Depuis un moment, le débat public est caractérisé par une grande manipulation qui consiste à faire croire que les politiques et activistes de la société civile ne peuvent se mettre ensemble pour mener un combat.
A entendre certains propos, c’est comme si le militantisme politique et l’activisme social sont absolument incompatibles alors que les deux ont plusieurs champs de convergence pour atteindre le même résultat ; à savoir le bien-être des populations à travers une gouvernance globale vertueuse.
Pour le démontrer, il est nécessaire de rappeler certains grands faits de l’histoire de notre pays. En effet, notre indépendance a été acquise grâce à une large coalition composée d’acteurs politiques, du mouvement syndical et estudiantin, et des associations communautaires. En guise d’exemples, Sékou Touré et Koumandian Keita étaient parmi les plus grandes figures du syndicalisme Africain. Yacine Diallo, Mamba Sano et Diawadou Barry ont été parmi les premiers élus politiques qui ont représenté notre pays dans les institutions métropolitaines.
À l’avènement du multipartisme intégral au début des années 90, les premiers partis politiques dont le RPG, étaient dans une collaboration active et étroite avec la plupart des organisations de défense des droits de l’homme telle que l’OGDH. D’ailleurs ce sont ces différentes plateformes qui ont été à l’avant-garde du combat pour la libération du prisonnier Alpha Condé.
Vers les années 2006-2007, c’est une coalition des partis politiques d’opposition, des centrales syndicales et associations de la société civile sous le nom des “Forces vives”, qui avaient défié le régime de Lansana Conté pour conduire à son affaiblissement et sa perte de crédibilité. Autant de facteurs qui ont empêché la succession constitutionnelle, donc la survie du régime après la mort du Général.
C’est également la continuité des “Forces vives” à travers une formule plus renforcée, qui a empêché la junte militaire du CNDD de confisquer le pouvoir et permettre ainsi l’élection du civil Alpha Condé en 2010. À l’évidence donc, il a été le plus grand bénéficiaire des résultats de la lutte obtenue grâce à la collaboration des politiques et de la société civile.
C’est pour dire que dans toute société, il y a des questions transversales qui sont au-dessus des appartenances sectorielles des uns et des autres. Entre autres, lorsqu’il s’agit de la constitution, des droits de l’homme, des libertés fondamentales, de la gouvernance publique, tous les citoyens doivent se lever et se mettre ensemble comme un seul homme pour les défendre ou les promouvoir.
Alors cette manipulation malsaine par l’intoxication, la désinformation et la caricature sont portées par des personnes sans scrupules qui agissent au solde d’un pouvoir aux abois dont la plus grande peur est l’union des forces qui veulent que la Guinée aille de l’avant.
Aliou BAH
MoDeL