Les enseignants contractuels menacent d’occuper Sékhoutouréya

Depuis la signature du protocole d’un accord de sortie de crise entre le syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG), les contractuels semblent abandonnés par le gouvernement.

Lors d’une réunion organisée à Conakry par les enseignants contractuels ce week-end, ils  ont menacé d’investir le Ministère de l’éducation nationale pour exprimer leur colère et dénoncer le refus du gouvernement de les intégrer au sein de la fonction publique. « Nous avons en face de nous des personnes qui savent manipuler. Malgré toute la stratégie pacifique qu’on a menée, nous ne sommes pas encore entendus mais de gré ou de force, nous serons rétablis dans nos droits. C’est pourquoi nous demandons à tous les enseignants contractuels de Guinée, partout où ils sont, d’arrêter de dispenser les cours dans les écoles. Si le ministre veut qu’on aille dispenser les cours, il faudrait qu’il nous adresse une lettre officiellement, la seule chose qu’on demande, c’est notre immatriculation et notre intégration à la fonction publique », a déclaré Alsény Mabinty Camara, le porte-parole des enseignants contractuels,

Ils vont jusqu’à menacer de descendre au Ministère de l’éducation et à la présidence de la république si leur revendication n’est pas prise en compte. « Si les démarches que nous allons engager n’aboutissent pas à la satisfaction de nos points de revendication, le lundi 11 mars, nous allons tous descendre au MENA (ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation) pour pouvoir revendiquer notre intégration à la fonction publique et là, on va se faire entendre de gré ou de force  et après le MENA, nous irons à la présidence. » Depuis la reprise des classes pour le compte de l’année scolaire 2018-2019, les cours restent perturbés dans les établissements d’enseignement public. Après plus de trois mois de paralysie, les écoles risquent à nouveau de fermer puisque le SLECG d’Aboubacar Soumah menace encore de déclencher une nouvelle grève pour dénoncer le manque de volonté du gouvernement dans l’application de l’accords de sortie de crise signé au mois de janvier dernier.

 

 

 

Kaporo-rails : divergeance entre Alpha Condé et Ibrahima Kourouma

Entre les dernières instructions du Chef de l’Etat sur les opérations de déguerpissement à Kaporo-rails et la réalité sur le terrain, il y a déphasage.

 

Selon  un des conseillers de la Présidence de la République, Alpha Condé aurait déjà donné des instructions pour l’arrêt des opérations de déguerpissement à Kaporo-rails. Elle affirme aussi que  le Président Condé continue à croire que ce sont les baraques et d’autres installations qui ont été détruites depuis le début des opérations de déguerpissements. « Ce qui était prévu c’est de débarrasser de cette zone tous les occupants qui avaient déjà été déguerpis, dédommagés, et qui sont venus se réinstaller après », confie-t-elle.

Le constat sur le terrain est pourtant tout autre. De nouvelles maisons ont été cochées ; elles  seront démolies dans les prochaines heures. A moins que le Président Alpha Condé n’intervienne. Cette fois peut-être, il faudra que lui-même vienne sur le terrain pour faire le constat. Ce week-end, le Président Alpha Condé a prévenu que les opérations de déguerpissement se poursuivront « sans état d’âme », menaçant toute autorité qui se rendrait coupable de vente illégale de parcelle de sanction.

Lire aussi : Kaporo-rails: Alpha Condé promet de sévir

Mariage forcé : un mariage annulé 72h seulement après sa célébration

Le mariage entre un jeune garçon et une mineure de 11 ans agite la toile depuis ce lundi 4 mars 2019.

Depuis quelques jours, les images du mariage religieux d’un jeune de 33 ans du nom de Mamadou Samba Barry avec Fatoumata Binta Diallo, âgée de 13 ans font la Une des réseaux sociaux. Les images du mariage  ont choqué l’opinion publique  en Guinée, et même à l’étranger. Ce mariage qui a été célébré le 28 février 2019 a été annulé suite aux nombreuses réactions, notamment sur Facebook. Beaucoup d’internautes ont exprimé leur colère suite au mariage de cette petite fille qui n’aurait pas encore atteint l’âge de la puberté. L’union a été faite  dans la préfecture du Mali Yembering. Plus d’un internaute a réagi, ils  ne cessent à travers des publications d’interpeller les autorités de la préfecture du Mali et aussi des ONG qui luttent contre les mariages précoces d’intervenir.

