Le président guinéen qui aime voyager tant, et assister à tous les sommets politiques africains pour se faire voir, ou bluffer, était curieusement absent au sommet extraordinaire de l’Union africaine à Kigali, au Rwanda, du 20 au 21 mars 2018.
Pourtant au Rwanda, c’était important, et comme le préfère d’ailleurs Alpha Condé, des personnalités politiques de quarante-quatre (44) pays y étaient, la plupart des chefs d’États de grande carrure politique.
Á Kigali, la capitale Rwandaise, naturellement il y avait aussi Paul Kagamé, l’homme fort du pays, assurant aussi la présidence tournante de l’Union africaine.
A Kigali, il était question de l’instauration d’une zone de libre-échange continentale. Une zone de libre-échange continentale dont les effets ne seraient pas moins importants pour le développement de l’Afrique si les quarante-quatre pays participants parvenaient à signer l’accord final.
Mais pourquoi le président guinéen était- il absent à un sommet aussi crucial, et surtout quand on note que c’est au Rwanda, le pays de Paul Kagamé qu’Alpha Condé admire tant pour son modèle de gouvernance autoritaire ?
Alpha Condé qui fait face à une crise politico-sociale de tous les dangers, trois réponses seraient parfaitement concevables pour expliquer sa décision de décliner l’invitation venant du Rwanda.
La peur comme motif de rester à Sékhoutoureyah. Car le pays va tellement mal, le désordre si profond, l’Etat si faible, qu’un déplacement du président à l’étranger pourrait être une aubaine pour l’armée de prendre le pouvoir.
La honte comme motif. Alpha Condé fait savoir à tous les autres chefs d’États africains qu’il est celui qui connaît mieux la politique. Il se dit même conseiller politique des présidents dans la sous-region.
Une situation compromettante quand le conseiller, lui-même, est incapable de mettre de l’ordre dans son pays.
Le souci comme motif. Alpha Condé à commis beaucoup de fautes de gouvernance, et l’opposition républicaine lui en veut absolument, de telle sorte qu’elle décide de multiplier les manifestations de rue comme unique moyen désormais de faire plier le leader du RPG.
Ensuite, toujours avec le motif-souci, le chef de l’Etat guinéen ne serait pas à l’aise. Son projet du troisième mandat pointe déjà comme un échec total. Il se poserait finalement la question « que faire après 2020 « ?
La honte, la peur, et le souci, trois états d’âme pour expliquer la cause de l’absence d’Alpha Condé au 10ème sommet extraordinaire de l’Union africaine à Kigali, cette semaine.
Qui sème le vent, récolte la tempête, dit-on. Alpha Condé a semé la pagaille, et bien, il récolte le désordre ou l’instabilité politique et sociale.
Ça chauffe à Sékoutoureya !
Naby Laye CAMARA
Depuis Bruxelles (Belgique)