Mali : des « marcheurs panafricains » au Palais de Koulouba

Le président de la Transition, le Colonel Assimi Goita, a en effet reçu des « marcheurs panafricains » qui ont parcouru en 35 jours 1626 kilomètres de Conakry à Bamako.

 

La cérémonie de réception s’est tenue au Palais de Koulouba dans la capitale malienne. Au total, ce sont 17 marcheurs venus de la Guinée qui ont été salués par les autorités de transition avec à leur tête Assimi Goita, le Premier ministre Choguel Maïga et le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop.

Les « marcheurs panafricanistes » ont révélé que « leur aventure a commencé le 15 mai 2022, devant l’Ambassade du Mali en Guinée. En 35 jours, ils ont parcouru à pied une distance de 1626 km avant de fouler le sol malien. »

Cette démarche qui a nécessité une dépense importante en énergie a pour objectif de soutenir le peuple malien et aussi une solidarité avec le peuple malien. Ces jeunes panafricains ont également plaidé pour un État fédéral africain.

Guinée Conakry : début du dialogue politique

Entre les acteurs politiques, société civile, les syndicats et autorités de la transition ainsi que le gouvernement de transition.

 

Le dialogue politique entre les coalitions des partis politiques guinéens, les organisations de la société civile, les syndicats, ainsi que le gouvernement de transition, a démarré lundi 27 juin à Conakry, sous l’égide du chef du gouvernement guinéen, Mohamed Béavogui.

Initialement prévu pour vendredi dernier, le dialogue avait été reporté au lundi 27 juin, en raison du « refus » de certains partis politiques de répondre à l’invitation du gouvernement de transition au motif qu’elle ne cadrait pas avec l’esprit de la déclaration du Premier ministre du 20 juin courant.

Le dialogue a été reporté pour ce lundi « par la volonté exprimée du gouvernement de mobiliser l’ensemble des acteurs sociopolitiques autour de la table du dialogue pour une transition inclusive et apaisée », avait expliqué le gouvernement de la transition dans un communiqué datant du 23 juin.

Le 20 juin le Premier ministre de la Guinée a appelé à un dialogue inclusif, or dans la lettre d’invitation adressée aux forces vives, le ministre de l’Administration du territoire, Mory Condé, avait plutôt parlé d’une troisième session du cadre de concertation.

Face aux médias le 20 juin, le Premier ministre de transition, Mohamed Béavogui, a souligné que dès le 27 juin, il aura l’ouverture « d’un véritable dialogue sans tabou, franc et inclusif » et il a appelé « toutes les forces vives de la nation autour de la table du dialogue ».

Béavogui a invité les syndicats, la société civile et le G58 (entité regroupant 58 partis politiques) qui prennent part à ce dialogue à des discussions constructives « afin de mettre en œuvre les actions concrètes et nécessaires qui permettront le retour à l’ordre constitutionnel » en Guinée.

Pour le dialogue politique qui a débuté ce lundi, le premier ministre de la Guinée a annoncé qu’il mettra à contribution la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), l’Union africaine (UA) et les Nations Unies, et s’appuiera également sur l’expérience du G5 en matière de suivi du dialogue.

« Je crois aux vertus du dialogue pour aplanir les divergences et assurer la stabilité et la paix dans notre pays », a conclu Béavogui.

Il faut rappeler que ce dialogue s’ouvre à quelques jours du sommet de la Cédéao qui sera consacré à la situation politique au Mali, au Burkina Faso et en Guinée.

Le 4 juin dernier, les dirigeants ouest africains ont décidé de reporter leurs décisions au 3 juillet prochain, faute d’accord.

Toutefois, ils ont déploré la dégradation de la situation sociopolitique en Guinée, en raison de l’absence d’un cadre de dialogue approprié entre le gouvernement et les acteurs politiques et de la société civile.

Conakry-pénurie de carburant : la population accuse les autorités de transition

Quelques semaines après la hausse du prix des produits pétroliers, la capitale guinéenne connaît un manque de carburant dans les stations-services. Nos confrères de guinéematin.com ont interrogé quelques guinéens.

 

Alors que de nombreux citoyens sont agglutinés autour des stations ce mardi, 21 juin 2022, certains d’entre eux dénoncent l’irresponsabilité des autorités de la transition par rapport à cette situation, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

C’est à un véritable calvaire que les citoyens de Conakry sont confrontés ce mardi. Nombre d’entre eux font la queue au niveau des points de vente de carburant à l’attente d’être servi. Interrogés par notre reporter au carrefour de Bambéto, dans la commune de Ratoma, ils dénoncent l’irresponsabilité de l’Etat qui n’a fait aucune communication à ce sujet.

