Ce lundi 1ᵉʳ décembre 2025, les cours n’ont presque pas eu lieu dans les écoles guinéennes. Le mot d’ordre de grève générale lancé par l’intersyndicale de l’éducation a été largement suivi. Le pays a découvert des salles de classe vides, des élèves sans encadrement et une colère enseignante arrivée à son point de rupture.
Dès le matin, le constat était clair. Dans de nombreuses écoles publiques et privées, les élèves se sont présentés, mais les professeurs étaient absents. Beaucoup d’enfants ont donc quitté les établissements après une longue attente dans les cours ou dans les classes.
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À Yimbaya, la tension est montée d’un cran. Des incidents ont éclaté au collège et au lycée, preuve du malaise qui traverse plusieurs écoles.
Le gouvernement a tenté de minimiser la situation. Dans un communiqué, le ministère de l’Éducation nationale affirme que certains cours se sont tenus « dans le calme et la sérénité ». Il a cité Fria comme exemple. Le ministre Jean Paul Cédy et l’inspecteur régional Thiapato Barry ont même visité quelques écoles pour saluer « le sens de responsabilité » de certains enseignants. Ce discours contraste pourtant avec la réalité observée sur le terrain.
La grève était prévisible. Elle suit l’échec des négociations entre le gouvernement et les syndicats. Les enseignants réclament une amélioration nette de leurs conditions de vie et de travail. Ils demandent une hausse des salaires, le paiement des arriérés et de meilleures infrastructures. Ils dénoncent aussi des conditions d’enseignement de plus en plus difficiles.
Cette mobilisation intervient à quelques semaines de l’élection présidentielle du 28 décembre 2025. Le candidat Abdoulaye Yéro Baldé a d’ailleurs promis de mieux traiter les enseignants. Beaucoup attendent maintenant des engagements concrets et non de simples déclarations.
La grève relance une question centrale : l’éducation est-elle vraiment une priorité en Guinée ? Le pays possède d’importantes ressources minières, mais le secteur reste sous-financé. Cette situation pèse sur la qualité des cours et sur la motivation des enseignants.
La suite dépendra de la capacité du gouvernement à rétablir un dialogue sérieux avec les syndicats. En attendant, des millions d’élèves restent privés d’école. Ils paient le prix d’un conflit qui dure et dont l’issue demeure incertaine.
