Dans un communiqué rendu public samedi dernier, le gouvernement Guinéen a revu à la hausse le prix du carburant à la pompe. Le litre d’essence qui était à 8000 francs est passé à 10000 francs, un rajout de 2000 francs par litre soit une augmentation de 25%.
Depuis hier dimanche, la nouvelle ne cesse de faire du bruit dans la cité.
Contacté ce matin par une radio de la place, Dansa Kourouma, président du Conseil National des Organisations de la société civile, (CNOCS) parle d’une décision inopportune.
« L’information est tombée sur la tête dans la nuit du samedi au moment où tous les concepteurs de carburant se sont réveillés avec cette nouvelle sans aucune concertation préalable. C’est une concertation tripartite qui a fixé le prix du carburant à 8000. Si cette donne doit changer, la responsabilité républicaine voudrait que l’Etat concerte les mêmes partenaires et met sur la table des arguments pour que la décision s’impose sur la base d’un autre accord. C’est un accord qui peut annuler un autre accord », explique précise-t-il.
« Cette augmentation est inopportune et trop prématurée par rapport à la déclaration de politique générale du premier ministre », ajoute-t-il.
Plus loin, Dansa Kourouma dénonce ce qu’il qualifie de mauvais foie du gouvernement vis à vis de la population. « Chaque fois que l’État se trouve dans des difficultés, c’est le pauvre citoyen qui paie la facture. Cette décision en pleine saison des pluies, à l’approche du mois d’août qui, est un mois de conjoncture pour la population, l’augmentation est intervenue de manière inopportune. En tout état de cause, on ne peut pas pensé que le prix du carburant reste indéfiniment intact dans le pays. Mais si le prix doit varier, les approches qui ont présidé la fixation du prix du carburant doivent être utilisées pour qu’il y ait des négociations transparentes et responsables… »
Poursuivant, cet activiste de la société civile lance un appel à l’Etat. « L’État doit appliquer les principes de la flexibilité du carburant. À chaque fois que le prix hausse sur le marché international, il doit hausser au niveau de la pompe et à chaque fois que ça baisse, on n’a pas besoin de faire des grèves pour que ça baisse au niveau de la pompe. C’est cela la responsabilité et la bonne gouvernance », dit-il.
À en croire Dansa Kourouma, une réunion des acteurs de la société civile aura lieu dans la journée de ce lundi pour harmoniser les positions et donner une position commune et officielle de la société civile par rapport à cette augmentation du prix du carburant à la pompe.
Il est à rappeler que lors des dernières négociations sur le prix du carburant, en 2016, le gouvernement s’était engagé à ne pas augmenter le prix du carburant à la pompe même si le prix du baril montait à la hausse à l’international.
Faut-il s’attendre désormais à un bras de fer entre le gouvernement et le syndicat et patronat et société civile ? Les prochaines heures nous étudieront !