Le jeune marié, Mamadou Samba Barry a expliqué sur sa page Facebook qu’il a été contraint de rendre la petite fille à ses parents ce lundi 4 mars 2019. Mamadou Samba Barry, qui a lui-même publié les images de son union avec Fatoumata Binta Diallo sur sa page facebook, n’a pas manqué d’exprimer sa joie d’être uni à sa désormais épouse. Vu le tollé que cela a suscité, le marié a posté  sur sa page Facebook un poste où il dit  avoir ramené son épouse chez ses parents parce que trop critiqué pour reprendre ses propres termes. Le jeune homme reconnait avoir commis un crime et s’en excuse. La question que l’on se pose est celle de savoir si   les autorités et les ONG qui luttent contre les mariages précoces pourront réussir à mettre fin à cette union, quand on sait que ce sont les parents eux-mêmes qui soutiennent ces mariages.

Selon le maire de la commune de Yimbéring, le jeune garçon a été convoqué ce mardi 5 mars 2019 à Mali où il devra être entendu par les services de polices et de protection de l’enfance. Cet élève de la terminale au lycée de Yimbering est accusé d’avoir épousé une mineure. Il a été mis aux arrêts ce matin à Yimbering. Mamadou Lamarana Barry, le maire de Yimbering a également confié que les parents des deux conjoints ont également été convoqués. Ils seront entendus à la police départementale de Mali centre. La jeune Fatoumata Binta Diallo va faire des examens à l’hôpital, nous renseigne également une source proche de sa famille.

Kindia : les plateformes de la société civile indignées

Il y a quelques jours, une sextape a fuité sur le web et défraie la chronique dans la cité des agrumes.

La plate-forme des jeunes pour la défense des droits de l’homme, ainsi d’autres plateformes de la société civile ont porté plainte contre le présumé auteur de la vidéo. Interrogé sur le sujet, le coordinateur général de la plate-forme des Jeunes pour la Défense des Droits de l’Homme confirme l’existence de ladite vidéo. « Effectivement il y a une vidéo qui circule sur la toile via messenger. C’est à travers cela que nous avons saisi la vidéo en question tout en déballant le contenu pour voir de quoi il s’agit exactement. En regardant la vidéo, vous avez la chair de poule car non seulement le contenu de la vidéo est à l’image d’une vidéo purement pornographique mais aussi parce que ce sont des enfants de Kindia qui se retrouvent dans cette vidéo. » Selon lui, il semblerait que le jeune présumé auteur de cette sextape est de Kindia et la fille également. La jeune fille a même déclaré avoir a été harcelée. D’où la plainte.

« Dans la vidéo, plusieurs aspects nous ont interpellés pour porter plainte contre ce présumé coupable. D’abord l’injure publique nous a interpellées car dans la vidéo, il y a des injures qui sont proférées à l’endroit de la fille et de ses parents ; la préfiguration de la vidéo aussi nous a amenés à porter plainte parce que cette vidéo d’abord remet en cause en question complètement les mœurs et porte atteinte à la dignité, à l’honneur de la société, de la famille. Donc c’est pourquoi nous avons décidé de nous bouger, car pour nous, ce n’est pas un problème qui concerne seulement que la famille de cette fille mais un problème qui concerne toute la société », ajoute-t-il. Outre cette plateforme œuvrant dans la défense des droits de l’homme, d’autres structures de la société civile de Kindia sont à pied d’œuvre pour freiner cet acte horrible, premier du genre dans la cité des agrumes.

Numérisation de la Poste guinéenne

L’Office de la Poste guinéenne (OPG) a paraphé lundi 04 Mars 2019, un partenariat avec deux grandes banques.

