Linsan : le ministère des travaux  annonce une interruption temporaire de tout véhicule

Le ministère des Travaux publics a annoncé dans communiqué de presse  que la circulation de tout véhicule sera interrompue temporairement au niveau du pont de Linsan.

« En raison de la montée du niveau d’eau au pont de Linsan en reconstruction, d’importants travaux de maintenance de la déviation sont envisagés dans l’immédiat », indique le communiqué, rendu public par le Service de communication du  ministère des Travaux Publics.

« Par conséquent, le Ministère des Travaux Publics informe les usagers de la Route Nationale N°1 et les populations riveraines que la circulation de tout véhicule sera interrompue sur la dite déviation à partir du vendredi 06 Juillet 2018 à 19h00 au Dimanche 08 Juillet 2018 à 10H00 », précise-t-on

« Tout en présentant ses excuses, le Ministère des Travaux Publics préoccupé par la sécurité des usagers et conscient des désagréments dus à cette interruption, sait compter sur la bonne compréhension de chacun et de tous », conclu le communiqué.

Dimanche dernier, une femme enceinte avait trouvé la mort au niveau de la déviation de ce pont.

Un incident qui a poussé le ministre des Travaux publics, s’est rendu sur le site.

Depuis plusieurs jours les usagers de la nationale Labé Conakry vivent l’enfer suite à l’effondrement de ce pont héritage colonial vieux de 86 ans.

Santé: Pyramax, un nouveau produit antipaludique lancé à Conakry

Le paludisme est une maladie infectieuse due aux parasites. Il constitue 1/3 des causes de  consultations dans les hôpitaux. En Guinée, 44% de la population avait le paludisme en 2012. Depuis 2016, 15% de la population vit avec le paludisme. Cette baisse de la prévalence du paludisme  est due à plusieurs mesures. Près de 13 millions de moustiquaires imprégnées ont été partagé à la population entre 2013 et 2016.

Dans le cadre de la réduction de ce taux de prévalence du paludisme en Guinée, Shing PoongPharm, laboratoire  coréen, fabriquant de médicaments vient de lancer à Conakry, un nouveau produit anti paludique appelé Pyramax.

Pyramax est rendu disponible grâce à la firme pharmaceutique Shing poung pharma.  C’est le résultat de 17 ans de recherche scientifique.

Pyramax est un médicament antipaludique fait d’une combinaison de fixe de pyronaridine-artesunate.

Amadou Sank Diallo médecin et chef de département de médecine interne au CHU Donka se montre optimiste quant à l’efficacité de ce nouveau produit.

« On nous a présenté beaucoup de recherches. Des recherches ou même la Guinée a participé qui ont montré des résultats très probants. Il reste maintenant en tant que prescripteur de nous mettre à la tâche et de voir ce que ce médicament représente. »

En dépit des efforts fournis jusque-là,  le paludisme reste l’une des causes de mortalité et de morbidité en Guinée. Il représente 29 à 34% des cas de consultation dans les structures sanitaires.  En 2017, 1145 cas de décès dus au paludisme ont été enregistrés. Les experts du domaine disent apprécier ce nouvel arrivage de Pyramax qui selon eux,  va augmenter le taux de réussite dans le traitement du palu.

Dr Beavogui Abdoul Hamid, médecin, spécialiste en parasitologie se réjouit.

« La plupart des anti paludéens qui existent éprouvent une certaine résistance.  Nous venons de lancer dans cette optique, une nouvelle molécule qui est très efficace contre toutes les espèces de plasmodium et qui est bien toléré sur le plan empathique ».

Pyramax est approuvé par les hautes autorités sanitaires européennes dont l’organisation mondiale de la santé (OMS).

René Kazetien, directeur des opérations à  Shing Poung pharma parle de l’efficacité de son produit.

