L’atelier d’évaluation et de planification 2019 du programme ‘’Démocratie Sans Violence- La Baïonnette Intelligente’’ (DSV-BI) s’est ouvert ce lundi 18 mars à Labé.
Ce programme de la coopération guinéo-allemande qui œuvre depuis 2007 dans le cadre de la prévention des conflits et la promotion de la paix en Guinée va sortir une nouvelle feuille de route pour l’année 2019 en Guinée. L’ouverture de cet atelier a été présidée par le gouverneur de région Madifing Diané accompagné de tout son cabinet. Pour l’essentiel, le Gouverneur a souligné, en s’appuyant sur de nombreux hadiths, l’importance de la paix pour un pays et salué l’engagement des acteurs paix réunis dans cet atelier et s’est félicité que ce travail de paix parte de Labé pour embrasser le reste de la Guinée.
La rencontre qui se tient au siège du programme DSV-BI dans le quartier Ndiolou Ndantari réunit une centaine de participants venus des différentes régions du pays. Aboubacar Souaré Coordinateur du programme ‘’Démocratie sans violence- La Baïonnette Intelligente’’ présente l’objectif de l’atelier. « L’objet de la rencontre c’est la planification annuelle de nos activités pour l’année 2019. Pour la première journée nous avons accueilli pris le gouverneur de la Region Administrative de Labé qui a accepté de prononcer le discours d’ouverture.
Il s’est agi pour nous de rappeler qui nous sommes, qu’est-ce que nous avons fait depuis notre arrivée en Guinée en 2008 et ce que nous comptons faire en cette année 2019. Nous avons rappelé les trois phases successives de notre intervention en Guinée, à savoir la phase RPPC ( 2007-2012) qui a mis en place un réseau d’acteurs bénévoles de paix, la Coalition Nationale pour la Paix en Guinée (CNPG) qui fut relayée en 2012 par le projet de « La Baïonnette Intelligente ». Dans cette deuxième phase, nous nous sommes employés à construire un pont entre les citoyens civils et les citoyens en uniforme plus précisément les jeunes de l’axe et les forces de sécurité
Avec la troisième phase, ‘’Démocratie sans violence- La Baïonnette Intelligente’’, nous sommes passés du statut de projet au statut de programme avec cinq volets qui correspondent chacun à facteur de violence que nous schématisons comme il suit : a) manifestations sans violence en vue d’amener les manifestants à jouir de leur droit de manifester sans violence, b) contrôle des manifestations sans violence en vue d’amener ceux qui sont chargés de contrôler les manifestations à le faire aussi sans violence, sans les abus auxquels ils nous ont habitué. c) Il y a aussi le facteur ethnie, souvent instrumentalisé, qui est devenu un facteur de violence dans ce pays. A cet égard, nous sommes en train de mettre en place un projet de prévention des conflits interethniques qui aura son siège à N’Nzérékoré avec des antennes sur l’ensemble du pays. d), On a aussi le facteur religieux, plus précisément l’Islam qui est entrain de devenir un facteur de violence à travers l’émergence progressive d’un nouveau courant extrémiste qui s’observe aussi bien en guinée que dans des pays de la sous-région comme le Mali, le Niger et le Nigeria. Là aussi nous sommes en train de faire une étude pour comprendre l’arrière-plan de ce nouveau mouvement islamique en vue de prendre des mesures préventives. Donc Islam sans violence. Enfin nous formons agents en uniforme aux principes du maintien d’ordre et au code de conduite des Forces de Défense et de Sécurité pour en faire des Forces de Défense et de Sécurité républicaines qui exercent la force publique sans abus. »
Cheik Sadibou Ndoye journaliste de profession, invité de cet atelier, a animé le thème « medias conflits et paix » Il se dit marqué par la qualité de l’atelier : « Parler de démocratie sans violence comme son nom l’indique c’est de parler de stratégie, de méthode pour amener les uns et les autres à consolider les acquis démocratiques. Comment consolider justement cette démocratie sans pour autant faire recours à la violence. C’est pourquoi on se retrouve cette fois encore à Labé pour parler de cette démocratie, de l’Etat de droit, du respect des droits humains (…) on peut réclamer ses droits sans faire recours à la violence et de la façon la plus pacifique. (…) Comment impliquer tous les acteurs concernés y compris les medias pour sensibiliser, communiqué, informer les couches sociales pour éviter que les conflits ne s’exacerbent pour devenir incontrôlables. Car il y a déjà des prémisses. C’est donc le bon moment de prendre les devants. Il poursuit : En tant que journaliste nous avons notre rôle à jouer comme tous ces acteurs qui œuvrent pour la promotion de la paix.