Après quasiment un an de détention à la prison de Kindia, le procès de Boubacar Diallo « grenade » s’est ouvert ce lundi 11 février 2019 au Tribunal de première instance Dixinn.
Accusé de détention illégale d’arme de guerre, le jeune militant de l’union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) est arrivé dans la salle d’audience l’air serein. Vêtu en complet kaki, le sourire aux lèvres, Boubacar Diallo apparait comme quelqu’un qui a perdu du poids. A la barre, lors de la lecture de l’arrêt de renvoi, il a fondu en larmes. A la barre, il a rejeté les charges qui pèsent sur lui.
Assis sur une chaise devant la barre, Boubacar Diallo n’a pas reconnu être le propriétaire d’une arme PMAK qui a été présentée. “ Je n’ai jamais utilisé une arme. On m’a remis cette arme à la gendarmerie. Quant aux uniformes militaires, elles appartiennent à mon frère. J’aimais porter des habits de ce genre. Je me suis fait photographier, j’ai publié sur facebook. Je ne savais pas que c’était interdit. Je jure sur la tombe de ma mère”, s’est défendu Monsieur Diallo. Il dit avoir contracté une maladie suite à des tortures qu’il a subies par des agents de la gendarmerie. “Je suis devenu asthmatique à cause des tortures à la gendarmerie. Les gendarmes ont mis le courant sur moi”, a accusé Boubacar Diallo.
‘’Je demande pardon pour être libre et aller me soigner’’
Arrêté depuis 11 mois à Conakry, puis déféré à la prison civile de Kindia pour détention illégale d’armes de guerre, le jeune militant de l’UFDG, Boubacar Diallo, allias « Grenade » a nié à la barre les faits qu’on lui reproche. Présenté par le procureur comme le tueur à gages de l’UFDG, Grenade a fondu en larmes, demandant pardon pour être libre et aller se soigner’’. Larmes aux yeux, le jeune Boubacar arrivait à peine de répondre aux interrogations du procureur. Il est souvent encouragé par son avocat qui lui donnait une poignée de main en signe d’espoir. Il dira ensuite les raisons pour lesquelles il portait les tenues militaires ‘’interdites’’ aux civils. « A Dakar [Sénégal], je voyais des civils porter des tenues et, c’est pourquoi je portais aussi. J’aimais beaucoup les tenues militaires mais, si je savais que ça allait m’envoyer ici, je ne le ferai pas », ajoute-t-il.
Sans surprise, le ministère public, très tranchant dans son intervention, a rejeté les propos du prévenu qu’il a qualifiés de contre-vérités et a demandé le président de la cour d’appliquer la loi pour qu’il serve d’exemple. Prenant la parole, le président de l’audience a renvoyé l’affaire à mardi 12 février.
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