« C’est un médicament qui est très bien toléré et qui a une protection longue pour les patients afin d’éviter des infections. C’est le médicament de l’élimination.  Je pense que les populations qui l’utiliseront ou les médecins qui le prescriront trouveront que Pyramax est le médicament meilleur en Afrique et j’espère que les enfants auront la vie sauve grâce à ce médicament ».

Ce médicament figure désormais dans la liste de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Pyramax est aussi sollicité par Médecin sans frontière (MSF) pour être utilisé dans la lutte contre Ebola qui sévit actuellement en RDC. Pyramax est un médicament qui se prend une fois par jour pendant trois jours. Un paquet contient 90 comprimés.  Il est recommandé pour les adultes ainsi que pour les enfants.

Selon ses concepteurs,  même un client qui a faim peut prendre le Pyramax.

Cette présentation est la quatrième du genre en Afrique pour le lancement de ce produit.

Durant trois heures, les professionnels de la santé ont débattus de long en large sur la situation du paludisme en Guinée et le rôle que ce nouveau produit peut apporter aux patients guinéens.

La balle est désormais dans le camp du gouvernement guinéen pour faciliter l’accessibilité des citoyens à ce nouveau médicament.

Pyramax est désormais disponible chez les grossistes. Pour l’instant,  son prix est en négociation avec les autorités.

Guinée : l’Assemblée nationale adopte plusieurs textes de loi

Les députés ont adopté le mercredi 04 juillet 2018, à l’unanimité des présents plusieurs textes de Loi, notamment la convention de crédit d’un montant de 30 millions  d’euros entre l’Agence Française Développement(AFD) et le gouvernement guinéen.

C’était d’une plénière à l’hémicycle du Palais du peuple à Conakry.

Dans son intervention, le rapporteur général de l’Assemblée nationale, Alfa Mohamed DIALLO, a rappelé que ce projet s’inscrit en bonne intelligence avec les autres bailleurs dont la Banque Islamique de Développement pour la réhabilitation des capacités de production de Conakry.

Les tâches dit-il, sont reparties comme suit : la JICA pour le remplacement de 3,5 Km de la conduite principale entre Sanoya et Enta, la BM pour la finalisation de l’instruction d’un nouveau programme, la BADEA et l’OFID pour l’adduction d’eau dans 5 préfectures (Lola, Yomou, Gaoual, Lélouma, et Tougué) et la coopération marocaine pour le renouvellement de certaines conduites d’adduction.

C’est dans ce cadre selon lui, que l’AFD et le gouvernement guinéen ont signé le 19 avril dernier une convention de financement d’un montant de 30 millions d’euros qui sera rétrocédé à la SEG, pour la mise en œuvre du projet d’amélioration des performances commerciales et techniques de la SEG ainsi que la sécurisation  de l’alimentation en eau sur ses 26 centres, pour une durée de remboursement de 20 ans dont 5 ans de différé.

Ce financement, dit-il, consistera au maintien de l’outil industriel de la SEG, à l’amélioration de ses performances commerciales et techniques dont la réduction des pertes en eau est estimée à près de 50% de sa production ainsi qu’au renouvellement de ses installations

Ce projet selon le parlementaire, servira également à l’achat de matériel, d’outillages, de motos, de matériel informatique, à réaliser des enquêtes et recensement des abonnés, la cartographie des réseaux et des branchements et autres prestations intellectuelles.

Les jeunes Guinéens de plus en plus nombreux à choisir l’exil

Parmi les migrants arrivés en France, de nombreux jeunes sont originaires de Guinée-Conakry. Parmi les raisons de leur départ : la situation économique du pays et le chômage massive des jeunes avant tout, mais aussi les violences policières et l’influence des jeunes déjà partis.

Les arrivées de jeunes Guinéens en France sont en hausse depuis 2014. L’Ofpra notait dans un rapport de mission réalisé en novembre 2017 que « les demandes de protection internationale en provenance de Guinée sont en augmentation constante depuis 2014 ».

