Transition Guinéenne : La directrice des élections lève le voile sur le scrutin à venir

CONAKRY – Dans un bureau face aux caméras, une femme clarifie le destin électoral de toute une nation. Ce jeudi 09…

CONAKRY – Dans un bureau face aux caméras, une femme clarifie le destin électoral de toute une nation. Ce jeudi 09 octobre, la directrice générale des élections, Djenab Touré, a rompu un silence lourd d’interrogations. Devant la presse, elle a dessiné les contours d’un processus aussi fragile qu’essentiel : l’organisation de la future présidentielle. Son message, à la fois technique et éminemment politique, est sans équivoque : sa direction agira, provisoirement, comme le pilote technique du scrutin.

La conférence de presse répondait à une inquiétude latente. Après le référendum constitutionnel, des doutes persistaient sur une éventuelle mainmise du pouvoir de transition sur le processus électoral, via une Direction générale des élections (DGE) placée sous la tutelle du ministère de l’Administration du territoire. Djenab Touré a choisi la transparence offensive pour désamorcer les critiques.

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« La DGE va jouer le rôle de l’organe technique. Ainsi que l’ONU va jouer ce rôle jusqu’à ce que nous mettions en place l’organe technique qui est prévu dans la Constitution », a-t-elle affirmé, d’une voix posée. Cette déclaration, simple en apparence, opère un double transfert de légitimité : vers la future institution indépendante, l’OTIGE, et vers l’organisme onusien comme garant extérieur.

La lettre de la loi pour étayer la transition

La cheffe de la DGE ne s’est pas contentée de promesses. Elle s’est appuyée sur la froideur des textes pour assoir sa position. Le nouveau Code électoral, tout juste adopté par le Conseil national de la transition (CNT), sert de piédestal légal à cette phase transitoire. Il acte, noir sur blanc, la continuité administrative de la DGE.

« Comme nous avons commencé, nous allons toujours continuer, et je vous ai dit qu’à titre transitoire, en attendant la mise en place de l’OTIGE, la Direction générale continue d’assurer ce rôle conformément aux dispositions transitoires du Code électoral », a-t-elle insisté, scellant son propos par une référence juridique incontestable.

Un pari sur la confiance

Au-delà de la mécanique institutionnelle, Djenab Touré a lancé un appel. En réaffirmant sa volonté de « collaborer étroitement avec les médias », elle tend la main à un contre-pouvoir essentiel. Elle parie sur l’ouverture comme rempart contre la défiance.

Dans la chaleur de Conakry, cette annonce apaise temporairement les tensions tout en reportant les échéances. La DGE tient les manettes, mais son mandat est emprunté. L’ombre de l’OTIGE, institution permanente promise par la Constitution, plane sur chaque décision. Le véritable test ne réside pas dans la gestion courante, mais dans la capacité de l’équipe en place à préparer sa propre obsolescence – à construire, pierre après pierre, l’édifice indépendant qui devra un jour la remplacer. La transition électorale guinéenne est désormais lancée, sur un fil tendu entre l’urgence du présent et les exigences de l’avenir.

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