Sané Soriba Sorel, infirmier d’Etat : « je suis à la quête du carburant. J’ai fait presque toute la ville. J’ai quitté Matoto pour Sangoyah, après Enco5. Maintenant, je suis à Bambéto rond-point à la recherche du carburant et franchement c’est difficile pour nous ce matin. C’est un sentiment de frustration. Parce que je ne peux pas imaginer que dans un pays, on ne puisse pas avoir un stock de sécurité. Je viens d’apprendre à la radio FIM FM qu’il y a deux bateaux au port autonome de Conakry mais qu’il y a un problème administratif pour que les bateaux soient dépotés. Mais, c’est un véritable manque de responsabilité de la part de l’Etat. L’appel que je peux lancer au gouvernement, c’est de tout faire pour au moins mettre en place un stock de sécurité d’au moins de 2000 à 3000 litres, pour qu’on puisse faire face à ce genre de situation ».

Ousmane Camara, juriste en formation : « l’acte que j’ai vu ce matin m’a très mal touché. Comment ? Au niveau des pompistes, ils ont catégoriquement refusé de servir les gens de l’essence. Et pourtant, il y a de l’essence.  Moi je me demande pourquoi ça. On refuse, c’est lorsqu’il n’y en a pas. Mais s’il y l’essence, c’est mieux de servir les gens. Ce que moi je vois, je trouve ça anormal. Le refus ici, c’est par rapport à la mésentente entre les motards, qui ne font pas un alignement, chacun vient s’arrêter comme il veut, c’est de la pagaille et sûrement, pris de peur, le chef a ordonné aux pompistes de bloquer pour le moment d’abord. Je me sens très mal, car j’ai une urgence ce matin. Je dois aller faire une opération d’expertise avec un ingénieur, mais regarde mon carburant est fini, ma propre femme est descendue ici elle est partie chercher le véhicule pour rejoindre le service. Donc, ces choses ne peuvent pas nous rendre heureux ».

Alseny Diallo, vendeur motos à Madina : « cette situation nous étonne vraiment. Moi, c’est ce matin que je l’ai appris. Actuellement je suis à Bambéto pour acheter du carburant, je fais la queue comme vous le constatez. Le gouvernement doit revoir cette situation. Au moins, s’ils augmentent le prix du carburant, qu’ils aient suffisamment de carburant. Maintenant, s’ils augmentent il n’y a même pas un mois, nous tombons dans une crise, ce n’est pas bon. Ce n’était pas nécessaire de ravitailler le Mali d’essence alors que nous ne produisons pas d’essence. Nous ne sommes pas satisfaits nous-mêmes, ça n’est pas bon, et voilà que nous sommes dans une crise en cette période. C’est irresponsable de la part de l’Etat ».

Jérémy Guilavogui, technicien de laboratoire : « franchement, cette crise de carburant ce matin joue beaucoup sur la population. Même moi qui vous parle, ça m’affecte pour mes déplacements, car il est très difficile de se procurer du carburant ce depuis hier. Tu viens à la station, ça trouve qu’il y a trop de monde. Pour avoir du carburant à la station, il y a parfois de la bagarre. Donc, ça risque de nous pénaliser dans nos différentes activités et nous empêcher d’aller au service. Tu t’imagines, si tu as un malade à envoyer à l’hôpital avec cette crise d’essence ? ça fait plus de 30 minutes que je suis arrêté à la station de Bambéto, mais je n’ai pas eu d’essence pour le moment.  C’est vraiment désolant… ».

Conakry : retour de Paul Pogba aux sources

L’international français d’origine guinéenne est arrivé mardi 21 juin 2022, à Conakry, en Guinée, le pays de ses ancêtres.

 

Paul Pogba est en Guinée Conakry. Actuellement en vacances, Paul Pogba est arrivé mardi à Conakry, en Guinée, le pays de ses ancêtres. Dès sa sortie de l’aéroport, l’international français a eu droit à un accueil digne d’un chef d’Etat, lui qui a défilé, en voiture et sous bonne escorte, à travers les rues de la capitale devant une foule nombreuse venue pour le saluer.

