Tous les députés qui ont pris part à la session parlementaire ce 03 septembre ont voté en faveur du document révisé du Statut général des militaires. Ceci, malgré quelques plaintes de la part des députés de l’opposition
Le Statut général des militaires revient à l’Assemblée nationale pour amendement après les révisions de 1997, 2007, 2010 et 2012.
D’après les informations recueillies par guineenews.org, certaines dispositions du texte de loi sont caduques. Ainsi, selon Aly Kaba, le porte-parole de la Commission Défense et Sécurité de l’Assemblée nationale, le Statut général en vigueur révèle des incohérences, des manquements et des difficultés d’application, notamment en ce qui concerne l’avancement des militaires aux grades supérieurs; la mise à la retraite; la notation des sous-officiers et militaires de rang qui s’effectuaient deux fois par an; le régime des sanctions et des congés.
Aly Kaba, interrogé par guineenews.org ajoute: «la dissémination de dispositions relatives à une même matière dans plusieurs chapitres ainsi que la consécration à tort des statuts particuliers des militaires par décrets et non par la loi.»
Le député rappelle que le «présent projet de loi ne doit donc pas être perçu comme ayant pour objet la refonte du Statut général en vigueur, mais plutôt comme une adaptation aux besoins et aux spécificités de l’armée guinéenne. En outre, il met en exergue les exigences liées à l’efficacité des forces armées et qui fondent l’état militaire, en l’occurrence l’esprit de sacrifice, la discipline, la disponibilité, la loyauté et la neutralité. Il permet aussi de définir et d’approfondir la réflexion sur l’état militaire, le régime particulier des libertés, les droits et devoirs du militaire ainsi que les garanties qui lui sont accordées, les règles de recrutement, le plan de carrière, la hiérarchie militaire, les règles de discipline et de cessation de l’état militaire.»
Bien que le président du groupe parlementaire libéral démocrate, le Dr Fodé Oussou Fofana, a formulé des plaintes contre trois dispositions du projet de loi, il a tout de même demandé à ses collègues de réserver un vote positif en faveur du texte. Ses griefs portent sur l’article 136 qui interdit aux militaires retraités de constituer un syndicat, mais aussi sur d’autres dispositions relatives aux sanctions et à la situation matrimoniale des nouvelles recrues.
«J’ai parlé tout à l’heure d’une jeune fille qui doit être recrutée dans l’armée. Elle doit être obligée de rester pendant cinq ans sans se marier, sans tomber en grossesse, tout simplement parce qu’elle veut intégrer l’armée. Monsieur le ministre de la Défense nationale, revoyez un peu cette situation. Vous avez une jeune dame qui veut être militaire. Pendant qu’elle a plus de 25, au même moment, il y a un jeune qui veut l’épouser et vous dites qu’elle ne doit pas se marier. Si elle veut être dans l’armée elle doit attendre cinq ans. Si la formation c’est pendant deux mois ou six mois, quand elle a fini, donnez-lui la possibilité de se marier», analyse Dr Fodé Oussou Fofana
Il ajoute: «Je prends le cas d’un Général de l’armée qui a servi pendant 30 ans. Ce militaire commet une faute, vous ne dites même pas quelle est la faute, quelle est la gravité de la faute, et vous dites qu’à cause de cela il va non seulement être sanctionné, mais il va être radié de l’armée et perdre tous ses droits, même sa retraite.»
Et puis, la loi a été adoptée par l’ensemble des députés présents à la plénière.