Selon Idrissa Somparé, chargé de programme à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en Guinée, interrogé par RFI, « en 2015 et 2016 le nombre de Guinéens qui sont arrivés sur les côtes italiennes qui a augmenté de 376 % ».

À la frontière franco-italienne, les autorités français et les bénévoles des associations d’aides aux migrants ont également noté une plus forte présence des Guinéens ces derniers mois. Entre juillet 2017 et février 2018, parmi les 3 000 migrants passés par le Refuge solidaire à Briançon, au moins 1 185 étaient Guinéens (dont 793 se déclarant mineurs), souligne l’AFP.

Près de 80 % de chômage chez les jeunes

Médecins sans frontières, qui gère un centre d’accueil de jour pour les mineurs non-accompagnés à Pantin, au Nord de Paris, affirme que les jeunes Guinéens représentent un tiers des jeunes accueillis dans le centre. Interrogés sur les raisons de leur départ, les jeunes évoquent bien souvent des problèmes familiaux.

Abdoul Gadiri Diallo, président de l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’homme et du citoyen (OGDH) rappelle que la Guinée est souvent pointée du doigt pour les mariages précoces et les mutilations génitales féminines qui y sont encore souvent pratiquées – un argument ici peu pertinent car l’écrasante majorité des Guinéens arrivant en France sont des garçons.

Moktar Bah, correspondant de RFI à Conakry, avance plutôt l’argument économique. Selon lui, « tous les enfants de Guinée veulent quitter le pays en raison du manque d’emplois ». Dans un pays où les données sur l’emploi sont inexistantes, il affirme que le taux de chômage pourrait atteindre les 80 % chez les jeunes.

« Les réseaux sociaux encouragent les départs »

À ces difficultés économiques s’ajoute « l’instrumentalisation de la question communautaire par les politiques », explique Abdoul Gadiri Diallo. Selon le président de l’OGDH, les habitants des quartiers connus comme étant des bastions de l’opposition au pouvoir en place [Alpha Condé, du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG), est à la tête du pays depuis 2010 NDLR] sont bien souvent considérés comme des « parias ». En Guinée, politique et questions ethniques sont intrinsèquement liées, déplore Abdoul Gadiri Diallo.  Pour les habitants de ces quartiers, l’exil est donc souvent une option.

Caritas Maroc et Médecins du monde Belgique proposent eux une autre explication : l’influence de ceux qui ont déjà quitté le pays. « On s’est demandé au départ s’il s’était passé quelque chose en Guinée qui expliquerait ces départs. On a pensé à Ebola, mais non. Il s’agit plutôt d’une ‘mode’, d’un effet d’entraînement soudain, parce que tous les ingrédients de l’émigration sont là et que les réseaux sociaux l’encouragent davantage », avait expliqué en septembre 2016 Antonia Carrión López, co-auteur du rapport « Mineurs non accompagnés en recherche d’avenir », écrit conjointement par les deux ONG.

Les jeunes Guinéens sont influencés par un précédent départ (d’un ami ou d’un membre de la famille), ils idéalisent l’Europe et ses possibilités économiques à cause des informations circulant sur les réseaux sociaux. Certains cèdent aussi face à la pression familiale.

Aujourd’hui, selon le correspondant de RFI, les familles elles-mêmes poussent leurs jeunes à partir. Souvent, elles acceptent de financer le trajet vers l’Europe. Le journaliste dit d’ailleurs être tous les jours témoin de ces départs : « La rue dans laquelle je vis était pleine de jeunes il y a encore quelques temps. Tous sont partis pour tenter leur chance en Europe. »

La Guinée abrite le stage international de la technique d’arts martiaux 

La Guinée abrite depuis mercredi, le stage international de formation de Boxe chinoise.

Cette initiative de la fédération guinéenne de cette discipline vise à outiller les athlètes débutants et maîtres de ladite discipline en technique d’arts martiaux. C’est le palais des sports du stade du 28 septembre qui abrite la formation. Le coup d’envoi a été présidé par le président de la fédération internationale de ladite discipline.

