C’est une tradition ou un rituel au niveau du FMI qui gèle ou suspend généralement ses missions techniques sur les statistiques et autres domaines d’intervention, le temps des élections dans un pays.
Il s’agit d’une mesure traditionnelle de protection des agents chargés de l’exécution de ses missions techniques. La décision du FMI de suspendre ses activités à partir du 9 février relève de ce rituel qui consiste à geler toutes les missions techniques pendant la période électorale ; ce qui est loin d’un embargo contre la guinée.
Cette décision, selon les sources, n’a aucune incidence sur le déroulement du programme économique Guinée-FMI dont la troisième revue concluante du 26 juillet 2019 de l’Accord-FEC (Facilité élargie de crédit) devrait permettre à la Guinée de décaisser 17,213 millions de DTS soit 23,9 millions de dollars destinés à soutenir la balance des paiements de la guinée en vue du renforcement des réserves internationales de change et de la poursuite des réformes structurelles dans le domaine de la gestion des finances publiques et des secteurs-clé de la croissance.
Au titre de l’accord global-FEC, nous en sommes à un total de 88,849 millions de DTS, soit 95,7 millions de dollars. Par ailleurs un autre accord avec les services du FMI a été atteint entre octobre et décembre 2019 sur la 4e revue du programme de politique économique et de reformes appuyé une Facilité Elargie de Crédit de trois ans.
Le FMI est satisfait des performances de l’économie guinéenne, notamment du taux d’inflation globale ralentie à 9,4% en aout 2019, de la croissance réelle qui était à 6% en 2018 et du solde budgétaire de base qui a enregistré un surplus de 1,2% du PIB à fin 2019.
Donc la suspension momentanée des missions du FMI serait loin d’un quelconque embargo lié à la politique. Il s’agit d’une mesure de sécurité prise par le fonds après évaluation de la situation sécuritaire nationale et des contours d’une période électorale. Ça s’applique à tous les pays qui organise les consultations électorales.