La cérémonie qui s’est déroulée dans les locaux de l’Office de la Poste Guinéenne, il a réuni du beau monde. Les ministres du Budget Ismaël Dioubaté, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique Abdoulaye Yéro Baldé, des investissements et partenariats public-privé Gabriel Curtis et l’inspecteur général du travail, Alia Camara ont honoré de leur présence la cérémonie de lancement. Signant ces partenariats qui renforceront les capacités numériques de la poste guinéenne, le Directeur général,  Mohamed Lamine Diallo a souligné l’importance de ces alliances en ces termes : « aujourd’hui, nous évoluons dans un marché très concurrencé, il est de la responsabilité du directeur général de la poste que je suis, de diversifier les produits et services de sorte qu’on aille au-delà des produits traditionnels de la poste notamment, le courrier, les colliers pour proposer à la clientèle une gamme variée de produits ».

Poursuivant, M. Diallo a mis un accent particulier sur les produits dont le lancement a été fait pour augmenter non seulement la visibilité mais aussi, permettre à la poste d’être de plus en plus proche de ses clients. « Vous avez assisté à la publication des produits, ça part du voyage, (Guinée voyages), du transit du flash cash. Désormais, on peut faire du transfert avec cette plateforme qu’Afriland first bank nous donne pour pouvoir commercialiser nos produits au niveau de la poste dans le cadre de la vente en ligne à travers ’’makiti.com  » afin que les gens dans leurs bureaux puissent se connecter sur la plateforme de vente en ligne pour faire leurs achats et la poste s’occupe de la livraison », a-t-il indiqué.

De son côté, le directeur général d’Afriland First Bank Guy Laurent Fondjo a rappelé l’objectif de ce partenariat pour son entreprise. « L’objectif du partenariat, c’est de permettre aux services financiers d’aller vers les populations et, nous savons que le service de la poste est l’un des postes qui a la plus grande implantation dans le pays. L’idée, c’est de mettre en synergie Afriland first bank et la poste afin de développer le réseau qui va permettre de vendre nos différents produits financiers et tous les autres services de la poste pour encourager et favoriser l’inclusion financière dans le pays », a-t-il dit.

Représentant le ministre des postes et télécommunications et de l’économie numérique, le ministre Abdoulaye Yéro Baldé de l’enseignement supérieur s’est réjoui de la signature de ces accords et soutenu que la poste aidera la Guinée de poursuivre son chemin vers la numérisation qui est le carrefour mondial.

Déguerpissement à Conakry: une nouvelle cible en vue

Ibrahima Kourouma le ministre de la ville et de l’aménagement du territoire a identifié une prochaine cible à déguerpir.

Plusieurs habitants d’une des zones de la cité Soloprimo (Koloma) ont été surpris par des agents de l’habitat qui sont venus mettre des croix sur leurs habitations Ce lundi 4 mars 2019. Accompagnés des éléments des forces de l’ordre, ces émissaires ont mis des croix rouges sur plusieurs maisons, insigne qui montre qu’elles sont les prochaines cibles des autorités. Le chagrin, mêlé au sentiment d’injustice était à son comble. Larmes aux yeux, les occupants ont assisté impuissants à cette scène presqu’insupportable.

Certains habitants soutiennent que  cette zone n’avait pas été touchée en 1998. D’où leur surprise. D’autres cherchent déjà à sauver certains biens avant l’arrivée des bulldozers. Ce week-end, le président Alpha Condé a promis d’être intraitable dans la récupération des domaines appartenant à l’Etat, alors que le passage des bulldozers à Kaporo-rail a laissé de nombreuses famille dans la misère et l’abandon. « Les gens construisent n’importe comment. La preuve : la deuxième République a dégagé Kaporo-rails jusqu’à 60%. Il restait peu.  Mais les gens sont venus occuper de nouveau et de façon illégale. Il n’y aura pas d’état d’âme pour tous ceux qui occuperont les domaines de l’État. Celui qui revendra un domaine de l’État sera sanctionné et on récupérera », a prévenu le chef de l’Etat.

Les membres du CNRPT prêtent serment

Les membres du conseil national de régulation des postes et télécommunications (CNRPT) ont prêté serment, ce lundi à la Cour suprême pour un mandat de 4 ans non renouvelable.