Ils sont au total une soixantaine d’athlètes venus du Sénégal, de la sierra Leone, et  la Guinée Bissau à prendre part à ce stage de formation en boxe chinoise. L’objectif est d’outiller les participants en technique de combat.

« C’est une nécessité de regrouper les pays africains ensemble pour promouvoir cette discipline. Ce n’était pas seulement que le Sénégal, la Sierra Leone et la Guinée-Bissau qui devront prendre part, il y’avait aussi la Cote d’Ivoire et Madagascar.  Vue  la situation socio- politique du pays,  ils n’ont pas pu se déplacer. L’initiative est que nous devrons contribuer à la formation des jeunes athlètes, c’est une obligation », a indiqué Amadou Saliou Bah président de la fédération guinéenne de la boxe chinoise.

Selon le président de la fédération internationale de la boxe chinoise, les participants seront outillés en des techniques de combat notamment : le respect, le travail à deux, la solidarité et la technique.

« Le but n’est pas de mettre quelqu’un au chaos, c’est de marquer les points. L’avantage de ce stage de formation est que, les stagiaires vont apprendre toutes les techniques arts martiaux en une seule fois. C’est art martial  chinois, se pratique par  la lutte, les saisie, les projections, les balayages », a précisé  Luis Michel.

Présidant la cérémonie d’ouverture, le directeur national des sports et des activités physiques s’est réjoui de cette initiative avant de réitérer l’engagement de son département à accompagner cette fédération.

« C’est une opportunité pour des jeunes guinéens d’apprendre une nouvelle discipline qui s’appelle la boxe chinoise. Donc, c’est pour la vulgarisation de cette discipline en Afrique, que trois pays prennent part à cette rencontre de Conakry. Cela veut dire que la discipline est nouvelle dans tous ces pays et c’est la Guinée qui a la priorité de faire venir le président de la fédération internationale, qui est aussi maitre formateur. Nous allons aider cette fédération à obtenir sa délégation de pouvoir pour enfin être autonome », a conclu Lancinet Kabassan Keita.

Cette formation prendra fin le 8 juillet prochain.

Selon nos informations, c’est la Guinée qui abritera le siège de la confédération africaine de la boxe chinoise.

Le domicile d’un candidat indépendant de la commune de Matoto cambriolé

L’acte s’est produit dans la nuit du mardi à mercredi dernier.

La victime,  Alpha Kake Kourouma explique les circonstances de cette attaque.

« Hier matin j’ai vu devant chez nous deux flics qui cherchaient apparemment un voleur de moto, j’ai dit non c’est pas ici. Vers 3h du matin, moi j’ai fermé la porte. Entre 3h 30 minutes et 4 h, on a entendu des bruits. Les gens ont escaladé le mur, ils sont rentrés. Et après, ils ont voulu amener le véhicule. Comme ils n’ont pas eu le moyen de l’amener, donc ils ont essayé de le vandaliser », explique-t-il.

Poursuivant, ce candidat indépendant de la commune de Matoto, pense qu’on veut l’intimider et l’amener à se taire.

« Je ne peux pas dire que c’est tel ou tel, mais je sais qu’à même qu’il y a une intimidation derrière. Par ce que ça ne peut pas se passer comme ça. On vit ici il y a 8 ans. On n’a jamais connu une situation comme ça. Cette intimidation ne marche pas. Il ne faut même pas essayer de me faire taire. Je ne vais jamais me taire », prévient-il.

Alpha Kake Kourouma,  a marché de Lambandji dans la commune de Ratoma jusqu’à la primature à Kaloum,  pour dit-il manifester son mécontentement suite à l’augmentation du prix du carburant à la pompe.

Kassonya: quatre personnes disparues dans un naufrage

Le drame s’est produit ce mercredi 4 juillet 2018 à Kassoya dans la préfecture de Coyah.

