Entraves à la liberté d’expression en Guinée : l’AGEPI et la Fondation pour les Médias en Afrique de l’Ouest interpellent les autorités (Déclaration)

MFWA, AGEPI demandent plus d’engagements des autorités guinéennes pour la fin des entraves  à la liberté d’expression en Guinée

Ces dernières années, la Guinée a enregistré un nombre croissant de répression des manifestions, pourtant consacrées  par la Constitution Guinéenne en son article 10.

Au cours de l’année 2018, qui s’écoule lentement,  la Guinée continue d’enregistrer un grand nombre de violations de liberté d’expression comme mentionné dans le  rapport du premier trimestre de 2018 sur la liberté d’expression en Afrique de l’Ouest, conçu sur une base trimestrielle par la Fondation des médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA).

A trois mois avant la fin de  l’année 2018, la MFWA et son organisation partenaire guinéenne, l’Association Guinéenne des Editeurs de la Presse Indépendante(AGEPI), constate avec  tristesse que la Guinée figure  parmi les pays où les libertés individuelles et collectives sont soumises à rudes épreuves. En voilà quelques incidents enregistrés depuis janvier.

Janvier 31: Quelques  individus armés ont attaqué le domicile d’Abdoul Latif Diallo, Directeur  du site de depecheguinee.com. Quelques coups de fusil y ont été tirés nonobstant des menaces de mort.

Le 13 Mars: Un responsable de club de football a tout d’abord agressé  Djibril Firawa Toure de guineegoal.com  avant de le menacer de mort dans un stade à Conakry lors du match Fello Star et Wakriya.

Le 14 Mars: Quelques inconnus ont lapidé les locaux du groupe de Média Hadafo, en brisant la vitrine du  bureau de ce groupe de presse.

Le 14 Mars: Des militants, jugés proches d’un parti politique,  ont violenté deux journalistes, Idrissa Barry et Djibril Kaback Camara alors que ces derniers rejoignaient  Kaloum pour la couverture d’une manifestation.

La moto qu’il conduisait, leurs cameras et leurs enregistreurs ont été détruits et leurs téléphones arrachés.

Au 14 Mars dernier encore, une équipe de six journalistes d’Evasion TV et du groupe Espace ont été attaqués au carrefour Constantin  de Conakry par les vandales.

Leurs agresseurs ont mis feu à leur véhicule avec tous leurs équipements de travail notamment cameras, enregistreurs, téléphones et autres gadgets à bord.

Le 25 avril 2018, une intervention musclée de la police lors d’une manifestation de deux jours a entraîné la mort d’une personne dans la préfecture de Boke, située à  300 kilomètres de Conakry. La manifestation a été déclenchée par la mort d’un conducteur de mototaxi fauché par un camion d’une entreprise minière de bauxite.

20 Juin, le Ministre de la Justice de la Guinée, monsieur  Mamadou Saliou Diallo, Directeur du site d’information; nouvelledeguinee.com, a détenu  pendant trois semaines sur instruction de monsieur  Cheick Sako, ministre guinéen de la justice. Cet acte constitue une grave entorse à la loi sur la liberté de la presse  en Guinée, qui ne prévoit pas la détention préventive pour les auteurs des délits commis par voie de presse.

Le 5 septembre 2018, deux jeunes hommes âgés de 17 et 25 ans ont été tués par balles après que les forces de sécurité eurent utilisé des balles réelles pour disperser des manifestants en colère contre les coupures d’eau et d’électricité à Boke et Kamsar.

La MFWA et l’AGEPI souhaitent exprimer leur profonde inquiétude face aux violations des libertés individuelles et collectives, consacrées par la Constitution à travers son titre II et par la Loi organique 002 du 22 juin 2010 sur la liberté de la presse, d’autant plus que les élections législatives et présidentielles se profilent à l’horizon.

Les moments des élections sont toujours des périodes très sensibles avec un exercice démocratique décisif qui nécessite la participation pleine et entière des médias et de tous les citoyens.

On sait que les périodes d’élection comportent de nombreuses activités politiques et sociales, notamment des rassemblements, des marches, des manifestations, etc.

