Education: la fédération syndicale FSPE menace de boycotter les examens nationaux (Déclaration)

Vu les différents rapports reçus à partir de nos représentants syndicaux à la base;

Vu la détermination des enseignants à tous les niveaux;

Vu le non respect de la promesse tenue par Mr le premier ministre (Dr Ibrahima Kassory Fofana), chef du gouvernement;

Vu la conjoncture économique et sociale qui fouettent sans distinction aucune la classe ouvrière guinéenne;

Les enseignantes et enseignants de Guinée menacent de boycotter la tenue de tous les examens nationaux en cette fin d’année, si les trois mois d’arriérés des primes d’incitations ne sont pas payés.

Ils exigent également la prise en charge en matière des primes d’incitations tous les encadreurs et personnels enseignants du système éducatif guinéen de la base au sommet.

Les enseignantes et enseignants affirment, leur solidarité à cette déclaration, ils pensent également qu’ils seront bien entendu par le gouvernement afin d’éviter une fin d’année sans examens nationaux en République de Guinée.

Vive le respect d’engagement entre le syndicat et le gouvernement,

Vive l’amélioration de conditions de vie et de travail des enseignants guinéen,

Vive la solidarité syndicale,

Vive l’école guinéenne,

Vive la FSPE.

Ensemble Uni et solidaire nous vaincrons.

Reprise des manifestations, le seul recours qui reste à l’UFDG

Au cours de la dernière assemblée générale virtuelle de l’UFDG, les jeunes du parti par la voie de leur premier responsable, ont exigé la reprise des manifestations.

Celles-ci viseraient à protester entre autres contre la fermeture sans motif du siège et du quartier général du parti et l’interdiction injustifiée de sortie du territoire national imposée à certains de ses responsables dont le premier d’entre eux.

La volonté des jeunes de l’UFDG de revenir aux manifestations place au cœur du débat le rôle de la justice dans un État de droit.

Pour obtenir la réouverture de ses locaux, la fin des atteintes à la liberté d’aller et de venir de ses responsables, l’UFDG a utilisé les voies de droit en privilégiant toujours la saisine des juridictions. Mais celles-ci se sont toujours déclarées incompétentes à connaître de ce litige. Or, dans une société, tout litige devrait avoir un juge pour ne pas que la justice privée prenne le dessus.

En Guinée, on constate que toutes les fois que la justice ne veut pas vraiment “se mouiller” en examinant le fond d’une affaire, elle se déclare incompétente ou déclare irrecevable la demande dont elle est saisie. Elle se limite donc aux questions de forme.

Au regard de ces nombreux déboires judiciaires, on peut penser que c’est en désespoir de cause que les jeunes de l’UFDG demandent aujourd’hui la reprise des manifestations qui sont ainsi perçues comme le seul recours qui leur reste.

C’est dire que dans un pays, la défaillance de la justice peut être source de frustrations et donner lieu à des actions dont on aurait pu faire l’économie. Si les jeunes de l’UFDG font le constat qu’ils ne peuvent pas obtenir gain de cause par voie judiciaire, ils estiment n’avoir plus d’autre choix que le recours aux manifestations.

Il reste à espérer que le droit constitutionnel de manifester de l’UFDG sera respecté. Ce qui n’est pas très sûr.

Par Mohamed Traoré

Guinée : Alpha Condé crée une cellule chargée du suivi du processus de notation financière

Dans un décret lu à la télévision nationale, Le chef de l’Etat guinéen, Alpha Condé, a annoncé le mardi 29 juin la création d’une cellule chargée du suivi du processus de notation financière en république de Guinée. Cette cellule  est placée sous la présidence du chef de l’Etat, elle a pour mission de conduire le processus permettant l’obtention de la notation financière inaugurale de la République de Guinée et d’en assurer le suivi. 

