Abdoulaye Kourouma reconnaît sa défaite et félicite Doumbouya

Conakry, Guinée — Le décompte des voix de la présidentielle guinéenne n'est pas encore achevé qu'un double mouvement, contradictoire, anime déjà…

Conakry, Guinée — Le décompte des voix de la présidentielle guinéenne n’est pas encore achevé qu’un double mouvement, contradictoire, anime déjà la scène politique. Alors que le Bloc Libéral dénonce un « brigandage » électoral, un autre candidat, Abdoulaye Kourouma, a pris les devants pour reconnaître sa défaite et féliciter le favori, Mamadi Doumbouya.

Cette divergence de réactions, survenue ce mardi 30 décembre, donne le ton des jours à venir : entre contestation frontale et appels à l’apaisement.

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D’un côté, l’accusation de fraude

Dès le lendemain du scrutin, Faya Lansana Millimouno, candidat du Bloc Libéral, a livré un réquisitoire sévère. Il a dénoncé une élection « ni libre, ni transparente, ni crédible », évoquant l’exclusion de ses délégués, la délocalisation frauduleuse de bureaux de vote et des pressions sur les électeurs. « C’est un brigandage », a-t-il asséné, promettant vraisemblablement de contester les résultats.

De l’autre, la reconnaissance et l’appel à l’unité

Quelques heures plus tard, un son de cloche radicalement différent est venu du candidat du Rassemblement pour la Renaissance et le Développement (RRD), Abdoulaye Kourouma. S’appuyant sur les remontées de terrain de son parti, il a officiellement reconnu sa défaite.

« Les chiffres que nous avons en main prouvent que le candidat du GMD, Mamadi Doumbouya, a gagné l’élection dès le premier tour. Nous reconnaissons donc notre défaite et nous le félicitons pour sa victoire », a-t-il déclaré. Loin de dénoncer des irrégularités, il a au contraire salué un scrutin « apaisé », sans violences, et a lancé un appel à « se mettre au service de la nation ».

Une polarisation qui s’annonce

Ces deux positions marquent les pôles entre lesquels les réactions politiques pourraient osciller dans l’attente des résultats officiels de la Direction Générale des Élections (DGE). D’un côté, une opposition qui semble se préparer à contester la légitimité du processus ; de l’autre, des acteurs prêts à accepter le verdict des urnes et à tourner la page électorale au nom de la stabilité.

La suite dépendra en grande partie des autres candidats et de la réaction du camp Doumbouya face à ces premières sorties. La crédibilité de la transition en Guinée se joue aussi dans la gestion de cette phase post-électorale immédiate.

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