Sur les 5 membres du CNRPT, seulement 4 étaient présent lors de la cérémonie. Il s’agit du   Président : Dr Ibrahima Khalil Kaba, ministre, directeur du cabinet à la présidence, et de 3  membres : Assiatou Baldé, ancienne ministre de l’environnement, Doumbouya Hadja Fatoumata Donzo (Ministère du commerce) et monsieur Morlaye Alsény Soumah (conseil économique et social). Selon le président de la Cour Mamadou Sylla (Syma), le cinquième qui est Monsieur Kouyaté Mamoudou est actuellement en déplacement, une fois de retour, il se pliera aussi au même exercice.

Il est admis que celui qui prête serment devient une personne de bonne foi, pour qui l’honneur, la probité et la dignité sont au-dessus de tous les privilèges et de toutes les fortunes. Votre serment fait allusion au parjure. Rappelons que la violation du serment est désormais prévue et punie sous l’incrimination de parjure, défini par les articles 12 à 15 de la loi L/2017/041/AN du 04 juillet 2017, portant prévention, détention et répression de la corruption et des infractions assimilées . « le conseil national de régulation de postes et télécommunications est un organe délibérant indépendant. Il tire son indépendance des modalités de désignation de ses cinq membres. En effet, trois d’entre vous sont désignés par le président de la république et les deux autres désignés par les présidents de l’assemblée nationale et du conseil économique et social », rappelle dans son allocutionle président de la Cour suprême.

Par ailleurs, il mentionne : « la fonction de régulation, dont vous êtes investis, doit contribuer, par son indépendance, à la visibilité du secteur, en élaborant le fil directeur le plus réaliste, le plus compréhensible et le plus porteur pour le marché et pour le développement des télécommunications et des technologies de l’information et de la communication ». Après la prestation de serment, le président du conseil national de régulation de postes et télécommunications(CNRPT), Ibrahima Khalil Kaba, a rassuré en ces termes : «  Nous espérons être à la hauteur du sermon que nous avons prêté aujourd’hui. Nous avons les consommateurs dont il faut garantir l’accès au service des postes et télécommunications. Mais aussi la qualité dans le secteur. Il y a de nouvelles menaces qui existent dans le secteur dont il va falloir faire notre petite partition en tant qu’autorité de régulation ».

Hadja Mariam Sylla lance les festivités de la journée internationale de la femme

La ministre de l’Action Sociale guinéenne annonce les couleurs au cours d’une conférence de presse

 

L’humanité célébrera le 8 mars prochain, la journée internationale de la femme. Thème national choisi pour cet année est  « Autonomisation des femmes en lien avec le développement durable : Bilan de 2010 à nos jours ». Selon Hadja Mariam Sylla« La journée du 8 mars est consacrée à des rassemblements à travers le monde et offre l’occasion de faire un bilan sur la situation des femmes. Traditionnellement, les groupes et associations de femmes militantes préparent des événements pour célébrer les victoires et les acquis, faire entendre leurs revendications ou encore améliorer la situation des femmes… » La ministre n’a pas manqué de préciser que c’est également une occasion de se mobiliser en faveur des droits des femmes et leur participation à la vie politique et économique pour les Etats. « C’est le lieu d’évaluer les différents engagements auxquels ils ont souscrit en faveur de l’émancipation féminine ».

Les Nations Unies définissent chaque année une thématique différente. Au titre de l’année 2019, le thème central retenu s’intitule « penser équitablement, bâtir intelligemment, innover pour le changement ». Cette thématique propose de réfléchir aux moyens innovants permettant de faire progresser l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, notamment dans les domaines suivants : les systèmes de protection sociale, l’accès aux services publics et la construction d’infrastructures. Parlant des festivités, la ministre a annoncé que la Guinée célébra l’édition 2019 au cours d’un mois ponctué de conférences, de débats télévisés, de reportages radiodiffusés et télévisés, d’expositions-ventes, de portraits d’icônes féminines et appui aux organisations d’autonomisation des femmes, remise d’équipements.