« Il est créé sous l’autorité du président de la République une cellule chargée du suivi du processus de notation financière de la République de Guinée. Elle a pour mission de conduire le processus permettant l’obtention de la notation financière inaugurale de la République de Guinée et d’en assurer le suivi. »

A cet effet,  précise le  décret, « la cellule est chargée de travailler sur les conditions requises pour permettre à la République de Guinée l’accès aux marchés internationaux de capitaux et l’amélioration de la perception risque pays par les investisseurs internationaux.  A ce titre, la cellule est chargée d’élaborer un calendrier des travaux à conduire, de préparer la documentation nécessaire et d’affiner les données statistiques à fournir aux agences de notation, de recueillir les informations sur la dette publique et de proposer les améliorations à sa gestion, d’assurer le suivi avec les agences de notation jusqu’à la publication de la notation inaugurale. »

A noter que cette cellule comprend les organes suivants: le comité de pilotage et le comité technique.

Le comité de pilotage, organe suprême de la cellule, est l’instance de validation de politique des recommandations formulées. Il formule les orientations stratégiques nécessaires à l’accomplissement de la mission de la cellule.

« Il est composé comme suit: le président de la République ou son représentant, président du comité de pilotage. Le ministre de l’Economie et des Finances, vice-président du comité de pilotage, le gouverneur de la Banque centrale, le ministre du Plan et du développement économique, le ministre du Budget, le ministre chargé des investissements et des partenariats public-privé, le président du pool économique de la présidence de la République, le coordinateur du comité technique de la cellule, rapporteur du comité de pilotage. Les personnalités sont désignées pour  leurs compétences. »

Alpha, à l’épreuve des mauvais procès (Par Tibou Kamara)

Des personnes, des groupes de pression politiques et des leaders d’opinion semblent vouloir limiter l’histoire de la Guinée à l’avènement au pouvoir, en 2010, du Président Alpha Condé et aux années de sa Présidence. Alors que depuis l’indépendance de la Guinée en 1958, beaucoup de dirigeants se sont relayés dans l’appareil d’Etat et les rouages de l’administration, et des régimes se sont succédé aussi. 

On aurait pu croire que c’est parce que la personnalité de l’homme et ses prises de positions marquent une rupture, que sa passion de la Guinée supplanterait celle les autres, mais, en réalité, c’est une tentative de sous-estimer ses efforts et minimiser son bilan.

Peine perdue, cependant.  Car la comparaison avec les autres, en soi, rétablit la vérité et la justice, et surtout montre que la Guinée pleure autant ses années de retard qu’elle se console avec l’élan de progrès amorcé. La frustration pour les années perdues, la colère à cause des nombreuses occasions manquées, sont un héritage que le Professeur Alpha Condé tente de solder en forçant la Guinée au progrès, en exhortant le Guinéen au travail pour retrouver la confiance perdue et la fierté oubliée.

Dans ce combat qui oppose les habitudes chroniques du passé au défi de redresser les hommes et de changer la société, l’allié demeure un peuple patient mais pas résigné, l’obstacle permanent reste l’oligarchie politico-administrative sans cesse portée à la démagogie et au clientélisme. Beaucoup de politiques parlent comme s’ils ne sont comptables de rien, ou que s’il leur avait été donné encore d’être aux affaires, ils pourraient faire ce qu’ils n’ont pas été capables de faire, ce qu’ils ont déjà échoué à faire.

C’est comme si le statut actuel d’opposants ou d’adversaires du régime, était une absolution pour tous les crimes ou manquements passés, et un blanc-seing pour bercer le pays d’illusions ou ameuter l’opinion avec des accusations systématiques contre celui qui tient aujourd’hui les rênes du pays.

Puisqu’on aime parler de ce que le Professeur Alpha Condé n’aurait pas fait ou réussi, pour tenter de cacher la forêt de ses réalisations, qu’en a-t-il été avant lui et par le fait de qui ?

De 1958 à 2010, y-a-t-il eu plus de bonheur et de prospérité que ces dix dernières années ? Ayant hérité de tous les travers des régimes successifs, peut-on lui reprocher de chercher à y apporter des solutions pragmatiques et révolutionnaires, même dans un empressement patriotique et l’impatience de réussir ?

Avant lui, qu’a-t-on fait de nos mines tant convoitées par certains et devenues l’obsession d’autres ?  Que valaient-elles ? Qu’ont-elles apporté ? N’a-t-il pas fallu attendre que le Professeur Alpha Condé soit là pour que des barrages hydroélectriques comme Kaleta, Souapiti, longtemps considérés par de nombreux Guinéens comme un pari impossible, voient le jour ? N’en est-il pas de même pour tous les projets et les ambitions portés par un homme qui est en avance sur son temps et sur ses concitoyens ?

