L’ex-vice-président de la Commission de l’Union africaine (UA), Erastus Mwencha, a dénoncé mardi un reportage de médias français affirmant que la Chine espionnerait le siège de l’UA.
M. Mwencha, qui a dirigé le bloc panafricain de 2008 à 2016, pendant deux mandats au cours desquels ces actes « d’espionnage » sont censés avoir eu lieu, a qualifié ce reportage de faux à de nombreux titres, et notamment en ce qui concerne le déroulement chronologique, les parties opposées à l’essor du partenariat Chine-Afrique, ou encore le contenu du reportage.
Le journal français Le Monde a rapporté que la Chine aurait truffé de micros le bâtiment qu’elle a construit et offert à l’UA en 2012 et qu’elle téléchargeait les données captées depuis des serveurs dans le bâtiment.
M. Mwencha a déclaré mardi à Xinhua que « la date de publication de cette histoire est très suspecte ».
« Un journal très respecté qui publie une telle histoire à sensation à la veille du sommet? », s’est interrogé M. Mwencha, ajoutant « Je n’ai vraiment rien vu de ce que ce journal affirme ».
« En ce qui me concerne, je démens tout ce que dit ce contenu », a-t-il déclaré.
« De toute évidence, quelqu’un sait qu’en ce moment un certain nombre d’autres parties dans le monde n’apprécient pas les relations étroites entre la Chine et l’Afrique » et « elles voudraient bien sûr que cette relation ne se poursuive pas », a-t-il mis en garde.
« L’Afrique n’est pas naïve sur les faits qui composent son histoire, elle sait d’où elle vient, et l’Afrique n’est pas naïve non plus sur les défis actuels auxquels elle est confrontée et elle sait où elle va », a-t-il ajouté.
« Nous savons que comment nous sommes entrés en partenariat avec la Chine dans de nombreux domaines », a souligné M. Mwencha.
« Et d’abord, qu’y aurait-il à espionner ? Quels secrets y a-t-il ici qu’on pourrait vouloir espionner ? », interroge M. Mwencha.
Interrogé pour savoir si ces reportages pourraient avoir un impact sur le partenariat entre l’Afrique et la Chine, M. Mwencha a déclaré, « Je peux vous dire tout de suite que cela n’affectera pas (notre partenariat) et qu’il y a un grand nombre de raisons pour cela ».
Les dirigeants africains, y compris le Premier ministre éthiopien, Hailemariam Desalegn, et le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki, ont également rejeté les reportages des médias français.
« Il n’y a rien à espionner car la relation Chine-Afrique est très stratégique et complète », a déclaré M. Desalegn dimanche en marge du 30ème sommet de l’UA.
Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki, a également déclaré lors d’une conférence de presse à l’issue de ce sommet qu’il ne voyait aucun signe indiquant que le bâtiment de l’UA serait victime d’espionnage.
Kuang Weilin, le chef de la mission chinoise auprès de l’UA, a également qualifié cette histoire de « sensationnaliste » et « complètement fausse et absurde ».
Le siège de l’UA est un projet très important et un don de la Chine pour soutenir le bloc panafricain, a fait valoir M. Kuang.