L’anniversaire d’un grand président

La Guinée des villes et des campagnes fête, chacun en sa manière, ce lundi 4 mars 2019, la date de naissance de l’un de ses fils les plus prestigieux, le patriote Alpha Condé, le président bâtisseur qui est une gratification divine en faveur du peuple pour sauver le pays d’Ahmed Sékou Touré.

Né le 4 mars 1938 à Boké, une ville située à 300 km de Conakry, en Basse-Guinée, Alpa Condé est fils de Mamadou Condé, cadre dans l’administration française et de Saran Camara. Le couple aura six enfants, trois filles et trois garçons : Aminata, Sékou, Yaba, N’Sira, Alpha et Malick.

Après plusieurs postes dans l’intérieur du pays, la famille s’installe à Conakry dans le quartier de Madina, en 1947. Scolarisés à l’école primaire du centre, puis au collège (séminaire) des pères, à Dixxin, Alpha Condé, ses frères et sœurs sont des élèves méritants que leurs parents encouragent dans la poursuite d’études secondaires à l’étranger. A l’âge de 15 ans, muni de son brevet, Alpha Condé devient l’élève en classe de seconde au lycée Gambette (Pierre de Ferrat) de Toulouse, en France. Il poursuit son cursus à Louviers, où des relations de son père le confient au maire Pierre Mendes-France qui devient son tuteur pendant les deux ans de ses classes de première et de la première partie du bac. Alpha Condé passe ensuite son baccalauréat à  Paris, au lycée Turgot, où il se lie d’amitié avec Bernard Kouchner, l’actuel ministre français des Affaires Etrangères.

Très jeune, il endosse d’importantes responsabilités familiales lorsque l’évolution  du régime du président Ahmed Sékou Touré impose une coupure entre la Guinée et la France. Il assume les responsabilités de tuteur pour ses parents arrivés progressivement en France pour y poursuivre des études. Jeune bachelier inscrit à la Sorbonne, Alpha Condé décroche une License en sociologie avant de passer le concours d’entrée à l’Institut d’études politiques de Paris (Sciences Po, section service public), en 1963. Dans ces célèbres murs, il a, entre autres pour camarades de promotion et amis : Pierre-André Wiltzer (futur ministre français de la Coopération) ; François Polge de Combret (future Secrétaire général de l’Elysée, sous le président Valery Giscard d’Estaing) ; un des futurs dirigeants  de la Banque Lazard à New York, Jean-Paul Dessertine (de la Banque européenne) ; Jean-Pierre Chevènement ( qui deviendra  plusieurs fois ministre) ; les futurs patrons de presse André Larquié , Dominique Wallon, Etienne Mougeotte…  Avant d’obtenir successivement, un diplôme d’études supérieures, un doctorat d’Etat en droit public à la faculté de droit de Paris-Panthéon.  Là, le natif de Boké a pour camarades de promotion : Michelle Alliot-Marie ancienne  ministre française de la justice. André Santini (député-maire d’Issy-les-Moulineaux), Theodore Pangolos (vice-Premier ministre grec).

Alpha Condé est aussi un homme de la plume. Il s’initie très tôt à la rédaction politique à travers le journal L’étudiant guinéen’ avant d’écrire pour d’autres journaux et des ouvrages universitaires. Il participe à des projets pour l’organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et exprime une vision politique par le biais d’un ouvrage politique intitulé, Albanie d’Afrique ou néo colonie américaine, paru aux éditions Git-le-cœur, en 1972.

Il poursuit à travers différentes publications de brochures :

-Quel avenir pour la Guinée, en mai 1984 ;
-Propositions pour la Guinée, décembre 1984 ;
-Pour que l’espoir ne meure en 1985 ;
-Où  allons-nous, trois ans après, le poisson pourri par la tête.

Dans des journaux comme le patriote créé en janvier 1985 et interdit trois ans après, Sèguèti et Malanyi.
Sur le plan professionnel, Alpha se lance dans la carrière d’enseignant. Il dispense des cours à la faculté de droit et de sciences économiques (Paris I-Panthéon Sorbonne) pendant 10 ans, puis à l’école supérieure des PTT.