Que peut-on attendre de celui qui n’a jamais rien fait, ou est-on légitimé à critiquer celui qui fait mieux que tous, subit les erreurs de tous, qui s’emploie de toutes ses forces à corriger les erreurs de ses prédécesseurs dans un esprit de sacrifice et de don de soi extraordinaires ?

Le Professeur Alpha Condé peut paraître rêver et isolé dans sa vision et ses ambitions dans une société restée trop longtemps figée, avec des concitoyens qui, avant lui, s’étaient résignés à l’ennui des pratiques routinières et avaient fini par s’accommoder de la tyrannie et de la léthargie du ‘’système’’.

Lui, refuse la fatalité de l’échec et la médiocrité de croire à un sort déjà scellé, au progrès possible pour certains peuples et pas pour d’autres, en homme d’histoire et de tous les défis traversant le temps, les préjugés et les épreuves. C’est son destin personnel et celui de la Guinée, maintenant.

Tibou KAMARA

Sixième édition du Djassa d’or : le vrai sacre des meilleurs de la presse guinéenne…

CONAKRY- La sixième édition du « Djassa d’or » a eu lieu ce samedi 26 juin 2021 dans un réceptif hôtelier de place.

Placée cette année sous le thème « Médias et réseaux sociaux : Opportunités ou menaces pour les médias classiques », cette sixième édition a été célébrée en hommage à feu Ibrahim Sylla « Ibra ». Depuis sa première édition, le Djassa d’or crée l’émulation dans le milieu de la presse. Journalistes, techniciens et managers de médias se bousculent pour rafler les différents prix. L’objectif visé par la structure « Djassa Multi communication » est professionnaliser davantage les entreprises de presse guinéennes.

Présidée par l’Honorable Amadou Damaro Camara, le numéro un du Parlement guinéen, la cérémonie a connu la présence de plusieurs Chefs d’entreprises de presse, d’éminents journalistes, ainsi que d’autres grandes personnalités de l’administration publique et privée du pays.

Prenant la parole à cet événement qui a été riche en émotions, le Président de l’Assemblée Nationale a salué le rôle que joue la presse guinéenne, conformément aux principes démocratiques. L’honorable Amadou Damaro Camara a dans le même ordre d’idées invité les Hommes de la plume à se pencher davantage sur la rédaction de l’histoire sociologique de la Guinée.

De son côté, la Président de la structure Djassa Multi Communication, après avoir rendu un vibrant hommage à Ibrahima Sykka « Ibra », rappelé certains rôles que jouent les journalistes.

« Nous, les journalistes, nous sommes la première vitrine de notre cher pays. Sans nous, la Guinée ne serait pas connue. Sans nous, vos activités de production et d’édification de la Nation ne seront pas vues. Sans nous, vos entreprises progresseront lentement ou même, échoueront. Sans nous, les faits de société passeront inaperçus. Sans nous, les rapports sociaux auraient été violents, polémiques, improductifs ou destructeurs », a indiqué Mme Konaté Maningbè Konaté, la Présidente de Djassa Multi Communication.

Selon elle, le journaliste reste l’épicentre du développement paisible et harmonieux d’un pays.

le journaliste reste l’épicentre du développement paisible et harmonieux d’un pays.

Pour cette 6ème édition, 22 prix ont été décernés à des journalistes, techniciens et des promoteurs de médias.

Mme Konaté n’a pas par la suite manqué de remercier les sponsors, ceux-là même qui ont accepté d’accompagner cet événement.

Le Président du Jury et toute son équipe sont revenus sur les critères qui ont prévalu aux choix des différents lauréats. Des critères qui ont permis de récompenser 22 journalistes, techniciens et entreprises de presse.

