Le Wakrya AC qualifié pour sa première finale de Coupe de Guinée

Le Wakrya AC s’est qualifié pour la finale de la 59ème édition de la Coupe Nationale de Guinée de football. Club de Boké s’est imposé face au Milo FC de Kankan (4-2 t.a.b) lors de la première demi-finale disputée le lundi 20 août 2018 au stade du 28 septembre.

Les deux équipes avaient fait jeux égal (1-1) au terme du temps règlementaire.

L’adversaire du Wakrya AC pour la finale sera  connu à l’issue du match demi-finale qui va opposer le Horoya AC au Manden FC de Siguiri.

Cette rencontre a été reportée à une date ultérieure par la Fédération Guinéenne de Football, qui évoque ‘’des cas de forces majeures’’.

Guinée: Alpha Condé salue la mémoire de Kofi Annan

A l’image des autres chefs d’Etat du monde, le président guinéen Alpha Condé a salué dimanche la mémoire de Kofi Annan, ancien secrétaire général des Nations Unies et prix Nobel de la Paix en 2001, décédé le 18 août en Suisse.

Dans un message adressé au président ghanéen Nana Akufo-Addo, le chef de l’Etat guinéen a noté que Kofi Annan qui a dirigé les Nations Unies entre 1997 et 2006, a oeuvré pour la réforme du système des Nations Unies et a posé des jalons importants dans la diplomatie préventive à travers le monde.

Selon lui, Kofi Annan a contribué à la consolidation de la paix et a favorablement travaillé pour l’édification d’un monde juste et équitable.

« La disparition de M. Kofi Annan constitue une perte énorme pour le Ghana, pour l’Afrique et pour toute la communauté internationale », a dit Alpha Condé dans son message.

Célébration de la Tabaski: les parents font les derniers préparatifs 

Selon le calendrier musulman, la fête de tabaski appelée aussi fête des moutons sera célébrée demain mardi par les fidèles  musulmans du monde entier

À quelques heures de la fête de Tabaski, les citoyens se battent pour boucler les derniers réglages. À quelques mètres de la gare routière de Bambeto, dans la commune de Ratoma, où se trouvent des venduers d’habits, de chaussures et des articles divers, l’affluence est moins visible dans ce marché.

Sur les lieux, nous avons rencontré certains vendeurs et acheteurs, mais le maître-mot des ces derniers est que la conjoncture est difficile.

« C’est très compliqué pour nous vendeurs. Il est difficile d’avoir des clients pendant  la journée. Nous nous débrouillons ici, mais ce n’est pas facile. Je ne sais pas si cette situation est dû à l’augmentation du prix du carburant ou à la mauvaise gouvernance, mais c’est difficile de gagner« , indique Mamadou Bhoye Sall vendeur d’habit d’hommes.

Dans la cour de la gare routière, l’engouement n’est pas au rendez vous. Là aussi, les chauffeurs se plaignent du manque de passagers. « Je dois me rendre au Mali Yembering, mais il n’y a pas de passager. La plus part des passagers préfèrent emprunter des mototaxis », explique Sadjo Bah, chauffeur de profession.

D’un autre côté, on apperçoit quelques  femmes qui sillonnent des boutiques dans l’espoir de trouver des habits pour les enfants. Mais la déception est visible, la cherté des prix est pointé du doigt . « Je ne sais plus quoi faire avec les enfants. Je n’ai même pas pu trouver tous les habits pour eux », regrette  Fatoumata Binta Diallo, ménagère.

Il faut dire que cette année 2018, la fête s’annonce dans un contexte économique difficile lié à l’augmentation du prix du carburant à la pompe, et les récentes crises sociales et politiques entre autres.

L’UFDG appelle à la responsabilité du RPG arc en ciel 

Depuis la signature de l’accord politique du 08 août dernier, les militants du RPG arc en ciel manifestent un peu partout à l’intérieur du pays notamment les zones concernées  par le dit accord.

Au cours de l’assemblée générale de l’union des forces démocratiques de Guinée, de ce samedi, Cellou Dalein Diallo, président du parti s’est exprimé sur la question. Pour lui, c’est une cuisine interne du RPG arc en ciel qui n’intéresse point son parti.