Le rythme actuel des violations  des droits des journalistes et des citoyens pourrait créer un climat délétère et psychose généralisée, susceptibles de générer un désintérêt  pour le processus électoral.

Nous exhortons donc le ministre de l’Intérieur à collaborer étroitement avec ses homologues  notamment les ministres de la Justice, de la Sécurité et de l’Information pour endiguer la vague d’agressions contre les journalistes, les entreprises de presse et les manifestants.

Nous encourageons  également la présidente de la HAC, les organisations  de la société civile et les associations professionnelles des médias à initier un forum des décideurs, des acteurs et partenaires de l’Etat de droit et de la démocratie en Guinée pour discuter et trouver des solutions appropriées  à la détérioration de la liberté d’expression en Guinée.

Sulemana Braimah                                     Moussa Iboun Conté

Directeur Exécutif (MFWA)                         Président, AGEPI

Emis à Conakry le 16 Octobre 2018

Le premier ministre Kassory Fofana en visite à Boké ce vendredi

Le premier ministre Kassory Fofana se rend ce vendredi  à Boké, la principale zone minière du pays. Cette partie du pays est le principal  « grenier à sous » pour l’Etat, mais devenu très agité depuis deux, voire trois ans, par de fréquentes convulsions sociales dues à l’expression des réclamations portées par les populations locales, qui n’hésitent guère à se faire entendre pour obtenir un minimum de conditions de vie.

Boké, c’est aussi et surtout, une jeunesse grondeuse, connue pour ses manifestations violentes, notamment pour de l’emploi, mais aussi pour une meilleure fourniture du courant électrique.

Pas plus tard qu’il y a deux jours, des jeunes du quartier Barlandé, avaient pris la rue pour exiger le rétablissement de la fourniture d’électricité.

Boké, c’est aussi et surtout l’environnement qui ne cesse de dégrader, c’est aussi la pollution, sous le poids de l’exploitation minière.

Boké, c’est tout cela et d’autres réalités dures pour les guinéens vivant dans cette préfecture, c’est donc dans ce chaudron que se rend ce vendredi Don kass. ça promet entre lui et la jeunesse !

 

Le balai citoyen rend public son bilan sur la marche de l’opposition du mardi dernier (rapport)

Deux jours après la marche empêchée de l’opposition guinéenne, la cellule balai citoyen qui avait déployé mardi des observateurs pour constater le déroulement de la marche de l’opposition républicaine, a rendu public son rapport dans la soirée de ce jeudi à Conakry.

Elle confirme entre autres, une attaque visant personnellement le chef de file de l’opposition et d’autres opposants, un usage excessif de gaz lacrymogènes, un (1) mort, trente une (31) arrestations, douze (12) blessés dans les rangs des manifestants et cinq (5) blessés dans les rangs des forces de l’ordre.

Lire le RAPPORT-OBSERVATION-23-OCTOBRE-2018-1

«Tentative d’assassinat de Cellou Dalein»: un pool d’avocats va bientôt saisir les juridictions compétentes.

L’Opposition Républicaine s’est réunie ce jeudi 25 octobre à la CBG dans la commune de Ratoma pour faire le bilan de sa marche pacifique étouffée le mardi dernier. Le porte-parole de circonstance, Dr Faya Millimouno, président du Bloc Libéral a, au nom de ses pairs de l’Opposition, déclaré qu’il y’a eu 15 blessés par balles, un mort par balle et une dizaine d’arrestation lors de cette marche.

Déplorant l’attaque du cortège du chef de file de l’OR qu’il qualifie d’une ‘’tentative d’assassinat’’, le N°1 du Bloc  Libéral a expliqué qu’un pool d’avocats est mis en place pour saisir les juridictions compétentes.

Parlant des personnes tuées lors des manifestations de l’opposition qui se chiffrent désormais à 99 d’après le porte-parole depuis l’arrivée au pouvoir du Pr Alpha Condé, une enquête internationale sur ces tueries fera l’objet d’une autre démarche des opposants au régime Condé.

