FNDC espère que le droit sera dit au bénéfice de la démocratie et de l’État de droit en Guinée et dans toute la sous-région.

La coordination nationale.

HAÏTI : assassinat du président de la république, Jovenel Moïse

Annoncé ce mercredi 07 juillet 2021, par le premier ministre haïtien, le chef d’Etat haïtien Jovenel Moïse a été assassiné dans sa résidence privée de Port-au-prince.

Selon ce dernier, cet assassinat est survenu dans la nuit du mardi à mercredi matin au environ d’une heure du matin par un commando.

A en croire, la déclaration  de la présidence d’Haïti, un groupe d’individus non identifiés ont attaqué la résidence privée du président de la République et ainsi blessé mortellement le chef de l’État.

Au cours de cette attaque, l’épouse du président Jovenel Moïse a été blessée et hospitalisée.

Cependant, la première dame a appelé la population au calme, indiquant que la police et l’armée allaient assurer le maintien de l’ordre.

Sous Alpha Condé, la Guinée est devenue un Etat de non droit

L’arrivée d’Alpha Condé au pouvoir en 2010, qui bénéficiait des préjugés favorables, avait suscité beaucoup d’espoirs au sein de la population guinéenne et auprès des partenaires de la Guinée. Ce grand esprit a viré très vite à la désillusion au fil des mois de présidence.

L’opposant historique du Général Lansana Conté et autrefois opposant historique a changé au point que ses soutiens en Guinée, en Afrique et à travers le monde assument difficilement le fait d’avoir participé à l’avènement, au pouvoir, d’un dirigeant autoritaire qui fragilise les fondements de la démocratie et de l’Etat de droit.

Du règne de la justice du plus fort

Dans un Etat dit de droit, la loi est considérée comme l’expression de la volonté générale du peuple et son respect s’impose à tous. De même, la justice est indépendante, responsable et apte à sauvegarder les droits de l’Homme et les libertés fondamentales, sans être sous ordre. Or, dans la gouvernance Alpha Condé, l’injustice est la règle, la violation de la loi, le principe.

La justice, affaiblie et dépouillée de toute son indépendance à travers l’immixtion de l’exécutif dans son fonctionnement, est utilisée par le dictateur Alpha Condé et ses complices dans la répression des opposants au régime. Des citoyens sont assassinés, sans justice, dans l’exercice de leur droit de manifestation; des opposants sont injustement arrêtés et détenus, pour la majeure partie sans procès, à la maison centrale de Conakry; d’autres ont leur siège et bureaux fermés et sont interdits de quitter le territoire sans aucune raison de droit.

Le dictateur Alpha Condé et ses soutiens croient avoir un droit de vie et de mort sur ses opposants et sur toutes autres voix discordantes à son régime en toute impunité.

Des crimes économiques érigés en mode de gouvernance

Pendant que les Guinéens manquent d’eau, d’électricité, d’infrastructures routières, scolaires et sanitaires, les prédateurs économiques pourtant épinglés par la presse indépendante ne sont pas inquiétés.

Depuis 2010, les Guinéens souffrent d’une gouvernance économique où la corruption, la gabegie et le détournement des fonds publics sont devenus des pratiques courantes et tolérées. Les marchés de gré à gré, la floraison des sociétés minières sur fond de corruption, la surfacturation des travaux publics sont autant de facteurs qui contribuent à asphyxier l’économie guinéenne et à maintenir plus de 52% la population dans l’extrême pauvreté.

Face à cette situation désastreuse et au risque qui pèse sur la stabilité sociopolitique et économique de notre pays, il est du devoir de tout citoyen de s’engager pour sauver les fondements de notre Pays, la République de Guinée.

Ibrahima DIALLO
Responsable des Opérations du FNDC
Coordinateur de Tournons La Page en Guinée

Assemblée nationale : Amadou Damaro prodigue des conseils à la jeunesse guinéenne

Neuf mois après, la session ordinaire unique de l’Assemblée nationale a été clôturée hier, lundi 5 juillet 2021. Au cours de la cérémonie de clôture, le président de l’Assemblée nationale, Amadou Damaro Camara a prodigué des conseils aux jeunes de Guinée. Le président de l’Assemblée nationale a demandé aux jeunes de ne pas sacrifier leur vie pour des causes dont ils n’ont pas la maîtrise.

« Ne sacrifiez pas vos vies pour des causes dont vous n’avez pas la maitrise. L’avenir de la Guinée repose sur vos épaules. Alors je vous invite à prendre votre destin en main », a recommandé le patron de l’institution parlementaire.

L’honorable Damaro Camara suggère aux jeunes de participer au développer de notre pays. ‘’Entreprenez comme si vos vies en dépendaient, faites de la politique parce vous y croyez, engagez-vous pour améliorer les conditions de vie de vos compatriotes, agissez par conviction. Grâce au travail, vous parviendrez à maitriser votre environnement physique et social’’, assure-t-il.

Le président de l’Assemblée nationale estime que ‘’notre génération a failli à sa mission au regard du legs que nous ont laissé nos devanciers. Ils avaient réussi, malgré la pression internationale et le poids du pouvoir de l’empire colonial, à se hisser au-dessus des petites rivalités de personnes pour aller à l’indépendance et mettre sur pied les prémices d’une nation forte. Qu’ils soient des modèles et des exemples pour la classe politique actuelle et surtout pour la nouvelle génération’’.