LES LAUREATS DU PRIX DJASSA D’OR 2021 sont :

1 – ‘’Le Prix Maman Coumba’’du Meilleur technicien Radio : Ignace Gbilimou (Lynx Fm)

2 – ‘’Le Prix Mohamed Panos Traoré’’ du meilleur Monteur Vidéo : Yamoussa Camara (RTG)

3 – ‘’Le Prix Odilon Théa’ ’du Meilleur Animateur Radio : Tonton Ablo (Evasion)

4 -‘’Le Prix Aissatou Bella Diallo’’ du Meilleur Présentateur du JT : Alya Camara (RTG)

5 – ‘’Le Ansoumane Bangoura’’ de la meilleure plume : Aucun Candidat

6 – ‘’Le Prix Abdoulaye Georges Cissé’’ du Meilleur Réalisateur : EL-Oumar Camara (RTG)

7 – ‘’Le Prix Papa Saless Camara’’ du meilleur Reporter Télé :                                            Non Attribué

8 – ‘’Le Prix Boubacar Yacine Diallo’’ du Meilleur Reporter Radio : Mamadou Yacine Diallo (Bonheur Fm)

9 -‘’Le Prix Merlin Traoré’’ du Meilleur Cameraman : Amara Soumah (RTG)

10 -‘’Prix Emmanuel Katty’’ du Meilleur Animateur Télé : Bouba Camara (RTG)

11 -‘’Prix Karim Bangoura’’ Meilleur Site-Web’’ : Guinée-Matin

12 -‘’Le Prix Emile Tompapa’’du Meilleur Journal de la presse : ‘’Le Populaire’’

13 -‘’Le Prix Touraman Dioubaté’’du Meilleur locuteur en Langue Nle : Lamine Damba (Djoma)

14 – ‘’Prix Fodé Cissé du Meilleure Radio’’ Espace Fm

15 – ‘’Boubacar Kanté’’ du Meilleur Reporter Sportif :

                        Non Attribué

16 – ‘’Le Prix du Meilleur Manager de la presse’’ : Kalil Oularé

17 – ‘’Le Prix d’honneur pour les activités en faveur de la presse’’ : l’Ambassade de Chine

18 – ‘’Le Prix Bah Photographe’’ du Meilleur Reporter photo : Madame Touré Mabintou

19 -‘’Prix Intégration sous régionale de la presse’’ : Espace

20 -‘’Mamady Condé’’ du Journaliste de l’Année : Le Duo Lamine Damba/ Seydou Keita

Ajouter à cela, des prix de récompense, hors compétition, décernés par Djassa D’Or, comme touche particulière de cette 6ème Edition.

Il s’agit du :

-Prix d’honneur ‘’Abdoulaye Soumah PABLITO’’ pour la Télévision Nationale.

-Prix d’honneur Hadja Saran Camara, pour la Radio Nationale.

Mort d’un employé à Odhav multi-industries : Le ministre Tibou Kamara ordonne la fermeture immédiate de l’usine

MINISTERE DE L’INDUSTRIE ET DES PME

COMMUNIQUE

République de Guinée Travail-Justice-Solidarité

Le Ministère de l’Industrie et des PME a été informé ce lundi 28 juin 2021 d’un accident de travail survenu sur le site industriel de Odhav Multi-industries à Dubréka.

Ce malheureux accident intervenu le 23 juin 2021 à 21h 22mn a causé le décès de Monsieur Alpha Fodé CAMARA des suites de ses blessures graves ayant nécessité une hospitalisation.

Le Ministère de l’industrie et des PME regrette ce drame et présente ses condoléances les plus attristées à la famille éplorée.

Le Ministère de l’Industrie et des PME, tutelle technique des unités industrielles en République de Guinée, n’a pas été informé par la Direction Générale de la Société, ni de l’accident, ni du décès.

Ce qui constitue un manquement grave dans la relation de confiance et de bonne collaboration voulue et entretenue par le Département avec l’ensemble de ses partenaires.

En conséquence, il est décidé les mesures suivantes :

➢ La fermeture immédiate et l’arrêt des activités de l’usine où s’est produit l’accident ayant couté la vie à un de ses employés, et ce jusqu’à nouvel ordre ;

➢ Une mise en demeure à la Direction Générale de l’usine de fournir les explications relatives aux causes et circonstances de l’accident, en particulier la cause du décès ;

➢ Une enquête diligentée par les services compétents en la matière en collaboration avec le Ministère de tutelle afin de déterminer les circonstances du décès et établir les responsabilités ;

➢Procéder à la vérification des conditions de travail des personnels de la société, des mesures de sécurité et de protection des travailleurs sur le site.