Avec l’accession de la Guinée à l’indépendance, en 1958, la jeunesse scolaire et étudiante guinéenne se retrouve incorporée à la Jeunesse du Rassemblement Démocratique Africain (JRDA). Alpha Condé qui milite au sein de l’Association des Etudiants Guinéens en France (AEGF) se retrouve alors membre de cette plus large organisation au sein de laquelle il développe une vision de l’importance de l’intégration régionale comme solution aux problèmes du continent. Dans la fièvre de l’Afrique nouvellement indépendante, le Guinéen qu’il est, ne manque pas quelques années plus tard de s’inscrire dans l’aile progressiste  des forces politiques  alors opposés  au président Ahmed Sékou Touré. Pendant que l’opposition guinéenne plus proche des milieux conservateurs français est prête, elle, à toutes les compromissions, Alpha Condé refuse de devenir l’instrument d’une ancienne métropole alors en rupture avec la jeune République indépendante.

Pourtant après le débarquement armée du 22 novembre 1970, dans la capitale guinéenne, organisée par des opposants financés et soutenus par le Portugal, il est condamné à mort par contumace dans le procès qui s’en suit à Conakry, alors qu’il avait toujours gardé ses distances avec le Rassemblement des Guinéens de l’Extérieur très impliqué alors avec le pouvoir Gaulliste.

Il devient militant au sein du Syndicat de l’enseignement supérieur (Sne-sup), cumulant les fonctions de responsable au sein de l’Association des étudiants Guinéens en France (AEGF), le président de la Fédération des Etudiants d’Afrique noire en France (Féanf), dès 1963, puis de 1967 à 1975, responsable de la coordination de la direction des groupes nationaux africains, qui supervisent les activités  de la direction. C’est au sein de la Féanf que se développent son leadership et son influence parmi les cadres africains venus de toute l’Afrique francophone. La plupart de ses pairs y occupent d’importantes responsabilités une fois de retour dans leur pays respectif et restent des alliés  importants au sein  du réseau africain  d’Alpha Condé.

En 1977, dans la foulée de la réconciliation tripartite à Monrovia, au Liberia, entre les présidents guinéen Ahmed Sékou Touré, ivoirien Félix Houphouët-Boigny et sénégalais Léopold Cedar Senghor, Alpha Condé crée le Mouvement National Démocratique (MND) avec le professeur Alfa Ibrahima Sow, Bayo Khalifa et d’autres membres fondateurs. Le MND subira plusieurs mutations de la lutte clandestine à la lutte semi-clandestine et enfin la lutte légale depuis 1991.

Le MND se transforme d’abord en Unité, Justice, Partie (UJP), puis en Rassemblement des Patriotes Guinéens (RPG) et enfin en Rassemblement du Peuple de Guinée.

Hors de sa patrie, le président Alpha, occupera plusieurs  fonctions de cadre dirigeant d’entreprise dans le négoce international.

Une fois avoir pris congé  de l’enseignement en 1977, le futur leader du RPG part rejoindre la société de négoce  international Sucres et denrées, en tant que responsable Afrique. La position lui permet d’étendre considérablement la présence et l’influence  du groupe sur le Continent en créant plusieurs filiales (en Côte D’Ivoire, au Congo, au Cameroun, au Burundi, etc.).

En 1985, Alpha Condé crée Africonsul, un bureau d’études économiques et financières  dont il est le directeur général jusqu’en 2001. Il y offre du conseil économique, financier et social aux gouvernements africains aux entreprises internationales  désireuses de travailler en Afrique et pour le compte  d’institutions internationales. La société réalise des études pour les Nations Unies, des sociétés privées et des gouvernements (notamment celui du Congo). Alpha Condé est également missionné en tant que consultant dans le règlement de conflits politiques auprès de plusieurs chefs d’Etat de la région.

