Sékoutouréyah ou rien : le retour inattendu de Faya Millimouno

CONAKRY – La politique a ses silences qui en disent long, et ses retraits qui n’en sont pas. Ce dimanche…

Journal du Sénégal

CONAKRY – La politique a ses silences qui en disent long, et ses retraits qui n’en sont pas. Ce dimanche 26 octobre, dans l’enceinte du siège du Bloc Libéral, l’histoire a bégayé, puis infléchi sa trajectoire. Faya Millimouno, qui avait pourtant annoncé son départ de la tête du parti, est ressorti de ce troisième congrès national plus fort que jamais. Non pas en simple président, mais en candidat investi pour la présidentielle du 28 décembre. Un retournement que seul le verbe des militants, souverain, pouvait sceller.

Un plébiscite sans équivoque

Le suspense, pourtant, planait. Face à lui, Moussa Dougo Guilavogui. Le vote, lui, n’a laissé place à aucune équivoque. Sur 185 inscrits, 112 ont déposé leur bulletin. Et dans l’urne, une quasi-unanimité s’est dessinée : 101 voix sont allées à Millimouno, balayant les 10 de son adversaire. Un plébiscite. Une vindicte silencieuse de la base, déterminée à offrir une autre chance à celui qu’elle considère comme son étendard.

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Dans un discours d’investiture qui sentait bon la poudre de campagne et le souffle des défis à venir, le désormais candidat a planté le décor des semaines décisives qui s’annoncent. Sa voix, portée par une ferveur retrouvée, a résonné comme un engagement sans retour.

« Nous allons balayer toute la République. Et quand nous arriverons ici, ce sera avec la promesse de tous les Guinéens que nous rentrerons à Sékoutouréyah. »

Les mots sont lourds de sens. Sékoutouréyah, plus qu’un lieu, un symbole. Le point de départ, peut-être, d’une reconquête.

Un retour forgé par la base

« En ce jour solennel où j’accepte, avec humilité et une détermination sans faille, l’investiture du Bloc libéral pour être votre candidat à l’élection présidentielle du 28 décembre 2025, je m’adresse à vous. Non pas seulement comme des électeurs, mais comme les premiers artisans du destin de notre nation. »

Par cette allocution, Faya Millimouno n’a pas seulement accepté une candidature ; il a épousé un destin collectif, celui que lui ont tendu, une nouvelle fois, ceux qui n’avaient pas voulu le voir partir. Son retour sur le devant de la scène n’est pas un simple fait d’appareil. C’est un mouvement organique, venu du terreau militant, qui replace l’homme au cœur de l’échiquier politique guinéen.

La campagne, désormais, est ouverte. Et dans le sillage de ce congrès, une certitude : Millimouno n’est plus un candidat comme les autres. Il est celui que son parti n’a pas voulu lâcher. Celui par qui la promesse, peut-être, arrivera.

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