Le procès sur le meurtre de Kadiatou Sow âgée de 21 ans dans le motel Hakouna Matata à Kipé a débuté au tribunal de première instance de Dixinn.
Ferdinand Louis Conteh de nationalité nigériane accusé dans ce meurtre a reconnu les faits, mais s’est défendu en disant que c’était involontaire de sa part. A la barre, il affirme avoir fait connaissance avec la fille par le biais du hasard. Selon lui, c’est à cause du fait que Kadiatou Sow parlait anglais. Elle lui a servi d’interprète alors qu’il était sorti acheter un chawarma dans un restaurant à Kipé. Après ce service, ils sont rentrés ensemble dans la chambre d’hôtel de M. Conteh où une dispute a éclaté entre les deux. « Nous avons pris de la bière ensemble dans un bar. Quand je suis parti avec elle dans ma chambre, j’ai mangé le Chawarma et elle continuait à boire. Après je suis allé aux toilettes quand j’ai entendu des bruits je me suis précipité pour sortir. La fille parlait une langue que je ne comprenais pas et j’étais surpris de la voir tirer mon sexe de ses deux mains. Je l’ai poussé pour me libérer comme l’aurait fait n’importe qui (…). Je suis venu travailler en Guinée en tant que humanitaire. Je ne peux pas tuer et je ne suis pas criminel », s’est défendu monsieur Conté qui a sollicité la clémence des parents de la victime.
Le visage serein, cheveux blanchit par le poids de l’âge, le père de Kadiatou Sow a dans sa déposition démenti les propos de l’accusé, louant le bon comportement de sa fille. « C’est quand je revenais du village, on m’a appelé pour me dire que ma fille a été victime d’une agression par les bandits. Arrivée à l’hôpital Ignace Deen on m’a envoyé à la morgue j’ai vu ma fille et je ne pouvais plus me contrôler, je suis sorti. J’ai entendu l’accusé dire que ma fille parle anglais mais ce n’est pas vrai. Elle n’est pas sortie de la Guinée même si vous envoyez le coran je vais y mettre ma main et jurer. Elle avait étudié jusqu’en 5e année de l’école primaire. Ma fille ne boit pas et ne passe pas la nuit ailleurs. Ils ont dit tout cela parce qu’elle ne vit pas aujourd’hui», a déclaré Thierno Moussa Sow à la barre.
Lors des plaidoiries, l’avocat de la défense, maître Mohamed Lamine Sylla a demandé au tribunal de condamner l’accusé au titre de la réparation la somme de 500 millions de francs guinéens pour la prise en charge de l’enfant de la défunte Kadiatou Sow, âgé aujourd’hui de 4 ans. Les audiences sont renvoyées au 14 janvier prochain.