Tout est parti de la collusion entre deux bateaux au niveau du pont. L’un en provenance de 36 pour kasonya et l’autre au sens inverse.

Selon les informations le plus grand bateau avait à son bord une vingtaine de personnes et le petit en avait quatre (4).

Joint au téléphone ce jeudi matin, Ousmane Tolo,  le vice-président du district de Kassoya est revenu sur les circonstances de ce drame.

« La marée était descendante et très forte. Donc les deux bateaux sont entrés en collusion sous le pont qui est en reconstruction. Aucun passage n’est possible au niveau de ce pont actuellement sauf par bateau. … », raconte Ousmane Tolo.

« Aucun gilet de sauvetage n’est disponible pour les passagers. Sauf le chef de port et son adjoint possèdent des gilets de sauvetage », dénonce-t-il.

Plus loin,  il demande l’aide de l’État.

« Nous lançons un appel aux autorités de nous venir en aide. La population est très nombreuse à Kassoya. Plus de 8600 personnes habitent à Kanssoya. »

Pour le moment, on dénombre 4 portées disparues et une quinzaine de rescapés, tous vivants.

Pour l’heure, aucune traversée n’est possible sur les lieux.

Quatre personnes trouvent la mort  par noyade à Kasonyah

Trois personnes ont trouvé la mort, hier, mercredi, 04 juillet, dans une noyade survenu au niveau du pont de Kasonyah dans la préfecture de Coyah.

L’incident est survenu après une collision entre deux pirogues.

Selon les autorités locales, ce naufrage est consécutif à une collision entre une barque motorisée et une petite pirogue, toutes les deux transportant des passagers.

L’un en partance pour Kasonyah village et l’autre, pour Kasnoyah carrefour.

Une trentaine de personnes seraient à bord de ces deux pirogues, selon les premières informations recueillies sur place.

Les premiers bilans fournis font état de quatre morts dont une femme et son enfant. Huit rescapés dont les piroguiers se trouvent actuellement sous des soins à l’hôpital.

Depuis l’effondrement du pont en bois qui reliait le district de Kassonya à la terre ferme du côté du kilomètre 36, les populations locales sont transportées par des barques artisanales pour leurs courses.

Cette traversée est facturée à deux mille francs guinéens. Les populations sont presque obligé de payer pour ne pas contourner via le carrefour de Bentouraya, situé plus loin et dont le transport revient beaucoup plus cher.

Hausse unilatérale du prix du carburant : syndicat et gouvernement autour de la table de négociation

Comme annoncé dans un précédant article, les négociations entre le syndicat et le gouvernement suite à l’augmentation du prix du carburant à la pompe ont débuté ce mercredi  matin au ministère de la Fonction publique.

Au sortir de la salle de négociation, le représentant du mouvement syndical El Mamadou Mansaré s’est  prononcé sur les dessous de la rencontre. Le syndicat s’est contenté de remettre un document au gouvernement.

« Nous sommes prêts à venir sur toute table de négociation à partir du protocole du 19 février 2016  qui stipule que les parties doivent se concerter de la nécessité d’augmentation à la hausse ou à la baisse du prix du carburant », a-t-il  déclaré.

Aux dires de Mamadou Mansaré, la grève de trois jours déjà lancée reste maintenue.  « Oui la grève continue toujours » précise-t-il.

L’inspecteur général du travail  Alya Camara, lui,  parle plutôt de mesures d’accompagnement.

« Il reste entendu que…nous nous sommes retrouvés ce matin pour ouvrir les discussions autour des mesures d’accompagnement. Le syndicat a pris note des observations et des commentaires des membres du gouvernement. Ils ont demandé à ce qu’on les laisse rendre compte à leur hiérarchie syndicale et que, d’ici 1 heure, ils vont nous revenir », a-t-il déclaré.