Tibou KAMARA

Ministre d’Etat, Conseiller Spécial du Président de la République.

Fodé Oussou Fofana à Alpha Condé : ‘’S’il faut aller demander pardon, je préfère perdre mon œil…’’

Le vice-président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG)  est empêché depuis mai 2021 de quitter le pays, alors qu’il doit se rendre en France pour des soins médical d’urgence. Courant le risque de perdre son œil, Fodé Oussou Fofana assure qu’il n’entend pas plaider sa cause auprès des autorités du pays et les tiendra pour responsable de tout ce qui l’adviendra. 

« Je n’appellerai pas Alpha Condé pour demander pardon, et dire laissez-moi aller me soigner. Je ne ferai pas ça. Je n’appellerai pas un ministre, le président, et personne par rapport à cette question. Je suis un citoyen guinéen, j’ai le droit d’aller me soigner. Je suis dans mon pays. Même un criminel, vous ne pouvez pas l’empêcher de partir. Quelqu’un est malade, il court des risques de perdre la vie, ce n’est pas une question d’aggravation, mais plutôt réelle. Je respecte le conseil de mon médecin. Maintenant, ceux qui m’empêchent d’aller me soigner honnêtement, c’est de leur responsabilité », a-t-il juré.

Ce cadre de l’UFDG indique qu’il n’est pas prêt à s’apitoyer sur son  sort pour que le pouvoir de Conakry le laisse aller se faire opérer en France.. « S’il s’agit d’aller demander pardon à quelqu’un ou aller m’apitoyer pour rencontrer un ministre pour dire, aidez-moi à sortir, je préfère perdre mon œil. Je ne ferai pas ça. C’est une question de dignité, parce que je n’ai absolument rien fait. Je dis pour rien au monde, pour quelques raisons que ce soit, je ne quitterai l’Ufdg. Je ne changerai pas. Personne dans ce pays n’entendra que Fodé Oussou a quitté l’Ufdg pour aller ailleurs. C’est une question de dignité. J’ai du respect pour moi-même. Je souhaiterais qu’on garde de moi, quelqu’un de loyal, de digne, qui tient sa parole. Cette parole, je la tiendrai au prix de ma vie. Ça ne m’empêchera pas de manger, de sortir… », a-t-il réitéré chez nos confrères de Fim FM ce lundi 28 juin 2021.

La Guinée risque de tourner en rond en donnant l’illusion de changer…

La falsification de l’histoire n’est possible que par le silence et l’indifférence des témoins crédibles. Du moment que la lutte contre l’ignorance et la désinformation passe par les témoignages qui retracent la réalité des faits, il est important d’être acteur engagé et non spectateur résigné.

En effet, imaginons la Guinée en 2051 (dans 30 ans) où les historiens partisans, les nostalgiques fanatiques, les dirigeants actuels et certains descendants des bourreaux du régime, essaieront de faire croire que la version gouvernementale des faits qui se déroulent actuellement mérite d’être tenue pour la vérité historique.

En fait, ils diront qu’entre 2019-202, la Guinée a failli être déstabilisée par certains pays voisins en complicité avec des puissances étrangères. Ils soutiendront que les preuves de la magnanimité d’Alpha Condé et la culpabilité des détenus politiques étaient les lettres d’excuses publiques et de repentance.

Ils ajouteront certainement que Foniké Mengué, Ousmane Gaoual, Étienne Soropogui, Cherif Bah, Cellou Baldé, Sekou Koundouno, Ibrahim Diallo, etc., étaient des anti-guinéens et des comploteurs fabricants d’armes. Ils n’hésiteront pas de dire que Roger Bamba est mort confortablement dans un hôpital et non en prison.

Ils diront que les rapports des organisations de défense des droits de l’homme étaient faux, partiaux et politiquement motivés. Que les chiffres des victimes ont été exagéré et qu’il n’y avait même pas de prisonniers politiques. Plutôt il y avait des ennemis du peuple qui aimait son Président qu’il plébiscitait à chaque élection.

