Face à la crise climatique qui redessine l’avenir du continent, l’Afrique de l’Ouest se dote d’une arme de résistance massive : la science. Ce vendredi 26 septembre, la capitale guinéenne a accueilli l’ouverture du 6e Conseil des ministres du Centre ouest-africain de services scientifiques sur le changement climatique et l’utilisation adaptée des terres (WASCAL). Une première pour la Guinée, qui réunit les représentants de 13 pays – dont la Guinée-Bissau, en voie d’adhésion – autour d’un enjeu vital : mutualiser les savoirs pour survivre aux dérèglements environnementaux.
Dès l’ouverture des travaux, le ministre guinéen de l’Enseignement supérieur, Alpha Bacar Barry, président en exercice du Conseil, a planté le décor : « Votre présence témoigne de l’importance que nos États accordent à WASCAL, un instrument stratégique de coopération scientifique au service de nos sociétés ». Objectif affiché : « Mobiliser la recherche, l’innovation et la formation pour renforcer la résilience de nos systèmes face au changement climatique ».
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L’Allemagne, partenaire historique
Intervenant en visioconférence, la ministre fédérale allemande de la Recherche, Dorothee Bär, a réaffirmé le soutien indéfectible de Berlin, partenaire fondateur et principal bailleur de WASCAL. « L’Allemagne réaffirme son engagement à garantir l’indépendance et la pérennité de WASCAL », a-t-elle déclaré, saluant une structure devenue « un acteur incontournable de la communauté scientifique internationale ».
Preuve de son ancrage local : en Guinée, WASCAL finance déjà un programme doctoral sur le changement climatique, l’environnement minier et les forêts, qui accueille 12 doctorants de la région.
Le Fouta-Djalon, joyau à préserver
Ouvrant officiellement les travaux, le Premier ministre Bah Oury a rappelé la responsabilité particulière de la Guinée, gardienne du massif du Fouta-Djalon – « véritable château d’eau de l’Afrique de l’Ouest », désormais inscrit sur la liste indicative du patrimoine mondial de l’UNESCO. « Sa préservation est essentielle pour la stabilité écologique et humaine de toute la région », a-t-il insisté.
Il a aussi annoncé l’installation prochaine à Conakry du Centre de l’eau de l’Afrique de l’Ouest, une structure dédiée à la gestion intégrée des ressources hydriques.
Une dynamique régionale concrète
Pour Christian Alecke, représentant de la coopération allemande, cette réunion consolide une « grande famille » scientifique ouest-africaine. « La Guinée fait désormais partie de cette dynamique et cela renforce encore notre stratégie commune ».
Entre volonté politique, appui international et mobilisation des chercheurs, ce 6e Conseil des ministres de WASCAL envoie un signal fort : l’Afrique de l’Ouest ne subit plus passivement le changement climatique. Elle construit, laboratoire après laboratoire, sa souveraineté scientifique – et avec elle, les outils de son adaptation.