« C’est avec une sensation très forte que je reviens au pays. Ma famille est là et franchement je reviens et je sens que la Guinée a changé. Malheureusement je n’ai pas pu venir auparavant avec toutes les compétitions, et la pandémie de Covid mais maintenant je suis là », a clamé le champion du monde 2018 dans des propos rapportés par la presse locale. « Ça fait longtemps que je ne suis pas revenu ici, donc nous avons décidé de revenir pour aider la Guinée pour que le pays avance. Moi je sais que la chance qu’Allah m’a donnée, c’est d’aller réussir et revenir aider mon pays. »

Libre au terme de son contrat à Manchester United et annoncé tout proche d’un retour à la Juventus Turin, le milieu de terrain de 29 ans est présent dans le cadre de l’initiative «48 heures pour la Guinée », qui vise à lever des fonds afin de venir en aide au peuple guinéen. Dans ce cadre, le Tricolore participera mercredi à un match de gala aux côtés du Sénégalais El-Hadji Diouf, du Français Vikash Dhorasoo ou encore du Camerounais Jean II Makoun.

Conakry-accident de Kolaboui : ouverture d’une enquête

A travers un communiqué qu’il a publié à cet effet, le Procureur général près la Cour d’appel de Conakry a tenu à informer l’opinion publique qu’il a été porté à sa connaissance par le Procureur de la République près le Tribunal de première instance de Boké de la survenance d’un accident de la circulation sur la route de Boké plus précisément à l’entrée de Kolaboui.

L’accident, dont les circonstances ne sont pas encore élucidées, fait un bilan provisoire de onze morts dont quatre femmes, trois petites filles et quatre hommes, selon le communiqué signé du Procureur Charles Wright. En outre, le document fait état de quatre blessés en soins d’urgence à l’hôpital ANAIM de Kamsar. Toutes choses ayant entraîné quelques troubles sur la voie publique »

Tout en compatissant à la douleur des familles éplorées suite à ce malheureux accident de la circulation, le Parquet général a instruit le Procureur de la République d’ouvrir une enquête pour faire la lumière sur les circonstances dans lesquelles les faits se sont produits et de se rendre sans délai sur les lieux pour diriger ladite enquête dans l’intérêt de la loi et de la procédure », lit-on entre autres lignes.

« Le Parquet général présente ses condoléances les plus attristées aux parents des victimes ainsi qu’à tout le peuple de Guinée, en promettant de communiquer ultérieurement sur la suite de l’enquête », promet le communiqué en concluant.

Au bout de 72 heures, c’est un total de près de personnes qui ont péri dans des accidents de la circulation à travers le pays. Notamment sur la route Télimélé – Dubréka, Mandiana – Kankan, Kolaboui – Kamsar ainsi que Boffa – Boké.

Guinée : les pêcheurs sénégalais vont pouvoir repartir

Le Sénégal met la main au porte-monnaie pour régler l’affaire des pirogues arraisonnées dans les eaux guinéennes. 

 

Le ministre sénégalais des pêches, Alioune Ndoye, a fait le déplacement à Conakry hier jeudi pour trouver une solution avec les autorités de la Guinée.

Un petit jour et puis s’en va, le ministre sénégalais des Pêches, arrivé en début d’après-midi, est reparti dans la soirée. Le temps de rencontrer les officiels guinéens, de leur annoncer que les amendes et le montant des licences seraient réglés par Dakar. Un peu plus de 78 000 euros qui ont été versés au Trésor guinéen, assurait ce vendredi matin une source au sein de la délégation sénégalaise.

Après deux semaines, bloqués au port, dans des conditions de vie difficiles, les pêcheurs sont donc autorisés à quitter Conakry avec leur pirogue. Encore faut-il pouvoir trouver de l’essence et de l’argent pour en acheter. Un pêcheur sur place assurait qu’aucune embarcation n’avait encore pu prendre la route du retour.

Le ministre des Pêches a pu rencontrer hier les équipages. Une entrevue qui devait être ouverte aux journalistes. La partie guinéenne s’y est opposée finalement. Conakry visiblement très gêné par cette affaire et qui a réduit sa communication au minimum.

Les trente pirogues sénégalaises s’étaient aventurées dans les eaux guinéennes à la fin du mois de mai à la recherche de poulpe, avant d’être arraisonnées par la marine du pays. Il n’y a plus de poisson dans notre mer, c’est ça qui nous oblige à prendre des risques, expliquait un pêcheur croisé près du port hier.

Éliminatoire CAN 2023 : victoire de la Guinée face au Malawi

L’équipe de Kaba Diawara qui avait l’objectif de prendre les trois points contre les Malawites, s’est imposée 1-0 grâce au but de Naby Keita.

 

La Guinée a fait sa deuxième sortie au compte des éliminatoires de la CAN 2023 ce jeudi contre le Malawi. L’équipe de Kaba Diawara qui avait l’objectif de prendre les trois points contre les Malawites, s’est imposée 1-0 grâce à Naby Keita.

Gnagna Barry dans la surface de réparation ne trouve pas l’équilibre en première période. Les occasions s’en suivent mais la défense de Malawi parvient chaque fois à s’en sortir.