Que les témoignages des victimes sur l’horreur du camp de Soronkoni à Kankan et la maison centrale de Conakry en passant par les ‘’charniers’’de N’zerékoré n’étaient que des inventions des saboteurs de la Guinée.

N’est-ce pas de cette façon que certains essayent jusqu’à présent de nous imposer une version erronée de notre histoire politique ? N’est-ce pas la communication d’État aujourd’hui qui risque de servir demain de base de raisonnement pour ceux à qui le régime profitait d’une façon ou d’une autre ?

Sans passion, écoutez les discours d’Alpha Condé et les communiqués de son gouvernement. Analysez l’attitude des dignitaires de son régime. Ensuite, réfléchissez sur le passé, vivez activement le présent et imaginez le futur. Ce pays ne vous surprendra jamais car le système et ses pratiques sont restés fondamentalement les mêmes.

C’est pourquoi, tant qu’il n’y aura pas l’émergence d’un leadership courageux, intègre et compétent qui incarne la rupture radicale, notre pays risque de tourner en rond en donnant l’illusion de changer à coup de vernis. Et cela profitera toujours au même petit cercle d’individus véreux et criminels.

En somme, voilà ce qui risque d’arriver en permanence dans un pays où les hommes de valeur disent naïvement qu’ils ne s’intéressent pas à l’activisme politique et social.

Aliou BAH 
FNDC
MoDeL

Pourquoi la LONAGUI reprend les segments de jeu de Guinée Games ?

Via un courrier en date du 21 juin 2021, que la Directrice Générale de la Loterie nationale de Guinée (LONAGUI) a adressé aux responsables de la société Guinée Games, elle a annoncé qu’elle n’entendait pas renouveler le contrat de concession dont bénéficiait cette dernière.

Au nombre des motifs mis en avant pour justifier cette décision, on peut citer le manque de transparence reproché à Guinée Games notamment en rapport avec la déclaration de ses chiffres d’affaires, le non-respect par elle de nombreuses clauses contractuelles dont celles en rapport avec le partage de masse collectée ou la transmission des procès-verbaux de loto ou encore la faible protection des parieurs qui ne sont pas remboursés même quand les jeux sont annulés.

Au-delà, la LONAGUI dont les prérogatives, outre l’organisation et la régulation, couvrent « la gestion et l’exploitation de toutes les formes de loteries, de jeux de pronostics et assimilés en République de Guinée », voudrait, à l’instar de nombreuses entités identiques dans la sous-région, mieux contrôler un secteur dont les enjeux touchent jusqu’au domaine sensible de la sécurité (blanchiment de capitaux, financement du terrorisme, etc.).

Dans un monde aux prises avec toutes formes d’insécurité, la tendance pour les Etats est de ne pas laisser le secteur de la loterie entre les mains de particuliers. Au-delà, comme cela est perceptible avec la LONACI (Côte d’Ivoire, ndlr), quand l’exploitation de la loterie est assurée par l’Etat, cela peut bien bénéficier à la société dans son ensemble, en dehors des seuls parieurs : construction d’écoles, de lieux de loisirs, de centres de santé dans le but d’appuyer le gouvernement dans l’atteinte de ses objectifs. Et dans le cas de la Guinée, il se trouve que la LONAGUI a déjà une expérience qui a fait ses preuves avec le pari hippique (PMU).

En effet, à peine installée, la nouvelle direction à la tête de la LONAGUI, en 17 mois d’activité, avec le seul PMU, a pu mobiliser 75 milliards GNF. C’est dire que la LONAGUI dispose désormais de la logistique et de l’expertise requises. A titre de comparaison, dans le même domaine, en 10 ans, Winya n’avait pu mobiliser que 103 milliards GNF. Quant à Guinée Games, avec tous ses produits dont le loto, le pari sportif en ligne et en kiosque, n’aura généré que 133 milliards GNF en 10 ans à l’Etat guinéen.

Enfin, pour les employés de Guinée Games, pas de quoi s’inquiéter vraiment, dans la mesure où dans un communiqué rendu public le 24 juin 2021, la Direction générale de la Loterie nationale de Guinée assurait « les salariés et l’ensemble du réseau commercial (revendeurs et prestataires) de son engagement à leur transfert au compte de la LONAGUI avec le maintien de leurs avantages acquis ».

