FORECARIAH. Ce mardi 11 novembre, l’air de Morebaya est chargé d’histoire et de poussière rouge. Sur cette terre guinéenne qui recèle l’un des plus grands trésors ferreux de la planète, le ministre Djiba Diakité se fait le messager d’une confidence présidentielle. Devant les officiels et les partenaires du mégaprojet Simandou, il révèle la phrase serment, celle qui plane désormais sur ces collines minérales comme un garde-fou.
« Monsieur le président, vous avez dit ceci : ‘Simandou, c’est un bijou pour nous. Si ce n’est pas fait, tel que c’est écrit dans les documents, je le reprendrai.’ »
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Ces mots, lâchés le jour de la relance des travaux après l’accord de Shanghai, résonnent comme un mantra dans la chaleur de la préfecture de Forécariah. Le président Mamadi Doumbouya y a inscrit sa ligne rouge, une philosophie de fer qui a guidé les négociations et qui présidera désormais à l’exploitation. « Cette phrase nous guidera durant la phase de construction et d’exploitation », assure le ministre directeur de cabinet, garant de l’orthodoxie contractuelle.
Une souveraineté reconquise
Le lancement officiel de la phase d’exploitation marque l’aboutissement d’un parcours semé d’embûches. « Un jour historique pour le peuple souverain de Guinée », souligne Djiba Diakité, rappelant l’attente « avec espoir depuis des décennies ». Le chemin parcouru en « à peine trois ans, sous le leadership éclairé du président de la République », dessine les contours d’une nouvelle ère minière en Afrique de l’Ouest.
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Le 18 mars 2023, le démarrage des travaux ferroviaires et portuaires sous la direction du chef de l’État sonnait déjà comme une révolution. « Une preuve éloquente que notre pays a clairement choisi une nouvelle voie », martèle le président du comité stratégique de Simandou. Cette voie, c’est celle de « la mise en œuvre de nos minéraux pour le bien-être », une souveraineté retrouvée après des années de concessions souvent déséquilibrées.
La transformation locale, ligne rouge
La vision minière de Mamadi Doumbouya, dévoilée dès le 16 décembre 2021 lors d’une rencontre avec les sociétés minières, repose sur un principe intangible : « le juste équilibre entre les intérêts des investisseurs et ceux de la Guinée ». Un équilibre qui passe par une exigence désormais non négociable : « la transformation locale des minéraux ».
« Nous devons accroître la chaîne de valeurs dans notre pays », insiste Djiba Diakité, rappelant que le respect des normes environnementales, sociales et gouvernementales fait partie intégrante de ce nouveau contrat social minier. Le comité stratégique veille au « strict respect de la mise en œuvre du contenu des documents contractuels », un engagement solennel pris « dans l’intérêt du peuple souverain de Guinée et des partenaires industriels, dans un esprit gagnant-gagnant ».
Alors que les premiers convois de minerai s’apprêtent à quitter les flancs de Simandou, la promesse d’acier du président continue de planer sur les installations. Un bijou qui, pour la première fois, pourrait vraiment briller pour ceux qui en sont les propriétaires légitimes.