Le Malawi dominé dans le jeu a profité des corners pour mettre à l’épreuve Ibrahima Koné, le portier du Syli. À la 26ème minute Naby Keita fait un bon appel et reçoit le ballon a quelques mètres du gardien, mais son ballon dévié ne trouve pas le cadre. Juste avant la pause, sur une faute de main de Koné, l’équipe de Malawi a manqué de peu l’ouverture du score (0-0), score à la pause.

En deuxième période le Syli tente de s’ouvrir très vite le score. Sur une contre-attaque, Guirassy servit au point de penalty voit son tir au-dessus de la barre transversale.

Malgré l’envie des guinéens de signer leur première victoire dans ses éliminatoires, le score ne va pas bouger jusque dans le temps additionnel. Naby Keita va offrir la victoire au Syli dans leq arrêts de jeu.

La Guinée compte 3 points tout comme l’Éthiopie, le Malawi et l’Égypte 3 points chacun. Lors de la troisième journée des éliminatoires de la CAN 2023, le Syli va recevoir l’Éthiopie le 19 septembre à Conakry.

Guinée-mort d’un jeune après les manifestations : vers l’ouverture d’une enquête

Thierno Mamadou Diallo, 19 ans, a été tué lors de heurts entre forces de sécurité et manifestants protestant contre la hausse des prix du carburant.

 

Le procureur général de Conakry a promis qu’une enquête pour faire la lumière sur les circonstances de la mort par balle d’un jeune Guinéen. Il a aussi mis en garde contre toute « récupération » politique lors des funérailles initialement prévues ce lundi, mais finalement reportées sine die. Thierno Mamadou Diallo, 19 ans, a été tué mercredi dernier lors de heurts entre forces de sécurité et manifestants protestant contre la hausse des prix du carburant. Selon ses proches il n’a pas participé aux manifestations.

En conférence de presse, ce lundi matin, le procureur général de Conakry a rendu public les résultats de l’autopsie de Thierno Mamadou Diallo : « Le parquet général, sur la base du rapport médico-légal, en date du 3 juin 2022, du service médecine légal de l’hôpital Ignace Deen, porte à la connaissance de l’opinion publique nationale et internationale que la cause de la mort de Thierno Mamadou Diallo est due à un traumatisme d’origine balistique tiré dans une position génuflexion probable de la victime. »

Charles Alphonse Wright a par ailleurs aussi indiqué que des « témoins des faits ont été identifiés avec la garantie de leur protection pour l’identification sans délai de l’auteur ». Le procureur de Conakry s’était par ailleurs déjà engagé à la mise ne place d’une enquête sur la mort du jeune guinéen.

J’ai reçu la famille de la victime, ils ont été clairs par rapport à leur position, ils veulent que justice soit rendue pour le repos de l’âme de leur enfant. La famille nous a dit qu’elle n’est associée ni de près ni de loin au communiqué passé par le FNDC, mais aussi d’autres groupes politiques. Les personnes qui sont en train de lancer des appels à une marche funèbre, je voudrais peut-être leur rappeler une seule chose : on ne peut pas, en lieu et place de la famille, procéder à une récupération politique ou sociale de quoi que ce soit. C’est une procédure judiciaire qui est ouverte, cette procédure judiciaire n’a pas besoin de tumultes, elle n’a besoin que de la sérénité.

Conakry : un mort après une manifestation contre la hausse du prix du carburant

Un jeune homme a été tué par balles mercredi à Conakry lors de heurts entre forces de sécurité et manifestants protestant contre la hausse des prix du carburant, ont rapporté des membres de sa famille jeudi.

 

« Thierno Mamadou Diallo a été tué d’une balle dans la tête », a déclaré à l’AFP Halimatou Diallo, soeur de la victime. La justice et la police ont confirmé la mort d’un jeune de 19 ans et assuré qu’une enquête serait ouverte.

Il s’agit d’un des premiers morts dans un contexte de confrontation entre manifestants et forces de sécurité depuis la prise du pouvoir par le colonel Mamady Doumbouya le 5 septembre 2021.

Les deux dernières années avant le renversement du président Alpha Condé avaient été marquées par les manifestations politiques contre un troisième mandat de M. Condé et par la répression de la contestation. Des dizaines de civils avaient été tués, selon les organisations de défense des droits humains qui ont à plusieurs reprises dénoncé l’usage excessif de la force et l’impunité de la police et de la gendarmerie.

La Guinée n’a quasiment plus connu d’agitation depuis septembre 2021. Mais l’annonce cette semaine d’une hausse du prix de l’essence a provoqué des mouvements de protestation localisés.

