Ces derniers temps, la cour constitutionnelle guinéenne connaît une crise interne sans précédent.
En effet, les membres de cette institution ne veulent plus la tête de leur président. Ils l’ont fait savoir à travers des réunions secrètes que les membres tiennent à l’absence de leur président et des déclarations de guerre que ces membres proféraient à l’égard du président de l’institution judiciaire. Ces membres sont allés jusqu’à destituer Kellefa Sall, président de la cour constitutionnelle.
Au cours d’une conférence animée ce jeudi à Conakry, le mouvement Balai Citoyen s’est insurgée contre cette situation qui prévaut à la cour constitutionnelle. Dans un mémorandum de dix pages, ces acteurs de la société civile ont demandé à une forte mobilisation des forces vives contre ce qu’ils appellent la « rébellion orchestrée par les conseillers de la cour constitutionnelle à l’adresse du Président Kelefa Sall ».
Selon le Balai citoyen, l’acte de ces conseillers de la cour « est un acharnement contre le Président comme un coup d’Etat constitutionnel, violant sur toute la ligne, les dispositions qui encadrent l’organisation et le fonctionnement de la cour », précise Sékou Koundouno, président du Balai Citoyen.
Sidéré par les agissements de ces conseillers, le Président du Balai Citoyen rappelle que la cour n’est pas un héritage familial. « Ils gèrent la cour comme une famille. C’est une insulte à la souveraineté guinéenne que des délinquants fassent une motion. Dès ce lundi nous allons nous mobiliser, le premier délinquant à empêcher Kelefa Sall de rentrer dans son bureau, marchera sur notre corps », a t- il menacé.
Lors de l’investiture du président Alpha Condé au compte de son deuxième mandat, Kellefa Sall, président de la Cour Constitutionnelle avait prévenu Alpha Condé contre les sirènes révisionnistes de la constitution. Pour beaucoup d’observateurs, c’est cette invite faite au président Guinéen qui serait la cause de sa destitution.
Pour cet activiste de la société civile guinéenne, il n’est pas question de penser à un éventuel troisième mandat en République de Guinée, et la Cour Constitutionnelle n’est pas un héritage familial. « La chose qui sera inadmissible ici, c’est de rêver à un troisième mandat de M. Alpha Condé. On se battra au prix de notre vie, nous appelons à la mobilisation des partis politiques de l’opposition, des syndicats, de la société civile, des médias de s’engager pour prouver aux gens qu’on n’est plus en 1920 », a-t-il lancé.
Le Balai citoyen envisage dans les prochains jours de faire des manifestations sociales devant la cour constitutionnelle, à travers des marches pacifiques et des meetings pour empêcher la possibilité de destitution de Kelefa Sall, président de l’institution.