Le forum de la diaspora guinéenne devrait s’achever jeudi 25 janvier par la mise en place du Haut-conseil des Guinéens de l’étranger. Mais des citoyens venus de quatre continents du monde pour assister à la rencontre sont venus à Conakry « pour rien », puisque l’activité pour laquelle ils ont fait le déplacement n’est pas « achevée» ou plutôt « n’est pas réalisée».
Déjà, la clôture devrait se faire à 17 heures par les autorités, mais jusqu’à 19 heures, il n’y avait aucun ministre. Dans les couloirs, il se murmurait déjà que l’élection va être invalidée parce que l’élu, Djémory Kouyaté, n’est pas celui que « voulait le pouvoir ».
L’attente étant longue, certains ont commencé à poser des questions. D’autres ont appris la mauvaise nouvelle. Et quand une dame venue de l’Allemagne a annoncé que l’élection ne serait pas validée, elle s’est fait taper sur les doigts par une autre dame. « Mais tu es qui pour me parler de la sorte ? Je suis chez moi ici. Je suis dans mon pays », dit-elle, avant d’ajouter : « Personne n’a payé mes frais de transport pour que je sois ici. » C’était la chargée des investissements du forum des Guinéens de l’Allemagne. Un monsieur vient la tirer de là afin de la calmer. Peu après, elle a accepté de nous parler : « Le problème c’est que…, ces gens là, ce gouvernement là, ce n’est pas la peine. Moi je suis ici depuis lundi nuit pour ce forum. On a élu un président. Mais ils veulent annuler l’élection parce que celui qui a été élu n’est pas leur homme. Comme moi j’essayais d’annoncer ça, je ne savais pas que tout le monde n’était pas au courant, parce qu’on nous a félicités et tout, une dame est venue m’agresser pour me dire que c’était maladroit de ma part. C’est parce qu’ils ont fomenté un coup pour enlever celui qui a été élu aujourd’hui. Donc c’est ça le problème ».
C’est aux environs de 20 heures qu’est arrivé le ministre de la Justice, Me Cheick Sako, pour procéder à la clôture des travaux du forum. A l’entame de ses propos, les participants avaient compris qu’ils étaient venus à Conakry pour rien.
« Je commencerai par ce mot, est-ce que l’œuvre est achevée ? Je dirai non. Mais voyez-vous, l’œuvre humaine n’est jamais achevée. On est toujours en commencement et en continuité », a affirmé le ministre de la Justice, parlant au nom de son homologue des Affaires étrangères et du Premier ministre.