Les travaux des journées nationales de concertation sur le hajj (pèlerinage) ont démarré hier mardi 19 mars, dans les locaux du palais du peuple, à Conakry. C’est le président Alpha Condé qui a donné le coup d’envoi desdits travaux de deux jours en présence de plusieurs des membres du gouvernement, de responsables d’institutions et diplomates dont l’Ambassadeur de l’Arabie Saoudite en Guinée.
Au terme de cette cérémonie de lancement, le président du comité d’organisation de ces journées, le ministre d’Etat aux Transports, Aboubacar s’est confié à notre rédaction. Lisez !
Mediaguinee.com : Aujourd’hui, le Président de la République a posé plusieurs questions relatives à l’organisation des prochains hadj. Parmi ces questions soulevées figure celle-ci : Est-ce que c’est le Secrétariat des Affaires religieuses qui doit continuer à organiser le hajj où ce sont les agences de voyage ? En tant président du comité d’organisation des journées nationales de concertation sur le hajj, qu’est-ce que vous en pensez ?
Aboubacar Sylla : Disons que le Président de la République est venu nous honorer de par sa visite à ces journées nationales de concertation sur le hajj. Il a présidé même à l’inauguration de ces journées et il en a profité pour délivrer un message dans lequel il a fixé le cap, il a posé la vraie problématique autour du pèlerinage. Il a fait d’abord la remarque pourquoi les pèlerins guinéens souffrent beaucoup aux lieux saints de l’islam ? Ils souffrent même avant d’y arriver, ils souffrent aux lieux saints de l’islam et pour leur retour également, ils sont l’objet de beaucoup de souffrances. Donc, il voudrait que cela cesse, que les pèlerins guinéens à l’instar des pèlerins des pays qui nous environnent puissent effectuer leur pèlerinage dans les meilleures conditions, de sécurité et de confort. Or, c’est possible parce que les différents dysfonctionnements constatés, les anomalies et les lacunes de toute la chaîne d’organisation du pèlerinage peuvent être débattus au cours de ces journées et des solutions idoines peuvent y être apportées. Le Président de la République a insisté sur le fait qu’il n’y a aucun sujet tabou, même la structure organisatrice du pèlerinage (secrétariat général des affaires religieuses) peut faire l’objet de débats. En Guinée, cela a toujours été le Secrétariat Général des Affaires Religieuses (SGAR). Mais dans certains pays, il y a des structures totalement autonomes qui sont dédiées à l’organisation du pèlerinage et qui sont composées de personnes ayant une certaine expertise en matière de logistique. Car, n’oublions pas que le problème de pèlerinage est avant tout une question de logistique. Le fondement est religieux mais l’organisation est une question de logistique, il s’agit d’envoyer des milliers de personnes d’un point A à un point B, assurer leur hébergement, leur déplacement, l’exercice de tous les cultes qui sont requis et leur retour au point A d’où ils sont partis. Le président a également posé des questions que vous avez certainement dû suivre également. Les problèmes de discrimination, les problèmes de copinage, les problèmes de népotisme et les retards dans l’observation des différentes étapes du hadj. Et tous ceux-ci amènent à cette situation catastrophique que nous connaissons et que les pèlerins guinéens souffrent le martyr aux lieux saints de l’islam. L’objectif de ces journées, c’est justement de trouver les solutions pour sortir de cette situation et nous inscrire dans le cercle vertueux des pèlerinages calmes, tranquilles et je dirais même confortables pour les nationaux guinéens qui optent pour cette activité islamique.
Jusqu’aujourd’hui la Guinée n’a pas recruté l’avionneur qui doit transporter les candidats au hajj. Est-ce que nous ne sommes pas en retard cette année ?
Nous avons déjà commencé à accumuler un retard. Depuis le 15 février dernier, je vous le confirme, on devait déjà communiquer aux autorités saoudiennes, le nom du transporteur aérien retenu. Ce qui nous aurait permis de disposer ce qu’on appelle les slots les plus favorables, c’est-à-dire les plages horaires d’atterrissage et de décollage des avions qui transportent nos pèlerins dans les meilleures conditions de confort pour nos pèlerins. On a déjà pris du retard et l’objet de ces journées nationales de concertation, c’est d’éviter à l’avenir la perpétuation de ce type de situation. Nous allons donc rapidement retenir l’avionneur et nous rapidement faire de sorte que le tarif du hajj soit effectivement fixé, nous allons donc faire en sorte que les paiements puissent commencer et nous allons également faire que les vaccins soient disponibles à temps. Le Président de la République a fait une révélation. C’est qu’on voudrait à l’avenir, que les pèlerins puissent commencer leur préparation au hajj dans leurs régions d’origine, pas dans les préfectures pour le moment mais dans les régions. Pour leur éviter une longue attente à Conakry et pour leur éviter toutes ces souffrances à Conakry, au centre islamique où chez les parents qui les hébergent pendant des semaines, voire pendant un mois parfois avant leur date de voyage pour la Mecque. Tous ceux-ci, nous allons essayer de faire autant que faire se peut, d’introduire des changements significatifs. Mais on verra ce qu’on peut faire cette année parce que comme vous l’avez si bien dit, on est déjà en retard sur certaines questions et ce qu’on peut faire à partir de 2020. Je pense qu’il faut refondre tout le processus d’organisation du pèlerinage en Guinée, il faut faire une fusion à la même jusqu’à la modification de l’architecture institutionnelle pour l’organisation de ce pèlerinage. Mais il faudrait le faire à des moments opportuns pour ne pas pénaliser le pèlerinage de 2019.