Huit ans après l’arrivée au pouvoir d’Alpha Condé, celui qui nous promettait l’électricité dans nos maisons et l’eau dans nos robinets en 6 mois, nous offre encore les coupures intempestives de courant (malgré les milliards de dollars engloutis) et les robinets à sec. Kaléta qui était déjà en route avant 2010 a été plus que surfacturé. La suite, à savoir trouver le financement et l’exécution du barrage de Souapiti était le programme de tout gouvernement qui arriverait.
Avec Alpha Condé nous allions avoir une autoroute jusqu’à Bobo Dioulasso. Nous n’avons eu, même dans la capitale que des routes défoncées, véritables broyeuses de nos véhicules difficilement acquis et des montagnes d’ordures jusque devant nos portes. Vouloir se rendre à l’intérieur du pays est une entreprise hautement périlleuse. L’autoroute Conakry-Coyah et le pont de Kaka ? Ils étaient déjà financés avant 2010.Les marchés de gré à gré octroyés au nom de la réfection des routes ont contribué à la profonde dégradation de ces mêmes routes au grand désarroi des populations.
Nous allions voir circuler le train de Conakry à Bamako mais nous avons juste vu s’arrêter net le grand projet du trans-Guinéen (devant relier par chemin de fer la Forêt à la Basse Guinée en traversant toutes les autres régions) dont les études étaient terminées et le financement presque bouclé.
Le grand marché Madina si dynamique et permettant l’approvisionnement permanent de tout le pays, n’est plus que l’ombre de lui-même.
L’agriculture qui allait nous rendre auto suffisant a jusqu’à présent servi à engloutir des masses inestimables d’argent ayant surtout servi à enrichir des clans proches du pouvoir.
Par quelque secteur qu’on aborde l’examen de la situation du pays c’est l’échec et la désolation.
Huit ans après l’arrivée de Alpha Condé au pouvoir, nous ne pouvons que constater l’échec profond et désastreux des politiques sociale, économique et culturelle qu’il a suivies jusqu’ici : la Guinée est aujourd’hui un pays au bord de l’implosion.
Il aime à dire qu’il a hérité d’un pays et non d’un Etat en 2010. Si on ne l’arrête pas en 2020, il n’y aura même plus de pays. L’éclatement de la Guinée n’est plus une vue de l’esprit. La politique de division et de stigmatisation conduit inexorablement au mur.
Les enfants et les enseignants sont dans la rueet nous n’avons comme réponse que bravade et incapacité à regarder la réalité en face. Les caisses de l’Etat sont vides, la faim rode dans le pays, et les dettes s’accumulent sur un marché où les prix s’envolent hors de portée de nos populations de plus en plus pauvres.
Comme si le pays n’était pas assez accablé ainsi, les apprentis sorciers de la politique tapis dans l’ombre au palais présidentiel, ont sorti le diable de l’ethnocentrisme de la bouteille ; comme s’ils voulaient enlever à notre nation, ce qu’elle a de plus précieux et de plus sacré : son unité, sa solidarité et son histoire tutélaires.
Pour arriver à leurs fins, ils ont élaboré et mis en œuvre sous l’autorité d’Alpha Condé une stratégie qu’ils pensent être la plus efficace pour mettre le peuple à genoux. Elle consiste à abattre méthodiquement des citoyens en pensant dissuader le grand nombre. Dans les zones, comme à Zogota où ils estiment que tout leur est acquis et qu’aucune forme de contestation ne devait s’exprimer, ils n’ont pas hésité à faire irruption en pleine nuit dans le village pour abattre les citoyens dans leur sommeil. A Conakry, il ne se passe plus une manifestation sans qu’on déplore une victime tombée sous les balles de commandos, bien organisés et dirigés pour commettre impunément ces forfaits. Ces crimes interviennent dans les mêmes zones, favorables à l’UFDG. Ils tuent tout en faisant irruption dans les habitations de paisibles citoyens où ils commettent des saccages, allant jusqu’à renverser des marmites sur le feu, du maigre repas chèrement acquis des familles. Ils tuent et vont narguer les familles des victimes. Ils tuent comme d’autres construisent leurs pays ; c’est leur gouvernance à eux, ils n’en connaissent pas d’autres. Gouvernance qui ne peut pas souffrir de contrôle, jamais une plainte ne prospère auprès de la « justice ». Bien entendu, jamais même un simulacre d’enquête ne sera mené. Pour ces barbares, la vie des victimes n’a pas de valeur, la vie tout court des citoyens guinéens n’a pas de valeur, particulièrement lorsqu’ils sont favorables à l’opposition, à l’UFDG.
L’autre pan de la gouvernance d’Alpha Condé est le rapt des suffrages des citoyens, lorsque ceux-ci s’expriment, après des combats menés par l’opposition.Ceci, aumépris du code électoral et des lois de la République. Ce qui mène à des blocages dont on sort par des dialogues, destinés à tromper et gagner du temps aux résultats jamais appliqués. L’exemple de l’installation de deux maires à Kindia est une illustration typique de la manipulation #CONDEENNE#, qui conduit inévitablement au déchirement du tissu social à tous les niveaux. Au terme du dernier dialogue politique, Alpha Condé en personne, a proposé à Cellou le deal suivant : la mairie de Dubreka au RPG et celle de Kindiaà l’UFDG.Quelle en est l’application ? Que vaut le dialogue dans ces conditions ?
A l’UFDG, nous rejetons cette violence politique instauréepour nous détourner de notre combat pour la démocratie et le développement dont nos populations ont tant besoin.Nous adhérons à l’idée que gouverner un pays c’est en respecter les lois avant tout ainsi que les suffrages du peuple.
Nous rejetons la violence parce qu’elle est le résultat d’un échec. Nous la rejetons comme moyen de gouvernement ou de changement de régime politique, parce qu’elle entraine la violence, alors que le progrès des peuples n’est possible qu’à travers le dialogue et la paix, sans lesquels rien ne pourrait se construire durablement.
Mais le gouvernement de Alpha CONDE refuse d’appliquer les résultats du dialogue qu’il a signés, d’où l’impasse et la chienlit actuelles dans l’installation des exécutifs locaux un peu partout dans le pays.
Les dernières élections locales ont montré, si besoin en était encore, que l’opposition guinéenne représente un segment important de la population, dont le point de vue doit toujours être entendu, quel qu’il soit. C’est en cela qu’en démocratie, l’alternance est une nécessité vitale.
Alpha CONDE doit comprendre que le peuple de Guinée ne veut plus soutenir la mal gouvernance, une pseudo-démocratie, l’injustice, la corruption et l’impunité, dont il est, en définitive, la seule victime depuis huit ans.
De vrais patriotes comme feux BAYO Kalifa, Malick CONDE, Alpha Ibrahima SOW ou Ahmed Tidiane Cissé doivent se retourner dans leurs tombes devant les multiples violences des droits de l’Homme du pouvoir actuel de leur frère et ami Alpha CONDE.
Le nombre symbolique de 100 victimes par des armes de guerre vient d’être franchi le 07 novembre. Voilà le bilan macabre actuel du régime de Alpha Condé.
Conakry le 09 Novembre 2018
Mamadou Lamarana DIALLO
Membre du Bureau Exécutif de l’UFDG
Ancien Vice-Président du Comité d’Audit à la Présidence