Coyah: la jeunesse opposée à un 3è mandat

Un groupe de jeunes qui protestaient contre un éventuel projet de modification de la Constitution guinéenne a été interpelé par…

Un groupe de jeunes qui protestaient contre un éventuel projet de modification de la Constitution guinéenne a été interpelé par la police ce dimanche 31 mars 2019 dans la préfecture de Coyah.

 

La population de la préfecture de Coyah a réservé ce dimanche, 31 mars, un accueil chaleureux à une forte délégation du RPG arc-en-ciel, parti au pouvoir. Le stade préfectoral qui servait de cadre au déroulement de la cérémonie était habillé à la couleur jaune du parti présidentiel avec des slogans « oui à la nouvelle constitution ». Par contre, un groupe de jeunes venus au stade munis de papiers blancs sur lesquels il est écrit : « non au troisième mandat, non à une autre constitution » ont été pourchassés, tabassés, certains arrêtés par les forces de l’ordre. Même les journalistes ont vu leurs appareils fouillés et les photos et vidéos effacées pour ne pas les diffuser.

Les  interpellations sont intervenues en marge d’une visite annoncée d’Alpha Condé dans la localité, mais qui finalement ne s’y est pas rendu. Il  se serait fait représenter par le ministre Secrétaire général à la Présidence, Naby Kiridi Bangoura. Ces jeunes opposants ont profité de cette visite annoncée du Chef de l’Etat pour manifester leur opposition au projet de troisième mandat qui est sur toutes les lèvres ces derniers mois en Guinée. Munis de banderoles et de pancartes, sur lesquels on pouvait lire « Non au troisième mandat, OUI à l’alternance, Non à une modification constitutionnelle », ces manifestants ont été interpelés. Au nombre de trois, ils seraient détenus dans un commissariat, mais des jeunes menacent de s’attaquer audit commissariat s’ils ne sont pas libérés, a-t-on appris.

Au pouvoir depuis 2010, Alpha Condé devrait céder son fauteuil en 2020, mais il n’a pas encore clarifié ses intentions. Beaucoup lui prêtent des velléités anticonstitutionnelles pour s’éterniser au pouvoir.  La scène qui se déroulait devant la délégation du RPG a attiré l’attention du grand public. Quelques minutes après, certains citoyens ont boudé la cérémonie et sont rentrés chez eux. Ce qui n’a pas empêché la cérémonie de se poursuivre.