Déterminé à aller jusqu’au bout de leur revendication, Dr Faya Millimouno notifie que le calendrier des manifestations prévues pour la semaine prochaine reste maintenue. Le lundi prochain, une journée «ville morte» et le mardi 30 octobre 2018, une marche pacifique dont l’itinéraire reste toujours du rond-point de la Tannerie jusqu’à l’esplanade du stade du 28 septembre en passant par Kenien et Belle vue.

L’opposition invite à cet effet, tous les guinéens épris de paix et de justice, de se joindre à ces mouvements de contestation.Après cette réunion, l’opposition républicaine s’est dirigée vers Cosa, quartier situé dans la banlieue de Conakry pour présenter ses condoléances à la famille du jeune Mamadou Samba Diallo tué par balles lors de la marche du mardi dernier.

Guinée : Hadji Barry pour pallier l’absence de José Kanté

Attaquant titulaire de la Guinée lors des trois dernières journées des éliminatoires de la CAN 2019, José Kanté sera suspendu pour le choc contre la Côte d’Ivoire, le 18 novembre prochain pour le compte de la 5e journée des éliminatoires.

Le sélectionneur du Syli National, Paul Put, devrait faire appel à un nouveau joueur, à savoir Hadji Barry, qui évolue au Swope Park Rangers en D2 américaine. Selon Foot224, le joueur de 25 ans devrait honorer sa première convocation, lui qui avait planté 18 buts en 34 matchs.

Guinée: Makanera Kake n’est plus le porte-parole de l’opposition

Rien ne va plus entre Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) et Alhouseiny Makanera Kake, ancien ministre de la communication devenu porte-parole de l’opposition républicaine après son limogeage du gouvernement.

En effet, Makanera Kake n’a pas participé à la dernière marche organisée par l’opposition. Chose qui a attiré l’attention des uns et des autres en se posant quelques interrogations sur la relation entre les deux politiciens. Car, l’on se souvient, dès son arrivée à l’opposition, Makanera Kake s’est déclaré être «le griot de Cellou Dalein Diallo».

Alors pourquoi Makanera n’a t- il pas participé à cette marche ?

«Je ne me reconnais pas dans les objectifs fixés par la marche. Ce qu’on reproche au pouvoir dans certains endroits , l’opposition elle-même a été responsable de ça dans d’autres endroits…».

Makanera a pris l’exemple sur ce qui s’est passé dans sa ville natale à Boke à l’occasion de l’élection des conseillers communaux .

«À Kindia, ils ont refusé Abdoulaye Bah à la tête de la mairie soit disant qu’il est peulh et il n’est pas autochtone. À ma grande surprise c’est l’UFDG qui fait la même chose chez moi à Boke en préférant s’allier avec le RPG Arc-en-ciel pour élire leur candidat à la tête de la mairie au détriment d’un diakanke soit disant que les diakankes ne sont pas autochtones à Boke», a-t- il expliqué.

Le politicien se dit déçu de Cellou Dalein Diallo et de son parti, mais se réserve tout de même de parler de divorce.

«Je suis déçu de l’UFDG. C’est une trahison. Pour le moment, il y a un malaise très profond, mais il faudrait bien qu’on se retrouve pour discuter si on veut repartir sur des nouvelles bases.»

Pour bon nombre d’observateurs, cette frustration du désormais ancien porte-parole de l’opposition guinéenne résulterait du fait qu’il ne reçoit plus rien des mains du chef de file de l’opposition car le budget alloué à l’institution est bloqué depuis plusieurs mois.

Liberté de la presse: la Guinée perd trois places au classement de RSF

La Guinée a perdu trois places au classement de Reporters sans frontière (Rsf) en matière de liberté de la presse. La Guinée est passé de 101e en 2017 pour la 104e place.

Selon Rsf,  le régime du président Alpha Condé n’est pas tendre envers les médias en Guinée.

L’Ong indique que nombre de journalistes ont dû fuir le pays à la suite d’articles controversés.

Le gouvernement tente périodiquement de censurer les médias critiques sous des prétextes administratifs (suspension de radios en novembre 2017) ou juridiques (offenses contre les institutions, publications de « fausses nouvelles ») ou bien encore financiers (défaut de paiement des redevances dues à l’Etat).

