Les Guinéens vivent une période de vives tensions nées au lendemain des élections communales du 04 février dernier.
En effet, neuf mois après ces élections, les élus n’étaient toujours pas installés jusqu’au 05 octobre date à laquelle l’installation des conseillers communaux a été débuté sur toute l’étendue du territoire national.
Mais avant cette date, un accord politique avait été signé entre la mouvance et l’opposition. Un accord qui a du mal à être appliqué sur le terrain. Un fait qui pousse les opposants au régime Condé à reprendre les manifestations de rue et les journées ville-morte pour exiger du gouvernement l’application de cet accord. Depuis, des violences sont enregistrées dans la banlieue de Conakry.
Des violences qui occasionnent des morts par balles parfois, et des pillages.
Contacté ce vendredi par nos confrères de la radio Espace, la présidente du Conseil Économique et Social (CES), s’est montrée affligée par la situation qui prévaut dans le pays. Hadja Rabiatou Serah Diallo a tout d’abord déploré les tueries enregistrées à l’occasion des manifestations politiques avant d’en appeler à une prise de conscience des acteurs politiques.
« Je voudrais tout d’abord regretter les tueries dans notre pays parce que tout cela ça appauvri le pays et ça fait que le pays regrette. Il faudrait briser le climat de suspicion et le manque de confiance entre les acteurs politiques. Il faut aussi éviter les mobilisations politiques sur des critères ethniques et régionalistes et bannir la violence entre les acteurs politiques, défragiliser le tissu social, mettre fin à l’impunité et aux violences des droits de l’homme… », a-t-elle dit avant de rappeler l’historique de notre pays.
« La Guinée a été une référence, la Guinée a été un miroir pour d’autres pays, nous avons apporté notre contribution. Je pense que la Guinée n’a pas besoin aujourd’hui de piétiner le sang de ses fils et filles pour arroser nos arbres. Ça fait mal au coeur et c’est devant la porte de chacun de nous… ».
Plus loin, l’ancienne syndicaliste propose des pistes de solution de sortie de crise. « Et si nous voulons de cette paix, il faudrait qu’on cultive la justice sociale, il faudrait que tout un chacun puisse savoir méditer. Les leaders des partis politiques doivent sensibiliser leurs militants pour éviter des offenses, des injures, des calomnies entre les uns et les autres parce que devant l’histoire nous sommes tous responsables. Si nous brûlons notre pays aucune force extérieure ne viendra réconcilier les filles et fils de la Guinée. Il faudrait que le comité inter religieux se retrouve et qu’il en appelle aux fidèles, que les journalistes jouent leurs rôles, que les femmes qui donnent naissance se mobilisent pour prôner la paix , qu’on respecte les lois de la République… ».
Pour Hadja Rabiatou Sérah Diallo, les guinéens doivent passer à autre chose.
« Tuer des personnes, caillasser des véhicules, piller des maisons , à quoi ça va servir.
Il faut qu’on travaille pour qu’on trouve l’emploi pour les jeunes et mobiliser tout le monde pour la paix. Il faut que ça cesse, il faut que ça s’arrête que ce soit du côté des gouvernants , ou des gouvernés, il faut que ça s’arrête. »
Il faut signaler que l’opposition a appelé ses militants à observer cinq jours de deuil national pour le repos des mémoires des disparus mais les violences continuent toujours dans certains quartiers de la banlieue de Conakry notamment à Wanindara où trois personnes ont été tuées dont un policier.