« Nous ne commenterons pas les agissements des extrémistes du RPG, c’est au Rpg de régler, ils ont pris un engagement au nom de l’État, au nom du rpg c’est à eux de gérer. Nous nous serons en ce qui nous concerne pour les concessions qu’on a faites. (…) on a accepté les faux résultats contre lesquels on s’est battu pendant des mois, il y’a eu des morts, des prisonniers détenus arbitrairement. Nous avons accepté pour la paix, pour sortir de la crise…« , a t-il lancé.

Poursuivant, le chef de file de l’opposition a invité le parti présidentiel à la responsabilité.

« Que chacun balaie devant sa porte, nous ne nous mêlerons pas du débat entre les gens du Rpg qui se disent insatisfaits parce que tous les butins n’ont pas été emportés parce qu’ils étaient obligés de rendre une partie du butin mais nous nous avons renoncé à nos droits que le peuple de Guinée nous a donné lors de ces élections locales…« , dit-il.

« S’ils veulent, ils n’ont qu’à manifester pour faire triompher le mensonge, la fraude sur la vérité et sur le droit.  Ça c’est à eux de régler. On a trouvé un accord, lorsque l’UFDG s’engage il respecte ses engagements. Mais c’est au rpg de faire en sorte que les engagements qu’il a pris soit respecter par ses structures et ses militants, nous ne nous mêlerons pas« , a conclu Cellou Dalein Diallo président de l’UFDG.

Propos ethnocentriques: Dalein interpelle Alpha Condé  

« Nous voulons que Kindia soit dirigé par des arrivistes, des étrangers. Nous avons besoin des natifs de Kindia pour diriger notre commune », ces propos sont du premier  imam de Kindia.

Ainsi, l’imam, dit on, faisait allusion au candidat de  l’UFDG à la commune de Kindia à l’occasion des élections communales du 04 février dernier.

Pendant l’assemblée générale de son parti samedi dernier, Cellou Dalein Diallo a estimé que ces propos doivent interpeller le président de la République en personne.

« Ce qui a été dit à Kindia, nous nous adressons pas à l’auteur, c’est le président de la République qui est interpellé. C’est lui qui prête serment de veiller sur l’application de la constitution qui fait de la Guinée une République et chaque citoyen, partout où il est, a le droit d’exercer pleinement ses droits et accomplir ses devoirs. Il n’y a pas un territoire pour une partie du guinéen, le territoire de la Guinée appartient à tous les Guinéens…« ,  a dit le leader de l’UFDG avant de préciser que « le droit d’installation, le droit d’exercer les activités de son choix dans le respect des lois, le droit d’élire et d’être élu  est valable sur l’ensemble du territoire de la République de Guinée. C’est ça le fondement de la République… » précise t-il

« Nous , nous interpellons pas un imam c’est monsieur le président de la République qu’on doit entendre, il faut qu’il respecte son serment. Lorsque quelqu’un veut violer les bases de l’unité nationale, les bases de la cohésion sociale, les bases de la République on a droit à entendre le président de la République. C’est lui et lui seul qui doit réagir et vigoureusement pour mettre un terme à des tels propos, à des tels pratiques qui mettent en danger notre nation guinéenne. C’est lui que nous interpellons, M. le président vous devez réagir. Le peuple de Guinée vous attend, vous avez prêté serment de défendre l’intégrité de la nation, l’unité du pays. Lorsque des propos menacent l’unité de la nation on doit vous entendre », a t-il sollicité .

Plus loin,  le chef de file de l’opposition guinéenne a  invité Alpha Condé à poser des actes allant dans le sens de l’apaisement et de l’unité nationale.

« Vous devez poser des actes, tenir un discours pour dissuader toute velléité de mettre en cause, en danger l’unité de notre pays. Les Guinéens ont fait beaucoup de preuves de responsabilité, et d’esprit républicain. On aurait pu vous dire d’aller se présenter au Burkina parce que vous ancêtres, vos parents viennent de là-bas, on l’a pas fait parce que vous êtes Guinéen, vous êtes né en Guinée, vous avez la nationalité guinéenne même si on dit que votre père est malien votre mère est burkinabè  vous avez le droit élu en République de Guinée« , a rappelé l’opposant au régime Condé.