Il convient tout de même d3 dire que la grève appelée par les centrales syndicales a paralysé les activités ce mercredi dans la capitale et la plupart des villes de l’intérieur du pays.

Le nouveau Premier ministre et un ministre pris pour corruption

Alors qu’il avait fait de la lutte contre la corruption une priorité à la suite de sa nomination, le Premier ministre de la Guinée Conakry est formellement mis en cause.

Ce, en même temps que son ministre de l’Agriculture qui a été même condamné. L’affaire d’une gravité extrême met à défi Alpha Condé qui a l’obligation de démettre son chef du gouvernement et le ministre. Tout a commencé à Bruxelles lorsque le tribunal correctionnel a condamné un proche de…Bolloré, Hubert Fabri, pour corruption.

En effet, la juge Anne Carlier a estimé que les sociétés du groupe belge Socfin, géant mondial du caoutchouc et de l’huile de palme (45.000 employés à travers le monde, principalement en Afrique et Asie du Sud-Est) avait, via ses dirigeants, organisé un système de corruption pour s’attirer les faveurs des autorités publiques guinéennes, dans les années 2000.

Socfin est détenu à 38,7% par l’industriel français Vincent Bolloré, ami proche d’Hubert Fabri et lui aussi inculpé pour corruption pour des faits présumés notamment commis en Guinée. Le tribunal a considéré que Mariama Camara, « en sa qualité de fonctionnaire publique, a sollicité auprès du groupe Socfin une rémunération » et que « Socfin a proposé un schéma de paiement ».

Celui-ci, nommé « schéma de corruption » par la juge, prévoyait que Mariama Camara, ancienne patronne de la Soguipah, société nationale guinéenne s’occupant du caoutchouc et de l’huile de palme, reçoive 6% du prix d’achat du caoutchouc, transférés sur son compte via la société WAT (pour West African Trading), société-écran basée à Guernesey et détentrice des contrats de commercialisation entre les plantations du groupe Socfin et la Soguipah.

Pour le tribunal, les « actes de corruption ont été dissimulés par la convention qui est entièrement fausse ».

Hubert Fabri, actionnaire majoritaire du groupe, a « cautionné le schéma de paiement en faveur de Mariama Camara. Il disposait d’une procuration sur les comptes de WAT. »

Dans son jugement, le tribunal s’est aussi longuement attardé sur les autres destinataires des paiements effectués par la société WAT. Il apparaît, selon la justice, que celle-ci a versé de l’argent sur les comptes de toute une série de dignitaires guinéens, parmi lesquels l’ancien ministre et ambassadeur de Guinée à Bruxelles Kazaliou Baldé, décédé en 2012.

Et surtout l’ancien ministre des Finances du pays, Ibrahima Fofana, aurait, bénéficié d’un versement d’environ 50.000 euros. Cet homme a été nommé Premier ministre par le président Alpha Condé, le 17 mai dernier. Et Mariama Camara fait donc partie de son gouvernement.

Dans les courriels saisis lors des perquisitions à l’origine de l’enquête, les correspondants évoquaient des « transactions pouvant sembler étranges pour les normes européennes, mais il ne faut pas oublier que l’on est en Afrique. » Il était également fait mention « d’à-côtés pour nos amis ». Tous les prévenus ont été acquittés des faits de blanchiment et d’abus de biens sociaux.

Par ailleurs, l’un d’entre eux a bénéficié de la prescription des faits. Contrairement aux plaidoiries des avocats de la défense, le tribunal a considéré qu’il était territorialement compétent pour juger les faits, et que l’enquête n’avait été ni déloyale, ni illégale.

Tous les prévenus disposent d’un mois pour faire appel. Le marathon judiciaire se poursuit pour Hubert Fabri, qui attend l’arrêt de la cour d’appel de Bruxelles le 25 septembre dans le volet fiscal de ce dossier, à l’origine de l’enquête qui a abouti, vendredi dernier, à sa condamnation.