Il arrive même que la Haute Autorité de la Communication ne réponde pas aux demandes d’agrément des médias pour ensuite leur reprocher de ne pas être en règle.

Le président tient souvent des propos sévères envers les médias nationaux, internationaux et les organisations de défense de la liberté de la presse.

 

Guinée: L’opposition appelle à une nouvelle manifestation ce mercredi 

L’opposition guinéenne a appelé ses militants à sortir dans la rue ce mardi pour protester contre le non respect de la loi et des accords politiques dans l’installation des exécutifs communaux.

Sauf que les autorités ont interdit la marche. Il fallait donc s’attendre à des accrochages entre forces de l’ordre et jeunes manifestants. Tôt le matin, tous les carrefours réputés être chaud ont été quadrillés par la police.

Vers 11 heures, des accrochages ont été enregistrés au carrefour de Cosa entre manifestants et forces de l’ordre. Déjà tous les boutiques et magasins sont restés fermés sur la route le prince de Dixinn à Kagbelen en passant par Bambeto Cosa Sonfonia et cimenterie. La circulation était morose. Quelques commerçants étaient postés devant les boutiques pour, disent ils, une mesure de sécurité.

Un peu plus tard, à midi, les leaders de l’opposition ont quitté le domicile de Cellou Dalein, chef de file de l’opposition, à Dixinn pour tenter de rallier le rond-point de la Tannerie, point de départ de la dite marche. Un cortège qui sera aussitôt étouffé par des gaz lacrymogènes au rond point de la belle vue.

Dans la foulée, le véhicule de commandement de Cellou Dalein Diallo, a été endommagé. Les opposants parlent «d’une tentative d’assassinat contre le leader de l’UFDG». Les opposants remboursent donc chemin et se retrouvent au domicile de Dalein en réunion d’urgence.

Après quelques temps, les leaders sortent et annoncent une autre série de manifestations. «Nous demandons à tous les militants de l’opposition de continuer à manifester dès demain sur toute l’étendue du territoire national pour protester contre la tentative d’assassinat contre le président de l’Ufdg. Ensuite, nous leur demandons d’observer une journée ville morte le lundi prochain et le mardi une manifestation à Conakry » a déclaré Dr Faya Millimono, président du Bloc Libéral.

Aux environs de 17 heures, un jeune homme âgé de 18 ans, plombier de profession a été atteint par balles et transporté d’urgence à l’hôpital où il a rendu l’âme aux environs de 20 heures.

Les échauffourées ont continué sur la route le prince jusque tard dans la nuit, des tirs se faisaient entendre dans les quartiers de la banlieue de Conakry.

« Dérapages » lors de la marche de l’opposition: le Parquet général ordonne l’ouverture d’une enquête (Communiqué)

Conakry, le 23 Octobre 2018 – Suite à la marche interdite de ce jour, mardi 23 octobre 2018, le Procureur Général près la Cour d’Appel de Conakry, a ordonné l’ouverture d’une enquête, aux fins de situer les responsabilités éventuelles sur les dérapages intervenus lors de ladite marche.

Le Procureur Général

Mamady Diawara

 

Baralandé: des jeunes manifestent pour réclamer le courant électrique

Les jeunes de ce quartier, ont ainsi barricadé la nationale N°3, en signe de protestation, pour réclamer le rétablissement de la desserte en électricité dans leur zone. La colère est lisible à travers les réactions de certains jeunes manifestants rencontrés par notre correspondant basé à Boké.

Le mécontentement était visible bien avant ces dates dans la ville de Boké, car malgré les efforts de mise à disposition de la ville en groupes électrogènes, la fourniture électrique devenait de plus en plus rare et par système de rotation.

Toute chose difficile à vivre pour les manifestants qui exigent le retour du courant électrique pour ramener le calme dans la cité.

Les jeunes bloquent tout passage et règnent en maître sur la nationale Boké-Sangaredi. En attendant de savoir ce que réserve la nuit de ce mardi à mercredi, beaucoup craignent une reprise des violences, pour une ville qui n’a pas encore fini de panser les plaies des revendications des mois d’avril et de septembre 2017.