Des agents de la Gendarmerie régionale chargés de la Sécurité routière sont accusés d’avoir fait tomber et blesser un motard au niveau du Poste de contrôle de Tountouroun, situé à 15 Km au Nord du chef-lieu de la préfecture de Labé, rapporte le correspondant régional de l’AGP.
Cet accident a eu lieu, dimanche, 1er avril 2018, aux environs de 17 heures TU. La victime, Amadou Lary Bah, vendeur de bétail domicilié au quartier Tata I de la Commune Urbaine (CU) de Labé, s’en est tirée avec des blessures à la tête et certains endroits du corps. Il a été transporté d’urgence à l’Hôpital régional de Labé.
«Ce n’est pas la première fois que ces agents ont commencé à me poursuivre. Cela fait deux (02) ans que nous nous suivons sur cette route. Ils m’ont fait tomber aujourd’hui, parce qu’ils savent que j’ai de l’argent. Ils voulaient me tuer pour prendre mon argent. Heureusement, dès que je suis tombé, les femmes sont venues à mon secours. Avant même que je ne me relève, certains sont venus prendre mon sac pour le ramener chez moi. C’est difficilement que je me suis relevé. Les gens me croyaient déjà mort», a accusé ce vendeur de bétail.
Interrogé sur ces accusations portées contre ses agents, le chef d’Escadron Mohamed Lamine Fofana, commandant de la Compagnie de la Sécurité Routière de Labé, a donné sa version des faits.
«Il parait que le motard est venu avec une allure pernicieuse. Il a dépassé le barrage sans être soumis à un contrôle de la Gendarmerie. Dès qu’il a vu la présence de la Gendarmerie à Tountouroun, il a multiplié les vitesses, il est venu passer. Il n’a pas été sifflé, il n’a pas été arrêté, il n’a pas été soumis à un contrôle. C’est après son passage qu’il est allé se buter sur un dos-d’âne. Il a été propulsé par le choc, il est allé tomber au bas-côté de la chaussée. Ce qui s’est passé.
Avec son allure, les agents ont compris qu’il ne voulait pas se soumettre à un contrôle, ils l’ont laissé passer. Je suis surpris d’apprendre que la Gendarmerie a frappé un citoyen jusqu’à l’arracher une dent. Je m’inscris en faux contre cette accusation», a expliqué l’officier de la Gendarmerie routière de Labé.
Il semble alors, que c’est lorsque les agents sont venus au secours que le motard s’en est pris au premier homme en uniforme qu’il a vu à côté de lui : «C’est notre rôle. Quand il y a un accident nous partons pour constater et réunir tous les éléments constitutifs pour envoyer à qui de droit», a ajouté le commandant de la Gendarmerie.
Pour convaincre que ses agents ne sont pas responsables de cet accident, le chef d’Escadron Mohamed Lamine Fofana fait allusion à l’attitude observée par les riverains de cette Route nationale Labé-Mali, qui ont vécu la scène.
«C’est une route publique. Celui qui veut, il gare, celui qui ne veut pas il continue. Nous n’avons pas de motos pour pourchasser les usagers. L’accident s’est passé au vu et su de tout le monde. Et les citoyens n’ont pas réagi contre la Gendarmerie, parce qu’ils savent que ce n’est pas la faute des gendarmes», a-t-il insisté.
Contacté par l’Agence Guinéenne de Presse, lundi, 02 avril 2018, un citoyen de Tountouroun a confirmé la version de la Gendarmerie sous le couvert de l’anonymat.
«Ma femme attendait un véhicule de transport en commun au niveau de ce barrage de contrôle. Elle cherchait à revenir en ville. Elle m’a expliqué cet accident. C’est le motard qui est allé se buter sur le dos-d’âne, parce qu’il ne voulait pas s’arrêter. Mais, ce que je te dis là, c’est entre nous. Je ne le dis pas au journaliste», a-t-il confié.