C’est après l’arrivée des militaires au pouvoir en 1984 à Conakry que l’opposant historique passera une longue période d’observation avant de prendre le chemin définitif du retour au pays, le 17 mai 1991 pour son célèbre meeting du stade de Coléah. Il y est accueilli par des centaines de milliers de sympathisants, tous vêtus de T-shirts à son effigie, et venus relever le défi d’interdiction de rassemblement populaire ordonné alors par le régime militaire en place.

Depuis lors, le Prof. Alpha Condé deviendra dans des circonstances difficiles,  le premier challenger du général Lansana Conté. Après la phase d’observation des premières consultations électorales de 1993, le président du RPG remporte les élections. Mais l’administration électorale annule la totalité des votes dans les grandes localités de la Haute-Guinée (Siguiri et Kankan). A cette occasion, le candidat présomptif, Alpha Condé, prône l’apaisement, demandant à ses militants  de ne pas descendre dans les rues et d’accepter ces résultats afin d’éviter une guerre civile.  Il déclare ceci: « Je ne suis pas venu en Guinée pour gouverner les cimetières ». L’homme refusera  de nombreuses sollicitations ministérielles, primature comprise pour son mouvement.

En 1998, il est arrêté  en plein processus électoral, puis emprisonné sans procès équitable. Il passera plusieurs mois en prison avant d’être libéré le 18 mai 2001 suite à une prétendue grâce présidentielle sous la pression internationale. Face aux différents tripatouillages de la constitution par le pouvoir en place, Alpha Condé au sein de la Codem boycotte la présidentielle de 2003.

Après le décès du général Lansana Conté en décembre 2008,  et la prise du pouvoir par la junte  militaire, Alpha Condé milite dans les forces vives constituées de l’opposition politique, des syndicats et des acteurs de la société civile, pour la tenue d’élections justes, transparentes et inclusives en 2010.

Ainsi sous le magistère du père de la démocratie guinéenne, le président de la transition, le général Sékouba Konaté Alpha Condé devient président de la 3e République le 21 décembre 2010.

Le professeur engage entre autres, les reformes macro-économiques, la mise en place de toutes les institutions républicaines, notamment la cour
constitutionnelle, la cour des comptes et le conseil constitutionnel.

Aussi la reforme de l’armée, le développement du secteur agricole, les états généraux de la justice et l’indépendance énergétique ne sont-ils pas en bonne voie.

Autant dire que la construction du barrage hydroélectrique de Kaléta a permis à la Guinée d’avoir son indépendance énergétique. En ce sens qu’aujourd’hui, l’électricité est fournie parfois pendant la saison pluvieuse 24 h/24 dans plusieurs villes de la Basse Guinée et de la Moyenne Guinée.

Outre la construction du plus grand barrage hydro-électrique de la sous-région Souapiti, il y aura des micros barrages dans les villes de l’intérieur. Farankonédou et Kogbédou à Kankan ; N’zébéla en forêt ; Koukoutamba à Tougué ; le Touba dans Gaoual et Daboya dans la préfecture de Kindia.

Sous la première République, comme susmentionné, la Guinée comptait plusieurs unités industrielles sur toute l’étendue du territoire national, force est de reconnaître que ces usines ont connu un sort déplorable au fil des ans. Le Président Alpha Condé s’est tourné vers la réhabilitation de certaines d’entre elles, c’est le cas de l’usine de jus de fruits de Kankan et l’huilerie de Dabola. Il y a aussi la GI Ciment, le CIMAF, Diamant Ciment, le Moulin de Conakry, et le Moulin d’Afrique.

A cela  s’ajoute la construction des 16 nouvelles unités industrielles parmi lesquelles figure une usine de transformation du fonio annoncée par le ministre, de l’Industrie et des PME Tibou Kamara à l’occasion d’une conférence de presse en parlant du bilan et perspectives de son département

Sur le plan diplomatique, le Président poursuit son ambition qui est celle de toujours marquer la présence de la Guinée au sein de la communauté internationale.

Autant dire que le grand retour de la Guinée sur la scène internationale est incontestablement l’œuvre de l’époux de Hadja Diènè Kaba. Le pays d’Ahmed Sékou Touré occupe désormais dans les organisations internationales la place qui était la sienne sous la première République.
C’est là justement qu’on retrouve tout le sens de la célèbre phrase du locataire de Sékoutouréya : « je reprendrai la Guinée là où Sékou Touré l’a laissée ».