Pour Cellou Dalein Diallo, la Guinée, à l’image des autres, doit être un pays moderne. « On ne vous a jamais opposé ça en Guinée. Les guinéens généreusement ne vous ont jamais opposé l’origine. On veut être un État moderne, les USA ont élu Barack Obama sans dire qu’il était d’origine africaine. La France a élu Sarkozy sans dire qu’il était d’origine hongroise. (…) nous voulons être dans un pays moderne où chaque citoyen exercera pleinement tous ces droits. Monsieur le président ce comportement vous interpelle, il faut que vous rassurer le guinéen que vous êtes le président de tous les guinéens, de toute la République« , a t-il conclu.

Une femme tente d’assassiner la future épouse de son ex-mari

Les faits se sont déroulés à Nongo dans la commune de Ratoma.

Tout est parti du projet de mariage entre Mabinty  de nationalité guinéenne et Issam Award, un jeune libanais vivant en Guinée depuis quelques années.

Selon les témoignages recueillis à la gendarmerie de Nongo où se trouve l’affaire, le libanais serait  en séparation de corps avec sa première femme avec qui il aurait vécu trois ans.

Voulant alors se remarier, Issam choisit Mabinty.  Le mariage entre les deux prétendants était prévu pour le 22 juillet 2018. Une date qui sera finalement repoussée au 16 septembre 2018 à cause des troubles sociaux  que connaît le pays depuis l’augmentation du prix du carburant à la pompe.

Pour mettre fin à ce projet de mariage,  la première femme qui se fait appelée Mimi décide de mettre fin à la vie de la future mariée.  Ce jeudi 26 juillet 2018,  accompagné de deux jeunes garçons et de ses jeunes sœurs,  elle se rend au domicile privée de Mabinty pour accomplir sa mission.

Dieu aidant,  Mabinty s’en est sorti grâce à l’aide des voisins alertés par sa jeune sœur.

« Ils sont venus au nombre de 5, nous surprendre à la maison. Je revenais de la douche avec une serviette sur moi et ils se sont jetés sur moi avec  des lames et des petits couteaux. Ils s’en sont pris à mon corps. Ils l’ont déchiré un peu partout. C’est ainsi que ma jeune sœur a appelé au secours et les gens sont venus nous séparer. Je suis blessé et tout le corps me fait mal », raconte la victime.

Ainsi,  Mabinty est blessé sur tout le corps

Ensuite, Mimi, la présumée coupable  a été déposée à la gendarmerie de Nongo et Mabinty est transportée à l’hôpital pour les premiers soins.

Actuellement, Mimi et Mabinty sont transferées  à la gendarmerie de Kaporo déclarée compétente pour transférer l’affaire à la justice.

Toutes nos tentatives pour avoir la version de la présumée coupable dans cette affaire sont restées vaines car protégée par les gendarmes.

« Je n’ai pas accompli ma mission, je voulais en finir avec elle ». C’est tout ce qu’on a pu tirer de sa bouche. Pire, le commandant de la gendarmerie nous a intimé de sortir du salon tout en nous proférant des menaces d’arrestation.

Sur les lieux, les citoyens étaient mobilisés à grand nombre. Ils veulent en finir avec la mise en cause.

Selon certaines informations recueillies sur place, le libanais n’aurait pas marié Mimi. Cette dernière aurait plutôt fait un enfant pour l’homme.

Selon des informations recueillies sur place,  le commandant de la gendarmerie aurait reçu 2000$ des mains du libanais pour étouffer l’affaire.

Affaire à suivre

Insécurité : un commerçant tué dans sa boutique à Kaporo

Un jeune commerçant âgé d’une trentaine d’années a été tué dans sa boutique par des inconnus dans la nuit de mercredi à jeudi au quartier Kaporo dans la commune de Ratoma.

Selon les informations,  le jeune a été poignardé plusieurs fois avant de succomber à ses blessures.

C’est à 23 heures que le corps de Ibrahima Sory Kindy Barry a été découvert dans sa boutique de transfert d’argent par des jeunes qui vacillaient dans le quartier.

« Ma chambre n’est pas trop loin de sa boutique. Quand j’ai aperçu la porte grandement ouverte, mon ami et moi sommes approchés pour voir, puis nous avons tapé à la porte, il n’a pas répondu. Nous avons compris qu’il y a eu un cas de vol là-bas. On a appelé le chef du quartier. Il est venu constater qu’il y a un corps sans vie », raconte un témoin sous l’anonymat.

Depuis ce temps, le chef du quartier a mené toutes les démarches administratives. Ainsi Alseiny Zawiya a réussi à avoir le procureur de la République.

