Dubréka vibre pour Makalé Camara : une femme, une vision, une nation

Devant une foule fervente rassemblée au stade préfectoral de Dubréka, sa terre natale, Hadja Makalé Camara a lancé ce dimanche 30 novembre un…

Journal de Conakry

Devant une foule fervente rassemblée au stade préfectoral de Dubréka, sa terre natale, Hadja Makalé Camara a lancé ce dimanche 30 novembre un message clair : l’heure est venue pour les femmes guinéennes de « prendre leur part de responsabilité ». Candidate du Front pour l’Alliance Nationale (FAN) et seule femme en lice pour la présidentielle du 28 décembre, elle a placé son discours sous le double signe de l’unité nationale et de l’émancipation féminine.

« Je conduis cette campagne pour aider les femmes à se tenir, pour dire aux femmes d’oser lever la main pour candidater. Les femmes doivent oser le pouvoir. Sans le pouvoir, nous serons toujours derrière », a-t-elle lancé, soulevant un tonnerre d’applaudissements.

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Une candidature présentée comme historique et méritocratique

L’événement avait des allures de consécration. Aboubacar Aly Camara, coordinateur fédéral du FAN à Dubréka, a ouvert la cérémonie en soulignant la portée symbolique de cette candidature. « Nous sommes réunis ici pour confirmer un projet, une vision, et un avenir meilleur », a-t-il déclaré, présentant Makalé Camara comme une dirigeante « unie et responsable », engagée pour la « justice sociale, l’équité et la transparence ».

Son directeur de campagne, Ibrahima Sory Camara, a insisté sur la légitimité et l’expérience de la candidate, ancienne ministre. « La Guinée a besoin de femmes responsables capables d’apporter un changement crucial… et elle en est capable », a-t-il martelé, voyant en sa sélection parmi les neuf candidats retenus la preuve d’une « réalité méritocratique ».

« Je ne suis pas une messie, mais une citoyenne à sa place »

Dans un discours personnel et puissant, Hadja Makalé Camara a su toucher juste. « La femme que je suis se tient pour ce pays… Je ne suis pas en train de concourir pour un destin personnel ; je ne crois pas en la messie pour les autres », a-t-elle affirmé, refusant tout culte de la personnalité.

Elle a plutôt appelé à écrire ensemble « une histoire de femmes ». Une histoire qui s’intéresse à la femme « en tant qu’être humain qui a des droits inaliénables… et qui a sa place dans l’accomplissement du destin de notre nation ». Revendiquant sa citoyenneté avant tout, elle a rappelé : « Je travaille pour la Guinée depuis que je sais marcher, et je continuerai. »

Un plaidoyer pour l’unité face aux richesses gaspillées

Au-delà de la cause féminine, la candidate a dressé un tableau sans concession de la Guinée. Elle a énuméré les richesses immenses du pays – bauxite, fer, eau, terres agricoles – pour mieux déplorer la pauvreté persistante et l’exode de la jeunesse.

Elle a fermement condamné les replis identitaires et l’ethnocentrisme, obstacles au développement. « Nous sommes une nation arc-en-ciel, diverse et bénie. Unissons-nous pour développer ce pays », a-t-elle plaidé, appelant à une cohésion sociale comme fondement de toute prospérité.

Le début d’une campagne axée sur le rassemblement

Ce lancement à Dubréka marque le début d’un parcours qui se veut rassembleur et apaisé, en contraste avec une campagne souvent tendue. Face à des rivaux qui promettent des centaines d’usines ou des millions d’emplois, Makalé Camara mise sur une autre valeur : la responsabilisation collective, en commençant par la moitié de la population trop longtemps tenue à l’écart du pouvoir.

Son message est autant un programme qu’un acte de foi dans les capacités des Guinéennes. Reste à voir si cet appel à « oser le pouvoir » résonnera suffisamment fort pour transformer l’essai historique du 28 décembre.

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