Un incendie s’est déclaré au marché de Entag ce jeudi 17 mai 2018. Selon les témoignages, c’est aux environs de 6 heures que la fumée a été constatée sur une boutique. C’est une soixantaine de conteneurs et une quarantaine de boutiques qui ont été calcinés. Elhadj Bouna Keita est le premier à joindre les autorités. Il plaide pour la construction du marché.
« Le marché de Entag n’a pas été pillé aujourd’hui grâce aux services de sécurité. Si ce n’était pas leur implication, tout le marché allait être pillé. J’ai vu aujourd’hui l’efficacité du sapeurs-pompiers guinéens. Mais je prie les commerçants d’accepter de créer un accès dans les marchés. S’il n’y a pas de route dans le marché, l’accès sera très difficile.» a-t- il fait constaté.
Mamadou Alimou Diallo, Conseiller chargé des infrastructures et équipements au marché de Entag explique les circonstances du feu.
«Vers les 6 heures du matin on a été alerté qu’il y a eu l’incendie au niveau du marché. Quand nous sommes arrivés, la boutique n°28 était déjà calcinée. Vu que le marché est complètement soudé, on n’a pas pu vite accéder. Comme c’est le début du ramadan, tout le monde sait que le marché c’est vers le soir ce qui fait qu’il n’y avait pas beaucoup de monde dans le marché. Nous avons essayé de cadrer le feu pour ne pas qu’il déborde. Le feu est descendu vers l’est. Nous avons essayé de caler toutes les jonctions. C’est là où il y avait beaucoup de conteneurs, de pharmacie et des boutiques de chaussures.»
Les victimes pointent du doigt la commune de Matoto qui a mis en baille une partie du marché où les bailleurs sont entrain de construire des immeubles. Ce qui selon eux, a contribué au rétrécissement du marché.
«Le grand marché de ENTAG ne doit pas être un marché anarchique il doit être un marché planifié. Il doit être construit. Toute la partie Est est calciné. Les sapeurs-pompiers sont venus se stationner sur la route nationale par manque d’accès. Faut-il escalader les murs et les conteneurs pour éteindre le feu? Nous souhaitons que l’État nous aide à ce qu’il y ait l’accès.
Le Directeur national de la protection civile est revenu sur les circonstances du drame et annonce l’ouverture d’une enquête.
«C’est à 8h30 qu’on a été informé, immédiatement nos services se sont déployés sur les lieux. Vu l’ampleur du feu , tous les services d’incendie de Conakry se sont retrouvés ici et on a fait appel à tous les privés. C’est grâce à la combinaison des efforts qu’on a pu maîtriser le feu. Il paraît que le feu est parti de la boutique n°28. Les enquêtes sont ouvertes pour connaître la cause de l’incendie. Ce que nous déplorons c’est le fait qu’aucune disposition n’est prise pour éviter ces cas pareils. C’est regrettable de constater que les marchandises que nous avons pu sauver ont été volées par des inconnus malgré la présence de la police et de la gendarmerie. Pour la prochaine fois je lance un appel à ce que quand il y a des événements pareils, que tous les services de sécurité se mobilisent pour éviter le vol et le pillage, pour que le peu de choses que les sapeurs-pompiers viennent sauver soit sécurisé par les services de sécurité.» a plaidé M. Keita.
Le nombre de victimes reste pour le moment indéterminé mais déjà la consternation et la tristesse se lisaient sur le visage des uns et des autres. Ils appellent à l’aide du gouvernement et des bonnes volontés.
Au nom des victimes, Alhassane Barry, président de la section GOHA (Groupe organisé des Hommes d’Affaires) de Matoto dénonce la responsabilité de la commune de Matoto dans la gestion du marché.
«On est dans l’euphorie du sinistre. Les pompiers ont eu assez de problème d’accès. Mais la responsabilité de la commune est engagé parce que ce sont eux qui ont bailler le marché et installer des conteneurs. Ce qui fait qu’il n’y a pas accès», s’est indigné Alhassane Barry.
Au moment où nous quittions les lieux , deux jeunes qui tentaient de s’en fuir avec des valises et des téléviseurs avaient été pris et conduits au commissariat le plus proche.