Selon ses proches, Thierno Mamadou Diallo a été touché alors qu’il circulait dans le quartier de Hamdallaye, dans la banlieue de Conakry, où des jeunes manifestaient contre la hausse du prix du carburant.

Au passage d’un convoi de policiers et de gendarmes, des jeunes « ont commencé à jeter des cailloux sur les agents de l’ordre; dans la confusion mon frère a pris une balle dans la tête », a dit sa soeur Halimatou.

Une soeur adoptive, Tahirou Diallo, a également déclaré que son frère était étranger à la manifestation. Il était selon elle sorti pour faire une course et « c’est sur le chemin de retour qu’il a pris une balle ».

« J’ai appris avec amertume le décès d’un jeune du nom de Theirno, âgé de 19 ans, mort dans des circonstances non encore élucidées », a dit à la presse le procureur général, Alphonse Charles Wright. Il a dit avoir donné des instructions pour déterminer la cause du décès.

« On ne connaît pas encore les circonstances dans lesquelles cela est arrivé, nous allons ouvrir une enquête », a dit à l’AFP le porte-parole de la police, le lieutenant Mory Kaba.

Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), coalition qui a combattu l’ex-président Condé, a estimé dans un communiqué que « la répression sanglante » des manifestations de mercredi tranchait avec le discours initial du colonel Doumbouya, qui « s’était engagé à ne pas commettre les mêmes (tueries) que ses prédécesseurs ».

Le colonel s’est fait proclamer chef de l’Etat. La junte a annoncé le 13 mai l’interdiction de toute manifestation sur la voie publique pendant les trois ans censés précéder un retour des civils au pouvoir.

Guinée: poursuites judiciaires engagées contre Alpha Condé et 26 responsables pour crimes de sang

En Guinée, le procureur général a annoncé ce mercredi 4 mai des poursuites contre l’ex-président Alpha Condé et 26 anciens hauts responsables sous sa présidence. Ils sont notamment accusés d’assassinats, actes de torture et enlèvements.

 

Ces poursuites judiciaires visent essentiellement l’ex-président Alpha condé, 13 anciens membres de son gouvernement et de hauts responsables administratifs et sécuritaires à des degrés divers, rapporte notre correspondant à Conakry, Mouctar Bah.

Parmi eux, l’ancien Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana, les anciens ministres Dr Mohamed Diané, Alpha Ibrahima Kéira, Albert Damantang Camara, Ibrahima Kalil Kaba, Tibou Kamara et Kiridi Bangoura pour ne citer que les plus influents. Certains d’entre eux sont en prison pour des faits présumés de corruption, de détournement de deniers publics et blanchiment.

D’autres hauts responsables de l’appareil judiciaire et sécuritaire sont aussi visés par cette procédure, dont entre autres l’ancien président de la Cour constitutionnelle, Mohamed Lamine Bangoura, les anciens présidents du Parlement, Claude Kaury Kondiano et Amadou Damaro Camara, et le général Ansoumane Camara qui était directeur général de la police à l’époque.

Ces poursuites ont été lancées suite aux violences qui ont entouré en 2019 le projet d’un 3e mandat d’Alpha Condé, et notamment la répression, souvent brutale, des manifestations contre le référendum permettant de modifier la Constitution pour qu’Alpha Condé reste au pouvoir.

La crise avait entraîné des dizaines de morts, pour la plupart des civils. Le collectif FNDC, le Front national de défense de la Constitution, avait mené pendant des mois ce mouvement de colère. C’est lui qui a porté plainte contre Alpha Condé et 26 anciens hauts responsables, civils et militaires, de son régime. Des responsables aujourd’hui visés par le procureur.

Dans ce groupe de 27, certains sont déjà visés par des poursuites judiciaires, mais pour des faits présumés de détournements de fonds. Cette fois-ci, il s’agit de pénal, avec des accusations de meurtre, disparition forcée, torture, agression sexuelle, pillage, enlèvement ou encore séquestration.

Le procureur Alphonse Charles Wright lance donc une enquête avec déjà des éléments de preuves, images, vidéos, qui lui ont été fournis par le FNDC. Il se base aussi sur des rapports d’ONG internationales comme Amnesty et Human Rights Watch.

Le magistrat revient sur le projet de 3e mandat d’Alpha Condé, en violation de la Constitution. Il évoque les propos belliqueux d’Alpha Condé et son entourage lors de meetings politiques, appelant explicitement ses populations à l’affrontement.

Il cite aussi l’impunité totale dont ont bénéficié les forces de sécurité pour mater dans le sang les manifestations.