« Quand j’ai informé le procureur, il m’a intimé d’envoyer le corps à la morgue d’Ignace Deen et les parents de la victime s’y sont rendus ce matin. C’est au procureur d’ordonner la remise du corps à la famille », a-t-il précisé.

Cet autre cas d’assassinat relance le débat sur la sécurité des biens et des personnes dans la capitale guinéenne surtout en cette période des grandes pluies.

Médias et préservation de la paix au centre d’une conférence à Conakry

La Guinée traverse des crises sociales, et syndicales depuis l’annonce de l’augmentation du prix du carburant à la pompe de 8 à 10000gnf par le gouvernement le 1er juillet dernier.

Depuis, le dialogue social est en panne dans le pays parce que les acteurs majeurs ne s’entendent pas autour du sujet du prix des produits pétroliers et chacun compte sur la presse pour informer sur sa position.

À l’analyse de cette situation, il est facile de dire que les problèmes qui n’ont aucune solution sont des faux problèmes.

C’est pourquoi, l’union de la presse francophone section Guinée a organisé une conférence de presse le jeudi 26 juillet 2018 à Conakry.

« Médias et préservation de la paix » c’est le thème de cette conférence qui a réuni les icônes de la presse guinéenne et la nouvelle génération de journalistes. Objectif,  amener les journalistes à s’impliquer d’avantage dans la recherche de la paix car, en temps de guerre, le reporter de la paix devient un reporter de guerre.

Pour le président de l’union de la presse francophone Koné Ibrahima, les médias ont un rôle primordial dans la préservation de la paix.

« En ce moment de troubles et de mouvements sociaux, nul n’ignore la place qui revient à notre corporation dans l’édification d’une société de paix et de démocratie. Il nous incombe d’harmoniser nos actions pour fournir au peuple le filment de la solidarité. J’invite donc les confrères à une réflexion collective pour engager des mesures collectives pour l’apaisement de cette situation préjudiciable qui brave la société de notre pays », a-t-il martelé avant de préciser que les journalistes peuvent apaiser les tensions en fonction de leur analyse de l’actualité.

Issa Condé, le conférencier a mis l’accent sur le rôle et l’importance des médias dans la préservation de la paix,  gaze de tout développement.

«  Le mot démocratie signifie le gouvernement du peuple. Dans l’antiquité l’instrument de la communication était la parole. Les débats étaient organisé sue la place publique. La modernité se caractérise par un recours à la présentation,  à la médiation. L’articulation entre la paix et son opposé guerre, violence est une des clefs de nombreuses doctrines. L’insuffisance du pluralisme dans la collecte, le traitement de l’information et la diffusion de l’information et des messages au travers des organes de communication de masse ainsi que le manque de personnel formé et compétent pour la conception et l’organisation, la gestion et l’utilisation des techniques et des moyens de communication sont des problèmes majeurs dans le secteur de la communication en Afrique…De nos jours les médias sont indispensables aux sociétés en marche vers la paix et le développement », a-t-il affirmé.

La mise en place d’une cellule médias et prévention des conflits dont l’objectif sera de renforcer les capacités techniques des acteurs des médias dans la prévention des conflits et la consolidation de la paix. Ce qui, selon le conférencier contribuera à endiguer le phénomène de journalistes alimentaires et de la haine.

Cette rencontre doit permettre selon les organisateurs, d’établir une plateforme de discussion entre différents acteurs de médias afin d’aborder les questions de fond qui sapent à la construction de la paix, du professionnalisme.

Sécurité : Aliou Diallo, premier candidat à se rendre dans le centre

Aliou Diallo, le candidat hors-système qui promet de « rendre le Mali au peuple », a effectué une tournée électorale de trois jours dans la région de Ségou. Il s’agit de la première visite d’un candidat à la présidentielle dans le centre du Mali, zone largement contrôlée par des groupes armés terroristes.

« Je viens pour vous apporter le réconfort et l’espoir de lendemains meilleurs, chers frères et sœurs », a indiqué M. Diallo à son arrivée à Ségou, avant de présenter ses propositions pour rétablir la souveraineté territoriale du Mali et débarrasser les régions du centre et du nord du Mali de la menace terroriste.

