La mesure est aussi inédite que révélatrice de la gravité de la situation. Face à la congestion paralysante du Port autonome de Conakry, le président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, a ordonné la suspension totale de toutes les surestaries et pénalités. Le porte-parole du gouvernement a précisé que cette décision s’appliquera du 15 décembre 2025 au 31 janvier 2026.
Une suspension pour désengorger le port
Lors du compte-rendu du Conseil des ministres, Ousmane Gaoual Diallo a expliqué la directive présidentielle : le chef de l’État a « instruit le ministre du budget et celui des transports de suspendre toutes les surestaries au Port autonome de Conakry ». Cette suspension exceptionnelle vise à pallier « les difficultés de congestion enregistrées ces dernières semaines », qui ralentissent la fluidité des importations et renchérissent les coûts.
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L’intervention directe du président poursuit un double objectif. À court terme, elle soutient financièrement les importateurs souvent étranglés par les frais de stockage accumulés lorsque les conteneurs ne peuvent être dédouanés et évacués rapidement. À long terme, elle doit faciliter la mise en œuvre des réformes structurelles pour désengorger le port.
Fluidité et modernisation en ligne de mire
Le président insiste sur la nécessité de fluidifier les opérations. Il souhaite déployer un service 24h/24 dans l’ensemble des entités portuaires pour réduire les délais et désengorger les terminaux. L’ambition est claire : accélérer la circulation des marchandises, alléger les coûts et, in fine, contribuer à réduire le panier de la ménagère.
Le porte-parole a précisé que le président a demandé un « suivi rigoureux de l’effectivité de cette mesure », signe que l’exécutif guinéen entend éviter tout contournement ou lenteur administrative.
Cette suspension temporaire des pénalités constitue un coup d’accélérateur face à une crise logistique persistante. Elle traduit la volonté des autorités de traiter l’urgence tout en préparant la modernisation en profondeur des installations portuaires. Pour les opérateurs économiques et les consommateurs guinéens, les six prochaines semaines seront un test décisif de la capacité de l’État à désenclaver son principal point d’entrée maritime.