C’est du reste ce qui s’est passé dans le cas de PMU.

Mamady Gassama

Université de Sonfonia : les enseignants-chercheurs menacent d’aller en grève à partir du 28 juin 2021 (Préavis)

Dans son préavis de grève générale illimitée adressé aux autorités guinéennes,  le Collectif des Enseignants Chercheurs de l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia (UGLCSC) compte déclencher une grève. Ces derniers menacent de déclencher une grève illimitée à partir du lundi, 28 juin 2021, pour protester contre le « non-respect » de la nomenclature des emplois de l’enseignement supérieur. Ils s’insurgent contre les « nominations fantaisistes qui font que l’université de Sonfonia a tendance à devenir « un véritable laboratoire pour la promotion de la médiocrité ».

Lire ci-dessous leur préavis de grève :

 

République de Guinée

Travail-Justice-Solidarité

 

Le Collectif des Enseignants Chercheurs de l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia (UGLCSC)

PREAVIS DE GREVE

Chers Collègues Enseignants

  • Considérant; que depuis le 13 Août 2020, nous avons dénoncé les dysfonctionnements néfastes qui affectent le bon fonctionnement de notre université, à la clef, une plateforme revendicative comportant 10 points dont le respect strict de la nomenclature des emplois de l’enseignement supérieur régis par le décret N° 176/PRG/SGG/98 du 27 Septembre 1989, modifié par le décret D/N°062/PRG/SGG/2013, portant gouvernance des institutions publiques d’enseignement supérieur et de recherche scientifique.
  • Tout en précisant que les arrêtés d’application de ce dernier décret ne sont pas pris à date.
  • Considérant; que toutes les voies de recours ont été épuisées par les multiples correspondances adressées aux autorités depuis le 13 Août 2020.
  • Considérant; qu’en date du 16 Février 2021 une note technique a été adressée à la Présidence de la République pour décrisper cette situation, qu’en date, le collectif n’a pas eu de retour comme réponse à notre revendication.
  • Considérant; qu’une demande avait été introduite au niveau des élus du peuple (Assemblée Nationale) afin d’intervenir auprès du Président de République pour débloquer la crise qui servit au sein de notre institution d’enseignement supérieur.
  • Considérant; que l’éducation est la condition sine qua-non pour le développement harmonieux de toute nation que pour ces motifs elle doit être préservée contre toutes incompétences et la promotion de la médiocrité.
  • Considérant; que les dernières nominations des cadres dans les institutions d’enseignement supérieur ne prennent pas en charge, la nomenclature des emplois qui constitue un critère légal pour le bon fonctionnement des institutions d’enseignement supérieur.
  • Considérant; que l’université de Sonfonia par ces nominations fantaisistes a tendance de devenir un véritable laboratoire pour la promotion de la médiocrité, que cela en toute violation du statut spécifique du personnel de l’enseignement supérieur.
  • Prenant en compte; l’engagement et la détermination de l’ensemble des enseignants chercheurs à respecter les nomenclatures des emplois de l’enseignement supérieur qui obéissent aux hiérarchies suivantes : conformément aux articles 3 et 4 dudit décret qui disposent :

 

  • Article 3: « la nomenclature des emplois de l’enseignement supérieur obéit à la hiérarchie suivante » :
  1. Professeur
  2. Maître de conférences
  3. Maître assistant
  4. Assistant
  • Article 4 : « la nomenclature des emplois de la recherche obéit à la hiérarchie suivante :
  1. Directeur de recherche
  2. Maître de recherche
  3. Chargé de recherche
  4. Attaché de recherche
  • Prenant également en compte; la frustration, l’indignation et l’humiliation des professeurs, maître de conférences, et les maîtres assistants par l’autorité.

Le collectif des enseignants chercheurs de l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia (UGLCS) décide de déclencher une grève illimitée à compter du Lundi 28 juin 2021 jusqu’à la satisfaction générale des revendications

Ont signé :

Le Président : Fayimba MARA

Le Vice-Président : El Maître Hamidou BARRY

Rapporteur : Mamadou Adama SOW

Fait à Conakry le 22 Juin 2021