Alors que l’opposition se mobilise activement contre une révision de la constitution pour maintenir Alpha Condé au pouvoir, Amadou Damaro Camara rappelle un droit pour l’actuel chef de l’Etat.
Selon le chef de mouvance présidentielle au parlement, Alpha Condé ne peut pas toucher l’actuelle constitution. En revanche, le droit lui permet de présenter une nouvelle constitution s’il le désire. « La Constitution actuelle a verrouillé le problème de deux mandats. Donc, on ne peut pas réviser cette constitution et changer cet aspect. Mais une nouvelle constitution peut être proposée par l’Exécutif. Si elle est approuvée par la majorité simple seulement à l’Assemblée, il faut un référendum. Si elle est approuvée par la majorité qualifiée des 2/3 on n’a pas besoin de référendum. Alors si tel est le cas, nous ne serons plus dans la troisième république. Nous serons dans la 4ème république. Tout mandat à la suite de la promulgation ou de l’approbation d’une nouvelle Constitution est le premier mandat de cette République », a expliqué Damaro Camara interrogé récemment par notre reporter à Conakry.
Ce scénario qui donne des sueurs froides aux opposants d’Alpha Condé est déjà mis en pratique par le président Ouattara en Côte d’Ivoire où une nouvelle constitution a été adoptée. Désormais, s’il le souhaite Alhassane Ouattara pourrait se représenter en 2020, après deux mandats successifs à la tête du pays. Quant à l’opposition guinéenne, elle avance en rangs dispersés pour espérer une alternance en 2020. A ce jour, Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré et Lansan Kouyaté peinent à s’entendre sur la stratégie à adopter pour créer l’alternance en 2020.
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La marche de l’opposition guinéenne annulée
La marche pacifique prévue ce jeudi 09 août 2018 par l’opposition guinéenne a finalement été annulé, suite à un accord politique.
La décision est tombée tard la nuit de ce mercredi 08 août. À la base de cette décision, un accord politique qui a été trouvé à la dernière minute entre l’opposition, le gouvernement et la mouvance présidentielle.
Cet accord a été trouvé après la rencontre d’une délégation composée de Bourema Condé ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation, de Tibou Camara ministre de l’industrie et des petites et moyennes entreprises, et de l’honorable Damaro Camara,membre de la mouvance présidentielle et président du groupe parlementaire RPG arc en ciel à l’Assemblée Nationale et d’une autre de l’opposition républicaine au QG de l’UFDG, premier parti de l’opposition guinéenne. Il a fallu attendre plusieurs heures de débat avant d’en arriver à cet accord.
Selon l’accord lu par honorable Damaro, les deux parties se sont convenues de concéder à l’opposition. La désignation des présidents des conseils de quartiers et de district dans les 26 quartiers et districts réclamés par l’opposition, la désignation des maires des communes rurales de Wendékénéma, Bignamou, Diasso, Thindoye, Manfara et Bissikirima et du maire de la commune urbaine de Kindia », rapporte t-il.
« Et la désignation du maire de la commune urbaine de Dubréka a été concédée à la mouvance présidentielle » rajoute honorable Damaro Camara. Quant aux exécutifs des quatre autres communes urbaines à savoir : Matoto, Matam, Ratoma et Dixinn, ils seront élu conformément aux dispositions légales » précise le président du groupe parlementaire RPG arc en ciel.
Dans cet accord, il a aussi été question de l’assistance financière aux victimes prévue dans les accords politiques. Sur ce, la délégation gouvernementale a informé l’opposition de l’existence dans la loi de finance 2018, des crédits destinés à cette assistance. Les deux parties ont convenu de diligenter la mise en œuvre effective de cette assistance.
Sur la libération des militants et responsables de l’opposition, la délégation gouvernementale a dit avoir pris acte des préoccupations exprimées et a promis de rechercher une issue diligente à cette situation. Cet accord politique qui n’avait que trop tardé permettra désormais la tranquillité dans la cité.
« Les forces sociales sont financées par des opérateurs économiques. » Accuse honorable Damaro Camara
Le gouvernement guinéen a, dans un communiqué rendu public le samedi 30 juin dernier, revu le prix du carburant à la pompe.
Le lendemain, des manifestations ont été signalées un peu partout dans la capitale guinéenne. Depuis, plusieurs plates-formes de la société civile ont constitué les forces sociales de Guinée. Un mouvement qui a pour objectif de défendre les droits des citoyens tout en réclamant le retour du prix du carburant qui est passé de 8000gnf à 10000gnf le litre à la pompe.
Contacté ce lundi, le président du groupe parlementaire RPG arc en ciel, a donné sa position face à la crise provoquée par la hausse du prix du carburant en Guinée « Je crois que tout le monde connaît que la Guinée n’est pas un pays producteur de pétrole. C’est une marchandise sur le marché international que nous achetions il y’a deux ans à 46 dollars le baril, aujourd’hui c’est à 77 dollars. » Se défend-il.
Ce membre du bureau politique national du parti au pouvoir, pense que le gouvernement aurait pu mener des sensibilisations en amont avant de passer à l’acte.
« Je suis surpris. Notre gouvernement a géré comme si on était en cohabitation, on demande toujours l’avis de l’opposition, celui des syndicats. Je pense que le gouvernement aurait dû appeler les forces sociales pour leur expliquer la situation. Mais le gouvernement a péché. » S’indigne-t-il.
Poursuivant, l’honorable accuse certains opérateurs économiques, détenteurs des stations d’essence, de financer le mouvement « les forces sociales »
« Le syndicat en venant autour de la table peut obtenir ce qu’il veut. Mais, les syndicats sont accompagnés par des forces opportunistes qui ont des revendications qui n’ont absolument rien à voir avec le souci du bas peuple. Tous ceux qui ont des stations, tous ceux qui revendent le carburant sont entrain de tirer sur les ficelles. Ils financent ces manifestations. Les opérateurs économiques évoluant dans le domaine ont 142 millions sur chaque citerne. », a conclu honorable Damaro Camara, président du groupe parlementaire RPG arc en ciel, parti au pouvoir, à l’assemblée nationale.