Le barreau de Guinée a animé une conférence de presse ce mardi 18 septembre 2018 à Conakry. Objectif : se prononcer sur la crise qui mine la cour constitutionnelle notamment la destitution de Kelefa Sall à la présidence de l’institution.
Lors de la conférence, le président de l’ordre des avocats de Guinée Mohamed Traoré a dénoncé le non-respect de la loi en vigueur: « La notion d’empêchement ici, nous ramène à l’incapacité physique ou mentale qu’une personne a à assumer une fonction et cette incapacité physique ou mentale doit être attestée par un collège de médecins parce qu’il s’agit d’une correction éminemment technique. Partant de là est ce qu’on peut dire que la cour constitutionnelle où les huit juges constitutionnels aient retiré leur confiance au président de l’institution constitue un empêchement. La réponse, elle est non sans ambiguïté », précise le président de l’ordre des bâtonniers de Guinée.
Lors de la prestation de serment du président de la République en 2015 au compte de son deuxième mandat, Kelefa Sall avait conseillé à Alpha Condé de ne pas accepter les sirènes révisionnistes. Pour beaucoup d’observateurs, ce discours serait aujourd’hui à la base de cette crise à la cour constitutionnelle. Le président de l’ordre des bâtonniers de Guinée estime que ce discours n’a rien à voir dedans. « La question du débat relatif au discours de 2015, à mon avis c’est un faux débat. Il faut se centrer sur ce qui est le véritable problème c’est à dire le respect de la légalité. Le véritable problème c’est de faire en sorte que nous ayons des institutions crédibles. »
Le Barreau de Guinée a invité les membres de la cour constitutionnelle à être exemplaires et légalistes et d’éviter de se donner en spectacle devant la communauté nationale et internationale.