Au regard du panafricanisme du président guinéen, du rayonnement actuel de la Guinée, des grandes reformes économiques et l’assainissement des finances publiques qui ont contribué à la normalisation des relations avec la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), de l’obtention de ce grand contrat de 20 milliards de dollars avec les chinois, des reformes dans le secteur minier qui ont créé un cadre propice d’investissement, du partenariat public-privé qui se développe avec la réorganisation du secteur privé et l’évolution des activités du secteur informel, de la restructuration de l’économie rurale, et d’une manière générale au soutien au monde agricole en vue de consolider l’autosuffisance alimentaire, et du fait que des hôtels de haut standing poussent comme des champignons dans la capitale, on peut dire sans risque de se tromper qu’Alpha Condé est bel et bien un don de dieu pour le peuple de Guinée .

Comme quoi, il a fallu un président bâtisseur pour que le peuple de Guinée et le reste du monde sachent que malgré le retard, la Guinée reste un pays qui a encore ses 32 dents pour mordre dans la vie. L’anniversaire d’un tel président ne peut passer inaperçu. Tout le monde en parle. Dans les radios, les télévisions, les tabloïdes  et sur les réseaux sociaux l’événement est à la une. Ceci n’est pas fortuit, c’est la reconnaissance des efforts prométhéens d’un président  qui rêve d’une Guinée émergente et d’un havre de la paix  où tous les Guinéens vivront ensemble dans la fraternité et la convivialité.

A n’en pas douter,  ces acquis de la deuxième République empêchent l’opposition guinéenne de dormir qui redoute aujourd’hui que le peuple n’accorde un troisième mandat à  l’actuel locataire de Sékoutouréya.

Pour l’heure n’anticipons rien, souhaitons joyeux anniversaire à notre grand président. Puisse allah lui gratifier de plusieurs autres années encore à vivre  dans la santé pour le grand  bonheur du peuple de Guinée.

Kaporo rails : L’UFDG lance une collecte de fonds pour les déguerpis

Lors de l’assemblée générale ordinaire de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), le déguerpissement à Kaporo-rails a été au centre des discours.

A cette occasion, il a lancé une collecte de fonds pour les déguerpis de Kaporo rails, qui sont privés de toit depuis l’opération de démolition du gouvernement. En l’absence de Cellou Dalein Diallo, c’est le vice-président Kalémodou Yansané, qui a présidé la rencontre.  « Depuis une semaine, aussi bien l’opposition républicaine que l’UFDG, on est en réunion pour aider ces populations. Aujourd’hui, nous voulons lancer un appel solennel, je voudrais que le carton qui est devant vous soit rempli. Je connais le cœur des militants de l’UFDG. Ce qui se passe à Kaporo-rails, pour nous, ce n’est pas un problème politique, c’est devenu un problème humanitaire », déclare Kalémodou Yansané.

Il a par la suite, fait part des contributions des députés de l’opposition, avant d’exhorter les militants d l’UFDG  à faire de même. « Nous allons contribuer pour Kaporo rails, sans distinction de parti politique. Il n’y aura pas d’exclusion. Ceux du RPG, ne seront pas épargnés. Ce qui se passe à Kaporo-rails, est devenu humanitaire. Les députés ont fait une forte contribution pour Kaporo-rails. Chaque député a versé, pour la solidarité SOS Kaporo rails, la somme de 1million de GNF. Cellou Dalein Diallo, a fait une contribution de 10 millions de GNF. Nos opérateurs économiques sont en train de chercher du riz et de l’huile. La priorité sera donnée aux élèves », a fait savoir le député. Parlant de l’élection présidentielle au Sénégal, Kalémodou Yansané a fait remarquer, qu’en une semaine, les résultats définitifs étaient déjà connus. Alors qu’en Guinée dit-il, même pour les élections communales, il faut  attendre un an. Et de conclure, « c’est une honte pour le pays ».