Aliou Diallo, un entrepreneur de 58 ans, a décidé d’être candidat à la présidentielle pour incarner un renouvellement face à une classe politique malienne largement décrédibilisée par une corruption systémique et son incapacité à relever les grands défis auxquels est confronté le Mali, notamment sécuritaires, sociaux et économiques.

« Nous allons faire du chantier de la recherche de la paix la priorité absolue de notre équipe », a poursuivi le candidat en détaillant son Plan Marshall pour le Mali : un programme d’investissements d’un montant global de 15’000 milliards de francs sur cinq ans, visant à renforcer l’appareil militaire malien, développer les infrastructures et services sociaux de base, et relancer l’économie du pays par une politique de grands travaux.

Une politique qui associe systématiquement lutte sécuritaire contre les groupes armés djihadistes et développement économique des régions les plus pauvres et les plus enclavés du Mali, où les terroristes recrutent très largement, prospérant sur la misère et le désespoir d’une jeunesse sans emploi et sans perspectives.

Un programme ambitieux et volontariste à l’opposé de l’immobilisme et de l’attentisme affiché par le président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta, mais aussi de l’ensemble de l’establishment malien, dont le candidat Diallo dénonce l’immobilisme.

« Nous sommes sur la voie qui rendra le Mali à son Peuple », a conclu Aliou Diallo devant une foule nombreuse et enthousiaste, qui s’est trop longtemps sentie abandonnée par les autorités de Bamako.

OIF : que cache la candidature de Louise Mushikiwabo ?

En soutenant la candidature de la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, pour prendre la tête de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), Emmanuel Macron s’essaye à la realpolitik. Face à Paul Kagamé, il risque de s’y brûler les doigts… et de fragiliser une institution centrale pour le rayonnement géopolitique de la France.
La scène en disait long sur la partie de poker menteur en cours entre Paris et Kigali. Sur le perron de l’Elysée, comme un symbole de la main tendue française, Paul Kagamé annonçait le 23 mai dernier la candidature de sa (très) fidèle ministre des affaires étrangères au poste de secrétaire générale de l’OIF. Une candidature soutenue par Emmanuel Macron et annoncée par le président rwandais… en anglais.Une rebuffade pour le président français en forme de symbole. Paul Kagamé, qui instrumentalise depuis vingt ans le sentiment anti-français au profit de la propagande de son régime, a abandonné en 2003 le français comme langue officielle et d’enseignement au profit de l’anglais. Allant même jusqu’à rejoindre le Commonwealth comme un ultime pied-de-nez aux Français.Qu’espère Emmanuel Macron par ce cadeau à Kagamé ? Normaliser la situation avec le Rwanda ? Pousser à une démocratisation dans cette autocratie militaire qui ne dit pas son nom ? Difficile à savoir. Mais force est de constater, comme le prouve la déclaration en anglais de Paul Kagamé, que Kigali ne semble pas prête à la moindre concession.

Kagamé n’a d’ailleurs pas cherché à mettre de l’eau dans son vin en ce qui concerne la candidate désignée. Louise Mushikiwabo incarne la ligne dure de son régime. Une fidèle parmi les fidèles qui n’a jamais sourcillé devant les incessantes répressions policières d’opposants ou le soutien en armes de milices rebelles de la République démocratique du Congo voisin.

Le Rwanda, pays officiellement anglophone et régulièrement épinglé par les organisations de défense des droits de l’Homme et de la liberté de la presse, est un pari risqué pour la francophonie. En privé, de nombreux chefs d’état africains font part de leur surprise (voire de leur colère) vis-à-vis de cette candidature qui, selon eux, foule aux pieds certains des principes fondateurs de l’OIF tout en récompensant le pire élève de la classe.

Outre la provocation d’une candidature rwandaise, c’est la personnalité de Louise Mushikiwabo qui crispe de nombreuses capitales africaines. Il faut dire que son court passage à la Banque africaine de développement (BAD) n’a pas laissé que des bons souvenirs et que rares sont les dirigeants africains désireux de travailler avec elle sur le long-terme.

Le temps dira si le pari rwandais d’Emmanuel Macron est gagnant. Pour apaiser Paul Kagamé (ce qu’aucun de ses prédécesseurs n’est arrivé à faire sur le long-terme), le président français prend le risque de s’aliéner un certain nombre de chefs d’état amis. En prenant en otage l’OIF, il affaiblit surtout cette institution conçue comme une arme diplomatique au service du rayonnement de la France.