Au cours de la période 2016-2017, nous avons été submergés de discours (info ou intox) sur des milliards de dollars et de grands projets dont la Guinée serait récipiendaire. Alors comment se fait-il qu’il n’y ait toujours pas de traces ? Quel peut être le lien avec la montée de la pression en matière de revendications sociales ?
Tout semble être virtuel et hypothétique. C’est pourquoi, nous sommes tentés d’avoir l’impression que le gouvernement est victime de son manque d’honnêteté et son amateurisme en matière de communication institutionnelle.
Et le cas le plus illustratif est celui de la campagne gouvernementale pour la promotion du PNDES (Plan National de Développement Économique et Social). En effet, au lieu de dire que notre programme à susciter de l’intérêt auprès des investisseurs potentiels et des bailleurs de fonds pour son financement selon des modalités qui restent à déterminer, le président Alpha Condé et ses ministres ont plutôt choisi un langage qui célèbre un trophée : ‘’Nous avons récolté X milliards $ en Chine, obtenu Y milliards $ en Europe’’, etc.
Étant donné que même le dernier paysan de mon village sait que sa récolte est le résultat définitif de son travail et il a le droit d’en faire ce qu’il veut, la population à la base ne pouvait que faire des déductions. Et pourtant, quelques petites notions et un bon sens peuvent suffire pour savoir qu’un engagement de financement n’est qu’un atout qui n’est pas suffisant à lui seul pour être un acquis physique. L’intérêt d’un gouvernement est avant tout celui de savoir expliquer, avec les termes appropriés et la pédagogie nécessaire, les actions qu’il pose et les perspectives qu’elles peuvent éventuellement générer. Et non d’être affirmatif sur des hypothèses non seulement mal évaluées mais aussi exprimées dans une rhétorique victorieuse (Tout se fait et se dit par rapport à l’opposition ).
Par ailleurs, avec la dilapidation de nos ressources publiques lors de la campagne pour les élections locales, comment ce gouvernement peut-il convaincre la population en général et les syndicalistes en particulier que le pays a des difficultés budgétaires et économiques ? Ou qu’il a des engagements qu’il faut impérativement respecter avec les partenaires au développement ? Que ce qu’il fait de sérieux, de cohérent et d’exemplaire pour rassurer sa population ?
Espérons au moins que les nombreux voyages du président Alpha Condé et notre retour dans le spectacle ou grand concert des nations n’auront pas servi qu’à se lamenter. En tout cas, au regard de la situation qui prévaut et les scénarii en perspectives, nous pouvons nous interroger en ces termes : ‘’Et tout ça pour juste ça ?’’